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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Un voyage en "Italie"
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Mer 16 Aoû - 11:25


Un voyage en "Italie"  

 @Filippa Rinaldi  @Dino Ricci


TW: Peut-être des sentiments anti-italiens et du sexisme


Je bascule tranquillement sur ma chaise placée à l’extérieur du bureau. Je prend le temps de siroter mon café.
Ma si charmante sœur dit qu'il était dégueulasse. Et je dois bien reconnaitre qu'elle n'a pas tort. Beaucoup de pensées se bousculent dans ma tête en ce début de matinée. Je balance le reste de mon café sur  la route, entre deux cavaliers qui passent.
Je me relève pour rentrer de nouveau dans les locaux qui me servent de bureaux, de cuisine, de prison, de lieu de méditation...

Billy est en train de nettoyer ses bottes. Je dépose ma tasse sur le rebord d'une table.

Il est temps de changer de fournisseur de café... Je vais au quartier italien.

Je le regarde avec attention. Il est mon adjoint, pas mon coursier.

Je vais faire cette course moi-même. Vis ta vie pendant ce temps là.


******

Silverstone a ses avantages.... comme d'être une petite ville. Tout peut se trouver à porter de jambes très vite. C'est sans doute pour cela que je ne me trouve aucune excuse d'avoir mis deux ans à prendre cette route.

Je pousse la porte de l'épicerie Rinaldi. Je salue les clients du revers de mon chapeau qui entrent et sortent. Je ne manque pas de saluer l'aimable l’assistance qui semblent vivre à demeure ici.

Je prends le parti de faire un tour de l'endroit comme n'importe quel client. Parfois, ce que l'on voit peut en dire plus que des questions auxquelles ont ne répondraient pas. Et de toute évidence, les jours difficiles sont loin derrière...

Je me laisse un instant distraire par l'odeur délicieuse. La cuisine est à vendre son âme ici...

Je sais que beaucoup de citoyens se plaignent des odeurs  et des bruits provoqués par ce peuple si pétulant, auprès du shérif.
Ce dernier m'a demandé d'intervenir plusieurs fois. Je l'ai envoyé se faire voir. C'est lui qui est élu et doit bien se faire voir des abrutis qui l'ont choisi.

Ma tournée de la pièce me fait aboutir devant le comptoir derrière lequel devrait trôner mademoiselle Rinaldi. Mais j'y trouve une employée qu'elle semble avoir désormais les moyens de payer.

Très jolie...  mais le même visage de cire que sa patronne.

Bonjour, je cherche Mademoiselle Rinaldi...

C'est vrai... toujours pas mariée...
Qu'elle se dépêche. La laideur dure plus longtemps que la beauté...

J'accroche le regard de la petite.

Je suis là pour le café italien que l'on dit l'un des meilleurs

Pas autant que celui de Louisiane, mais aujourd'hui "L'Italie" est plus proche.

J'aimerais un bon kilo de votre meilleur café en grains. Et après, je parlerais du montant avec Mademoiselle Rinaldi.

Je perçois une mauvaise volonté.

Dites lui que si elle ne vient pas me saluer. Le marshall ira la chercher


Récap' des événements -Bartel aimerait savoir à quoi à bien pu servir l'argent qu'il a donné pour Laura et son éducation. Visiblement pas à la mettre à l'école...

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Filippa Rinaldi
Filippa Rinaldi
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Statut : La revanche a fait d'elle son épouse, personne ne sait qui des deux deviendra veuve
Job : Cuisinière officiellement | Nouvelle comptable des Hennessy en compagnie de Wyatt Smith | Réalise des petits boulots illégaux avec un groupe d'italiens de Silverstone | Ancienne contaiuola de la famille Rinaldi
Habitation : Petit étage en piteux état au-dessus de l'épicerie de ses grands-parents, Silverstone
Disponibilité : Dispo [1/3]
Mer 16 Aoû - 20:42


Un voyage en "Italie"  

 @Bartel Murphy  @Dino Ricci


Filippa recompta pour la troisième fois le bilan comptable ; elle ne s’était malheureusement pas trompée.
Avec un soupir de lassitude, elle se renversa sur sa chaise et appuya ses paumes contre son front. Une migraine commençait à lui serrer le crâne. “Avant d’annoncer la mauvaise nouvelle aux Hennessy, je demanderai à Smith de vérifier aussi,” décida-t-elle avant de fermer les yeux et de laisser ses bras pendre mollement.

Depuis le braquage, la barque du Silver Gang prenait clairement l’eau. Chaque dollar envolé était autant de trous dans leur coque et il semblait qu’un océan interminable de problèmes se vouait à les faire couler. En six mois, et malgré le labeur de chacun, la fosse qu’avait creusée les gitans dans leur portefeuille était loin d’être comblée ; au contraire. Une chance qu’elle ait acheter la maison pour ses grands-parents juste avant l’incident. Aujourd’hui, elle n’aurait pas pu.

“Che cazz’...,” souffla-t-elle en se redressant.

Le mouvement lui arracha une grimace. La chaleur de l’été à Silverstone la laissait cuire dans son jus. D’avoir fermé tous les volets n’avait servi à rien.
Machinalement, elle essuya son front et sa moustache dégoulinante avec un chiffon aussi trempé qu’elle. Et ce mal de tête qui s’installait…

L’italienne remarqua une corbeille de linge sale - que nonna prenait toujours soin de plier même si cela était parfaitement inutile - et décida qu’un peu d’air lui ferait du bien. L’intérieur de la maison commençait à sentir la belette, de toute façon.
La sortie de la grotte s’accompagna d’un grognement de malaise et d’une main en visière. Les yeux plissés, à moitié aveuglée par le soleil, Filippa plissa des paupières pour en chasser les éclats blancs qui parasitaient sa vue.

Par chance, le petit jardinet à l’arrière était à l’ombre. Les pampres suspendaient des grappes aux fruits encore verts. Les pieds de tomates ondoyaient doucement sous le vent tiède. Il ne faudra pas tarder à récolter les fruits. Les courgettes, quant à elles, méritaient encore un peu de temps ; les jolies fleurs orangées n’étaient pas encore tout à fait écloses. Il faudra en faire des beignets. Les trois citronniers semblaient nus en dépit des leurs épaisses feuilles, volés de tous leurs fruits pour satisfaire la foire. Sous le noir feuillage des cistes, à chaque branche éclatait une fleur déchirée et saignante de rouge, d’orange et de mauve.
Il y avait une odeur de terre séchée et de muscats. Il ne manquait que les embruns.

Les manches remontées jusqu’au coude, elle plongea les vêtements souillés dans le bassinet rempli d’eau et entreprit de brosser chaque tache. Elle avait bêtement espéré que l’eau serait fraîche, mais elle avait eu le temps de chauffer au soleil.

“Ah, tu es là !” Alessio apparut dans l’angle de la maison. “Qu’est-ce qu’il fait chaud, ma parole ! J’ai les bonbons qui collent au paquet…”

Sans grâce, il décolla son pantalon et son slip tout en continuant d’avancer vers elle avec une démarche chaloupée. Filippa s’esclaffa et le sicilien en fit de même.

“Ouai, bah tu rigoleras moins dans deux minutes,” grimaça-t-il. “Le shérif ou le marshall là… Enfin, il y en a un des deux qui est à l’épicerie et il veut acheter du café. Il veut te voir.”

