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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Two worlds collide (ft. Makoyepuk)
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Sam 25 Juil - 20:51




Two worlds collide



Edwin était arrivé à Imogen seulement quelques jours auparavant, et pourtant il lui semblait que cela faisait bien plus longtemps. Il faut dire que tant de choses s’étaient déjà passées ! Il avait pu retrouver Helen, et à peine arrivé il avait découvert mille et une choses sur ce pays. Ce n’était pas la première fois qu’il venait en Amérique et il devait bien admettre qu’il ne s’était pas attendu à se sentir aussi dépaysé. Ici tout était différent, les codes étaient différents. D’ailleurs il avait rapidement compris que pour sa sécurité il valait mieux qu’il se promène lui-même avec une arme, ce qui le mettait particulièrement mal à l’aise. Mais n’étant pas le genre d’homme à se croire au-dessus de la mêlée, il suivait fort volontiers tous les conseils qu’on voulait bien lui donner. Il avait parfaitement conscience que ce pays n’était pas le sien, et que les populations dont il étudiait les coutumes, ces peuples qui le fascinaient n’étaient pas son peuple. Il n’était qu’un humble visiteur, reconnaissant de tout ce qu’on pouvait lui donner et ne souhaitant importuner personne.

Lorsqu’il n’était pas dehors à expérimenter la vie locale et découvrir les divers endroits d’Imogen, il passait le reste de son temps dans sa chambre ou à une table du Snip Saloon à rassembler ses recherches et établir un plan d’action. Toujours méthodique et organisé, il avait déjà établi ce qu’il souhaitait mettre en avant, comment il voulait construire ses écrits. Mais il savait d’expérience que parfois l’objet d’études pouvait vous amener là où vous n’auriez pu l’imaginer, et il était fort possible que ce travail préparatoire ne lui serve finalement à rien. Mais il avait besoin de ce point de départ dans son étude, pour bien faire les choses et éviter de partir dans tous les sens.

Il avait bien sûr besoin de contacts locaux, ce qui n’est guère évident lorsqu’on est un total étranger. On lui parla d’un homme Indien, qui faisait parfois du troc avec certains habitants. Il ne put obtenir d’autres détails, ni son nom, ni sa tribu d’origine. Apparemment on ne s’en souciait guère. Il savait qu’il était toujours plus simple d’établir un contact avec un natif vivant au moins en partie parmi les blancs et Edwin décida de tenter sa chance auprès de cet homme.

On lui avait signalé qu’il le trouverait du côté des commerces, mais il dut s’y reprendre à deux fois avant de tomber au bon moment. Ne souhaitant s’imposer il attendit que ce dernier ne soit plus occupé avant de l’aborder. Cette partie là était toujours la plus délicate. Il détestait l’idée d’importuner qui que ce soit, mais il devait tenter sa chance car pour le moment cet homme était sa seule piste. Il se racla la gorge pour se donner une certaine contenance avant de prendre la parole. « Bonjour M…monsieur… » En bon gentilhomme il retira son chapeau pour le saluer. « P…ardonnez-moi de vous imp…portuner, mais je souhaiterais m’entretenir avec vous… Auriez-vous la b…bonté de m’accorder q…quelques instants ? » Malheureusement c’était lorsqu’il était le moins à l’aise que son bégaiement ressortait le plus, mais depuis le temps il avait appris à ne pas trop s’en émouvoir. Il espérait sincèrement que son interlocuteur accepte au moins de l’écouter. Dans le cas contraire, bien sûr, il n’insisterait pas davantage.


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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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Two worlds collide (ft. Makoyepuk) XIN4
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Lun 27 Juil - 15:13
TWO WORLDS COLLIDE


Au fil des années, Makoyepuk a perdu le goût à la parole. Autrefois vantard et désireux de raconter son moindre exploit au premier venu, il est aujourd’hui vide d’histoire, frileux dès qu’il s’agit d’échanger plus d’un mot avec la foule d’Imogen. Il faut dire que l’anglais n’a, à ses yeux, pas la profondeur et la puissance de la langue de son peuple - comment échanger quand l’essence même de votre fougue et de votre spiritualité sont dépouillées de votre parole ?  
Même quand il troque, il reste silencieux : les visages pâles, eux, savent ce qu’il veut. Il n’a plus à s’exprimer, pointant simplement du doigt les objets qui attirent son regard. Les peaux filent vite entre ses doigts, passant dans les mains des settlers, toujours attirés par le confort mais effrayés à l’idée de le chasser soit-même, de couvrir ses mains du sang d’un animal pour se blottir dans sa fourrure une fois l’hiver venu. De toute façon, rare sont ceux qui veulent parler aux “ sauvages “.

Ou peut-être pas tant que ça.

