bannière
Le forum est la propriété du staff et de ses membres. Toute copie, même partielle, est prohibée.

Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

staffeux
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
staffeux
Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
staffeux
Pearl Hennessy est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Maxence, Nadie, Jacob et Grace. PROFIL + MP
staffeux
Liam Hennessy est modérateur du forum ! Il se genre au masculin et ses autres comptes sont : Arthur, Chuy, Dino et Maria. PROFIL + MP
staffeux
On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
Never Fade Away
The Mighty Odss
prédéfini
prédéfini
prédéfini
VOTEZ

Le forum a été créé le 10.01.2020. La page d'accueil a été designée et codée par Artemis, pour Artifices. Le reste du design a été pensé et codé par GHOEST.

Toutes les deux heures !


 
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Retour en stock du coffret Pokémon ...
Voir le deal
anipassion.com

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Out of Place △ Kathleen & Clyde
Invité
Invité
avatar
Dim 23 Aoû - 18:52




Out of Place

You weren't supposed to be here...

Elle s’essuie le front d’un geste de la main, écartant au passage une mèche de cheveux échappée de sa longue tresse brune. Voilà qui est fait, constate-t-elle. La dernière tuile est placée, et juste à temps : elle peut sentir dans l’air lourd l’orage qui approche. Elle ne descend pas tout de suite,cependant, et prend encore le temps de contempler le paysage qui s’étend devant elle. À l’est, on devine le ruban brillant du fleuve Hopi, qui serpente à travers l’Etat ; à l’ouest, les sommets des Grey Hills encadrent le soleil qui entame sa descente. Perchée comme elle l’est sur son toit, elle pourrait même apercevoir les toits de la petite bourgade d’Imogen. Mais la jeune femme n’a d’yeux que pour les terres alentours, des terres qui sont désormais les siennes.

À vingt-six ans et des poussières, Kathleen vient de prendre possession du Kearney Ranch, une ferme entourée de prairies fertiles, sur lesquelles paissent près de soixante vaches et une vingtaine de chevaux. L’exploitation n’est pas énorme, mais sa qualité est reconnue par les habitants de la région, grâce au travail acharné de John Kearney Sr, puis de son fils John Jr - les Kearney faisant partie de ces familles irlandaises qui n’ont que peu d’inspiration en matière de prénoms.

Prendre soin des terres et des animaux est déjà un travail à plein temps, mais elle doit ajouter à cela diverses réparations à effectuer sur la principale bâtisse, celle de la demeure laissée presque à l’abandon depuis la mort de son géniteur - compliqué d’appeler père un homme qui s’est empressé de vous envoyer au pensionnat après vous avoir abandonnée pendant douze ans. Même si cet homme vous a par la suite légué toutes ses possessions.

Lorsque les premières gouttes viennent s’écraser sur son visage couvert de sueur et de poussière, elle laisse faire. Elle sait la valeur de la pluie pour les terres et pour les hommes. La pluie lave l’esprit autant que le sol, disait sa mère. Puis, lorsque le rythme s’accélère, elle descend du toit avec agilité, rangeant ses outils et son échelle sans se presser. Quand elle pousse finalement la porte de son salon, le ciel est devenu si gris et la pluie si drue qu’on n’y voit plus à trois pas.

Elle enfile une chemise propre, peigne rapidement ses cheveux et se lave le visage dans la cuvette prévue à cet effet, en espérant de toutes ses forces que le travail effectué cet après-midi résiste à l’averse. Un bout de pain, une tranche de viande froide et un grand bol de thé fumant comblent son appétit. Alors qu’elle déguste son maigre repas, debout devant la fenêtre - dans une pièce qui était autrefois le domaine exclusif d’une cuisinière replète, mais qui n’est plus aujourd’hui que l’ombre de son passé - un éclair illumine brièvement l’espace qui sépare la maison de l’étable.

Dans cette lumière, une silhouette. Mais non, elle doit avoir rêvé - la fatigue sans doute. Qui viendrait au ranch sous ce déluge ? Un second éclair, plus personne dans la cour. Voilà, elle l’a imaginée, cette silhouette… La porte de la grange claque avec force. Le vent, ce n’est que le vent, se force-t-elle à penser. Prudence étant toutefois mère de sûreté, Kathleen s’empare de la carabine Winchester posée au-dessus de la cheminée, enfile une veste de cuir par-dessus sa chemise, une paire de bottes montantes sur son pantalon un peu large, et se dirige vers l’étable en se rappelant soudainement qu’elle n’a pas mis de cartouches dans le magasin du fusil.


By Hell.
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Clyde King
Clyde King
Since : 19/11/2019
Messages : 617
Name : Maëlle.
Faceclaim : Cillian fucking murphy.
Crédits : gifs signature par sparkling-lux.
DC : mila + cole + isaac + amitola
Out of Place △ Kathleen & Clyde 992e1b28aeabc748c0bb49537f71ac0b5102de06
Age : 36 ans.
Statut : Le cœur noyé dans le fond d'une bouteille de Gin.
Job : Homme de main pour les O'Reilly, gunslinger.
Habitation : Campement des O'Reilly, Moonstone Pond.
Disponibilité : 3/3
Lun 24 Aoû - 19:08
Out of place
Clyde & Kathleen

« YOU WEREN'T SUPPOSED TO BE HERE... »
C’est un temps d’orage.

Clyde le sent. Habitué à être dehors, il voit à la couleur du ciel et à la lourdeur de l’air que ce dernier ne va pas tarder à éclater. La première tempête après des semaines de sécheresse. Burinée par le soleil, la peau d’habitude si blanche de Clyde avait même noirci. Tanné par l’été aride de la région, il avait alors l’air plus vieux, plus abîmé. Ça sera bon pour la terre, bon pour les fermes, bon pour les gens honnêtes, se dit-il. Il fait accélérer le pas à sa monture, pressé d’aller se mettre à l’abri. Il est loin du campement de la bande, et trop fatigué pour continuer le trajet sous l’averse jusqu’à Moonstone Pond. Non, il pourrait passer la nuit à Imogen, chez sa sœur, ou même rentrer dans la maison familiale qui lui appartient maintenant… mais ça voudrait dire affronter sa cadette ou ses démons, et aucune des options ne lui convient.

Il y a un ranch, à l’extérieur de la bourgade, tenu par un vieil homme peu regardant, avec qui Clyde a passé un marché il y a quelque temps pour pouvoir profiter de la grange comme planque si besoin. Kearney Ranch. Une belle exploitation, ça va sans dire. Il paie gracieusement le vieux en échange de son hospitalité et de son silence, et s’arrange toujours pour être parti avant l’aube.

Ce soir heureusement, la seule chose dont il se cache, c’est de l’orage.

Lorsque Clyde arrive sur les terres de la propriété, l’averse a éclaté depuis quelque temps déjà. Il fait sombre, presque noir, mais l’écossais se dirige sans mal vers l’étable pour y mettre à l’abri son canasson, et éviter que ce dernier ne panique de trop avec les éclairs à venir. Il y place l’étalon dans un box vide, lui retire sa selle et son mors, puis entreprend de le sécher un peu avec la paille. La bête semble ravie d’être soignée ainsi par son cavalier, et Clyde ne peut s’empêcher de lui dire des mots doux en écossais, sortant de sa poche un sucre à son attention.

Puis il ressort, et le tonnerre se met à gronder. Le vieux doit être confortablement à l’abri dans la demeure principale, et Clyde ne peut lui en vouloir : c’est un temps où même les chiens restent dans leur niche. Trempé jusqu’aux os, un éclair vient illuminer son chemin jusqu’à la grange, qu’il atteint rapidement. En entrant, il hume l’odeur de la paille fraîche et du foin sec avant de commencer à retirer ses vêtements pour les faire sécher. Il ne garde que son bas et ses colts, plaçant sa veste, sa chemise et ses bottes sur les barreaux d’une échelle posée là. Puis il s’allonge, utilisant un sac de granulés en toile de jutte pour caler sa tête. Enfin au calme et près à se reposer, le brun d’allume une cigarette et sort sa flasque de sa poche. Même si il est au enfin sec, il lui faut encore de quoi se réchauffer et se remplir l’estomac. Un bras derrière la nuque, il alterne entre les deux drogues, fixant le plafond de la grange et les volutes de fumée éclairée par le tabac qui se consume.

Puis vient un bruit. La porte de la grange qui s’ouvre, et une silhouette qui se découpe dans l’encadrement de celle-ci. Cette dernière ne ressemble en rien à la carrure voûtée et affaissée du vieil homme qui tient les lieux. Alors, en l’espace de quelques secondes, Clyde cale sa cigarette entre ses lèvres, renverse sans le vouloir sa flasque, et s’empare de ses deux colts pour viser l’inconnu qui vient d’entrer. C’est seulement ensuite qu’il remarque la Winchester braquée sur lui, ce qui n’a que pour effet de lui faire enclencher le chien de ses armes.

« Qu’est-ce que vous voulez ? »
, dit il d’un ton sec, son articulation entravée par la Marlborough entre ses lippes.  

(c) DΛNDELION


Clyde King
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Mar 25 Aoû - 19:59




Out of Place

You weren't supposed to be here...


Prudence est mère de sûreté, tu parles. Comment a-t-elle pu oublier un détail pareil ?

Charge, vise, tire, lui a appris Roger. C’est lui qui a appris à la nouvelle propriétaire des lieux à se défendre au moyen d’une solide Winchester. Heureusement qu’il n’est pas là pour voir ça, le vieil instructeur aurait sans doute honte de son élève. Depuis qu’elle a emménagé au Kearney Ranch, celui que son père avait nommé intendant s’est fait plus discret : il vient la journée, puis s’en va passer ses soirées à Imogen, auprès de… Sa femme ? À la réflexion, Kathleen ne sait même plus si Roger est marié. Non que ce soit la question la plus urgente à se poser dans l’immédiat, se reprend la brune.

Une carabine pas chargée, ça reste une carabine : ça devrait impressionner suffisamment l’intrus - pour peu qu’il existe - pour qu’il décampe sans qu’elle doive tirer un seul coup. Et tant mieux, parce qu’il se trouve que Kathleen ne maîtrise pas encore vraiment les armes à feu. Elle a grandi sur les terres de la réserve de Roanokë, le genre d’endroits où on manipule plutôt des couteaux. En tout cas, quand on est une fille...

La jeune femme s’avance d’un pas décidé sous la pluie battante. La main sur la porte de la grange, elle hésite. Une odeur de tabac achève de la convaincre d’une présence humaine dans la bâtisse de bois. Elle pousse la porte, et tient sa carabine comme Roger lui a montré, avec en prime un air qu’elle espère décidé.