Filippa fronça les sourcils.

“Le shérif ?” s’étonna-t-elle en s’asseyant sur ses talons. “Mais il nous a acheté du café la semaine dernière...”

“Ah non, pas lui du coup. L’autre, tu sais…”

Alessio mit deux doigts au fond de sa gorge, mimant grossièrement un violent haut le cœur.

À son tour, la comptable grimaça.

“Ah, Murphy…” Soupir. “Eh quoi, pourquoi a-t-il besoin de moi ? Il a oublié comment lire un paquet de café ? Qu’il se débrouille.”

Et elle repartit à astiquer les draps puant de sueur.

Après avoir rit, Alessio reprit :

“Oh allez, c’est Bianca qui m’envoie… Elle est embêtée, le type a l’air méchant et il reste planté là à rien faire…”

L’arrière-petite-fille Bianchi travaillait à l’épicerie depuis deux jours pour rembourser des bocaux d’olives qu’elle avait malencontreusement renversées. Bien incapable de payer immédiatement dix conserves, sa mère avait proposé les services de son aînée à la caisse. La gamine était d’une timidité maladive. Filippa était bien tentée de la laisser se dépêtrer avec le marshall ; c’était en forgeant qu’on devenait forgeron après tout.

“Et il a dit que si tu ne venais pas le saluer, il viendrait te chercher.”

Alessio avait imité la voix du marshall en se curant les ongles. Filippa leva un visage neutre vers lui. Le chant des grillons résonnait paisiblement dans la fin de l’après-midi.

En cœur, ils éclatèrent d’un gros rire à s’en taper les mains sur les cuisses. Pour se contenir, l’italienne appuya le dos de sa main trempée contre sa bouche. Et chaque fois que le fou-rire s'apaisait, un seul regard vers Alessio les plongeait à nouveau dans l’hilarité.

“Il ferait mieux de…” Un hoquet la coupa dans sa phrase. “De chercher les braqueurs de cet hiver, tiens !” Elle leva un geste agacé vers la maison où l’attendaient les bilans comptables. “On serait peut-être moins dans la merde s’il faisait son boulot plutôt que de se chercher une femme ou de venir embêter Bianca à l’épicerie !”

Elle secoua la tête, désabusée et le rire toujours pendant aux lèvres. Elle se remit à astiquer ses nappes.

“Eh bien, le prince de Silverstone attendra que j’ai fini.”

Filippa termina sa lessive en papotant avec Alessio tandis que ce dernier récoltait les tomates mûres. Il s’autorisa l’impertinence de croquer dans l’une d’entre elle avant d’en essuyer le jus qui dégoulinait sur son menton dans l’épaule de la Rinaldi sous ses véhémentes protestations.

Après avoir étendu le linge, les deux italiens partirent en direction de l’épicerie, les bras chargés de caisses de légumes.

“Siamo noi !”** claironna Alessio en poussant la porte dans un tintement de clochette.

Le marshall se tenait devant le comptoir. Derrière son épaule, le regard paniqué de Bianca qui semblait dire “au secours” en morse tant elle clignait des yeux.
La chaleur avait chassé la plupart des clients, mais ceux qui restaient observaient du coin de l'œil le représentant de la loi ; depuis le braquage, il n’était guère apprécié (bien qu’il ne l’ait jamais tellement été avant).
Pourtant, une risette moqueuse se creusa dans les lèvres de la napolitaine. L’irlandais aurait beau faire ce qu’il voulait, il ne pourrait jamais effacer de son esprit le baiser qu’il avait partagé avec Dino, il y avait quoi… Un an ? Deux ? Il en était resté comme deux ronds de flanc et c’était cette expression abasourdie qu’elle voyait en le regardant.

“Monsieur Murphy,” le salua poliment Filippa. “Voyez, vous appelez j’accours.” Il y avait bien trente minutes qu’Alessio était venue la chercher. “Permettez.”

Elle se fraya un chemin jusqu’aux cuisines où nonna faisait de la sauce tomate. Il faisait une chaleur de tous les diables dans l’arrière-boutique, malgré la porte laissée grande ouverte. La grand-mère supervisait ses casseroles fumantes comme un chef d’orchestre au milieu de la tempête.

“Je t’ai ramené d’autres tomates,” annonça Filippa en déposant la cagette.

“Ah, Pippa, mer- Mais tu t’es tachée ? Qu’est-ce que c’est que ça ?”

Nonna s’agaça en attrapant un torchon humide, mais sa petite-fille se contenta d’embrasser sa joue talée comme une vieille pomme.

“Ebbene, cosa vuole il principe di Prussia ?”*** cria-t-elle assez fort pour être entendue par Bianca.

Nonna frottait la souillure en tirant sur le tissu.

“Una storia di caffè…,”**** entendit-elle la caissière du jour baragouiner.

“Quindi non sa davvero leggere, eh ? Il prezzo è scritto sopra ! Questo è tutto quello che devo fare !”*****

Agacée, elle se saisit d’un paquet laissé dans la réserve.

“Voilà le café. C’est un dollar cinquante.” Elle parlait lentement en pointant du doigt l’écriteau où le prix était indiqué.

Ils avaient d’ailleurs rénové une partie de l’épicerie qui tombait en ruine grâce aux revenus de la foire. Certains clients avaient été très généreux.

“Voilà, c’est bon. Sauf si vous voulez enfin recueillir mon témoignage sur le braquage ?” Elle croisa les bras avant de frotter l’espace entre ses sourcils. “Ça fait déjà plus de six mois, c’est ça ? Et je n’ai reçu que le shérif.”

Mais visiblement, le marshall Murphy préférait qu’on lui lise des étiquettes de prix plutôt que de chercher les coupables.


*Putain…
**C’est nous !
***Bon alors, qu’est-ce qu’il veut le Prince de Prusse ?
****Une histoire de café…
*****Alors, il sait vraiment pas lire, hein ? Le prix, il est écrit dessus ! Je n’ai pas que ça à faire, moi !




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Jeu 17 Aoû - 16:23


Un voyage en "Italie"  

 @Filippa Rinaldi  @Dino Ricci


Je cligne légèrement des yeux devant l'attaque.
Est-ce seulement moi ou a-t-elle cette manière de recevoir tout ses clients avec cette délicatesse.
Pendant sa petite tirade, j'ai le temps de sortir une cigarette que j'ai roulé tout à l'heure. Son parfum est rarement apprécié une fois exhalé. Mais chacun sa drogue...
Et après quelques bouffées, elle a la générosité de me laisser un temps de réponse...

En même temps.... difficile de s’attendre à un autre accueil.

Je venais principalement pour parler de Laura. Nous parlerons du braquage une autre fois si cela ne vous dérange pas...

Je cherche mes mots. L'humilité me vient difficilement...

J'ai cherché à oublier cette gamine. Et j'ai presque réussi...

C'est tout à fait ça. J'ai fourgué cette gamine à sa communauté parce que cela me semblait la meilleure chose à faire. .. Surtout pour moi et ma tranquillité
J'ai enveloppé tout ça d'une morale de bienséance qui ne me ressemble pas.
Comme si la coexistence d'un homme et d'une pré-adolescente sous un même aurait dérangé qui que se soit dans le coin...