Faisant belle figure, un homme au visage d’enfant - pourtant certainement à peine plus jeune que l’indien - fait son entrée. Malgré un léger bégaiement, il parle bien - trop, pense Makoyepuk, pour quelqu’un qui aurait fait sa vie dans ce “nouveau” monde si cruel. C’est comme s’il était neuf, à peine sorti du bateau, intouché par les étendues sauvages de l’Amérique et ses griffes acérées. Sa curiosité est elle aussi unique : pas le moins du monde intrigué par les peaux pourtant si précieuses aux yeux des visages pâles, c’est à l’indien qu’il semble vouloir parler. Pourtant, chaque âme en ce bas monde sait qu’il n’y a rien à tirer des peaux rouges ( c’est tout du moins ce qu’un cowboy a un jour clamé haut et fort ).

Mako plisse les yeux, petites billes noires qui regarde de haut en bas l’étranger, comme pour le juger, le jauger. Que peut bien lui vouloir cet homme ? Pourquoi venir à lui, si ce n’est pour troquer ? Aussi curieux que riche de suspicions, l’indien laisse planer un silence gênant, se donnant tout le temps du monde pour répondre à cette bien étrange requête. Ne sachant ce qu’il doit attendre ou espérer des Hommes blancs, comme le coyote, il prépare sa ruse, parfois cruel avec ceux qui ne sont pas de son sang.

Hm. “  Un son rauque et guttural fait office de réponse, sec et inhospitalier comme les terres de l’ouest. Cependant, tout ceux qui connaissent les Blackfeet savent qu’un tel grognement est signe d’approbation.
Poussé par sa curiosité maladive, il veut en entendre plus, sans pour autant mettre à l’aise son interlocuteur : tant qu’il n’aura pas été le témoin de sa valeur, ne sachant s’il mérite sa confiance, aucun mot d’anglais ne sera prononcé. — apíít! “ L’invitant à s’asseoir - d’une façon on ne peut plus cavalière - il sort de son étal improvisé un petit tabouret de bois qu’il fait glisser jusqu’aux jambes de l’inconnu. Puis, sans plus se soucier de lui, sort d’une sacoche une pipe qu’il remplit de tabac, ne prenant même pas la peine de s'asseoir avec l'anthropologue. Appuyé contre un monticule de caisses de whiskey faisant office de table, il préfère de loin rester sur ses jambes et ainsi regarder de haut celui qui ne lui a pourtant encore rien fait.

Un dernier regard insistant est jeté à l’étranger alors qu’il embrase d’une allumette un peu de tabac, inspirant une bouffée qu’il s’empresse de souffler en nuage dans l’air vicié d’Imogen.
© Vanka
Makoyepuk Blackfoot
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Lun 3 Aoû - 14:48




Two worlds collide



Fébrile, à peine lui eut-il adressé la parole qu’il se sentit submergé par le flot de la fascination qu’il éprouvait pour cet homme, son passif, alors même qu’il ne le connaissait même pas. Il ressentit l’envie de le bombarder de millions de questions. Qui était-il, quelle était son histoire, celle de sa tribu ? Qu’avait-il à partager ? Mais bien évidement, il ne fit rien de tout ça. Il savait que ce n’était pas lui qui était en position de force ici, tant que cet homme n’aurait pas accepté de le laisser entrer dans son univers, il devait se faire tout petit, patient.

Ces secondes étaient terribles pour lui, il se sentait particulièrement tendu. Les différences culturelles étaient telles qu’il pourrait très facilement se montrer offensant sans le vouloir, et dans ce cas là il aurait perdu l’occasion de se créer un premier contact précieux. Le silence était particulièrement gênant, pesant même, et Edwin se demanda un instant s’il lui fallait reformuler sa demande, s’il avait été bien compris. Son regard était absolument indéchiffrable et l’anglais aurait été bien incapable de savoir si son interlocuteur lui était hostile ou pas. Mais le Natif émit un grognement qui pouvait, lui, être plutôt bon signe. Cependant, il était hors de question de crier victoire trop vite, il n’était probablement pas au bout de ses peines.

L’homme s’adressa à lui d’un ton autoritaire, en une langue qu’Edwin ne connaissait pas, mais dont les accents évoquaient tout de même quelque chose, de part les études et rencontres qu’il avait pu faire. Il fit glisser un tabouret devant lui, et le jeune homme obéit à son ordre et prit place. Il s’attendait à ce que l’Indien en fasse de même, mais celui-ci resta debout, bourrant sa pipe. La situation était pour le moins intimidante. L’anthropologue n’était déjà pas particulièrement grand de base, mais le voilà qui se sentait minuscule, entièrement dominé par le natif qui lui agissait de manière aussi nonchalante que s’il faisait ça tous les jours. Edwin comprit qu’il allait devoir plaider sa cause et toussota avant de se mettre à parler.

« J…je me nomme Edwin Wat…tson. Je s…suis Anthropologue à l’université de C…cambridge. » Le visage de l’homme était toujours aussi impassible, ce qui était pour le moins déstabilisant. Il savait que lorsqu’il perdait ses moyens il avait tendance à se perdre également dans ses mots, alors il tenta autant que possible d’être bref et de garder son calme. « Je suis ch…chercheur et j’étudie les c… cultures natives. Accepteriez vous de me p…parler à ce sujet ? Ce s…serait un g…grand honneur pour m…moi. » Son bégaiement s’accentuait, à son plus grand désespoir. A vrai dire, il ne savait même pas si l’inconnu comprenait son discours, ou même l’anglais. Peut-être était-il tout simplement en train de se moquer de lui ? C’était déjà arrivé, mais il acceptait que dans cette situation, il n’avait absolument aucun contrôle. Le résultat de leur entrevue serait au bon vouloir de cet homme. Il savait néanmoins qu’un refus serait un coup dur, dans cette région où il ne connaissait encore personne et n’avait aucune autre piste, pour le moment.