Première mauvaise nouvelle : le type en face a l’air plus que décidé. Féroce. Non, fâché, plutôt. Comme si elle l’avait dérangé. Ben voyons, et puis quoi encore ? Deuxième mauvaise nouvelle : il est armé. Un revolver dans chaque main. Et Kathleen est prête à parier qu’ils sont chargés, ceux-là.

"Keshvouvoulé ?"

Ce qui,si on enlève la cigarette qui lui pend aux lèvres, doit signifier quelque chose comme "Qu’est-ce que vous voulez ?".

"Je peux savoir ce que vous faites sur ma propriété ?"

Quand elle est fâchée, ou surprise, son accent ressort. Un accent hérité de son père, irlandais d’origine, et que les soeurs du pensionnat ont vainement tenté d’expurger complètement. Dans le cas présent, c’est un mélange des deux. En plus de la clope, ça sent l’alcool ici. Elle pencherait presque pour un ivrogne perdu, mais on est trop éloigné de la bourgade d’Imogen et de son saloon. Non, cet homme a choisi son ranch pour y passer la nuit. Comme si c’était un hôtel, non mais, et puis quoi encore ?

Elle hait les alcooliques. Celui-ci l’effraie, en prime, avec ses colts pointés sur elle comme ça. Le coup pourrait partir à tout moment… Comme l’inconnu ne fait pas mine de désarmer, toutefois, c’est elle qui engage à nouveau la conversation.

"OK", dit-elle en abaissant son arme d’une poignée de centimètres, en signe d’apaisement. "Qui êtes-vous, et que faites-vous ici ?" reprend-elle d’une voix un rien - mais vraiment un rien - plus douce.



By Hell.
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Clyde King
Clyde King
Since : 19/11/2019
Messages : 617
Name : Maëlle.
Faceclaim : Cillian fucking murphy.
Crédits : gifs signature par sparkling-lux.
DC : mila + cole + isaac + amitola
Out of Place △ Kathleen & Clyde 992e1b28aeabc748c0bb49537f71ac0b5102de06
Age : 36 ans.
Statut : Le cœur noyé dans le fond d'une bouteille de Gin.
Job : Homme de main pour les O'Reilly, gunslinger.
Habitation : Campement des O'Reilly, Moonstone Pond.
Disponibilité : 3/3
Mer 26 Aoû - 1:19
Out of place
Clyde & Kathleen

« YOU WEREN'T SUPPOSED TO BE HERE... »
De là où il est, Clyde ne voit pas le visage de la personne qui vient d’entrer. Alors, lorsqu’il entend une voix de femme lui demander ce que lui fait sur sa propriété, sans répondre au préalable à sa question, il grimace, et laisse s’échapper un rire agacé. Le Ranch n’appartient plus au vieux ? Fuck. Il en a plus qu’assez des plans foireux. Depuis quelque temps, le brun a vraiment l’impression de les enchaîner.

Étonnement, il reconnaît un drôle d’accent dans sa voix. Une Irlandaise ? Une héritière du domaine Kearney, sans doute, pense-t-il alors en faisant le rapprochement entre son timbre et le nom des terres. Il se sent con de se retrouver là, à l’aise dans la grande de cette femme qui doit penser avoir affaire à un sans-abri ; il n’a pourtant pas entendu parler de la mort de Roger… Si tel avait été le cas, il aurait certainement renégocié son offre avec les nouveaux propriétaires avant de se pointer pour passer la nuit chez eux.

Soudain, elle baisse son arme, juste un peu. L’écossais est étonné, mais ne bronche pas, impassible. Dans la seconde qui suit, elle lui demande son nom, et ce qu’il fait ici. C’est légitime et tout à son honneur… Clyde, cependant, ne sait pas s’il doit jouer la carte de la franchise ou celle du mensonge. Après tout, son cheval est encore dans l’étable, et il ne voudrait pas se retrouver plombé pour si peu. Ses colts toujours pointés vers elle à ce moment-là, il décide d’écarter les mains, les levant vers le ciel avant de les rapprocher de lui. Les armes à hauteur de ses épaules, il lui montre alors qu’il ne lui veut pas de mal – mais peut rapidement faire feu si besoin. La silhouette ne lui semble pas agressive… juste étonnée de trouver qu’un sur ses terres. Il peut comprendre, et est persuadé qu'ils peuvent tous deux se sortir de cette situation sans avoir à blesser l'autre.

La cendre de sa cigarette, qui se consume toujours d’elle-même entre ses lèvres, vient s’écraser sur son pantalon. Merde, il aura sûrement un trou. Clyde ne baisse pas les yeux pour autant, préférant garder le contact avec la femme qui le tient en joue. L’articulation toujours entravée par la clope, il dit : « J’suis un simple chasseur de passage dans l’coin… », désignant des yeux l’orage qui martèle le toit du bâtiment, il ajoute : « …qui voulais juste un abri pour la nuit. » Jusque-là, il ne ment pas. Il n’a juste pas chassé le genre d’animaux qu’un réel trappeur traque. Non, Clyde était dans les alentours de Silverstone ces derniers jours, avec quelques membres de la bande ; leur déplacement avait eu pour but d’aller régler leurs comptes à des types ayant dérobé un bon nombre d’affaires sur leur campement. Lui et ses acolytes s’étaient séparés sur le chemin - certains ayant des obligations ailleurs avant de retourner vers Moonstone Pond - et Clyde avait notamment fait un détour pour éviter le ranch des Scott, non loin d’Imogen.

Le brun espère sincèrement que l’Irlandaise va le croire. Il n’a pas d’autre plan et ne veut vraiment pas lui faire du mal… qui plus est, il est prêt à la payer pour passer la nuit dans sa grange, ou à partir et ne jamais revenir. King fait alors le choix, qu’il veut stratégique, se baisser ses armes. Déposant ses colts dans la paille, il retire la cigarette de sa bouche avec sa main enfin libre, mais la garde au bout des doigts pour ne pas risquer de mettre le feu aux lieux – surtout avec l’alcool qu’il a renversé par terre. Quel gâchis, pense-t-il en voyant la flaque qui s’est formée à côté de lui. Relevant les yeux vers la voix, il ajoute après quelques secondes de silence : « Je peux payer, ou je peux partir. Dans tous les cas, on peut trouver un arrangement qui n’inclut pas d’armes, humm ? » Cette fois, son articulation est limpide, et sa voix grave résonne dans la grange.  

(c) DΛNDELION


Clyde King
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Mer 26 Aoû - 11:46




Out of Place

You weren't supposed to be here...


L'intrus hésite. Elle n'aime pas ça, cette hésitation. Surtout chez un homme armé. Mais voilà qu'il écarte les mains, en réponse à l'abaissement de la Winchester qu'elle tient entre ses mains. Elle ne tremble pas, ne pas montrer sa peur face à l'animal sauvage, ça doit fonctionner aussi avec les étrangers qui débarquent dans votre grange en plein orage. Il n'a toujours pas répondu à sa question lorsqu'un fragment de cigarette consommée se détache et tombe sur sa jambe.

Le regard toujours fixé sur l'homme qu'elle ne tient plus tout à fait en joue, elle voit la cendre chuter, et remarque au passage que... Mais c'est qu'il est torse nu, l'autre ! Pas le temps de s'attarder sur ce détail - non mais vraiment, qui se balade comme ça, sans chemise, sentant l'alcool et une cigarette au bec, à part un ivrogne ? - voilà qu'il prend à nouveau la parole.

"Chuis un chimple chaffeur de paffage ... juste n'abri p'r la nuit." Ou du moins, c'est ce qu'elle devine, parce que la clope entre les lèvres, ça n'aide pas vraiment à l'articulation.

Si tu es un simple chasseur, moi je suis la reine Victoria, manque-t-elle de répondre. Elle apprécierait beaucoup que les gens arrêtent de la prendre pour une cruche simplement parce qu'elle est une fille. Un chasseur, ça sait se construire un abri pour la nuit en pleine forêt. Et puis, un chasseur, ça ne se balade pas avec des revolvers. À la rigueur, ça expliquerait l'absence de chemise, et encore, elle ne voit pas bien pourquoi. Si sa carabine était chargée, comment peut-on être aussi stupide goddamnit, elle l'aurait déjà descendu, ou au moins chassé de chez elle. Il n'a rien à faire là et il le sait, elle en est sûre, elle peut le voir dans son regard.

Preuve supplémentaire du fait que l'intrus ne se sent pas innocent, il baisse ses armes et les dépose à ses côtés sur la paille. Assez près que pour pouvoir faire feu rapidement, et elle ne doute pas de son habileté au tir. Il n'est peut-être pas chasseur, comme il le prétend, mais ses revolvers semblent en bon état, ça sent l'usage régulier.

Elle ne répond toujours pas, qu'est-ce qu'elle peut bien lui dire ? Qu'elle ne croit pas un mot de ce qu'il dit, qu'il doit foutre le camp de chez elle, que c'est franchement mal élevé de venir cuver sur une propriété privée... Une dizaine de réponses lui traversent l'esprit, mais elle est paralysée par ces colts posés sur la paille. Coup de chance pour elle, l'inconnu enlève sa cigarette de sa bouche et reprend, intelligiblement cette fois :

"Je peux payer, ou je peux partir. Dans tous les cas, on peut trouver un arrangement qui n’inclut pas d’armes, humm ?"

Tiens, il ne doit pas avoir bu tant que ça, est la première pensée de la brune. Il semble avoir les idées claires, et ces idées sont de l'ordre du fichage de paix mutuel. Pas déraisonnable, somme toute. Son envie de mettre cet étranger dehors fond comme neige au soleil, quand elle entend à nouveau le bruit de la pluie sur le toit de bois. Elle ne va quand même pas chasser un pauvre type sans chemise sous l'orage, et puis si elle le chasse, rien ne dit qu'il s'en ira tranquillement, et cette fichue carabine n'est pas plus chargée qu'il y a cinq minutes... Non, ça n'est pas une option, décide-t-elle.

Mais l'idée que l'homme la paie pour passer une nuit sur la paille... Allez savoir pourquoi, ça ne lui semble pas correct non plus. Ce n'est pas un instinct maternel, elle n'a jamais été mère et ne le sera sans doute jamais maintenant... mais ce n'est pas le sujet. Non, c'est plutôt qu'elle ne se sentirait pas en sécurité de le savoir là. Il ne lui a toujours pas dit son nom, et elle refuse tout net de croire à son histoire de chasseur égaré.

Alors elle abaisse la Winchester jusqu'à ce que le canon touche le sol, affichant une confiance qu'elle ne ressent pas vraiment, et prend une décision - peut-être stupide, sans doute inconsciente, mais après tout qu'est-ce qu'elle peut bien faire ?

"Restez pas là, c'est un coup à attraper un mauvais rhume. Si vous laissez ça ici" dit-elle en pointant du menton les revolvers, "je suis sûre qu'on pourra vous trouver quelque chose à manger à l'intérieur". Second geste du menton, cette fois vers la porte ouverte derrière elle.