Je l'ai reconnue hier en train de laver un sol quelconque, dans un saloon merdique.... comme tous les saloons... Le genre d'endroit interdit aux femmes seules et respectable.

Je ne vais pas m'attarder à chercher, à comprendre les ressorts d'une communauté, de cette communauté. Je viens aussi d'une communauté. Je l'ai haïe de toutes mes forces comme une prison. Mais ça sert à rien ici et chacun son historie après tout...

Je sais que je sors de nulle part... Mais j'ai sauvé cette gamine alors que ça vous plaise ou non... J'ai un droit de regard sur sa vie.

Je ne peux pas rester humble sans trêve non plus...

Dites moi la somme exacte pour son éducation....
J'ai le souvenir qu'elle était intelligente. Ce serait un immense gâchis de perdre cela... et vous n'aimez pas le gâchis
..


Récap' des événements - ...


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Sam 2 Sep - 15:58


Un voyage en "Italie"  

 @Bartel Murphy  @Dino Ricci


Murphy s’alluma une cibiche, l’air pas vraiment pressé de payer le café. D’ailleurs, il n’en parlait plus du tout, laissant Filippa plantée avec son paquet d’un kilo sur les bras au milieu de la boutique. Elle s’était doutée que tout ceci n’était qu’une excuse pour la faire venir ; une particulièrement pathétique d’ailleurs. Qui (de normalement constitué) aurait abandonné son labeur pour rappliquer et lire des étiquettes de prix dans l’espoir de vendre un kilo de café ? Les manières sibyllines du marshall l’exaspéraient. Ne pouvait-il pas clairement exprimer ce qu’il voulait plutôt que de tourner autour du pommier (autour du caféier, en l'occurrence) ? L’italienne l’aurait bien envoyé paître, mais elle avait à faire à l’épicerie.

Agacée, elle rangea le ballot oublié sur une étagère. La mention soudaine de Laura déforma son visage en une grimace hallucinée dont les boîtes de conserve étaient les seules témoins. Parler de Laura ? C’était très certainement une blague. L’homme de loi leur avait refourgué cette gamine sur les bras avec deux dollars il y avait plus de trois ans. Depuis, il n’avait pas pris de ses nouvelles. Pas une seule fois. Il n’avait pas cherché à l’oublier ; il l’avait tout bonnement éjectée de son esprit comme on se débarrasse d’un chien galeux. Et maintenant, c’était aux Ricci et aux Rinaldi de lui retirer les tiques.
La mention du braquage lui arracha un sourire de fausse complaisance. Évidemment qu’ils en parleraient plus tard. Après tout, il n’avait rien à en dire puisqu’il n’avait aucune piste et qu’il ne s’acharnait pas à en trouver une.

Tout en finissant d’arranger les présentoirs, Filippa écoutait les billevesées de Murphy, visiblement rattrapé par de quelconques remords. Quelques clients s’attardaient, fascinés par les aubergines. Certaines dames s’épongeaient la nuque avec des mouchoirs abimés. Alessio avait, mine de rien, gonflé le petit cortège de sa présence. Il chuchotait avec la Garavaglia en observant l’échange.

Une fois la logorrhée du marshall terminée, la napolitaine resta quelques secondes silencieuse, occupée à ranger les tomates dans leurs panières. Il y en avait une qui commençait déjà à pourrir. Il faudrait la mettre avec celles pour faire les sauces.

“Ah, vous avez fini ?” souffla-t-elle en essuyant la sueur de son front. “Je croyais que vous veniez pour le café. Mais ça aussi, vous l’avez oublié apparemment.” Elle sourit. “Parce que vous pouvez vous raconter des histoires à vous, mais pas à moi.” Son visage se lissa dans une compassion toute relative, de celle qu’ont certaines institutrices observant la bêtise avant la punition. “Vous n’avez pas cherché à oublier Laura. Vous l’avez oubliée.” Elle fronça le nez. “Pourquoi chercher à l’oublier, d’ailleurs ?”

Alessio éclata d’un gros rire, abandonnant de fait sa couverture auprès des fruits et légumes de saison. Il tapota son index sur sa tempe.

“Non è intelligente né rispettabile, Laura ! È completamente pazza, sì ! Non sei tu che cerchi di calmarla quando perde la pazienza per niente, eh !”* commenta le sicilien, entre le sourire et la grimace. “Elle te déteste !” articula-t-il avec lenteur en pointant du doigt l’américain.

Plus d’une fois, ils l’avaient entendue baragouiner à table qu’elle se vengerait du marshall. Depuis qu’elle l’avait vu se promener en ville avec ses enfants adoptifs, sa rancœur s’était d’autant plus envenimée. Déjà peu bavarde en temps normal, elle s’était refermée sur elle-même comme une araignée qu’on écrase par mégarde.

Et maintenant, l’ancien soldat voulait s’acheter une conscience en leur donnant de l’argent. Filippa haussa les sourcils. Un rictus caustique creusait une fossette dans sa joue gauche. Si cela n’avait dépendu que d’elle, elle aurait empoché les dollars sans demander son reste. Après tout, Laura était adulte maintenant. Quelle éducation restait-il à faire ? Il ne s’agirait là que d’une compensation pour l’entretien de la jeune fille. Et avec le braquage de la banque, ils avaient à nouveau cruellement besoin d’argent.
Malheureusement, elle n’était pas la seule partie prenante dans toute cette histoire.

“Laura est une adulte. Personne n'a de droit sur elle. Et le seul qui pourrait avoir quelque chose à dire, c’est Dino. Lui, il l’a sauvée tous les jours en lui offrant un toit et des repas chauds. Revenir après trois ans avec vos jugements de valeur… È un vero peperino.”**

Elle croisa les bras sur sa poitrine en secouant la tête.

Nonna, l’oreille attirée par l’italien, hulula du fond de l’arrière-boutique :

“Non compra il caffè ? Cosa vuole ?”***

“No, il caffè non lo compra, no ! Vuole parlare di Laura perché a quanto pare ha voce in capitolo nella sua vita !”**** répondit sa petite-fille en hurlant pour que sa voix atteigne son aïeule.

Si elle avait eu un quelconque droit sur la vie d'Alessio à chaque fois qu'elle l'avait sorti des ronces...

On entendit des bruits de casseroles et de couvercles.
Nonna se présenta dans la boutique, l’oeil noir et la tablier rouge. Ses sourcils - que le temps avait réduit à quelques poils gris clairsemés - étaient froncés. Elle essuya ses doigts noueux dans sa blouse souillée.

“Moi, je vais dire,” commença-t-elle dans un anglais brisé. “L’argent, pas d’enquête ! S’occuper de Laura ! Trois ans !” Elle fit le signe trois avec son pouce, son index et son majeur, s’attrapant chaque doigt de l’autre main pour insister. “Maintenant, tu sors chez moi. Pah !”

Elle cracha la dernière interjection en jetant sa main par-dessus son épaule.

“Cosa ne pensa di poter abbandonare il suo cane e venire a comprargli le crocchette tre anni dopo ? Sono tutti pazzi in questa città !”***** rouspéta-t-elle en retournant dans la cuisine de fortune. “Vai, su, su !” lança-t-elle en balayant l’air de sa main avant de claquer la porte.

La napolitaine darda sur l’homme de loi un regard nonchalant. Il y avait quelque chose de plaisant à voir cet homme - qui se croyait tout permis de part sa place dans la société - se faire rabrouer comme un petit garçon.