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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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Mar 4 Aoû - 22:18
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Il ne se laisse pas abattre, malgré la situation et sa voix qui se perd à chaque syllabe. Assis sur son tabouret, les yeux fixes, il se défend bien, allant droit au but comme seul les Hommes francs savent le faire. Makoyepuk doit bien lui accorder ceci, malgré la possibilité d’un refus et l’hypothétique barrière de la langue, ce sang neuf a tout de même réussi à poser sa question, prouvant sa détermination et le mystère de ses intentions.
L’indien se redresse, comme pour mieux écouter, témoignant de son intérêt, quoique retenu, pour les propos de son interlocuteur. Signe de respect incomplet, ses yeux semblent encore décortiquer chaque mot qu’Edwin articule, pesant les pours et les contres d’une demande qu’il ne comprend qu’à moitié. Un mot lui échappe, une notion dont il ne connaît pas le sens : il penche la tête alors que ses pupilles, ciselées par des volutes de fumée, lancent un regard interrogateur à l’inconnu.

Pourquoi l’Homme blanc veut-il étudier une culture qu’il ne sait pas même respecter ? Certes, la curiosité est une bien belle chose, là n’est pas la question - c’est cette étrange contradiction dans l’esprit et la science des náápiikoaiksi que Makoyepuk ne comprend pas - que veulent-ils voir qu’ils n’ont pas déjà vu ? Depuis longtemps, indiens et settlers se côtoient, échangent, parlent, tuent. Offrir les savoirs de son peuple à un étranger est un acte lourd de sens - c’est un paris, une lame à double tranchant qui peut amener de nombreux bonheurs comme invoquer la haine et le chaos. L’histoire en est témoin : les guerres entre natifs et visages pâles ont déjà noyé ces terres de beaucoup trop de sang.

Il prend une grande inspiration, réfléchis un instant, le cœur encore lourd d’une traîtrise passé. A-t-il vraiment le droit d’accepter ? Une rancœur tenace le tient dans son étaux de glace, donnant des airs d’Hiver a un homme autrefois chaleureux. Les soldats bleus, il y a presque une vie de cela, avaient aussi voulu connaître leurs habitudes et leur culture (et cela n’avait mené qu’à des larmes, un long chemin baigné de sel). Les visages pâles n’étaient pas venus pour apprendre, mais apprivoiser.
Mais dans le regard de cet Homme, il ne voit aucun nuage noir, seulement une légère inquiétude et une curiosité affamée. “Honneur”, ce mot qu’il emploie attire l’attention de Makoyepuk et son orgueil blessé. Edwin parle comme quelqu’un qui pèse ses mots - mais sa langue n’est pas fourchue comme celle des vipères. Il sait s’adresser à une âme, maniant le respect comme son fer de lance. La sincérité de sa démarche reste certes à prouver, mais sa bonhomie naturelle est déjà un argument dans son plaidoyer.

Pourquoi ?

Avare de ses mots, il souligne son accent, tâchant de garder intact le mystère de ses connaissances de la langue anglaise - mais il se hasarde tout de même à offrir un petit bout d’espoir à ce sage qui a su ne pas se laisser faire, une main tendue dans son combat pour le convaincre.
Malgré tout, le poids de cette question pèse dans la conversation, clef de la décision de l’indigène. Un seul mot pour autant d’interrogations : Dans quel but ? Quelle inspiration pousse cet étranger à vouloir connaître un peuple souvent hostile, usé, moribond, un peuple épuisé d’avoir trop partagé, qui a déjà donné tout ce qu’il avait à offrir ? Pourquoi était-il venu sur ces terres ? Qu’avait-il à prouver ? Suspicieux, à moitié convaincu, il attend ce coup d’éclat de la part de l’anthropologue, une seule raison qui pourrait lui faire comprendre sa venu ici, aujourd’hui. Makoyepuk voulait être sûr qu’il était prêt à s’aventurer sur un chemin aussi sinueux que dangereux.