Un oeil sur la paille, la cigarette et les colts, Kathleen dépose finalement la Winchester et recule comme pour l'inviter à la suivre. Ou plutôt, à la précéder. Elle n'est pas tout à fait stupide.

"Je m'appelle Kathleen, Kathleen Kearney, au passage. Et vous ?"

Autant connaître le nom de l'étranger qu'elle vient d'inviter chez elle...



By Hell.
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Clyde King
Clyde King
Since : 19/11/2019
Messages : 617
Name : Maëlle.
Faceclaim : Cillian fucking murphy.
Crédits : gifs signature par sparkling-lux.
DC : mila + cole + isaac + amitola
Out of Place △ Kathleen & Clyde 992e1b28aeabc748c0bb49537f71ac0b5102de06
Age : 36 ans.
Statut : Le cœur noyé dans le fond d'une bouteille de Gin.
Job : Homme de main pour les O'Reilly, gunslinger.
Habitation : Campement des O'Reilly, Moonstone Pond.
Disponibilité : 3/3
Dim 6 Sep - 14:03
Out of place
Clyde & Kathleen

« YOU WEREN'T SUPPOSED TO BE HERE... »
En réponse à la proposition de Clyde, la silhouette baisse son arme. La carabine a maintenant le nez pointé vers le sol, et le brun est légèrement soulagé. Bien, c’est un bon début, se dit-il, satisfait de ne plus être menacé de la sorte.

La réaction de la présumée propriétaire des lieux à cependant le mérite de surprendre l’écossais. L’inviter chez elle pour lui éviter un mauvais rhume… c’est la première fois qu’il entend une chose aussi sordide. Surtout de la part d’une inconnue qui ignore tout de lui. Mais l’idée de manger un repas chaud, même si il doit laisser ses colts dans la paille en échange, est plus forte que sa raison.

« C’est pas très prudent d’inviter des inconnus chez soi, ma’am. », se permet-il de dire à voix haute. Il devrait être reconnaissant de son hospitalité, mais trouve tout de même étrange de se voir ouvrir les portes de sa demeure si facilement. Cette femme serait-elle folle ? Aucune idée, mais cela expliquerait son attitude. Se relevant lorsqu’elle se recule pour l’inviter à venir avec elle, Clyde abandonne avec difficulté ses armes. Il attrape tout-de-même ses bottes, puis sa veste encore humide, qu’il enfile pour cacher son torse nu - y glissant dans les poches sa flasque et ses cigarettes.

Elle lui donne alors son nom : Kathleen Kearney. C’est donc bien une héritière du domaine. Une Irlandaise. Il l’avait presque deviné à son accent, pourtant tinté d’une autre sonorité, comme si la jeune femme mélangeait les intonations de deux langages opposés. Il ne s’attarde pourtant pas sur ce détail, et une fois à la hauteur de la jeune femme, il tend une main relativement propre vers elle, avant de dire : « Clyde King. Ravis de vous rencontrer, Miss Kearney. » Le brun essaye d’être le plus aimable possible, au cas où elle changerait d’avis et déciderait de le chasser de là. Maintenant qu’il s’est mis en tête d’idée d’un vrai repas, son estomac gronde fortement, peu satisfait de n’avoir eut que du whisky pour consolation.

Il observe alors la jeune femme, peut-être même un peu trop, se délectant de ses traits, agréablement surpris d’être tombé malgré lui sur une aussi jolie personne. C’est dangereux quand on est ainsi gâté par la nature, d’avoir un bon cœur. Si c’était un autre qui s’était retrouvé ici…, se dit-il. Clyde ne va pourtant pas au bout de sa pensée, préférant éviter d'imaginer ce qui aurait pu arriver à la brune s’il avait été ce genre d’homme. Sa propre sœur avait fait les frais de l’animalité des plus stupides de son genre, et il s’était juré de ne jamais devenir ce genre de porc.

Alors, en gage de sa bonne foi, il sort de la grange en premier. L’orage gronde et la pluie est violente. Le froid s’empare de lui presque immédiatement tandis qu’il attend qu’elle le guide jusqu’à son foyer. En quelques secondes, ses cheveux lui gouttent déjà sur les yeux, et il ajoute : « Les dames d’abord. »

(c) DΛNDELION


Clyde King
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Lun 7 Sep - 20:18




Out of Place

You weren't supposed to be here...


La prudence en prend pour son grade, ce soir. Qu’est-ce qui lui a pris, d’inviter cet inconnu chez elle ? Better the devil you know than the devil you don’t, tente-t-elle de raisonner. Si elle l’amène à l’intérieur, elle pourra au moins garder un oeil sur l’homme qu’elle vient de priver de ses armes.

Clyde King, lui dit-il s’appeler. Il semble à Kathleen qu’elle a déjà entendu ce nom quelque part, mais impossible de se souvenir où. D’autant plus qu’il ne faut pas exclure que l’homme lui mente encore. Elle demandera à Roger qui est ce Clyde, ce “simple chasseur de passage” aux armes si mal adaptées à son métier.

En attendant, toutefois, elle s’efface pour le laisser passer devant elle. Il en profite pour la dévisager franchement, mais son regard n’est pas comme celui des autres hommes. Il ne semble pas remarquer la peau légèrement plus brune que ce qui conviendrait à une jeune fille de bonne famille, pas plus que les hautes pommettes et les yeux dont la forme évoque celle des amandes. Les yeux de celui qui prétend s’appeler Clyde descendent, toujours plus bas, et elle croise les bras, protection dérisoire face à ce regard inquisiteur.

Cela fait longtemps qu’un homme ne l’avait pas… étudiée ainsi. Pour dissimuler son trouble, et la couleur qu’elle sent lui monter aux joues, la brune ferme la porte de la grange derrière eux, et mène son invité - faute d’un meilleur terme - vers sa demeure. La pluie a tôt fait de les tremper tous les deux, même si la distance à couvrir n’est pas longue. La jeune femme sent sa tresse s’alourdir, et n’est que trop contente d’arriver sur le porche couvert. Elle y enlève ses bottes, et signale à M. King de faire de même : pas question de couvrir de boue les sols qu’elle a nettoyé seulement la veille.

Elle allume une lampe à pétrole, ça sent mauvais mais c’est efficace ces choses-là, et guide l’homme à travers la cuisine qu’elle a désertée plus tôt. Au passage, elle le charge - sans lui demander son avis, mais bon il est là, autant qu’il lui donne un coup de main - de la miche de pain entamée plus tôt, ainsi que de deux bols. Elle-même s’empare de la bouilloire encore fumante, avant de traverser un long hall qui débouche sur un salon un peu vieillot mais très confortable.

Ses pieds nus apprécient l’épaisseur du tapis, pendant qu’elle pose la lampe et s’affaire à trouver des couvertures. Clyde King, ou quel que soit son véritable nom, est trempé, et à la réflexion elle aussi.

“Je crois que cette veste ne vous sera plus guère d’utilité tant qu’elle n’aura pas séché… Je serais vous, je m’enroulerais là-dedans” dit-elle en plaçant une couverture en laine rugueuse mais épaisse sur le fauteuil le plus proche.

La brune enlève sa propre veste pour s'emmitoufler dans un second drap de laine. Elle resterait bien en chemise, mais le regard de cet homme est bien trop… Perçant. Brûlant. Elle sent la chaleur revenir dans ses joues en même temps qu’elle allume un feu dans la cheminée, sans trop savoir si ce sont véritablement les flammes qui viennent ainsi réchauffer sa peau.

“Du… du thé ?” balbutie-t-elle. “Servez-vous de pain, aussi”, reprend-elle d’une voix un rien plus ferme, en poussant un bol fumant sur une table basse située devant l'âtre.

Assise sur le rebord d'un fauteuil au cuir passablement vieilli, elle entreprend ensuite de détacher ses longs cheveux bruns, laissant les lourdes boucles humides tomber sur ses épaules, tentant de contrôler son regard qui semble vouloir se fixer partout, sauf sur l’homme qui lui fait face.



By Hell.
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Clyde King
Clyde King
Since : 19/11/2019
Messages : 617
Name : Maëlle.
Faceclaim : Cillian fucking murphy.
Crédits : gifs signature par sparkling-lux.
DC : mila + cole + isaac + amitola
Out of Place △ Kathleen & Clyde 992e1b28aeabc748c0bb49537f71ac0b5102de06
Age : 36 ans.
Statut : Le cœur noyé dans le fond d'une bouteille de Gin.
Job : Homme de main pour les O'Reilly, gunslinger.
Habitation : Campement des O'Reilly, Moonstone Pond.
Disponibilité : 3/3
Mer 9 Sep - 22:22
Out of place
Clyde & Kathleen

« YOU WEREN'T SUPPOSED TO BE HERE... »
Clyde suit la jeune femme jusqu’à un porche, et s’empresse de retirer ses bottes lorsqu’elle le lui demande. C’est ainsi pieds nus qu’il entre dans la demeure de celle qui sera son hôte pour la soirée, soulagé d’être enfin au sec.

Immédiatement, la jeune femme s’active. Elle attrape une lampe, donne à l’écossais un morceau de pain et deux plats, puis le guide sans un mot jusqu’à un salon. L’endroit est confortable, et l’écossais est malgré lui ravi de passer la nuit-là plutôt que dans la grange. À vrai dire, même au campement il n’aurait pas eu droit à autant de luxe, le martèlement de la pluie sur sa tente étant des plus assourdissants. Et c’est sans parler de la moitié de miche croustillante qu’il tient dans sa paume… l’idée d’avoir quelque chose pour lui remplir l’estomac le met en joie, lui qui s’attendait à ne pas dîner ce soir.

Le brun observe à nouveau l’Irlandaise qui, cette fois, semble se mettre en quête de couvertures. Elle est bien trop aimable avec les inconnus, se dit-il à nouveau. Tandis qu’elle lui propose de retirer sa veste, pour à la place se réchauffer avec le drap de laine, un sourire en coin naît sur son visage. Il avait oublié que jusque-là, il était relativement impudique. Trop habitué à vivre avec des rustres, il n’était même pas gêné par son apparence des plus… primaires. Le vêtement avait beau cacher le haut de son corps, il n’en était pas moins peu présentable, surtout ainsi seul avec une femme dont il ne connaissait que le nom. Alors, lorsque cette dernière se pencha pour allumer un feu dans la cheminée, Clyde déposa ce qui encombrait ses mains sur un guéridon placé entre deux fauteuils, et retira sa veste détrempée. Il avait envie de rester ainsi dénudé, de se rapprocher de l’âtre pour que les flammes elles-mêmes sèchent sa peau… mais il n’osa pas abuser de l’hospitalité de Miss Kearney. Il devait déjà passer pour un drôle de phénomène à ses yeux, et il ne souhaitait pas lui donner l’impression d’être un prédateur. De plus, les nombreuses cicatrices et balafres marquant çà et là son torse comme son dos, auraient vite fait de lui faire peur… Non, il se devait de rester civiliser, au moins par respect pour elle.