“Sortez avant qu’elle ne vous étripe comme une truite.” Elle lui présenta la porte.

L’orage était passé. Les clients se dépêchaient maintenant de régler leurs courses auprès de la pauvre Bianca, dépassée par la situation.  
Alessio, lui, n’en avait pourtant pas fini.

“On va chez Dino ? Qu’on discute…” proposa-t-il, innocemment. “Laura doit être rentrée en plus…”

Filippa le fusilla du regard. Le sicilien leva les mains, toutes paumes dehors, en rigolant. Un instant, elle songea aux bilans qui l’attendaient et à la visite qu’elle devait faire à Smith pour tout recompter. Comme si elle n’avait que ça à faire, de parler de Laura. Elle était grande maintenant. Qu’y avait-il de plus à dire ? Si cela était possible, sa migraine s’amplifia.  

“Bonne idée,” finit-elle par conclure en se massant les tempes. “Ça vous rappellera de bons souvenirs. Dino me parle parfois du dîner.”

En vérité, elle comptait accompagner le marshall jusque devant la maison des Ricci et ficher le camp. Si elle en était agacée, elle ne devait pas oublier que cette histoire ne la concernait que peu.
Elle se tourna vers leur employée du jour.

“Note que le marshall a acheté du café, Bianca. Vous viendrez le chercher et le payer après votre discussion avec Dino, monsieur Murphy.”

Dans l’embrasure de la porte, nonna surveillait que l’homme de loi ait bien déguerpi. Puis, elle la referma doucement quand la clochette retentit.

“Perché sei così sporco ?”****** demanda Alessio en tirant la blouse de Filippa alors qu’ils se mettaient en route.

Elle fit claquer sa langue contre son palais et roula des yeux.

“Un giorno ti chiuderò in una stanza, tutto solo con Laura.”*******

Le sicilien lâcha le tissu pour joindre ses mains en une plainte désespérée.

“Oh no, per favore no ! Tutto ma non quello !” Il jeta un regard en coin à Murphy. “E sembra stupido e non capisce niente.”********

La maison de Dino était une bicoque en bois avec un petit porche en chêne brut. Ils gravirent les quatre marches pour se présenter à la porte.

“Dinooooo, siamo noiiiiiiii ! Abbiamo un ospite a sorpresaaaaaaaa !”********* chantonna Alessio.

“È lo sceriffo Murphy, che si lamenta di Laura che lava i pavimenti del saloon,”********** continua Filippa sur un ton (un peu) moins enjoué.  

Les deux italiens échangèrent un regard.

Maintenant, se débarrasser du marshall et retourner à ses calculs. Le linge devait également être sec, d’ailleurs. Il faudrait le rentrer.



*Elle est pas intelligente, ni respectable Laura ! Elle est complètement siphonnée, oui ! C'est pas toi qui essaie de la calmer quand elle pète des câbles pour rien, hein !
**Vous êtes gonflé.
***Il achète pas le café ? Il veut quoi ?
****Non, il n'achète pas le café non ! Il veut parler de Laura comme apparemment, il a un droit de regard sur sa vie !
*****Qu'est-ce qu'il croit, qu'il peut abandonner son chien et venir lui acheter des croquettes trois ans plus tard ? Ils sont tous fous dans cette ville ! Allez, oust, oust !
******Pourquoi t’es toute sale ?
*******Un jour, je t’enfermerai tout seul dans une pièce avec Laura.
********Oh non, s'il te plaît non ! Tout mais pas ça ! Et lui qui a l'air bête comme tout à rien comprendre.
*********Dino, c’est nous ! On t’amène un invité surprise !
**********C’est le shérif Murphy, il se plaint que Laura récurre le sol du saloon.





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Mer 6 Sep - 18:59
Un voyage en "Italie"

« Rajoute un peu d’eau, c’est trop sec là.

- Je sais, j’allais le faire ! » Répliqua Laura, alors qu’elle avait les deux mains dans la pâte pour la pétrir. Elle s’était amusé à éclater les jaunes d’œuf un peu plus tôt sous les gloussements amusés de Araceli. Les deux filles avaient bien tenté de se lancer dans une bataille de farine mais Dino avait très rapidement mis un terme à la guerre avant que les hostilités ne soient engagées. Elizabeth qui n’aimait pas faire la cuisine faisait semblant de faire la vaisselle penchée dans l’immense évier en pierre. Elle barbotait plus dans l’eau qu’elle ne faisait quoi que ce soit, en profitant pour se rafraichir un peu même si l’eau était devenue tiède maintenant.

Quant à Dino, il s’occupait de la farce pour les raviolis sous l’œil curieux de Celi. Il l’avait laissé choisir dans les maigres ingrédients qu’ils leur restait. Ce soir c’était viande de cheval avec de la blette et des aubergines.

« Elle rentre à quelle heure Consuelo ? » Demanda Celi qui ne lâchait pas la farce des yeux. Véritable inspecteur des travaux finit, elle passait de l’un à l’autre sur le plan de travail pour surveiller l’avancée du souper qui serait également le repas de demain midi.

« Elle est grande, elle rentre quand elle veut. » L’explication fit se rembrunir Laura et Celi (Elizabeth s’en fichait bien, elle ne sortait jamais bien loin quand elle voulait s’amuser). Laura et Conchi avaient encore quelques difficultés à bien s’entendre. Elles faisaient de leur mieux pour se tolérer quand Dino était présent à la maison, mais les efforts s’arrêtaient là. Il avait été clair ; il ne voulait pas les entendre se plaindre de l’une et de l’autre. Elles étaient suffisamment grandes pour régler leurs différents seules. Et évidemment elles ne réglaient rien du tout et s’envoyait des fions avec plus ou moins de discrétion.

« Moi aussi je devrais pouvoir faire comme je veux et rentrer à l’heure que je veux ! On a presque le même âge. » Fit remarquer Laura d’une voix froide, en agressant la pâte plus qu’elle ne la pétrissait. Elle resserra ses poings dedans et dans un pouic gluant ça vint lui couler entre les doigts.

« Tu peux Laura. Après le travail tu peux faire ce que tu veux, ça m’est égal. » Lui rappela Dino d’une voix presque las. Celi surveillait la cuisson de la viande pendant qu’il s’occupait de découper les légumes.

« Bah oui mais elle a pas d’ami. » Elizabeth avait l’accent le plus important quand elle parlait italien. Elle n’avait pas relevé le nez de son évier et ainsi le regard foudroyant de la jeune vénitienne lui échappa complètement.

« C’est pas vrai. Elle grinçait entre ses dents serrées, la pâte oubliée malgré la farine qui lui remontait jusqu’aux coudes. J’ai pleins d’amis. »

Elizabeth s’autorisa à renâcler plutôt qu’à rire. « Même pas vrai. Tout le monde croit que t’es folle. Personne veut rester avec toi parce que- »

- Celi…

- -tu fais peur à tout le monde.

- Mais j’ai rien dit !

- Pardon, je voulais dire Consuelo- Elizabeth. Je voulais dire Elisabeth.

- C’est pas vrai ! Ferme ta sale bouche de menteuse !

- Bah oui parce que moi j’ai rien dis ! C’est Elizabeth qui a dit !