Calant sa pipe entre ses dents, il fume comme un train lancé sur les rails alors que ses mains s’affaire à raconter une nouvelle histoire. Mieux que des mots, ce langage est un nouveau test pour Edwin qu’il harcèle, tâchant d’entrevoir les limites de son savoir. Ses mains, donc, parlent. Elle dessinent dans les airs des signes mystérieux pour les âmes non-initiées. Paroles mimées, cette langue est un code qui unit les tribus et les peuples barbares. “ Dis moi pourquoi je devrais te faire confiance “.
© Vanka

Makoyepuk Blackfoot
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Dim 16 Aoû - 19:15




Two worlds collide



Il bougea sur son tabouret, quelque peu mal à l’aise de part sa position et le regard du Natif qui le scrutait. Ses longs doigts s’agitaient, se crispaient sur le rebord de son chapeau. Il s’attendait, bien sûr, à ce qu’il lui pose cette question et c’était légitime. Edwin demandait les clefs d’un monde auquel il n’appartenait absolument pas, sur lequel il n’avait aucun droit. Durant ses voyages d’exploration et de recherche au Canada, on la lui avait souvent posée. Certains l’avaient rejeté, parfois violemment, d’autres non. Il était conscient de mettre le pas sur un traumatisme, une rancoeur dont il ne pouvait mesurer toute la portée. Cet homme avait pris le parti de l’écouter, lui, homme blanc synonyme du meurtrier et de l’oppresseur, et il lui en était déjà reconnaissant, bien qu’il ait l’impression plus que jamais de marcher sur des oeufs. Il ne souhaitait pour rien au monde blesser son interlocuteur, mais il savait également que c’était une possibilité, et il l’acceptait, cette possibilité que la porte lui soit fermée.

Durant toutes ces années, il avait réalisé que pour se faire comprendre au mieux, faire comprendre qui il était et quelles étaient ses intentions, il devait raconter. Lorsqu’il parlait d’université, d’anthropologie ou de travaux de recherches, ces termes étaient soit obscurs, soit ne signifiaient pas grand chose pour celles et ceux qui l’écoutaient. Il avait fini par comprendre que s’il souhaitait de l’aide, il lui fallait dire sa vérité, ses raisons profondes. Un exercice qui n’était pas si simple. Bègue, maladroit, peu sûr de lui, il se sentait un piètre conteur, d’autant plus lorsqu’il s’agissait de parler de lui-même. « Il y a l… longtemps mon oncle m’avait emmené au C… Canada pour ses af…faires. J’y ai rencontré un de s…ses amis, il ét…tait Innu. C’était un homme inc…croyable. Il m’a p…plus appris en deux s…semaines que mon p…père durant toute ma vie. » Il se souvenait à quel point il avait prié chaque soir que cet homme l’adopte et le garde avec lui, être Natif également. Mais ce qu’il souhaitait avant tout, c’était faire partie d’une communauté, se sentir à sa place quelque part, à un âge où il avait l’impression d’être seul au monde.

Il regarda l’homme quelques instants avant de poursuivre son récit. « A m…mon retour en Angleterre, j… j’ai c… commencé à lire tout ce que je p…pouvais trouver sur les peuples natifs. M…mais on y p…parlais que de s…sauvages, un p…peuple arriéré et b…brutal. » Il baissa les yeux, éprouvant soudain un sentiment de honte. Il n’avait pas écrit ces lignes, mais il se sentait souillé en les rapportant. « T…tout ça n’avait r…rien à voir avec l’homme que j’avais renc…contré. » Ses mains lâchèrent son chapeau, qui resta sur ses genoux tandis que ses doigts s’entrelacèrent. Il soupira. « Je c…crois que c’est p…pour ça que je me suis intéressé aut…tant à votre histoire, votre culture. » Dans son esprit d’adolescent, il y avait d’abord vu un mystère. Avant d’aller à l’université, de rencontrer de rares professeurs éclairés sur la question, de lire des publications beaucoup plus controversés mais avec davantage de vérité qui lui avaient ouvert les yeux sur toute l’horreur de l’histoire, ainsi que du présent. Une horreur dont il ignorait probablement la plus grande partie. Dans tous ses voyages, il avait vu des trésors d’ingéniosité en artisanat, agriculture, art même, que l’homme blanc ne possédait pas. « S’il y a des sauvages, ce ne sont pas vos peuples. J’aimerais avoir l’opportunité de vous donner une voix auprès des Occidentaux, et p…peut-être aider à améliorer les choses… » Il ne se rendit pas compte que son bégaiement avait pratiquement disparu. Il n’était pas assez naïf pour croire qu’une publication, s’il arrivait à l’achever, révolutionnerait le monde, mais peut-être que cela pourrait contrebalancer les idées qui avaient force de loi dans la communauté scientifique, toucher les gens, éveiller certaines consciences. Il avait beau ne pas avoir participé aux massacres des peuples natifs, ne même pas être américain, il n’en était pas moins un homme blanc et portait en lui une culpabilité depuis qu’il avait commencé à s’intéresser de plus près aux autochtones. Il n’était pas sûr d’avoir employé les bons mots, de s’être fait comprendre, d’avoir été suffisamment clair entre ses tournures de phrases, son bégaiement et son accent. Ce qu’il savait en tout cas c’est qu’il ne pourrait entreprendre ce travail seul, et il ne le voulait pas de toute façon.


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Makoyepuk Blackfoot
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Dim 6 Sep - 20:59
TWO WORLDS COLLIDE


L’oeil sombre, il observe au travers d’un écran de fumée le visage d’Edwin. Attentif à chaque changement, chaque sillon creusé dans sa peau, il tâche de lire la peur dans un regard. A l'affût de la moindre faiblesse, l’indien se tient là comme une sentinelle - il est prêt à entendre le plaidoyer d’un étranger, et pourtant si résolu à le voir échouer. Mélange de sournoiserie, dernier souffle d’un espoir perdu et d’une confiance malmenée, il y a quelque chose de malsain dans ce débat ( comme si Makoyepuk voulait faire payer un innocent pour les crimes d’une nation ). Rejeter l’autre, come l’autre l’a rejeté - stupide reflexe d’une vie d’errance.