Alors, le King s’enroule dans le plaid qu’elle vient de lui proposer, et s’assoit dans un des fauteuils. Il observe l’Irlandaise lui servir du thé tout en l’incitant à se servir en pain. Si d’habitude l’homme versait toujours quelque chose de plus fort dans son eau chaude, il n’en fait rien. En revanche, il n’attend pas qu’elle lui dise une seconde fois de se servir pour manger un morceau, et se découpe une tranche. S’il mâche goulûment dans un premier temps, il s’arrête inconsciemment pour observer la cascade de cheveux qui se repend soudainement dans le dos de Miss Kearney. Les jeunes femmes "bien comme il faut" sont toujours coiffées en chignon - fameuses Gibson Girls-  ou ont au moins une partie de leur chevelure relevées, mais jamais leurs mèches ne sont complètements libres… sauf dans l’intimité. Et encore, Clyde avait appris malgré lui qu’il était de coutume pour les femmes de s’endormir avec une tresse, ou avec des bouts de tissus enroulés de telle sorte qu’il en résultait des boucles le lendemain matin. Le brun était légèrement surpris de voir que la jeune femme était aussi détendue sur ce genre de chose, surtout en la présence d’un homme dont elle ne connaissait que le nom… de ce fait, il en était d’autant plus intrigué par sa personne. Qui était-elle pour être à la fois aussi désinvolte, aimable et sure d’elle ? Il connaissait des femmes avec des traits de caractères similaires, mais beaucoup parmi elles étaient des hors-la-loi, pas des héritières de ranchs fortunés.

Intrigué, il lui demande sans la regarder, les yeux rivés sur le petit bol qu’il prend entre ses mains pour réchauffer ses doigts engourdis par le froid : « Vous vivez seule ici ? ». Ne voulant pas lui donner de mauvaises impressions, il ajoute : « Le ranch est grand… C’est un sacré travail pour seulement une paire de bras. »

(c) DΛNDELION


Clyde King
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Jeu 10 Sep - 13:06




Out of Place

You weren't supposed to be here...


Le son de la pluie est étouffé, devenu comme un doux murmure qui se rappelle de temps en temps à l’oreille lorsqu’un coup de vent dirige les gouttes épaisses vers les vitres du salon dans lequel sont assis Kathleen et son étrange invité. Le feu crépite maintenant allègrement dans la cheminée, éclairant chichement les traits des deux silhouettes qui ont pris place sur des fauteuils opposés.

Il s’est enroulé dans la couverture offerte, elle a délié ses cheveux trempés. Les nonnes du pensionnat s’étrangleraient sûrement sur leur porridge grumeleux, si elles pouvaient voir cette scène. Mais la brune n’en a cure, elle secoue doucement ses épaisses boucles brunes pour hâter leur séchage. Elle les frotterait bien dans la couverture, mais cela voudrait dire exposer sa chemise au regard inquisiteur de M. King. Elle n’a jamais compris les cris d’orfraie que poussaient les bonnes soeurs catholiques à la vue d’une demoiselle ‘en cheveux’ : quelle ridicule conception, vraiment... Mais la simple idée de se départir, fût-ce pour instant, de cette couche de laine devenue son maigre rempart, non, ça, elle ne peut pas. Les yeux couleur glacier du soi-disant chasseur sont encore fixés sur elle, elle le sent, alors elle détourne le regard en détaillant le mobilier qui les entoure.

Deux majestueux fauteuils font face à la cheminée, séparés par un guéridon bas et trapu sur lequel est posée la bouilloire maintenant silencieuse. La brune a pris le siège de droite, auprès duquel se trouve un sofa plus large, vestige des espoirs que son père avait de fonder une famille nombreuse. Elle le revoit, assis dans le fauteuil qu’occupe maintenant le nommé King ; les yeux perdus dans les flammes, la barbe broussailleuse trahissant son ascendance irlandaise par ses tons roux flamboyants. Mais il n’est plus là, à présent, et c’est à elle que sont revenus la ferme et tous les espoirs paternels...

Le salon n’est pas bien grand, mais cela lui confère un aspect chaleureux et familier qui rassure la jeune métisse. Elle ne s’est pas encore habituée à avoir toutes ces pièces pour elle seule, alors elle vit entre ce salon, la cuisine et une chambre à l’étage, la seule dont les meubles ne sont pas recouverts de ces draps blancs qui leur donnent un aspect fantomatique.

Elle ne peut s’empêcher d’observer à la dérobée l’homme qui occupe maintenant le siège de son défunt père. Pas de barbe rousse en bataille, mais un visage ciselé, des cheveux couleur aile de corbeau dans lesquels jouent les reflets cuivrés du feu. Elle n’a guère eu le temps de détailler son torse musclé, qu’elle a entr’aperçu un peu plus tôt, dans la grange, mais elle se souvient des bras noueux sans être toutefois disgracieux, qui dépassent maintenant de sous le drap pour se saisir de nourriture.

L’intrus mange comme si c’était la première fois depuis des jours, poussant encore une fois la brune à se demander qui est cet homme. Dépenaillé, il a pourtant un port altier, une attitude qui commande le respect. Et malgré cette même attitude, le voilà qui mange comme un enfant des rues, engloutissant le pain à une vitesse ahurissante mais soufflant sur le thé fumant avant de l’avaler. L’odeur d’alcool qui l’enveloppait s’est dissipée, ses gestes sont précis et trahissent une tension constante.

Après un moment de silence, empli uniquement par les craquements du bois qui se consume et de la pluie qui bat le carreau par intermittence, l’inconnu finit par briser le silence. Aussitôt, Kathleen sent en elle se dresser ses résistances. Vieilles méfiances face à la gent masculine, réflexes d’une jeune fille qui se sait vulnérable malgré - ou peut-être précisément à cause de - son statut d’héritière.

“Je ne crois pas que cela vous regarde, Monsieur… Mais oui, je vis seule.”

Après tout, elle n’a aucune raison de lui mentir. Son célibat est de notoriété publique à Imogen, cela fait partie des nombreux reproches silencieux que lui font les bonnes femmes bien installées en société.

“Et pour ce qui est du travail, vous seriez sans doute étonné de tout ce qu’une femme peut accomplir seule, pour peu qu’on lui fiche la paix.”


Une réponse un peu violente, sans doute, mais elle ne peut s’empêcher de sentir dans les mots de M. King tous ces sous-entendus grossiers qui sont le lot quotidien des jeunes femmes rêvant d’indépendance dans ce pays. Les femmes, c’est fait pour être en cuisine et élever des enfants ? Très peu pour elle, merci bien.

La meilleure défense reste l’attaque, alors Kathleen se tourne franchement vers cet homme, qu’elle a invité chez elle par générosité sans doute mal placée. Elle plante son regard dans le sien, et poursuit, sans plus se soucier de ces yeux au bleu glacé :

“Vous pensez sans doute que n’importe quelle femme a besoin d’un homme pour survivre ? Laissez-moi vous détromper, M. King” elle prononce ce nom avec juste assez de dédain que pour blesser, c’est volontaire, quel nom pour un vagabond, “je ne suis pas n’importe quelle femme.”


By Hell.
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Clyde King
Clyde King
Since : 19/11/2019
Messages : 617
Name : Maëlle.
Faceclaim : Cillian fucking murphy.
Crédits : gifs signature par sparkling-lux.
DC : mila + cole + isaac + amitola
Out of Place △ Kathleen & Clyde 992e1b28aeabc748c0bb49537f71ac0b5102de06
Age : 36 ans.
Statut : Le cœur noyé dans le fond d'une bouteille de Gin.
Job : Homme de main pour les O'Reilly, gunslinger.
Habitation : Campement des O'Reilly, Moonstone Pond.
Disponibilité : 3/3
Sam 19 Sep - 14:12
Out of place
Clyde & Kathleen

« YOU WEREN'T SUPPOSED TO BE HERE... »
Sa question est tout à fait innocente, mais Miss Kearney ne semble pas l’avoir entendu ainsi. Presque immédiatement, elle se retourne vers lui et lui rétorque que ce n’est pas une chose qui le concerne.

Toujours sans la regarder, il relève la tête pour venir planter ses prunelles dans le ballet que forment les flammes dansant dans la cheminée. Que peut-il répondre à ça ? Ce n’est pas le genre de Clyde d’insister pour avoir des réponses - bien qu’il soit particulièrement curieux de connaître la raison qui pousse son hôte à être aussi bienveillante avec les inconnus. Mais avant même que le silence n’ait le temps de s’abattre à nouveau sur eux, la brune précise : « Et pour ce qui est du travail, vous seriez sans doute étonné de tout ce qu’une femme peut accomplir seule, pour peu qu’on lui fiche la paix. » Cette réflexion fait sourire Clyde, de façon presque imperceptible. Miss Kearney lui rappelle étrangement sa sœur, Lisandra, qui aurait très bien pu lui sortir la même remarque. Acquiesçant à ses paroles en hochant la tête, l’écossais se retourne alors vers la jeune femme pour l’observer.

La lumière rouge-orangée qui émane du feu se reflète sur ses traits délicats. Il ne saurait dire l’âge de l’Irlandaise, mais elle lui semble relativement jeune. Sa peau lui paraît assez sombre, et il en déduit qu’elle doit passer beaucoup de temps au soleil… ce qui ferrait d’elle une travailleuse acharnée. Mais alors qu’il s’efforce de cerner son caractère, la brune s’accroche à son regard. Elle présume à voix haute qu’il est de ces personnes qui pensent que les femmes ne peuvent survivre sans hommes. Clyde s’apprête à rétorquer qu’elle ne devrait pas présupposer ainsi les convictions des gens, mais elle ne lui en laisse pas le temps. L’Irlandaise lui affirme dans les secondes qui suivent qu’il se trompe et qu’elle n’est pas n’importe quelle femme. Il note le dédain dans sa voix lorsqu’elle prononce son nom de famille, mais ne s’en offusque pas.

Soupirant, il dépose la tasse sur le guéridon la tasse qu’il tenait jusque-là, et se recule dans le fauteuil. La tête calée contre le dossier, il regarde Miss Kearney du coin de l’œil et reste volontairement silencieux pendant quelques secondes. Des gouttes roulent de ses cheveux humides pour venir glisser sur ses joues et son front. Il était partagé entre l’envie de rentrer dans son jeu, juste pour qu’elle lui dise en quoi elle n’est pas singulière, et l’envie de calmer la situation en la contredisant sur ses préjugés.