- Je suis pas une menteuse, c’est vrai ! C'est pas moi qui dit partout que t’es complètement jetée, hein !

- Je sais Con-Celi. Je sais. Les filles, taisez-vous. »

Les voix des unes et des autres se superposaient mais étonnement Elizabeth et Laura semblaient être sur la même fréquence et ne pas entendre les autres. Pourtant elles restaient sagement chacune à leur occupation, se contentant de se répondre de loin.

« Mais c’est pas vrai, ferme la ! C’est toi la folle ! C’est à cause de toi qu’on me parle pas quand je travaille ! C’est toi qui lance des rumeurs. »

« Laura, repose cet œuf tout de suite sinon je te promets que je te le fais bouffer. »

« C’est pas moi c’est Alessio qui va dire à tout le monde que t’es zinzin ! »

Laura laissa échapper un « Oh ! » outré, le bras levé mais immobilisée par la stupeur (très certainement). Dino en profita pour récupérer l’œuf et le mettre à l’abris en éloignant les autres qui pourraient aussi servir de projectile.

« Calmez-vous, les filles. Ne me faites pas répéter sinon je vous fous toutes à la porte pour la nuit. » Celi éclata en sanglots, Dino roula des yeux en se couvrant le visage d’une main mais il la laissa s’enfuir vers sa chambre. On continuait de l’entendre pleurer.

« C’est même pas vrai, Alessio a pas dit ça ! » Laura sifflait entre ses dents. Elle avait un très gros faible pour le sicilien et c’était vraiment un coup bas que lui faisait Elizabeth. Elle en retourna à martyriser la pâte à raviolis sans trop s'en rendre compte.

Elizabeth haussa les épaules. « Si c’est vrai. T’as qu’à demander. En plus il trouve ça très bizarre que tu le regarde de loin tout le temps. Il a dit qu’avec tes cheveux devant tes yeux comme ça tu as l’air d’une cinglée, en plus que tu marmonnes et qu’on comprend rien. » Elle semblait réciter ce qu’elle avait entendu, comme un enfant incapable de mentir qui répandait la vérité. Elizabeth gardait un visage neutre d’expression, le dos tourné à Laura alors qu’elle continuait à faire sembler de gratter les assiettes.

« Je… je fais pas ça. C’est pas vrai… » Marmonna Laura, la mâchoire serrée. Dino se contenta de hausser les sourcils alors qu’il faisait revenir ses légumes, incapable de démentir quelque chose d’aussi gros. « C’est pas vrai que je suis folle... » Là encore il resta silencieux quelques secondes.

« Ca suffit toutes les deux. Laura, prépare les raviolis maintenant. » La discussion s’arrêta là, si ce n’était pour Laura qui se retrouva rapidement à marmonner dans sa barbe. Elizabeth qui, contrairement à sa sœur aînée, ne cherchait pas spécialement à démontrer qu’elle avait raison, ne fit aucun commentaire.

De toute façon la voix mélodieuse d’Alessio vint interrompre la petite scène. Dino attrapa un torchon pour s’essuyer les mains. « Eli, surveille la viande et les légumes. » La petite s’exécuta alors que Dino venait ouvrir. Laura leva le nez de ses raviolis pour jeter un coup d’œil à l’encadrure de la porte, curieuse.

« Ditemi che è uno scherzo… Ah, no… »* Il haussa les sourcils en direction de Filippa, laissant toutes les interrogations planer dans ce simple regard. Il ne doutait pas de ses capacités à comprendre chacune d’entre elles. « Bonsoir monsieur le Marshal Murphy. » Une visite (surprise) du marshal était rarement une bonne nouvelle. « C’est pour quoi ? Elle nettoie pas assez bien les sols ? » Il était un peu suspicieux de cette raison donnée par Filippa, mais étant moins espiègle qu’Alessio, il voyait difficilement pourquoi elle lui dirait n’importe quoi.

Derrière lui Laura était devenue rouge vif. Difficile de savoir si c’était à cause de la présence du sicilien ou du louisianais. Elle écrabouilla le ravioli qu’elle était en train de travailler et s’eclipsa dans la seconde pièce ou Celi s’était réfugiée un peu plus tôt (elle pleurait moins fort, probablement déjà fatiguée).

« Je vous propose pas d’entrer, j’ai rien à vous offrir à boire. » Il espérait surtout que ça ne dure pas trop longtemps ainsi. Dino offrait une confiance assez maigre à Elizabeth pour surveiller convenablement le repas.

Araceli sortit de la chambre. Elle avait les yeux enflés et rouge. Elle s’essuya le museau d’un revers de manche alors qu’elle rejoignait Dino à la porte. « Lei fuggita fuori la finestra. Expliqua-t-elle d’une petite voix en pointant la pièce qu’elle venait de quitter. Penso abbia un coltello. »** Dino leva les yeux au ciel.


* J’espère que c’est une blague. Ah… non.
**Elle s’est enfuie par la fenêtre. Et je crois qu'elle a un couteau.


crédit - Deadparrot & ghoest
Dino Ricci
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Jeu 7 Sep - 18:36


Un voyage en "Italie"  

 @Filippa Rinaldi  @Dino Ricci


TW: Violences physiques sur humain et animal, sang versé

Comment j'ai pu oublier à quel point cette femme était délicieuse, aimable et donnait terriblement envie de lui rendre la pareille...

Un gars assez jeune, dont je ne parviens pas à me souvenir du nom...
Allesio... Je crois
Il me pond tout un discours en italien dans lequel j'identifie le nom de Laura... Il finit par articuler

“Elle te déteste !”

Cette fois, je dois combattre une envie de rire.
Quelle surprise... Qu'elle prenne la file d'attente...

Et puis la grande tige brune amorce une longue diatribe. Elle se fatigue à la sortir de telle façon que je la comprenne. J'apprécie son effort de parler cette langue qu'elle déteste pour me faire partager son amour pour ma personne...

J'ai compris qu'elle me prend pour un type imbu de son pouvoir...
Sans rire... Certains marshalls peuvent requérir deux cents adjoints d'un claquement de doigts et moi, j'en ai seulement deux adjoints trouvés avec peine...

Je me demande si c'est elle ou si l'Italien est une langue qui ne peut se parler qu'en hurlant... ou bien, elle est sourde (l'idée me fait sourire brièvement)

Le torrent verbal dévie sur Dino. Dino autour duquel semble tourner la vie de ce petit monde agité...

Je suis entrainé vers l’extérieur par un flot de mouvements et de paroles. La voix mélodieuse de l'italienne interpelle Dino. On dirait que frapper à une porte est une alternative qui n'existe pas dans cette culture.

Je n'ai pas compris l’interpellation, mais j'identifie mon nom et celui de Laura. Dino apparait dans l'embrasure de la porte.

« Bonsoir monsieur le Marshal Murphy. » ... « C’est pour quoi ? Elle nettoie pas assez bien les sols ? »

...

« Je vous propose pas d’entrer, j’ai rien à vous offrir à boire. »

J'apprécie ...
Je ne sais pas comment j'aurais réussi à refuser une invitation.

Ce sera rapide rassurez-vous...
On vient de me faire comprendre combien Laura avait grandi et était devenue une adulte grâce à vos soins... et je vous en remercie


Après tout... c'est sans doute vrai... Qu'est-ce que j'en sais...