Mais l’homme à la langue pleine de noeuds a l’âme d’un guerrier : même acculé, il trouve le courage de répondre. Ses mots ne sont pas baignés d’acide - de cette conversation, il ne fait pas une bataille. Au contraire, c’est avec des souvenirs qu’il fait son plaidoyer, histoire touchante d’un passé qui l’a modelé. L’intérêt de l’indien est piqué à vif, et alors même que le récit ne fait que commencer, il se trahit déjà : ses épaules tendues comme le fil d’un arc tombent et son air renfrogné prend des allures de douceur.
Il écoute son histoire, comme un enfant qui entend pour la première fois le mythe d’une nation. Lui qui a connu un homme des premiers peuples, déjà guidé par la sagesse d’un ancien, Makoyepuk réalise que les rêves de cet inconnu ne sont pas entièrement basés sur l’image sanglante d’une tribue de sauvages. Enfant des coutumes d’un monde qui se meurt et d’un savoir du vieux continent, il a encore tant à apprendre, et pourtant, il sait déjà.
Oui, il sait que la paix est une chose précieuse et que la vérité est un drapeau qu’il faut brandir. Il sait que le respect est une arme et un cadeaux - et bien que son éloquence soit ternie par une bouche qui ne semble pas vouloir parler, ses mots sont lourds de sagesse et de bonté. Homme honnête, esprit assoiffé de savoir, il souhaite voir les choses comme elles sont, et non sous le prisme d’une vision caricaturale. Il y a du courage en cela : traverser les océans pour achever la quête d’une vie et contredire ses semblables n’est pas une voie que beaucoup souhaitent suivrent.

Makoyepuk fume encore, mais ce n’est plus sa colère qui a faim de tabac : il se cache derrière des nuages gris, honteux de son mauvais tour ( même s’il tâche de rester fier ). Si prompt à juger un homme à la couleur de sa peau, il rentre dans le jeu des settlers, une haine naïve régnant sur son esprit.
Il acquiesce doucement à ce monologue, un son guttural grondant dans sa gorge alors qu’Edwin laisse retomber le silence sur leur conversation. Les yeux dans le vague, et l’âme à la dérive sur une mer de doutes, il ne sait trop quoi répondre. Rendu muet par cette confession, il réfléchit, tâchant de se montrer moins bête qu’il ne l’a jusque là été.

Il finit par tirer un autre petit tabouret de sous son établit de fortune. Maintenant assis à la même hauteur, ils peuvent discuter comme deux Hommes qui se respectent. Alors que toujours fume sa pipe comme un train fuyant, c’est cette fois entre les mains de l’étranger qu’il la dépose. Les négociations ne sont pas encore tout à fait terminées, mais partager le tabac est une coutume à laquelle on ne peut déroger : si le calumet est une preuve d’amitié, c’est aussi un excellent moyen d’apaiser l’esprit d’un homme inquiet ( et d’un étranger que l’on a malmené ).

Bien. “ Sa voix gronde comme le tonnerre, parole soudainement lâchée au vent.  — Tu m’as l’air d’un Homme honnête, Edwin Watson. Mais il va falloir que je m’en assure.   “  Abandonnant le mystère d’un silence trop lourd, il se hasarde à parler anglais, un pont de plus qu’il construit entre l'anthropologue et lui.  — Tu es un homme qui pose beaucoup de questions - si j’ai bien compris. Mais toutes les réponses que tu cherchent ne peuvent pas être trouvées dans une conversation. Je veux bien partager avec toi certains de nos savoirs, et te compter nos légendes - seulement si tu fais preuve de courage. Si tu veux apprendre, il faudra aller en dehors des villes. Je peux t’aider à rencontrer d’autres tribus, mais ce n’est pas tout d’entendre : il faut aussi voir et faire pour comprendre.   “ Il se lève et commence à remballer peaux et autres petits objets. Sifflant pour attirer l’attention d’une jument à peine attachée à une rambarde voisine, le petit cheval gris s’avance, et sur son dos il pose sa marchandise, attachant le reste de ses fourrures à une sorte de civière colorée. — Qu’est-ce que tu connais des peuples des plaines et des tribus Roanoke ?   “ Alors qu’il articule une nouvelle question, il pose dans les bras du visage pâle un baluchon rempli de griffes d’ours, le poussant un peu pour récupérer son tabouret de bois . D’une autre main, il saisit une reine de tissus jetée autour de l'encolure de Numees, dirigeant l’animal vers le cours d’une ruelle bondée.
D’un geste  de la main, il fait signe au jeune homme de le suivre, attendant avec une patience toute relative sa réponse.
© Vanka
Makoyepuk Blackfoot
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Sam 19 Sep - 17:47




Two worlds collide



Durant tout le temps où il parlait, il s’était efforcé de ne pas trop s’attarder sur le visage de son interlocuteur, ses expressions, de peur de ce qu’il y verrait. Raconter son histoire, se raconter était un exercice extrêmement difficile pour Edwin, lui qui avait tant de mal à faire preuve d’éloquence hors des salles de cours de l’université. Il se sentait terriblement vulnérable en cet instant, tel un accusé dans l’attente d’un verdict. Il espérait bien sûr, que cet homme ait été sensible à ses confidences et ses paroles. Mais il ne pouvait, il ne devait se faire d’illusion. Il était fort possible qu’il lui refuse toute entrée dans son monde, voire qu’il le rejette violemment. Ce serait d’autant plus pénible après tout ce que lui avait confié l’Anglais, mais cela restait une possibilité qu’il ne pouvait nier. Et comment ne pas comprendre qu’un Natif de ce monde, dont les terres avaient été volées, qui avait été spolié de tout, refuse d’accorder sa confiance à un Visage pâle ? Bien sûr, Edwin ne connaissait rien de son histoire, mais il en avait rencontré suffisamment pour savoir qu’elle devait être douloureuse, d’une manière dont il n’avait certainement pas idée.

Au fur et à mesure de son récit, il commença à se sentir plus en confiance. Il se savait scruté, sans doute jugé également, mais ne ressentait pas sur lui la même hostilité, la même défiance qu’au départ. Il savait pourtant que cela ne signifiait peut-être rien. Et il continua, malgré tout, malgré la difficulté qu’il éprouvait à raconter. Il poursuivit son récit jusqu’à son terme pour laisser place ensuite à un silence qui avait quelque chose de profond et solennel à la fois. Il leva les yeux vers l’Indien, intimidé, dans l’attente de son jugement. Il lui était difficile de déchiffrer son regard, son expression tant ils étaient énigmatiques. Il ne lui semblait pourtant y voir une forme de curiosité, mais peut-être se trompait-il ?

Edwin sentait le rebord de son chapeau se tordre entre ses mains. Et le verdict arriva, non sous forme de mots, mais de gestes. Cela commença par un second tabouret, qui plaçait les deux hommes à la même hauteur. Puis, le partage du tabac, signe qu’un réel échange allait pouvoir commencer. Conscient qu’il faisait un geste vers lui, l’Anglais prit la pipe avec un hochement de tête en guise de connaissance et la porta à ses lèvres. Le simple fait de fumer lui calma un peu les nerfs et l’aida à se détendre.

C’est alors que son interlocuteur prit la parole, cette fois-ci bien moins avare de mots. Edwin avait soupçonné que celui-ci comprenait l’anglais, au moins un peu, il avait désormais la confirmation qu’il le parlait, et avec aisance qui plus est. Il le jugeait honnête, ce qui était déjà beaucoup. Et surtout, il avait réussi à le cerner en à peine quelques minutes, ce qui était pour le moins déstabilisant. La suite provoqua en lui un regain d’enthousiasme, au point qu’il manqua de tomber de son tabouret. « Oh je suis prêt à vous suivre et à faire tout ce qu’il faut pour apprendre ! » Réalisant que sa réaction était peut-être un peu excessive, il se racla la gorge et reprit une posture plus droite et solennelle. Voyant l’homme remballer ses marchandises et appeler son cheval il se demanda si cela signifiait la fin de leur entretien ou le début d’une nouvelle aventure. Tout en le questionnant, il posa dans ses bras un baluchon et le poussa sans ménagement pour récupérer le tabouret. Edwin baissa les yeux pour découvrir ce qui semblait être des griffes d’ours. Un symbole de protection pour certaines tribus qu’il avait rencontrées, une manière de se connecter aux qualités de cet animal.

Puis il réalisa que le Natif était déjà en train d’avancer et lui faisait signe de le suivre. L’anglais remit précipitamment son chapeau et le rattrapa avant de répondre à sa question. « Bien p…peu de chose, j…j’en ai p…peur. P…personne ne semble s’être intéressé aux p…peuples de cette r…région jusqu’à présent. » Il n’avait qu’un savoir théorique qu’il avait pu glaner auprès de connaisseurs de la région, des éléments sur l’agriculture, certaines traditions, mais rien qui ne soit à ses yeux d’une source suffisamment fiable pour qu’il puisse déclarer savoir quoique ce soit. Il avait très vite remarquer que les blancs ici refusaient de s’y intéresser, et encore plus de répondre à ses questions qu’ils avaient l’air de juger malvenues. Mais c’était bel et bien pour cette raison qu’il était ici: voir les choses à la source, pouvoir faire un rapport détaillé, authentique de ce qu’il pourrait découvrir. « Où allons-n…nous ? »


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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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Dim 27 Sep - 23:49
TWO WORLDS COLLIDE


L’entrain avec lequel lui répond Edwin amuse un instant l’indien qui, pourtant, se garde bien d’esquisser un sourire. Tout de même, cela fait plaisir à entendre - tout comme la fluidité avec laquelle les mots semblent soudainement sortir de la bouche de cette homme. La passion, une fois canalisée, est une bonne chose, et ce dernier ne semble pas en manquer. Il voit déjà en la joie presque enfantine de cet anglais un reflet de celui qu’il était ( le monde, autrefois, lui offrait le plaisir de l’étonnement ). Il faut dire que la curiosité construit plus aisément un pont entre deux âmes que n’importe quel autre miracle : peut-être Makoyepuk ne s’est-il pas trompé en acceptant la proposition de cet étranger ?
Visiblement prêt à mettre la pain à pâte, en tout cas, Edwin le suit sans broncher et répond à chacune de ses questions sans perdre la moindre seconde. Doucement, le dialogue s'installe, quoiqu’encore un peu frileux - mais après l’Hiver que Makoyepuk a installé dans leur conversation, c’est une chose qu’il ne peut reprocher à son interlocuteur.

Où allons-nous ?” Cette question tout à fait justifiée inspire quelques malices au chasseur de prime qui ne peut un fois de plus s’empêcher de conserver tout son sérieux ( quoi de mieux pour être respecté en tant que guide et  professeur ? Et puis, les moqueries les mieux dissimulées sont les plus douces… ).
Il se tourne, comme un soldat que l’on aurait dérangé durant sa parade. Ses yeux retracent la silhouette de l’étranger, arrêtant un regard plein de jugement sur ses pieds avant de relever la tête, haussant les sourcils comme un homme désespéré. — Tu n’iras pas très loin avec tes chaussures de ville - du moins pas là où je vais t’emmener. Et je ne sais pas si tu comptes chasser l’ours à main nues, mais si ce n’est pas le cas, il va aussi falloir t’acheter une arme digne de ce nom. “  Sans plus attendre, il reprend sa route, faisant quelques pas avant que son attention ne soit accaparée par un fusil winchester trônant fièrement dans la vitrine d’un armurier.

Il observe l’arme sous toutes les coutures, prend son temps, se demandant si la force de tire de cet objet de mort ne risque pas de décontenancer un novice.  — Si ton éducation est à faire sur les peuples des Heartlands, plusieurs possibilités s’offrent à toi : Je peux t’emmener voir un vieux guerrier Chikasaw ou te montrer voir un village Catawba. Il y a aussi la réserve Roanoke à quelques pas d’ici, mais je doute que tu y trouves quoique ce soit d’intéressant. “ Privés de leurs libertés, parqués et surveillés, les tribus voisines d’Imogen ont perdu de leur superbe. Tristes épaves d’un passé glorieux, les anciens chefs aux regards trempé d’alcool délaissent leurs dieux pour Dame Modernité. — Je ne suis pas de leur sang, alors je ne pourrais qu’être ton traducteur en ces terres. Pour ce qui est des nations des plaines, je ne peux parler qu’au nom des miens et t’apprendre l’art de la chasse ou de la guerre, t’expliquer notre religion et nos coutumes - mais saches que beaucoup de choses me sont à peu près inconnues et à jamais perdues. Le jour est encore jeune, et si tu n’as rien d’autre à faire, nous pouvons remonter vers la pinède, là où se trouve mon campement. Là-bas il y a plus de gibier à traquer qu’à Imogen. “ Il souffle, comme pour injurier silencieusement cette ville qui grouille de monde. Difficile d’enseigner quoique ce soit avec tout ce bruit et ces regards lourds de sens. — En somme, dis moi ce que tu souhaites apprendre, et je te dirais où nous devrons aller. “ .

Il redevient silencieux, comme plongé dans ses pensées. Puis, sans prévenir, pousse la porte du petit magasin et disparaît à l’intérieur. Ce n’est que quelques secondes plus tard qu’il réapparaît, un fusil bien plus modeste à la main que celui sur lequel il semblait avoir jeté son dévolu ( et les poches allégées de dix dollars ). Le jetant sur l’amas de peau que son petit cheval traîne, il lance un nouveau regard au visage pâle, ne se privant pas cette fois-ci de lui adresser un sourire narquois.  — Je te laisse le choix des chaussures.
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Dim 4 Oct - 19:31




Two worlds collide



Il n’en revenait pas d’avoir une telle chance. Il savait que c’était une véritable porte d’entrée et il était désormais si impatient de tout ce qu’il allait découvrir qu’il tenait à peine en place. Il prenait néanmoins sur lui pour se contenir face à cet homme dont le regard était si indéchiffrable. Il se sentait également profondément honoré de cette marque de respect et aurait accepté de le suivre sans doute n’importe où. Il était toutefois curieux de leur destination et prit le pari de lui poser la question. En guise de réponse, son interlocuteur lui signifia que ses chaussures ne conviendraient pas pour leur expédition. Edwin baissa les yeux par réflexe et regretta amèrement de ne pas y avoir pensé plutôt. « Oh euh oui… b…bien sûr. » Il était quelque peu déstabilisé par l’idée de chasser un ours, ne s’étant pas attendu à aller si loin pour une première fois. Néanmoins, il n’était pas couard et se sentait prêt à suivre les instructions de son guide s’il le fallait. Il regarda avec un certain scepticisme le Natif observer l’arme, la jauger. « J…j’ai bien peur de n…ne pas être bon tireur… » Et ce n’était rien de le dire. La chasse à courre était pourtant un sport qui se pratiquait fréquemment au sein de sa famille, comme auprès de toute la bonne société anglaise, mais après quelques tentatives son père avait déclaré qu’il était un cas désespéré et ne serait jamais bon chasseur. Autant dire qu’il ne se sentait guère confiant, mais il n’avait pas fait tout ça pour renoncer si facilement.

Il lui offrit alors plusieurs possibilités, qui permirent à Edwin d’avoir un aperçu de toute la richesse de ce qu’il avait à apprendre. En réalité il aurait aimé tout faire, tout découvrir. Mais ce qu’il voulait vraiment, c’était apprendre de son nouveau compagnon de route. « J…je souhaite apprendre de v…vous et vos t…traditions. » Sa bonne éducation trop ancrée l’empêchait encore de tutoyer un homme qu’il connaissait depuis si peu de temps. « Je v…vous suivrai jusqu’à votre c…campement. »

Mais déjà le Natif semblait plongé dans ses pensées et Edwin ne fut pas certain qu’il l’avait écouté. Il n’eut pas le temps de s’en assurer, car avant qu’il ait pu prononcer la moindre parole, il le vit disparaitre à l’intérieur du magasin, pour réapparaitre un fusil à la main. L’Anglais fit de son mieux pour oublier qu’il allait devoir utiliser cette chose et essayer de ne pas causer de désastre. Son compagnon se tourna alors vers lui, visiblement moqueur avec une remarque pointant de nouveau le mauvais choix de ses chaussures. « T…très bien, je v…vais en chercher.  » Portant la main à sa tignasse il rebroussa chemin pour entrer chez le cordonnier qu’il avait vu un peu plus tôt. Il entra dans la boutique, à la recherche d’une paire qui pourrait convenir et ne tarda pas à trouver, sur conseil du commerçant qui avait visiblement compris qu’il avait de l’argent à dépenser et lui annonça un prix bien supérieur à celui d’origine. Edwin paya pourtant sans discuter, bien trop impatient de quitter Imogen. Il changea de chaussures directement dans le magasin, puis rejoignit le natif à l’extérieur, satisfait. « Je p…pense que celles-ci d…devraient être plus appropriées. »

Il sortit son étui à cigarettes de sa poche, avant de le tendre vers le Natif pour qu’il puisse en saisir une s’il le désirait. Puis, il le regarda plus attentivement. « P…puis-je vous demander votre n…nom ? » Cela venait de le frapper, il ne lui avait demandé à aucun moment son identité. Un grave manquement à la politesse, mais les circonstances de leur rencontre avaient été si étranges qu’il avait été chamboulé au point d’en oublier le protocole le plus élémentaire.



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Makoyepuk Blackfoot
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Jeu 8 Oct - 22:49
TWO WORLDS COLLIDE


 Un mauvais chasseur n’est rien d’autre qu’un homme qui ne connaît pas encore l’étendu de ses talents : avec un peu d’entrainement, et s’il y met du siens, Edwin pourrait très certainement attraper du gibier seul d’ici l’hiver - Makoyepuk fera en sorte que ce soit le cas.
Petite note mentale glissée dans son esprit, le chasseur de prime se tourne une fois de plus vers son interlocuteur, plutôt ravi de le voir correctement chaussé.  — Bien ! “ Il acquiesçe distraitement, écho de son approbation. Maintenant, ils peuvent discuter.

Une nouvelle question ouvre leur échange, mais cette fois si, c’est un sourire qu’elle dessine sur le visage du natif - et non les sillons de sa colère. Le sens des politesses de cet étranger l’amuse : bien sûr qu’il peut lui demander son nom ! La question lui paraît presque sotte - mais ce n’est pas du fait d’edwin. Ces constructions de phrases alambiquées, marque des anglais et de leur culture si dogmatique, ont toujours eu un je ne sais quoi de trop propret pour ne pas faire rire le guerrier pikuni.  — Makoyepuk. “ Réponse simple, mais efficace, il ne veut, cette fois-ci, pas laisser son interlocuteur dans l'embarras.  

Devant ces étui tendu, il ne résiste pas non plus, signant au passage un acte de paix tacite entre ce visage pâle et lui-même. Puis, il se penche au dessus d’une flamme prestement allumée, tirant les premières bouffées de ce tabac offert.  — Je te présente aussi Numees. Traite la bien, c’est elle qui va traîner tes affaires. “ Il tapote le flanc du petit cheval, flattant l’animal qui, comme prête à prendre la route, souffle son impatience.  — Mais fait attention, elle est plus caractérielle que vos chevaux européens. Et elle botte. “ Il sourit en coin, laissant cette information prendre tout son sens dans l’esprit du voyageur.

Allez, mettons nous en route, on a une bonne demi-heure de marche devant nous. Lançant l’un de sac de peau sur son épaule, il avance déjà, suivi de près par sa jument, marchant tous les deux d’un pas presque nonchalant malgré le périple qui les attend.“
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