« Vous semblez être une personne atypique, en effet. »
, commence-t-il. En restant le plus inexpressif possible, Clyde regarde Kathleen et photographie mentalement ce moment. Elle lui fait penser à un chat sauvage qui se serait fait surprendre par la pluie : prête à sortir les griffes, elle ne se rend pas compte qu’elle ne l’impressionne pas, trempée comme elle est, en chemise sous son plaid, mais elle essaye tout de même de se montrer plus imposante qu’elle ne l’est. Il ne peut que saluer l’effort, tout en trouvant déconcertant qu’elle lui parle ainsi alors qu’elle ne sait rien de lui. Un autre homme, plus alcoolisé ou simplement mal intentionné, aurait pu prendre ses paroles comme une provocation, décidant par la suite de la « remettre à sa place ». Après tout, ne venait-elle pas de dire qu’elle était seule ? Imposer sa virilité sur elle n’aurait pas été compliqué.

Si Clyde s’était considéré chanceux dans un premier temps d’être tombé sur une personne bienveillante, il se demande maintenant si c’est elle qui n’a pas eu de la chance en tombant sur lui plutôt qu’un autre. Alors, il reprend : « Mais vous devriez faire d’autant plus attention à ce que vous dites en présences des inconnus que vous trouvez dans votre grange… ». Leurs fauteuils ne sont pas loin l’un de l’autre, on pourrait presque dire qu’ils sont accolés. Il se penche donc vers elle, son regard planté dans ses orbes noisette, et ajoute : « Vous présumez que je partage l’opinion générale concernant la place de la femme… et vous avez tort. ».

Son visage est maintenant tout près du sien. Ainsi, il peut voir le reflet des flammes dans ses yeux, les longs cils qui bordent ces derniers et les détails de sa peau. Il se dit qu’il devrait juste se montrer aimable, qu’elle l’a accueilli chez elle et que ce qu’il fait là ne rime à rien. Pourtant, il continue : « Je pense que si les hommes s’acharnent autant à brider les libertés de l’autre sexe, c’est parce qu’ils n’ont pas envie de s’avouer qu’elles sont capables des mêmes exploits, si ce n’est pas en mieux. » Le regard de Clyde se balade entre les deux yeux de Kathleen. Il essaye de lire en elle, d’apercevoir dans ses prunelles qu’elle comprend où il veut en venir. Puis il glisse jusqu’à sa bouche, et ses lèvres charnues qui ne savent visiblement pas faire preuve de prudence. « Mais rares sont les hommes qui pensent ainsi, Miss Kearney. Surtout dans ce coin de l’ouest… Alors, j’espère que vous savez vous défendre. »


(c) DΛNDELION


Clyde King
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Mar 22 Sep - 21:56




Out of Place

You weren't supposed to be here...

Elle s’attendait à beaucoup de choses, mais pas à ça. Peu, très peu d’hommes acceptent d’être ainsi contredits, Matthew n’aurait jamais toléré qu’elle lui réponde sur ce ton. Mais Clyde King ne semble pas avoir beaucoup en commun avec cet homme dont elle nie l’existence, cet homme auquel elle refuse de penser, cet homme qui la hante pourtant encore. Matthew n’aurait pas souri, même si peu, à un trait de sarcasme féminin. Il n’aurait pas admis qu’elle émette des opinions - et puis quoi encore, le droit de vote ? aurait-il sans doute ironisé, avant de lever la main et de… Ne pas penser à Matthew. Ne plus jamais penser à Matthew, se promet-elle.

La brune revient à l’instant présent, à cet homme assis dans le fauteuil de son père comme s’il s’agissait du sien. Cet homme qui la dévisage à nouveau. Le regard couleur de banquise s’attarde sur son visage, ils sont proches désormais, très proches, trop proches. Il l’exhorte à la prudence, elle ne sait plus quoi répondre. Elle ne sait plus quoi penser. Et les yeux bleus, qui ne la lâchent pas, font monter à ses joues une chaleur qui ne vient pas du feu de cheminée.

Clyde King n’est décidément pas un homme ordinaire. Même sous ces latitudes, dans cet Ouest américain où l’on croise tant d’exclus de la société, il se démarque. Ainsi, il affirme à demi-mot la capacité des femmes à accomplir les mêmes tâches que ceux que l’Histoire qualifie de ‘sexe fort’. Jamais elle n’a entendu un homme admettre ce genre de choses, même dans la sphère privée. Pas de cette manière désinvolte et pourtant si intense.

Elle est au bord de son siège, le dos encore cambré d’indignation, elle n’ose plus bouger. Comme un papillon de nuit, attiré par une lumière, qui sait pourtant que s’en approcher davantage serait griller ses ailes. Comme un personnage des soeurs Brontë, debout au bord d’une falaise, qui sait que faire un pas de plus serait avancer sans retour possible. Pour vaincre le vertige qui l’envahit, elle rompt le contact.

Elle se lève, sans répondre à la question implicite de son invité inattendu. Se rapproche du feu, pour se convaincre que la chaleur qui l’envahit n’est que celle des flammes dansantes. Sait-elle se défendre ? Dans d’autres circonstances, elle aurait répondu par l’affirmative, sans réfléchir, un peu de mensonge assuré et beaucoup de vérité, c’est sa méthode habituelle. Mais pas avec lui.

Les mots lui viennent soudain, alors qu’elle lui tourne le dos, alors que le regard bleu acier ne lui coupe plus la pensée. Sa voix est presque réduite à un murmure lorsqu’elle reprend le fil de ses souvenirs.

“J’ai grandi sur la réserve, celle de Roanokë. Là-bas, les filles apprennent à manier le couteau en même temps que les garçons. Et à toujours donner du pain et de l’eau aux étrangers, c’est une tradition. Quand je suis revenue ici, c’est Roger qui m’a appris à manier la carabine qui était celle de mon père.”

Elle ne mentionne bien sûr pas qu’elle n’était pas chargée, cette foutue carabine. Que l’invitation à entrer dans la demeure paternelle résulte en grande partie d’un coup de bluff. Que l’histoire de la tradition d’hospitalité, c’est valable pour les tribus cheyenne, et pas les cherokee dont elle fait partie. Que, depuis le début de la soirée, elle a l’impression de plonger dans des eaux inconnues, de perdre toujours plus le contrôle. Elle n’aime pas ça, perdre le contrôle.

Elle n’a jamais vraiment parlé à personne de cette époque. La réserve, sa mère, les autres membres de la tribu qui la rejetaient car elle n’était pas des leurs, pas ‘pure’. Trop de souvenirs, et trop peu de souvenirs heureux. Elle n’aime pas la nostalgie, Kathleen, elle est plutôt du genre fuite en avant. Les mots lui échappent pourtant, un flot continu, elle n’essaie même pas d’y faire barrage.

“On m’appelait Inola. Sur la réserve. Pas Kathleen, ça c’est mon père qui a voulu, plus tard. Inola, ça signifie Renard Noir. ”


Elle ne s’est pas retournée, elle n’ose pas affronter les yeux bleu glacier. Elle ne sait même pas s’il l’a entendue, elle n’a pas parlé fort. Elle sent toujours sa présence, toutefois. Quelque part derrière elle. Pour dissiper son trouble, pour empêcher les souvenirs de venir éclore sur ses lèvres en mots qui deviendraient vagues, parce qu’elle refuse de voguer sur cet océan bien trop profond, elle reprend, juste quelques mots.

“Mais assez parlé de moi.”

Elle n’en dit pas plus. Elle ne veut pas le forcer à parler, elle n’avait pas prévu d’en dire autant elle-même. Après tout, elle ne sait pas qui est cet homme, ce chasseur improbable, qui ne se trouve ici que par la faute d’une tempête d’été et d’une étourderie de débutante.


By Hell.
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Clyde King
Clyde King
Since : 19/11/2019
Messages : 617
Name : Maëlle.
Faceclaim : Cillian fucking murphy.
Crédits : gifs signature par sparkling-lux.
DC : mila + cole + isaac + amitola
Out of Place △ Kathleen & Clyde 992e1b28aeabc748c0bb49537f71ac0b5102de06
Age : 36 ans.
Statut : Le cœur noyé dans le fond d'une bouteille de Gin.
Job : Homme de main pour les O'Reilly, gunslinger.
Habitation : Campement des O'Reilly, Moonstone Pond.
Disponibilité : 3/3
Dim 4 Oct - 16:08
Out of place
Clyde & Kathleen

« YOU WEREN'T SUPPOSED TO BE HERE... »
Clyde a grandi entouré de femmes fortes.

Il y avait d’abord eu sa mère, puis sa sœur. Ecossaises au sang froid, héritage de leurs highlands ancestrales, elles avaient toujours régné sur la maisonnée des King sans jamais se soumettre à la loi du sexe fort. Ce que Clyde faisait, Lisandra pouvait le faire aussi. Ce que leur mère faisait, leur père n’en était pas toujours capable. Le petit garçon était devenu un homme en posant ses yeux trop clairs sur un monde où être une femme signifiait avoir les mêmes capacités qu’un homme, et pourtant pas les mêmes droits. Bon nombre de fois, il s’était offusqué des remarques de ses camarades concernant les tâches attribuées aux filles, et celle réservées au garçons. Si tant est qu’il n’avait jamais eu envie de faire de la broderie, il ne trouvait pas concevable que sa cadette ne soit pas autorisée, elle aussi, à jouer aux billes dans la boue, à monter à califourchon sur le canasson familial, et à jurer comme un chartrier une fois les portes de leur demeure fermées. Ce qui était presque innocent de la part du jeune Clyde, s’était d’autant plus affirmé à la mort de la matriarche King. Orphelins, les deux adolescents avaient dû apprendre à trouver leur place dans ce monde hostile aux êtres hors des normes. Si Lisandra y avait réussi en tant que sage-femme, Clyde avait commencé comme voleur de bétail avant de se perdre encore plus dans la criminalité.

C’est en découvrant la vie hors des loi qu’il avait également découvert que certaines femmes ne se conformaient pas à ces standards imposés par des traditions désuètes et primitives. Au début intimidé par leur présence, il avait vite développé une fascination pour ces êtres particulier à ses yeux, partageant même le lit de camp de plus d’une d’entre elles - comme si l’intimité de leur chaire aurait pu l’aider à percer leurs secrets. Avec le temps, le brun avait fini par comprendre que la seule différence entre leur genres était celle imposée par la société.

En contredisant son hôte quant à ses propres préjugés sur les hommes et l’image qu’ils peuvent avoir de la place de la femme, ici, en 1886, l’écossais ne s’était pas attendu à ce qu’elle ait une réaction aussi déroutante. Il ne savait pas ce qu’il avait souhaité le plus entre regonfler son propre orgueil ou la mettre en garde pour son manque de prudence, mais en tous cas, jamais il n’avait souhaité la mettre mal à l’aise dans sa propre maison.