Alors je vais repartir avec l’aumône que je lui destinais et qui ne pouvait être perçue que comme une insulte...

Je ne fais pas cas de la légère animation que je perçois derrière moi en prenant la direction de l'épicerie... Après tout, j'étais venu pour du café...
Quelque chose file entre mes jambes. Je sursaute et je me baisse pour récupérer un chiot qui semble venu de nulle part.  En me relevant, une sensation familière envahit dans mon cerveau... une sensation qui me vient de loin... celle qui me fait ressentir le souffle de la mort....

Je choisis de me retourner et de me déporter vers la gauche. Je vois l'éclair d'une lame glisser le long des cotes du petit chien et entailler mon flanc droit.
Un coup de chaleur et d'adrénaline secoue mon corps et mon cerveau. J’attrape le poignet  de Laura. Je le tord  d'une main si brutalement que son corps fini par ployer  pour tomber à genoux et le couteau à mes pieds.

Je fais un effort effrayant pour ne pas la tuer...

Je cligne des yeux, je respire profondément et je parle assez fort pour être entendu

Tenter de tuer un marshall et c'est la corde... C'est le privilège des adultes... Être considéré comme responsable.

Je la fixe

Je t'épargne. Considère ça comme mon dernier acte de bonté envers toi. Ne croise plus jamais ma route ou celle d'un des miens

Les images qui traversent mon esprit me font revenir des décennies en arrière. Je ne lui pardonnerais jamais  de m'avoir ramené  à cette époque même brièvement....

Le gémissement du chien me fait sortir de mon sommeil éveillé. Je tiens mon flanc d'une main le chiot de l'autre.  Je passe la porte de l'épicerie. Je me dirige vers le comptoir ou je dépose un billet ensanglanté.

Je pense que vous ne refuserez pas ce billet... pour ce putain de café.

Je m'aperçois que le chien est mort. Je le pose sur le comptoir. Je tâte ma blessure...
Je vais mourir un jour c'est certain, mais pas aujourd'hui...
Je regarde l'assistance

Rassurez-vous... je pars

Je finis par sortir de l'épicerie en titubant légèrement, puis du quartier




Récap' des événements - ...


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Filippa Rinaldi
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Ven 22 Sep - 22:02


Un voyage en "Italie"  

 @Bartel Murphy  @Dino Ricci


Dino laissa tomber sur eux un œil torve, comme sorti de sa sieste par un cirque itinérant tambourinant à sa porte - il y avait Arlecchino, Scaramuccia et Pagliacci, le compte était bon -. L’italienne lui répondit par la même moue, teintée d’agacement, tandis qu’elle jetait un bref regard vers le marshal en haussant subrepticement les épaules.
Mais la troupe de théâtre n’était pas que devant lui. Derrière, dans la petite cuisine sombre des Ricci, une toute autre pièce se jouait. Entre deux reniflements, Celi apparut, le cœur et les yeux gros. Sa remarque fit bruyamment soupirer la comptable. La fillette n’avait pas besoin de préciser de qui elle parlait. Éreintée, Filippa laissa son front s’échouer dans sa main droite tandis que la gauche trouvait sa hanche. Cette journée était interminable.

“Ditemi che è uno scherzo,” dit-elle en paraphrasant Dino.

Alessio entoura de ses grands bras les épaules du marshal pour coller son visage contre son épaule.

“Oh noooooon !” se lamenta-t-il. “Tu vois, shérif ! Je l’ai dit, elle è folle !”

Il tapota sa tempe de son index.

Comme indifférent à ce qu’il se déroulait autour de lui - une fois n’était pas coutume - Murphy décida que le moment était opportun pour finalement leur refuser ce pour quoi il avait tiré Filippa de sa besogne pour la traîner ici.
Le sicilien qui, à défaut de parler l’anglais le comprenait plutôt bien, s’arracha de l’épaule de Murphy pour le toiser comme un halluciné. Filippa devait peu ou prou lui servir la même expression. La marche de moins d’une minute entre l’épicerie et la maison des Ricci l’avait-il fait réfléchir de sorte à opérer un demi-tour parfait ? Et l’aumône, par-dessus le marché ? Il qualifiait ce qu’il comptait leur donner (avant la totale remise en question de l’affaire, évidemment) d’aumône ?

Comme pour répondre à l’injure, comme pour venger cet après-midi gâchée à suivre les tergiversations d’un lunatique, Laura frappa.
Arrivée de nulle part (comme souvent) et dans un mouvement d’escrime parfait (sans le fleuret), la vénitienne exprima toute la détestation qu’elle avait pour Bartel Murphy en laissant parler son couteau à viande. Malheureusement, sa victime, comme mue par un troisième oeil, effectua un pas de bourrée sur le côté et la lame ne fit que l’effleurer, entaillant au passage un chiot, miraculeusement apparu dans les bras du marshal, comme une deus ex machina inespérée.
Du sang coula sur la terre battue. Pas un seul cri n’avait été poussé.

Coupée nette dans sa vengeance par la poigne de l’homme de loi qui la mit à terre, Laura tremblait, son visage déformé par la colère et la peur. Son bras fin se tordait pour essayer d’échapper au marshal, comme une David contre Goliath.
Avec une dernière phrase choc, Murphy se détourna d’eux pour repasser la porte de l’épicerie dans un lointain tintement de clochette.

“Questo cane… Era lì prima ?”* demanda Alessio, parfaitement hagard et pas vraiment certain de ce qu’il venait de se produire.

Laura se mit à pleurer. Sa main gauche était fermement serrée autour de son poignet blessé. Ses épaules voûtées, recroquevillées, lui donnaient des airs de bossue.

“Io... Io non so cosa mi è preso !” renifla-t-elle, sa bouche grimaçante de sanglots. “Forse sono pazza, dopotutto ! Questo è tutto, eh ? Sono pazza ?” Elle s’arrêta pour déglutir. Ses yeux restaient fixés sur la lame ensanglantée. “Lo odio così tanto ! È tutto a causa sua !” Elle s’interrompit brusquement pour regarder tour à tour Dino, Alessio et Filippa. “E il cane ? Lui è morto ?”

Ses pleurs redoublèrent.

Alessio s’agenouilla à côté d’elle.

“Ma no, non sei pazza.” Il leva le nez pour grimacer vers Filippa et Dino. “Lo dico per darti fastidio, lo sai.” Il haussa les sourcils, ses lèvres tirées en une fine ligne dubitative. “E hai ragione, Murphy è comunque una gran merda.”***

“È un peccato che tu non abbia mirato meglio.”****

La napolitaine n’était pas la meilleure pour remonter le moral, mais elle pouvait essayer.

Alessio tapota le dos encore tremblant de Laura.

“Il tuo polso è tutto gonfio ! È rotto ?”***** s’inquiéta-t-il.

Elle retira vivement son bras lorsqu’il avança sa main pour mieux regarder.

La petite-fille Rinaldi se massa l’espace entre les yeux.

“Beh, vado a fare la spesa per vedere se Murphy sta inventando qualcos'altro,” dit-elle à Dino. “Lascerò che tu ti occupi di... tutto questo. Tornerò per spiegare.”******

À peine le tintement de clochette eut-il retentit que Bianca lui sauta dessus, épouvantée.