Il contemple toujours ses traits délicats lorsqu’elle se relève, et croit y apercevoir de la gêne. Elle se rapproche du feu, lui tournant le dos, et le regard du brun vient à nouveau se perdre dans ses boucles humides. Les reflets flamboyants de l’âtre donnent l’impression que sa chevelure s’embrase. Le temps s’écoule lentement, seul le tic-tac régulier d’une horloge hors de sa vue lui indique il ne s’est pas arrêté. L’écossais est partagé. Il ne sait pas si il doit la laisser seule et de la remercier pour son hospitalité, ou s’excuser pour a provocation peu aimable…

Mais sa voix, presque inaudible, rompt finalement le silence. À la grande surprise de Clyde, qui l’écoute alors avec attention. Elle lui avoue un passé qu’il n’aurait pas imaginé pour elle. L’écossais regarde toujours les flammes danser, sur sa peau cette fois. Il comprend alors que sa couleur de miel n’est pas uniquement le fruit du soleil. La jeune femme mentionne la réserve de Roanokë et il s’imagine l’héritière Kearney plus jeune, courant pieds nus entre les tipis et les animaux libres. Elle mentionne le vieux Roger, et répond implicitement à la question précédente du hors la loi.

Et puis elle donne son nom. Son vrai nom, celui que sa mère lui a donné. Renard noir… se répète Clyde, admettant que cela semble plutôt bien correspondre à la jeune femme.

Cette révélation lui semble particulièrement intime. Comme si elle lui avait avoué un secret. C’est peut-être le cas, se dit-il. Les gens du coin ne seraient pas particulièrement heureux de voir une métisse hériter d’une fortune pareille… Elle ne doit pas avoir souvent l’occasion de parler de son enfance ainsi. Clyde s’apprête à lui poser des questions sur sa vie dans la réserve, sur la raison de son départ hors de cette dernière, mais la jeune femme décide de clore le sujet, prétextant avoir assez parlé d’elle. Est-ce une invitation pour que le brun se dévoile à son tour ? Il l’ignore, mais n’est pas certain de pouvoir en faire de même. Pas particulièrement doué pour faire la conversation, il n’est pas du genre à s’étaler sur sa vie et son histoire. Pourtant il a envie de faire un effort, pour rassurer son hôte, et effacer la gêne qu’il croit avoir éveillé chez elle.

Alors, il s’approche à son tour du feu, la couverture toujours enveloppée sur ses épaules. Il vient se placer aux côtés de Miss Kearney, et tends ses grandes paumes vers les flammes. La chaleur se répand rapidement sur sa peau, et il dit à son tour, sans regarder la brune : « J’ai grandi avec des écossaises… faut croire que c’est elles qui m’ont appris que les femmes n’ont pas besoin des hommes pour survivre. » Si la jeune femme n’avait pas déjà deviné ses origines à son accent, elle avait maintenant connaissance de son sang étranger sur ces terres. Ne sachant pas trop quoi ajouter, il reprend : « J’ai une sœur, Lisandra. J’pense que vous vous entendriez bien. Elle se laisse pas non plus faire par l’autre sexe… » mais ça ne l’a pas empêchée de se faire violer quand elle était jeune. Peut-être était-ce pour cette raison que Clyde avait voulu faire prendre conscience à son hôte qu’elle devait faire attention… parce qu’il n’avait que trop conscience de la stupidité des hommes lorsqu’on leur tient tête. Il avait tué lui-même l’enfoiré en question, mais s’en voulait encore ne pas avoir pu protéger sa cadette à temps.

« Merci, pour l’hospitalité… Tradition ou pas. », ajoute-t-il en se tournant légèrement vers elle, ce qui fait quelque peu glisser le plaid de son bras. Les natifs ont peut-être la main sur le cœur, mais Miss Kearney aurait pu le laisser dans la grande humide et lui apporter du pain sec et de l’eau de pluie. Pourtant, elle l’avait invité dans son foyer, se confiant à lui, et Clyde avait conscience qu’une telle bienveillance était une qualité rare. Se redressant, essayant de détendre l’atmosphère, il conclut en souriant : « J’vous aurait bien offert un verre si j’avais pas gâché tout mon whisky dans la grange. »



(c) DΛNDELION


Clyde King
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Mer 7 Oct - 0:42




Out of Place

You weren't supposed to be here...


Dans les légendes du peuple de sa mère, le renard est un esprit bienveillant, celui qui vole le feu du soleil pour les hommes et les femmes transis de froid sur le sol sombre des plaines. La petite Inola pouvait écouter les contes pendant des heures d’affilée, Kathleen les connaît encore par coeur - ou presque. Son prénom n’a pourtant pas valu beaucoup de sympathie à l’enfant : au contraire du renard de feu des légendes, le renard noir est un exclu, un paria. Et, puisqu’elle en portait le nom, puisqu’elle est le rejeton de l’homme blanc, elle doit elle aussi être exclue.

Mise à l’écart des jeux d’enfants, la jeune Inola espérait un changement à la mort de sa mère. À peine arrivée au Kearney Ranch, toutefois, elle a rapidement déchanté. L’homme blanc est tout aussi déconcerté face à sa différence que les hommes de la tribu. Elle ne rentrait pas dans les cases toutes faites. Ni Cherokee, ni Irlandaise, elle a alors tenté de devenir autre chose : Américaine. Dans la ville de Providence, il lui est plus facile de se fondre dans la masse. Elle s’est inventé une enfance sous le soleil de l’Ouest, cela a suffi à décourager les curieux.

Lorsqu’elle est revenue à Imogen, son passé l’a vite rattrapée. Ici, tout le monde connaît le Kearney Ranch, et certains se souviennent même du scandale de l’hiver 1853, lorsqu’une enfant dépenaillée a reçu le nom de Kearney alors que, franchement, elle n’avait pas le physique de l’emploi. Son installation à la tête de l’entreprise paternelle a causé plus d’un haussement de sourcil et, si elle prétend n’avoir cure des toussotements distingués sur son passage, Kathleen n’en reçoit pas moins chacun d’entre eux comme une flèche en plein coeur.

Dans une attitude forgée par l’habitude, elle reste silencieuse un moment. Elle ne sait pas ce qu’elle attend : qu’il parte, qu’il l’insulte, ou simplement qu’il ignore ce qu’elle vient de lui révéler de sa vie. Elle n’ose pas se retourner, elle a trop peur de voir dans les yeux de King ce mélange de curiosité et de dégoût qu’elle connaît si bien. Peut-être vaudrait-il mieux qu’il parte, après tout. Mais il ne s’en va pas, au contraire, il se rapproche.

De sa voix de basse, il lui parle à son tour de sa famille. De ses origines. Pas très douée pour les accents, elle est étonnée d’apprendre qu’il est écossais : dans sa tête, tous les rejetons de ce pays ont les cheveux d’un roux flamboyant. Plus surprenant encore, il a grandi élevé par des femmes. Cela explique ses positions pour le moins peu orthodoxes sur le rôle de ce que l’on appelle en bonne société le sexe faible. Ce qu’elle peut détester cette expression…

Le ton se durcit imperceptiblement lorsqu’il mentionne sa soeur. Elle voudrait en savoir davantage, lui poser des questions, mais il a déjà changé de sujet avant qu’elle puisse se décider à formuler quelque chose de pertinent. C’était donc ça, l’odeur d’alcool ! Elle s’en voudrait presque de l’avoir pris pour un alcoolique au premier abord - presque, parce que bon, il y avait plusieurs indices concordants quand même.

“Ma mère était Cherokee, mais mon père était Irlandais, Monsieur King. Je ne manque pas de whisky, même si j’ai bien peur que ce ne soit pas le scotch auquel vous êtes habitué… Puis-je vous en offrir un verre ?”

Joignant le geste à la parole sans attendre sa réponse, Kathleen se dirige vers un cabinet, dans un recoin obscur de la pièce, d’où elle sort une bouteille de liquide ambré et deux verres de bonne facture. Les mains occupées par son précieux cargo, elle laisse la couverture de laine glisser de ses épaules, tentant vainement de la retenir avec ses coudes repliés. Confuse, elle dépose verres et bouteille sur la table basse devant le feu avec plus de brusquerie que prévu.
Elle tangue en se relevant, manque de tomber en arrière en voulant reprendre son mince bouclier de laine. Seule l’intervention de l’Ecossais lui évite une chute ridicule, lorsqu’il la rattrape par le bras.

“Pardon, je… je…”

Elle voudrait parler, finir sa phrase, mais trop tard. Son regard brun comme la tourbe a croisé celui, bleu perçant, de King, feu contre glace, elle se perd dans les méandres couleur glacier, elle perd pied sans vraiment tomber.


By Hell.
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Clyde King
Clyde King
Since : 19/11/2019
Messages : 617
Name : Maëlle.
Faceclaim : Cillian fucking murphy.
Crédits : gifs signature par sparkling-lux.
DC : mila + cole + isaac + amitola
Out of Place △ Kathleen & Clyde 992e1b28aeabc748c0bb49537f71ac0b5102de06
Age : 36 ans.
Statut : Le cœur noyé dans le fond d'une bouteille de Gin.
Job : Homme de main pour les O'Reilly, gunslinger.
Habitation : Campement des O'Reilly, Moonstone Pond.
Disponibilité : 3/3
Mar 17 Nov - 11:17
Out of place
Clyde & Kathleen

« YOU WEREN'T SUPPOSED TO BE HERE... »
Kathleen mentionne soudain avoir du whisky et Clyde ne peut s’empêcher d’hausser un sourcil malicieux. Proposer un verre au brun, c’est comme proposer un bonbon à un enfant : peu de risque que l’un ou l’autre ne refuse. Il passe déjà sa langue sur ses lèvres, déglutissant à l’idée de sentir le liquide ambré lui couler dans la gorge et réchauffer ses sens. Il était bien conscient qu’il buvait beaucoup, si ce n’est pas un peu trop, mais il avait du mal à rester sobre avec ses propres pensées depuis quelques mois. Sans être complétement ivre tous les jours, il trouvait dans la boisson un bon inhibiteur qui lui évitait de trop ressasser ses malheurs.

Alors, lorsque la jeune femme se lève sans attendre sa réponse, un sourire satisfait nait sur le visage de l’Ecossais. Quelle drôle de soirée, se dit-il. Ce dernier observe Kathleen se diriger vers un coin sombre de la pièce. Il voit la couverture glisser de sa personne et dévoiler ses épaules nues, légèrement dorées. Mais très vite elle la rattrape avec les coudes, déposant brusquement les verres sur la table devant le feu. Clyde s’apprête à poser la main sur la bouteille pour les servir le temps qu’elle puisse se recouvrir, mais la brune se redresse et commence à tanguer. Les reflexes de tireurs de Clyde jouent alors en sa faveur, car en quelques secondes, l’homme est debout, rattrapant la jeune femme par le bras. Dans le mouvement précipité, Clyde a abandonné son propre plaid sur le fauteuil. Kathleen quant à elle, se confond en excuses intangibles. Le brun passe alors une main dans son dos pour mieux la soutenir, et croise son regard. Ses yeux sont doux, son regard lui, est contemplatif. Personne n’avait regardé Clyde ainsi depuis Ali… Immédiate, il la chasse de son esprit. Il ne veut pas penser à elle maintenant. Ni maintenant, ni plus jamais. Il ne veut plus souffrir pour une femme qui n’a fait que lui mentir et lui donner de faux espoirs. Clignant des yeux et secouant la tête pour chasser de son esprit le visage de la blonde, il ouvre la bouche pour dire : « Ce n’est rien ».

Ils sont si proches que Clyde sent le souffle de la jeune femme sur son torse nu, et ça le fait frissonner. Il se demande quelle va être sa réaction face à ses cicatrices et ses tatouages. Peut-être qu’elle ne va même pas baisser les yeux sur son corps, avec un peu de chance. Mais ça serait étrange, étant donné que lui-même est déjà entrain de détailler sa silhouette sous le linge qui la protège. Il détourne cependant les yeux en apercevant la courbe de ses seins pointer sous la chemise. Il se penche alors pour rattraper le plaid de la jeune femme, son autre main toujours placée dans son dos, et le lui tends en ajoutant : « Vous allez attraper froid… ». Lui-même doit serrer la mâchoire pour ne pas se laisser aller aux idées qui lui traversent l’esprit. Car Clyde est faible ; faible face au corps de Kathleen et à ses propres pulsions, faible face à son regard brun qui semble chercher à sonder son âme. Le diable seul sait ce qu’elle pourrait y trouver.

L’aidant à se redresser, résistant à l’appel de sa peau, il se rassoit à ses côtés. Fuyant le regard de la jeune femme pour ne pas succomber à ses idées peu galantes, il attrape la bouteille et leur verse deux généreux verres. Au moins ça, se dit-il en observant la quantité de liquide qui semble s’embraser à la lumière du feu. Toujours dénudé, il tend un verre à Kathleen et attrape l’autre. « Merci, et Slàinte Mhath*… », dit-il tout en portant l’alcool a ses lèvres. Le whisky est bon. Meilleur que la pisse qu’ils servent au Saloon, mais pas aussi fameux que celui des réserves de sa sœur. S’appuyant contre le dossier du fauteuil, il faut tourner la boisson entre ses doigts, observant sa couleur et sa densité, avant d’ajouter, moqueur : « Ça vaut pas un Scotch en effet, mais j’vais pas m’plaindre d’avantage. » Clyde essaye de détendre l’atmosphère, mais lui-même ne sait pas trop quoi penser de tout ça. C’est définitivement une étrange soirée, se dit-il. Par habitude, il attrape son étui a cigarettes et en sors une du petit boitier argenté. Il s’apprête à l’allumer dans le feu, mais se tourne vers la jeune femme et demande : « Vous en voulez une ? J’peux la fumer dehors si vous voulez. » Puis sans attendre sa réponse, il s’apprête à lui en sortir une, mais se rend compte qu’il vient de prendre la dernière. Montrant l’étui vide, il précise : « Hum, faudra partager celle-là, plutôt. » Au point où ils en sont, partager une clope n’aurait rien d’indécent.


*Santé, en gaëlique écossais, proche de l’irlandais




(c) DΛNDELION


Clyde King
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Mar 17 Nov - 22:19




Out of Place

You weren't supposed to be here...


Il fait chaud, très chaud, dans le petit salon du Kearney Ranch, mais sa propriétaire n'entend plus le crépitement irrégulier des bûches. Elle n'entend plus rien, pas même le distant tapotement de la pluie  sur le toit nouvellement réparé. Elle n'entend plus rien, parce qu'il la regarde et qu'elle a osé croiser son regard. Toute son attention est concentrée sur ces prunelles bleues, et sur l'endroit de son dos où s'est posée la main secourable de Clyde King.

Après quelques secondes - ou quelques minutes ? quelques instants d'éternité ? elle ne sait plus, elle a perdu le compte - la brune baisse les yeux. Mauvaise idée. La voilà qui examine le torse du prétendu trappeur, qu'elle n'avait qu'entraperçu plus tôt. Musclé. Marqué. Tanné par le soleil et le vent. Si elle était en état de réflechir, elle se dirait sans doute que, même s'il n'est pas chasseur, King passe beaucoup de temps dehors. Sauf que voilà, elle n'est pas en état de quoi que ce soit. Rien n'existe, que leurs deux corps, presque enlacés. Le battement erratique de son coeur. Sa respiration, qu'elle tente vainement de contrôler. Elle voudrait tracer de ses doiggts fins chaque cicatrice, chaque tatouage. Elle lève la main, inconsciemment, comme dans un rêve. Mais il se détourne avant qu'elle ne l'atteigne.

Elle se reprend, sa main tendue devient poing serré, bras replié contre sa poitrine, l'autre main autour du poignet coupable.Qu'est-ce qui lui prend ? L'Ecossais lui tend son plaid, elle le refuse.

« Merci, je... J'ai assez chaud. »

Doux euphémisme. Elle croit presque subir une poussée de fièvre, tant la peau de ses joues brûle. Ses mains, par contre, sont glacées. Elle accepte avec gratitude le verre tendu par King : il n'y a pas été de main morte avec le dosage, mais elle apprécie l'intention. Elle répond à son interpellation gaélique par un « Cheers » tout américain. Fille d'Irlandais, mais élevée par les bonnes soeurs de Providence, elle n'a jamais eu l'occasion d'apprendre le patois de ses ancêtres paternels.

« Vous ne savez pas ce qui est bon pour vous », lance-t-elle avant d'avaler une gorgée plus que raisonnable du liquide ambré.

La répartie lui est venue instinctivement, elle n'a pas su la réprimer. Entrer dans le jeu dangereux du sarcastique Ecossais n'est sans doute pas la meilleure idée qu'elle ait jamais eue... Mais bon, au point où ils en sont, songe-t-elle.  Elle se sent étrangement bien, ici, avec lui, assise face aux flammes dansantes. C'est donc tout naturellement qu'elle accepte l'offre d'une cigarette, même partagée. Elle ne fume pratiquement jamais, mais elle ferait tout pour préserver la fragile atmosphère de détente qui vient de se créer.

Au moment où elle attrape la cigarette offerte, ses doigts frôlent ceux de l'Ecossais. Elle prolonge la caresse, découvrant du bout des doigts le tracé des veines saillantes, le poignet étendu puis l'avant-bras...La cigarette entre deux de ses doigts tendus, la brune perçoit le pouls de son hôte, qui s'accélère presque imperceptiblement. Peut-être est-ce le sien, en réalité. Elle ne parvient plus à les distinguer.

La chaleur de ses joues s'est emparée du reste de son corps, à présent. Elle devrait avoir honte de se comporter ainsi. Elle devrait avoir peur, sans doute, de cet homme qu'elle ne connaît pas. Mais le sentiment qui l'embrase est tout autre. Elle a déjà ressenti du désir. Jamais aussi fort, cependant... Peut-être est-ce moi, qui ne sais pas ce qui est bon pour moi, pense-t-elle sans le dire. Elle n'est plus effrayée par les sensations qui l'assaillent, elle cède volontiers aux vagues de plus en plus fortes, de plus en plus hautes.

King s'empare de sa main, de la cigarette, pose la seconde sur la table, garde la première dans sa paume fermée. Cette fois, c'est elle qui cherche son regard. Elle sait qu'il l'a dévisagée plus tôt, qu'il l'a observée sous toutes les coutures, la déshabiller des yeux sans la moindre gêne. Elle tente de lui rendre la pareille. Sauf qu'il est déjà à moitié nu. Cela rend les choses plus faciles. Sa main droite emprisonnée dans celle de l'Ecossais, elle se tourne plus franchement vers lui, visse son regard au sien. Sa main gauche, encore libre, vient se poser sur la clavicule, suit les contours d'une cicatrice plus claire, près du cou.

« Comment est-ce arrivé ? » s'entend-elle demander, d'une voix basse, presque un murmure.


By Hell.
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Clyde King
Clyde King
Since : 19/11/2019
Messages : 617
Name : Maëlle.
Faceclaim : Cillian fucking murphy.
Crédits : gifs signature par sparkling-lux.
DC : mila + cole + isaac + amitola
Out of Place △ Kathleen & Clyde 992e1b28aeabc748c0bb49537f71ac0b5102de06
Age : 36 ans.
Statut : Le cœur noyé dans le fond d'une bouteille de Gin.
Job : Homme de main pour les O'Reilly, gunslinger.
Habitation : Campement des O'Reilly, Moonstone Pond.
Disponibilité : 3/3
Ven 20 Nov - 19:58
Out of place
Clyde & Kathleen

« YOU WEREN'T SUPPOSED TO BE HERE... »
Il tient la cigarette du bout des doigts.

Petite drogue à l’aspect insignifiant, si vite consommée et consumée. Pourtant inlassable.

Elle pourrait s’enflammer entre ses doigts lorsque la main de Kathleen frôle la sienne. La peau de la jeune femme est glacée, ce qui étonne l’’Écossais : elle venait pourtant de lui avouer avoir « assez chaud ». A l’inverse, les paumes du brun sont brûlantes, et les endroits que la brune caresse s’embrasent au moindre contacte. Clyde est surpris par cette démonstration physique inattendue. Il ne bouge pas, figé, comme si le plus petit mouvement pourrait rompre cet étrange rêve. Car en effet, le hors-la-loi s’interroge sur la réalité de cet instant : il n’y a que dans les songes que les jeunes inconnues vous accueillent à bras ouvert un soir de tempête, et jouent avec vos sens, envoutantes. Pourtant, il aurait juré être bien éveillé…  

Cette sensation, pourtant agréable, le perturbe. Clyde meurt d’envie de succomber aux visions naissantes qui dansent son esprit, mais il n’est pas, n’est plus, habitué à ce qu’on le touche ainsi. Si le tracé des caresses de Kathleen laisse une trainée brulante sur sa peau, elles le ramènent également à d’autres temps, à d’autres songes. Il se sent presque torturé par sa tendresse. Alors, il reprend la cigarette. Jusque-là, cette dernière suivait les mouvements de la jeune femme, coincée entre son index et son majeure, cinquième roue d’un carrosse fait de chaire et de frissons. Il la pose sur la table, et referme sa paume sur la main de Miss Kearney…. pour qu’elle cesse de tourmenter son corps. Il la garde cependant prisonnière, n’ayant pas envie de la repousser davantage. « Vos doigts sont glacés », souffle-t-il pour toute explication.