“Le type de tout à l’heure ! Il est revenu pour le café ! Mais il est parti maintenant… Et Sainte Marie, Mère de Dieu, il a laissé un chien mort sur le comptoir ! Et il a tâché tout le parquet !”

En effet, en bon Petit Poucet, le marshal avait indiqué son chemin à grand renfort de traces ensanglantées.

“C'est dur à faire partir le sang, en plus !” rouspéta l’italienne en calculant combien de temps il lui faudrait pour nettoyer le chaos laissé derrière lui par le marshal. Nonna allait faire une syncope. “Comme si je n'avais que ça à faire ! Et où est-il, le chien ?”

Bianca se décala pour laisser apparaître la petite boule brune pelotonnée à côté de la caisse.

“Mais quel connard,” soupira Filippa à l’intention de celui qui avait laissé le cadavre sur place.

Elle manqua de sursauter lorsqu’elle entendit le chiot gémir. Bianca, elle s’écria :

“Il n’est pas mort !”

Rendue soudain maladroite par la peur de blesser un peu plus la pauvre bête, la napolitaine ne savait plus quoi faire de ses mains. Par crainte de paraître empotée, elle prit les devants :

“Amène-le au docteur Maharaj. Il saura peut-être quoi faire. Et si ça ne marche pas, on dira qu’on a essayé. Tu le payeras avec ça.”

Elle lui tendit le billet poissé qui devait certainement avoir été sorti de la poche de Murphy.

Après avoir retourné la pancarte de la porte en verre pour indiquer “CLOSED”, Bianca se dépêcha de remonter la rue principale, le chiot couché dans un panier en osier, et Filippa se dirigea chez Dino.

“Et là, le shérif dit : “Je sais que je sors de nulle part... Mais j'ai sauvé cette gamine alors que ça vous plaise ou non... J'ai un droit de regard sur sa vie hoho” ou un truc comme ça. Non mais, quel tocard !”

Attablé en face de Dino, Alessio n’avait visiblement pas attendu le retour de la comptable pour se lancer dans le récit de l’après-midi.

“Le chien n’est pas mort,” leur apprit-elle en fermant la porte derrière elle. “Pas encore. Bianca est allée le porter à Maharaj. On verra bien. Tu as déjà tout expliqué, Alessio ? Je te jure, Dino, j’ai l’impression de vivre un rêve lucide.”

Elle se frotta un œil, épuisée par la chaleur et l’après-midi confuse. “Et cette migraine qui ne part pas…” La cuisine baignait encore de l’odeur de viande cuite et de légumes. Il faisait aussi chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur.

“Non mais le gars vient, nous fait son show de gros dur “Oui faites-la venir ou je viens la chercher ohoho ! J’ai presque réussi à oublier cette gamine oho ! Finalement, je vous donne pas un cents héhé !” Et ça finit avec Laura qui essaie de le planter et un chien mort.”

“Presque mort,” le corrigea Filippa en s’installant à côté de lui. Elle s’épongea la nuque avec son mouchoir déjà souillé de sueur. “Et Laura… Ça va ?”

Laura n’allait jamais bien. Mais elle avait visiblement trouvé qui blâmer pour ça.



*Ce chien… Il était là, avant ?
**Je... Je ne sais pas ce qui m'a pris ! Je suis peut-être bien folle après tout ! C'est ça hein ? Je suis folle ? Je le déteste tellement, tellement ! Tout ça, c'est à cause de lui ! Et le chien ? Il est mort ?
***Mais non, tu es pas folle. Moi, je dis ça pour t'embêter tu sais. Et tu as raison, Murphy est une grosse merde de toute façon.
****C’est dommage que tu n’aies pas mieux visé.
*****Tu as le poignet tout gonflé ! C’est cassé.
******Bon, je vais voir à l'épicerie si Murphy n'est pas encore en train d'inventer autre chose. Je te laisse t'occuper de... tout ça. Je reviens pour t'expliquer.





________________

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Dino Ricci
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Mer 22 Nov - 17:15
Un voyage en "Italie"

Et comme il était venu, voilà que le marshal repartait avec son histoire d’aumône et d’insultes. Dino se contenta d’hausser un sourcil. Il était bien trop épuisé par les trois filles qui passaient des heures à se chamailler pour se soucier des divagations du marshal qui, ce n’était pas nouveau, se sentait persécuté par les italiens et venait ainsi à les détester. Il pouvait venir les narguer jusque ici avec son salaire de fonctionnaire si ça lui faisait plaisir, Dino était trop fatigué pour en avoir quoi que ce soit à faire et répondre par des numéros d'équilibriste comme il en avait l'habitude. Il voulut échanger un regard circonspect avec Alessio mais celui-ci ne put le lui rendre, trop occupé qu’il était à toiser l’homme de loi. Même Araceli en avait arrêté de pleurnicher. Elle tira sur le bras de Dino, sa main subitement accrochée à sa chemise.

« Il a besoin d’argent ? C’est pour ça qu’il fait l’aumône ? » Malgré le quiproquo c’était elle qui parlait anglais le plus aisément. Dino se contenta de secouer la tête et de lui ébouriffer les cheveux. « Non proprio tutto. » Même Elizabeth s’était arraché à sa tâche pour aller regarder l’imposant étranger de la ruelle rebrousser chemin, toute curieuse de l’agitation qu’il y avait dehors. « Ma non preoccuparti. Non ho capito cosa è successo neanche io. »* Eli n’ajouta rien. Elle savait qu’il lui suffisait d’attendre et frapper au moment opportun pour avoir les réponses à ses questions. « Ora... Ragazze, tornate a cas- » ** La voix de Dino s’étrangla avant qu’il n’ait pu achever sa phrase alors que Laura, elle, essayait d’achever le marshal.

« Santa madre misericordiosa. » Dino n’arrivait pas à enregistrer la scène absurde qui s’était déroulée sous leurs yeux. Quelques têtes étaient apparues aux fenêtres pour scruter la confusion générale de la rue et beaucoup était sans voix. Fait rare dans le quartier inhabituellement calme. Puis l’explosion de colère se manifesta quand chacun retrouva ses esprits. Pour une fois ce n’était pas des mots grinçants qui se sifflaient sur le dos de Laura. On avait trouvé plus grand bouc émissaire alors elle était graciée.

Araceli explosa en sanglots, elle, et sa grande sœur regardait la rue à travers ses doigts. Ses mains s’étaient plaquées sur son visage et elle ne soufflait mot. La violence de la scène la laissa tremblante et muette. Dino ne pensa pas à leur venir en aide ni à l’une, ni à l’autre tout de suite. A la place il les laissa sur le pas de la porte pour rejoindre Laura, sur les talons d’Alessio et Filippa.

Dino fit de son mieux pour ne pas rendre sa grimace à Alessio. Il avait les lèvres pincées et essayait de ne laisser aucun souffle les traverser ; il n’avait pas intérêt à perdre son sang-froid maintenant et se mettre à ricaner. Tout l’agacement que pouvait lui procurer Laura s’était évaporé pour laisser place une empathie ou se mélangeait la pitié, maintenant qu’elle était la nouvelle cible du marshal. Il était plus simple de concentrer ses maux sur une unique et même personne. « Non sei pazza, sei coraggiosa. » Insista Dino. « Avevo sognato questo momento. » Son trait d’humour fut accueillit par quelques signes de têtes encourageants et une autre vague de murmures. Araceli parcouru la maigre distance qui les séparaient pour venir se coller aux pattes de Dino à nouveau. Elle n’avait pas cessé de pleurer, les yeux et les joues aussi rouges et gonflés que Laura et son poignet amoché. On ne savait toujours pas si c’était le funeste destin du chiot ou alors celui de Laura qui la mettait dans cet état-là. Entre ses reniflements il était difficile de comprendre quoi que ce soit. « Et tu sais, ce couteau il ne coupe même pas très bien de toute façon. Je les cache ceux qui sont bien aiguisés. J'ai trop peur que vous vous étripiez avec. » Dino tapota à son tour le dos vouté de la petite vénitienne et Araceli l’imita avant de se moucher le nez dans le dos de sa main.

Il salua la retraite de Filippa d’un bref signe de la main, comme si oser parler d’autre chose aurait été trop effronté et aurait brisé cet instant bizarre (la magie d’avoir vu un tel numéro d’acrobatie entre trois protagonistes aussi inattendus que surprenant).

« Tu vas aller chez le médecin… » Le napolitain n’eut pas à chercher longtemps des yeux la rue avant de trouver l’homme de la situation. D’un sifflement il attrapa l’attention d’Eduardo (qui était de toute façon déjà tout entièrement dirigée vers la scène tragique qui se déroulait devant sa porte). « Hey, Toi ! Va l’accompagner chez Maharaj. Tu lui diras que je le paierai plus tard... Oh! Gaspare ! » Une tête blonde était apparue à côté de celle de l’adolescent. De gros yeux globuleux étaient fixé sur la victime de la situation. « Accompagne-le. » Les deux garçons s’exécutèrent et rejoignirent le cœur grouillant qui s’était formé autour de Laura.
Les deux adolescents étaient populaire dans le quartier pour leur grande beauté et leur grande intelligence, disait-on. Laura essaya vite de retrouver un peu de contenance alors que les deux Apollon lui venait en aide avec toute la délicatesse et la force dont ils étaient capables. Elle ne pouvait toutefois s'empêcher de grimacer et geindre quand elle devait bouger son poignet qu'elle protégeait du mieux qu'elle pouvait contre elle.

« Tu sais que le Eduardo il a arrêté une diligence folle d’un coup de poing ? Eux aussi ils sont spéciaux. » Marmonna seulement à moitié Alessio en les regardant s’éloigner. Il avait esquissé un coup lancé dans les airs sans aller au bout de son geste, comme s'il cherchait à rester discret malgré tout. Dino avait attrapé Celi pour l’installer dans ses bras. Elle sécha ses larmes et se reposa contre lui, tout à coup épuisée par toutes ses grosses émotions. « Ce sont des bêtises, ça. Il ne faut pas croire tout ce qu’on dit. » Une pause fut marquée avant qu’il n’enchaîne. « Ou bientôt on va te dire qu’une gamine a presque réussi à planter le Marshal. » Dino ne souriait pas, encore sous le coup de autant d’émotions en si peu de temps. « Entre, il me reste du limonello je crois. »

A l’intérieur, Araceli n’avait toujours pas lâché le cou de Dino. Elle pesait autant contre le bras sur lequel elle se reposait que dans le bas de son dos qui était de plus en plus douloureux à mesure que les années passaient. Aussi parce qu’à mesure que les années passaient, Araceli grandissait de plus en plus et était maintenant une grande fille qui se confortait dans son rôle de petite dernière. « N’importe quoi… » Grogna Dino entre ses dents pour ponctuer le récit d’Alessio qui n’y allait pas de main(s) morte(s) pour ajouter l’illustration à son récit. Le père de famille lui servit un fond de liqueur dans son verre puis dans le sien. Il laissa Celi y tremper les lèvres alors qu’il attrapait la farce pour remplir les raviolis. Toute sa petite main d’œuvre s’était évaporée ou se trouvait parfaitement inutile. En haut, dans la petite pièce qui tenait plus d’un tout petit grenier qu’une chambre, Elizabeth tendait l’oreille. On voyait danser ses jambes au-dessus de l’échelle.

Alessio parlait et Dino secouait la tête, faisait claquer sa langue dans son palais ou soufflait pour ne pas rire trop fort. Il n’y avait rien de drôle, c’était nerveux. Au fur et à mesure, Araceli finit par se détendre entre ses bras (et certainement que la liqueur de pêche avait donné un petit coup de pouce dans ce sens). « Un tocard. » Confirma-t-il. Et comme invoquée, la porte s’ouvrit sur la silhouette de l’épicière  et comptable à ses heures perdues (à moins que ça ne soit l’inverse).

« Le chien n’est pas mort !

- Le chien n’est pas mort ? » La voix de Dino et celle de Celi se confondirent. La petite fille prit une grande bouffée d’oxygène, semblant respirer pour la première fois depuis longtemps. Elle devenait aussi dramatique que son aînée. Il laissa échapper un nouveau rire nerveux et attrapa son verre des mains d’Araceli avant qu’elle n’ait eut le temps de le porter à ses lèvres. Elle avait déjà les joues bien rouges et les yeux écarquillés. Dino invita Filippa à s’assoir d’un geste de la main. Il reposa son verre loin des petites mains chapardeuse de la fillette sur ses genoux pour pouvoir servir sa nouvelle invitée sans difficulté.

« Deux des frères Bellissima sont allé la porter à Maharaj. » Expliqua Dino. C’est vrai que cette famille portait bien son nom ; ils étaient tous d’une beauté envoutante et c’était bien le seul gêne qu’ils donnaient l’impression de partager. « Elle a besoin que son poignet soit plâtré. » Il soupira lourdement, se laissant aller contre le dossier de son siège alors que Celi essayait de trouver une position plus confortable.

« C’est pas avec un bras en moins qu’elle va pouvoir nettoyer quoi que ce soit. Je vais devoir envoyer Eli à sa place le temps qu’elle se remette.

- Eh ! » Râla l’intéressée sans ajouter quoi que ce soit à son plaidoyer.

« Et je me débrouillerais pour lui trouver quelque chose d'autre à faire. » Il termina son verre et se pinça l’arête du nez. « Enfin ! J’imagine que ça ne va pas très bien, mais comment veux-tu que ça aille avec ce fou en liberté ? Il a fait quoi, il l’a regardé travailler c’est ça ? Pourquoi ça lui est venu d'un coup, comme ça ! » La question n'en était pas vraiment une, ne demandant pas vraiment de réponse. « Elle s’en remettra, je ne me fais pas de soucis là-dessus. » Surtout après avoir fait preuve d’un courage pareil (c’est ainsi qu’en parleront les vieux à table).« J’espère seulement que Murphy ne va pas vouloir se venger. » La haine du marshal pour les étrangers n’était pas méconnue des italiens, bien au contraire. Dino craignait qu’il ne tienne pas parole et, à défaut de vouloir la faire pendre après un passage devant un tribunal biaisé, qu’il la harcèle et l’intimide comme il savait si bien le faire.« On ne sait pas de quoi il est capable après tout. »


* Pas tout à fait. Mais ne t’inquiète pas. Moi non plus je n’ai pas compris ce qui s’est passé.
** Bon ; les filles rentrez à l’intérieur.


crédit - Deadparrot & ghoest
Dino Ricci
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