Mais la jeune femme ne semble pas du même avis. Elle le dévisage, ses yeux glissants rapidement vers son torse et toutes les coutures de sa peau. Clyde n’est pas mal à l’aise, il la laisse faire, les yeux rivés sur son regard baladeur. Ce n’est pas un homme pudique, bien qu’il ne se considère pas exhibitionniste pour autant. Il préfère autant qu’elle épie son enveloppe ainsi, plutôt qu’elle s’attaque à son esprit. Les démons qu’elle pourrait y trouver le gêneraient bien plus que les défauts de sa chaire.

La métisse pose soudain sa main gauche, libre, sur la clavicule de l’Écossais. Elle semble reprendre ses caresses, suivant les contours d'une cicatrice encore fragile et sensible. Curieuse, elle lui demande son origine, et le brun n’est pas certain de la réponse qu’il doit donner. La vérité lui apparaissait comme une idée lointaine, trop peu habitué à la dévoiler. « Une bagarre », commence-t-il tout en observant la réaction de Miss Kearney. « Un idiot qui a eu la mauvaise idée de m’énerver… j’m’en suis bien sorti en comparaison, mais j’dois admettre qu’il ne se défendait pas trop mal au début. » En effet, Clyde avait récolté cette cicatrice en jouant les héros à la sortie du Snip Saloon. Homme de main pour Anne Little, maquerelle du Golden Cat, à ses heures perdues, il s’était interposé face à un homme qui agressait une jeune prostituée. Cette dernière appâtait simplement les clients à l’extérieur, dans le but de les faire rentrer dans l’établissement, mais l’idiot voulait la prendre là, toute suite, dans la boue et le froid. Apercevant l’homme ivre, il l’avait attrapé par le col, lui ordonnant de dégager, mais le pilier de bar s’était défendu avec un couteau - vraisemblablement caché dans sa poche. La suite était inscrite dans la rubrique des obsèques du journal d’Imogen, datant d’un mois auparavant. « J’vous rassure, il l’avait mérité. », précise-t-il, son regard toujours planté dans les prunelles de la jeune femme.

De sa main libre, il éloigne une boucle rebelle du visage de Kathleen. Il vient la ranger derrière son oreille, inconscient de la portée de ses gestes. Il voit juste une jolie personne face à lui, généreuse et bienveillante, déterminée et indépendante. Des qualités louables et rares dans cet étrange monde. Le dos de ses doigts vient glisser contre sa joue, lentement, avec une étrange douceur qui n’est pas habituelle chez Clyde. Silencieux, l’Écossais attrape la cigarette sur la table, et se penche légèrement pour l’allumer dans le feu. Il tient toujours la main de la jeune femme dans la sienne, et tire légèrement dessus lorsqu’il se rapproche un peu plus d’elle. Le tabac allumé, il le porte à ses lippes, et tire dessus lentement. Instinctivement, il inhale immédiatement par le nez la fumée qu’il expire par la bouche. Puis, avec toute la délicatesse donc il est capable, il vient placer la clope entre les lèvres de Kathleen. « D’autres questions ? », demande-t-il, soulagé de pouvoir enfin reprendre la maitrise de sa personne, contrôlant tant que bien la situation.

Ils sont si proches à cet instant.

Ils n’ont peut-être jamais été si prés l’un de l’autre depuis le début de la soirée. Si Clyde se mettait à respirer un peu plus fort, il pourrait même sentir la pointe des seins de Kathleen contre son torse. Le mince linge qui fait office de chemise de nuit ne serait pas une grande barrière entre leur corps, et la brulure de ce contact finirait d’achever l’Ecossais.

C’était peut-être ce dont il avait besoin. Qu’on l’achève, peu importe le moyen.



(c) DΛNDELION


Clyde King
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Sam 21 Nov - 21:32




Out of Place

You weren't supposed to be here...


Il bouge si peu que l'on pourrait le confondre avec une statue. Il en a les traits ciselés. La situation a quelque chose d'onirique, mais Kathleen est bien éveillée. Ses sens n'ont jamais été aussi aiguisés. Elle voit tout, entend tout, sent tout, ressent tout, l'air chaud sur son visage brûlant, le mince tissu de sa chemise sur ses épaules, la peau de King sous ses doigts aventureux.

Elle ne peut s'empêcher de sourire lorsqu'il lui explique d'où vient cette cicatrice qu'elle effleure, qu'elle explore du toucher. Elle n'est nullement surprise de le savoir bagarreur. Elle a vu ses cicatrices, et puis, un type qui couche à moitié nu dans la première grange venue, c'est rarement un type tranquille et sans histoires. Elle ne devrait pas se laisser ainsi surprendre à sourire, elle ne devrait pas laisser son visage trahir ce qu'elle pense du récit de cet homme qu'elle ne connaît pas. Sauf que voilà, elle a l'impression de le connaître, maintenant. Il lui a parlé de ses origines, de sa famille, ils ont partagé un verre et bientôt une cigarette, comment pourrait-elle encore se sentir menacée quand il lui tient la main presque tendrement, comme un oiseau fragile qu'il aurait peur d'écraser ?

Le flot tumultueux de ses pensées s'interrompt brusquement lorsque l'Ecossais se rapproche d'elle et se met à jouer avec une mèche brune récalcitrante. Elle voudrait prolonger ce contact délicat pour toujours, ne jamais laisser s'éloigner la main de Clyde qui effleure sa joue incandescente, elle doit se faire violence pour ne pas la retenir lorsqu'elle s'en va, non, elle a sa fierté quand même, oui, elle a toujours sa main à elle posée sur son torse à lui, non, ce n'est pas assez, oui, elle en veut plus, toujours plus, non, elle ne va pas céder, pas craquer...

Il se détourne légèrement d'elle, se penche vers les flammes pour y allumer sa cigarette, sa main droite est tojours emprisonnée dans les phalanges de l'Ecossais, mais c'est comme si le feu s'était éteint, le monde est devenu froid sans son regard de glace posé sur elle. Il parvient à allumer la clope, inhale la première bouffée, le regard bleu acier revient vers elle, elle se sent revivre, son coeur bat à nouveau comme les sabots d'un étalon lancé au galop sur le sol meuble de la plaine.

King place la cigarette entre ses lèvres, il les touche presque, elle aurait tant voulu qu'il soit plus proche encore. Elle n'a pas de questions, elle n'a plus de questions, elle en a assez de se poser des questions, d'être prudente, de faire attention. Elle envoie au diable sa peur. Elle achève sa fierté, enterre ses doutes quant au danger potentiel que pose l'étranger assis si près d'elle qu'ils se frôlent dès qu'ils respirent. Elle ôte la cigarette de sa bouche, ils sont plus proches que jamais.

Elle se rapproche encore, supprime cet espace qui les sépare, ils sont si près l'un de l'autre qu'elle distingue la moindre tache de rousseur sur sa peau pâle, si près qu'elle ne voit plus rien, car elle a fermé les yeux pour mieux joindre ses lèvres aux siennes.

Sa main gauche tient toujours la cigarette qui se consume lentement, les doigts de sa main droite viennent s'entremêler à ceux de l'Ecossais, leurs lèvres dansent au rythme d'une musique qu'eux seuls peuvent entendre.



By Hell.
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Clyde King
Clyde King
Since : 19/11/2019
Messages : 617
Name : Maëlle.
Faceclaim : Cillian fucking murphy.
Crédits : gifs signature par sparkling-lux.
DC : mila + cole + isaac + amitola
Out of Place △ Kathleen & Clyde 992e1b28aeabc748c0bb49537f71ac0b5102de06
Age : 36 ans.
Statut : Le cœur noyé dans le fond d'une bouteille de Gin.
Job : Homme de main pour les O'Reilly, gunslinger.
Habitation : Campement des O'Reilly, Moonstone Pond.
Disponibilité : 3/3
Dim 13 Déc - 0:40
Out of place
Clyde & Kathleen

« YOU WEREN'T SUPPOSED TO BE HERE... »
Doucement, elle refuse la cigarette qu’il vient de placer entre ses lèvres.

Clyde ne comprend pas toute suite pourquoi. Il l’observe délicatement retirer la petite drogue de sa bouche, et son visage qui se rapproche du sien. Serein, il pose son regard sur ses longs cils noirs. Il se sent si calme, si paisible contrairement à d’habitude, qu’il se laisse faire lorsqu’elle l’embrasse. Pas de mouvement de recul, ni de surprise. Le brun suit le mouvement, vivant l’instant présent sans considérer le passé ou le futur.

Les doigts de la jeune femme s’enroulent autour des siens et l’écossais vient placer sa main libre dans les cheveux de la brune. Il lui rend son étreinte, jusqu’à lâcher ses doigts pour venir encadrer son visage de ses mains. Animé par l’adrénaline de leur baiser, Clyde fait glisser ces dernières jusqu’au creux des reins de la jeune femme, et la rapproche encore un peu plus de lui. Sa taille est fine, pourtant il sent son corps musclé par le travail.

Il sait pourtant qu’il ne devrait pas faire ça. Il ne devrait pas profiter d’une jeune femme seule et trop généreuse pour son propre bien. Il ne devrait pas accepter ses avances et prendre le risque qu’elle regrette ses choix au petit matin. Mais il en a envie. Envie de cette jeune femme, de la chaleur de sa peau, de prolonger le calme qu’il ressent actuellement, et la sensation de bien-être qui va avec. Alors, il continue, embrassant ensuite son cou délicat, goûtant sa peau avec toute la tendresse dont il est capable.

Le feu dans la cheminée semble doucement mourir. La pièce sombre peu à peu dans la pénombre, emportant avec elle la silhouette enlacée des deux âmes qui jusqu’à peu étaient encore des inconnues l’une pour l’autre. La tempête fait toujours rage au-dehors, mais King n’en a que faire. Il se détache quelques secondes de la jeune femme, pour la tirer contrer lui. Il place ses mains dans son dos, et se penche de telle sorte qu’ils se retrouvent ainsi allongés sur le tapis devant la cheminée. Toujours en l’embrassant, il vient à nouveau poser ses lèvres contre les siennes, puis se recule légèrement pour ensuite commencer à retirer ses vêtements…

Mais lorsque Clyde réouvre les yeux, seule la lumière est celle de la lune cachée dernière les nuages d’orage. Il pose alors son regard sur les traits effacés de la jeune femme, et se reprend. Il ne peut pas faire ça. Il ne peut pas profiter de sa gentillesse alors qu’il va fuir sans un merci dés l’aube. Il ne veut pas lui faire ça.

Alors, il caresse doucement sa joue avec son pouce, et murmure : « Je ne veux pas abuser de votre hospitalité, Miss Kearney… ».



(c) DΛNDELION


Clyde King
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 1
Sauter vers: