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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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II. Two worlds collide | FT. EDWIN
Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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II. Two worlds collide | FT. EDWIN XIN4
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Mer 21 Oct - 18:50
TWO WORLDS COLLIDE . II


Le petit cheval gris gravit vaillamment les collines qui mènent jusqu’au campement, bête de somme habituée aux longs voyages et aux étendues sauvages de sa terre natale. Derrière elle, les deux hommes font presque pâles figures, avançant sur un petit chemin escarpé, grimpant comme leurs forces respectives le leur permettent. Makoyepuk, plus en retrait qu’à son habitude, ferme la marche pour s’assurer qu’Edwin ne dégringole pas en bas de la pente, professeur soucieux de ne pas voir son élève être trop vite dégoûté par cet exercice périlleux.

Ils marchent comme cela un moment, parade silencieuse peu à peu engloutie par la pinède. Le ciel, à peine visible au dessus de leur tête, leur offre le peu de lumière qui parvient à percer le feuillage d’arbres centenaires. Les bruits de la ville sont derrière eux, et maintenant, chante la nature : “l’Homme moderne n’est plus dans son royaume, ici, il n’est que l’ombre d’un esprit bien plus grand et fort que lui.”
C’est dans ce paysage inhospitalier que se dresse un camp de fortune : tente, cendre d’un feu mort au petit jour et sacs éparpillés cohabitent dans un vision qui ne laisse place à aucune rêverie. Si ce n’est quelques tissus aux couleurs d’une tribu oubliée, c’est une bien triste et morne demeure que Makoyepuk s’est fabriqué. Mais qu’importe le confort et le luxe quand on erre : il ne restera pas longtemps ici, il le sait, alors à quoi bon attacher un peu de son âme à ces lieux ?

Assis toi. “ Son ton reste froid, mais son regard est moins dur. Pénétrant dans le campement, il fouille quelques baluchons avant de tirer de l’un d’eux une gourde qu’il lance à Edwin. — Bois, ça te fera du bien après cette longue marche. “ Il déterre ensuite un petit sac caché sous une roche et un peu de terre, offrant le précieux met qu’il contient à son invité : quelques lamelle de viande séchée, pour reprendre un peu de force. Il en mastique lui-même déjà une, peut-être plus par gourmandise que réel besoin ( mais ça, Edwin n’a pas besoin de le savoir ).

Il s’assoit finalement en face de son interlocuteur, occupant ses mains à raviver le feu qui dort depuis déjà trop longtemps. Il sait que les anglais aiment le thé, et il était justement curieux d’en préparer pour l’un d’entre eux ( comme le café, il veut tester chaque nouvelle découverte sur un public plus averti qu’il ne l’est. Même après tout ce temps, les coutumes des settlers ne lui sont pas encore tout à fait familières ).
Tu es venu seul ici ? Juste pour tes recherches ? “ La question lui vient soudainement. Il est vrai que la route entre Imogen et la pinède lui a laissé tout le loisir de la réflexion : étudiant les intentions de l'anthropologue, il en a tiré quelques suppositions qui l'ont fort impressionné. “Le courage d’un Homme qui quitte son peuple pour aller à l’aventure” : ce court résumé lui rappelle quelques des romans qu’il a pu lire par le passé. Edwin, au final, était un peu comme l’un de ces héros romantique qui traverse les mers pour mener à bien sa quête ( peut-être d’une façon un brin plus scientifique, mais tout aussi intéressante ).
Tu as vu l’océan ? “ Inversant les rôles, c’est maintenant le natif qui pose ses questions, curieux d’en savoir plus sur cet homme et son voyage avant de livrer ses secrets. Un échange de bons procédés, il appelle ça : s’il lui offre son savoir, Edwin devra lui aussi lui apprendre sa culture. — J’ai entendu dire par des voyageurs que la traversée n’était pas facile.
© Vanka

Makoyepuk Blackfoot
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Dim 8 Nov - 16:52




Two worlds collide . Part II



Depuis combien de temps marchaient-ils ? Edwin n’en avait pas la moindre idée. En regardant la position du soleil il aurait pu en avoir une vague idée, mais il était bien trop occupé à se concentrer sur ses pas. Le chemin qu’ils empruntaient était escarpé et à chaque instant il craignait de faire un faux mouvement et faire une chute potentiellement mortelle. Il n’avait jamais vraiment souffert de vertige, mais il aimait mieux ne pas songer au chemin du retour, lorsqu’il leur faudrait redescendre. Il se retenait de ne pas se retourner en direction de Makoyepuk. D’abord car cela lui aurait certainement fait perdre l’équilibre, ensuite parce qu’il savait que son nouveau compagnon de route le suivait. Il pouvait sentir sa présence calme et apaisante derrière lui. Le silence qui régnait, loin d’être gênant, avait quelque chose de presque solennel, comme leur procession. Lorsque l’état du sentier lui permettait de ne pas trop regarder où il mettait les pieds, Edwin levait les yeux vers le petit cheval gris, qui semblait parfaitement savoir où il allait.

La pinède avait quelque chose de bien plus rafraichissant, et surtout la traversée semblait bien moins périlleuse. La ville semblait si loin, et la nature régnait en maîtresse. L’Anglais se souvenait à peine de la dernière fois où il s’était senti si paisible. Ils finirent par arriver au campement de Makoyepuk, et Edwin ne put s’empêcher d’être surpris. Le lieu semblait si informel, voire même presque triste. Mais bien évidemment, il ne se permit de faire aucun commentaire.

Il commençait à s’habituer au ton autoritaire du Blackfoot et obéit sans discuter, et même plutôt avec bonne volonté. Après tous ces efforts, s’asseoir fut un véritable délice et il retint un soupir de soulagement. L’eau fut également la bienvenue. Il n’avait pas su à quel point il avait soif avant d’avoir la gourde entre les mains. Après s’être désaltéré de quelques gorgées, il la tendit de nouveau à Makoyepuk. « M…merci. » Il attrapa de même sans cérémonie une lamelle de viande séchée qu’il mastiqua à son tour. Il trouva ça tout simplement délicieux, ignorant si c’était réellement le cas, ou si ce n’était qu’une impression après tant d’heures de marche.

Il regarda l’homme, les gestes qu’il faisait, avec curiosité. Le silence fut de nouveau rompu lorsque ce dernier lui posa des questions. « Oui, je suis venu s…seul. V…voyager, partir à l’aventure, c…c’est quelque chose que j’ai t…toujours aimé. » Qui aurait cru que le petit Edwin, si chétif et fragile, fasse de telles traversées une fois adulte ? Certainement pas les membres de sa famille, qui d’ailleurs regardaient son travail avec un certain mépris. « L’océan est incroyable. P…parfois si calme et silencieux, parfois déchainé. Lorsqu’on s’éloigne des t…terres, on a l’impression qu’il est infini, que plus rien d’autre n’existe. On a aussi la s…sensation d’être un intrus. C…c’est un endroit où les hommes ne sont pas s…supposés être. » Plus le temps passait, plus il se rendait compte qu’il aimait parler à Makoyepuk. Il trouvait en lui une oreille bien plus attentive que chez qui que ce soit d’autre, et il avait la sensation d’un réel intérêt, d’une véritable écoute. « Les p…premiers jours surtout sont t…très difficiles. Tout le monde ou p…presque est malade. P…pour le reste… » Il s’interrompit un instant. « c…comme pour tout j’imagine, t…tout est question de moyens et de circonstances. La t…traversée est longue et p…parfois pénible mais j’ai la chance de p…pouvoir l’effectuer dans un certain confort. » Et avec les années les navires se faisaient plus stables et agréables pour leurs voyageurs, du moins ceux qui avaient les moyens de se l’offrir. Pour les moins fortunés et les migrants venant chercher une vie meilleure, l’expérience était bien différente…

Il regarda le Blackfoot avec une certaine curiosité. « T…tu as toujours vécu d…dans cette région ? »



By Hell.
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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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II. Two worlds collide | FT. EDWIN XIN4
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Ven 20 Nov - 3:40
Two worlds collide
The road is long with treachery and it winds just like a drunken snake. I walk the rue without care of bother, though behind every bend, I know evil follows me down.
Ces mots lui font l’effet d’un poème. Il décrit avec une précision presque romanesque l’océan et les bateaux qu’il porte sur son dos, ces méandres sombres sur lesquels l’écume danse comme des fantômes. Une traversée comme celle qu’il a fait, Makoyepuk ne peut se l’imaginer, mais les mots de son invité lui font voir un bout du chemin, expedition faite de lendemains incertains dont les flots, guides trompeurs, peuvent vous mener à la terre promise comme à la mort. Il y a quelque chose de fascinant dans l’idée de voguer sur le vide qui sépare des mondes. Sur des kilomètres dansent les vagues et le sable, pays engloutis, contrées inatteignables, mères d’esprits et de tempêtes comme il n’en existe pas sur terre. Si les hommes sont si malades en mer, se dit Makoyepuk, c’est qu’ils ne devraient pas y être : qui sait combien de démons ( comme disent les chrétiens ) Edwin a bien pu croiser sur sa route ? Même s’il aime ce récit, le natif sait maintenant qu’il ne voguera jamais plus loin que les rivières et les fleuves. C’est par les eaux qu’arrivent tous les fléaux.

Songeur, il écoute à moitié la question de son interlocuteur, trop occupé à voir dans le feuillage des pins l’étendue bleue d’un océan glacé. Au fil de ces flots chimériques, porté par l’histoire de cet étranger, il réfléchit lui aussi aux chemins traversés, aux routes sinueuses qui l’ont mené loin, si loin de chez lui. Ils ont au moins ça en commun, ces apatrides, en exile de leur propre choix. Etrange rencontre. Hasardeuse ? Peut-être pas.  — Non. “ Sa réponse est aussi simple que soudaine. Le silence qui suit, quant à lui, trahit la complexité de ce sujet, tout comme le soupire qui vient amorcer ses explications. — Je suis né dans le Montana, où j’ai grandi et vécu avec les miens. Vous nous avez appelé Pieds-noirs, à cause de la boue des plaines. “ Il sourit un instant. Ce nom, il ne l’a jamais pris comme un affront, il regrette même l’odeur de la terre qui collait à ses talons et les longs voyages qui brunissent le cuir des mocassins. — Mais si, comme tes recherches l'exigent, j’imagine, je dois être plus précis, je dirais même que je suis de sang Pikuni. Ou Piegan. Je ne sais plus comment vous autres, les anglais, vous nous nommez.
Le feu crépite de nouveau, faible lumière dévorée par celle du soleil. Dans un geste presque machinal, son esprit occupé à d’autres corvées, il place une petite casserole d’eau au dessus des braises, laissant chauffer le tout pendant qu’il prépare les herbes ( l'apothicaire lui a dit que c’était du thé noir. Il espère qu’elle ne s’est pas trompé, car le sachet empeste ). — J’ai vécu là-bas avec ma femme, Kanti, et ma fille, Nuttah, jusqu’à mes vingt ans. Je crois. “ Les nombres ne sont jamais exact. Parfois il perd le fils - à certain moment, il se pense même plus vieux qu’il ne l’est, trop usé par la vie pour être encore jeune homme.

Il pose son regard sur l’étranger, arrêtant un instant son récit pour se questionner ( Encore et toujours. Mais après tout, rien ne presse ). Il n’a encore jamais donné les détails de cette courte vie à qui que ce soit. Une telle confession lui arrache un moment de doute, une question de légitimité qu’il se pose : peut-il vraiment s’épancher sur cette longue tragédie avec un homme dont il ne connait rien ?  L’idée lui érafle l’ego, et peut-être même le cœur. Il a l’impression de livrer la vie des siens comme une rançon, un récit que l’on raconte au coin du feu. Méritent-ils vraiment cela ? Devenir un histoire couchée sur le papier, l’incident d’un passé qui ne leur appartient pas plus que le présent…Cruel, voilà ce que la chose est.
Mais peut-être est-il enfin temps de regarder la vérité en face et de mettre des mots sur l’horreur ? Edwin veut porter le flambeau d’une parole vraie, franche et sans oeillères - voilà pour lui une histoire bien triste et laide, cependant indispensable si l’étranger veut le comprendre et défendre ses intérêts. Il aura de toute façon à coucher sur le papier les plus horribles des faits, alors pourquoi ne pas l’y habituer ? La beauté, tout comme la violence, feront partie de son instruction  . — Nous étions une tribu paisible, peut-être les seuls de notre sang à avoir passé un pacte de paix avec l’US army et les autres colons blancs. C’est d’ailleurs grâce à eux que j’ai appris l’anglais. On faisait du troc avec les trappeurs et les soldats, on leur apprenait à chasser le bison et ils nous donnaient des armes plus efficaces que les nôtres. “ Il pose sa main sur le fusil d’acier qu’il garde toujours à ses côtés, vieille relique. — Le marché n’a pas tenu, c’est pour ça que je suis parti. “  

Il coupe court à son histoire, lui-même surpris de sa couardise. Son cœur bat la chamade, terriblement douloureux, il sent arriver  le moment où il va une nouvelle fois se briser et il ne veut pas, il lutte, retardant l’échéance ( évoquer toutes ces choses, c’est trop de peine pour un seul homme ). Alors il recommence à s’occuper du thé. L’eau bout, le sauvant de ce mauvais pas, lui donnant de quoi s’occuper les mains et l’esprit. Il jette les feuilles séchées dans le fond de la casserole, laissant l’encre brune de ces plantes colorer le mélange. — Je fais du thé, dis moi si je fais une erreur. “ Il espère que cette rare confession de faiblesse détendra au moins un peu l’atmosphère et lui donnera l’aplomb dont il a besoin pour poursuivre son histoire - malgré la peine, il ne compte pas se démonter. La bonté qu’il a lu dans le regard de l'anthropologue le dissuade d’abandonner. Il doit lui faire confiance. Il peut lui faire confiance.
Il se racle la gorge, pas vraiment à son aise, mais il tâche de retrouver le fil de ses pensées et son courage perdu. — Un jour, un guerrier d’une autre tribu piegan a volé les chevaux d’un settlers. Malcolm Clarke, je crois que c’était son nom. Alors, il a retrouvé ce guerrier et l’a fait battre par son fils devant les anciens et sa famille. Bien sûr, pour retrouver son honneur, il a à son tour décidé de se venger : il s’est rendu jusqu’au ranch des Clarke et à tirer sur le fils, qui s’en est sorti, puis le père, qu’il a tué. L’US army s’en est ensuite mêlée, pour faire justice, mais ils ont commis une erreur : au lieu d’attaquer le village de l’assassin, c’est le mien qu’ils ont brûlé et pillé. Ce jour-là il n’y avait que nos anciens, nos femmes et nos enfants endormis dans les tipis.   “ Sa voix reste calme, jusqu’au bout de son récit - pas l’ombre d’une souffrance ne change son ton, il ne veut pas se permettre une telle faiblesse. — Ma fille a survécu. J’imagine qu’aucun soldat n’a eu le courage de la jeter dans les flammes. Il l’ont emmené loin du Montana, alors moi aussi je suis parti. J’ai fait beaucoup de route depuis quinze ans. Je ne suis pas né ici, pour être franc je connais à peine la région. Je suis arrivé il y a presque un mois maintenant, quand j’ai appris que ma fille se trouvait ici. Enfin, certainement, je ne sais pas encore. Je suis comme toi, finalement, fraîchement débarqué. “ Il lui offre un sourire légèrement faux, peut-être pour tromper sa peine et marquer ce maudit trait d’humour qui a conclu son histoire, plutôt que de souligner l’aspect pathétique de sa confession. — Désolée, ma réponse était peut-être trop longue, mais je pensais que tu méritais un peu plus qu’un “non”.

 
(c) sweet.lips
Makoyepuk Blackfoot
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Ven 4 Déc - 20:56
Son nouveau compagnon de route s’était montré si peu loquace jusqu’à présent qu’Edwin n’avait pas été préparé à ce qu’il lui conte ainsi son histoire. La surprise était des plus agréables, mais il se doutait que le récit serait douloureux. Il n’avait pas une fois rencontré un Natif de ces terres épargné par le poids du passé. Le visage de Makoyepuk, si impassible, cachait sans l’ombre d’un doute des épreuve dont l’Anglais ne pouvait avoir la moindre idée. Il avait cette sensation d’une communion qui s’était créée entre eux, un instant solennel et hors du temps tel qu’il en avait rarement connu. Il sentait que ce qu’il était sur le point d’entendre serait le fruit d’une rare confession.

Ce n’était pas la première fois qu’il entendait le nom de Pieds-noirs. Il savait situé à peu près les terres d’origine de ce peuple, certaines spécificités qui le composaient, mais comme souvent les informations restaient lacunaires, parfois, et même souvent, erronées. Il avait appris à ne se fier qu’à moitié aux sources qu’il pouvait trouver, à moins d’être certain de leur auteur. Mais plus que des heures de recherches au milieu d’ouvrages poussiéreux, il préférait entendre l’histoire de Mako. La mention de sa femme et sa fille sonna de manière bien étrange aux oreilles de l’Anglais. Il le connaissait encore bien peu, mais la solitude semblait émaner de lui, tout comme de ce campement de fortune dans lequel ils se trouvaient. Il éprouvait de la difficulté à imaginer qu’il puisse en être autrement, mais il avait eu une autre vie, un passé.

Le silence qui s’ensuivit accentuait la gravité de l’instant. Edwin continuait de le regarder, sans prononcer le moindre mot, sans faire le moindre geste l’invitant à poursuivre son récit. Les mots que le Blackfoot prononcerait, ou non, ne lui appartenaient pas. Il était seulement présent pour les accueillir, si besoin. On n’entendait plus que le crépitement du feu et les remous de l’eau dont la température augmentait peu à peu. Les mots demeurèrent suspendues pour un temps, jusqu’à ce que Makoyepuk reprenne le fil de son récit. Un récit de bonne entente entre deux peuples ennemis, une paix qui n’avait été que trop brève. Et la conclusion, abrupte. Une fois de plus le récit s’envola dans le vent, et l’Anglais ne commenta pas cette interruption davantage que la précédente. Il sentait le noeud de douleur se former, le pire sur le point d’être dévoilé, mais il laissait à son compagnon tout l’espace de décider ce qu’il souhaitait faire. Le sujet de la préparation du thé apporta une forme de légèreté bienvenue. Il détacha son regard de son interlocuteur et baissa les yeux sur l’eau frémissante. Il approuva d’un signe de tête, avec une recommandation cependant. « Ne laisse pas l’eau b…bouillir trop longtemps, le thé risque d’être t…trop amer sinon. »

Il leva les yeux de la préparation et son regard croisa une fois encore celui de Mako lorsque ce dernier sembla de nouveau prêt à reprendre la parole. Edwin ravala sa salive. La tension qu’éprouvait son compagnon de route était comme contagieuse, et lui-même éprouvait une certaine appréhension de ce qui allait être dévoilé aujourd’hui. Un récit terrible, comme il devait en exister tant d’autres, mais la douleur n’en était pas moins grande. Une douleur qu’il pouvait seulement imaginer, lui qui n’avait jamais eu d’enfant, lui qui avait connu une existence confortable et n’avait jamais eu peur pour sa propre vie. Enfin, ce n’était pas tout à fait vrai, il avait déjà eu cette peur, mais elle lui semblait bien minime en comparaison du vécu qui lui était à présent conté. Tout cela à cause d’une erreur. Une stupide erreur. Il ne demanda pas si les coupables de cette méprise qui avait causé tant de mort et de souffrance avaient été punis. Il connaissait parfaitement la réponse.
Comment Makoyepuk parvenait à conserver ce ton stoïque, et même à se forcer à sourire, il ne se l’expliquait pas. Encore moins comment il continuait à tenir debout, après tout ce temps à chercher son enfant disparu, après avoir tout perdu de manière si cruelle. Il n’a pas eu le choix, songea-t-il.

Il le regarda longuement, avant de parler à son tour, pesant chacun de ses mots, tâchant de dissimuler autant qu’il le pouvait son émotion afin de ne pas en faire peser le poids sur le Blackfoot. « M…merci de m’avoir partagé ton histoire. » Tout en prononçant ces mots, il s’avança et posa sa main sur l’épaule du Natif. Un contact qu’il ne fit durer qu’un instant, de crainte que celui-ci soit trop envahissant et malvenu. Il resta pensif un instant, avant d’oser mettre des paroles sur ses interrogations. « As-t…tu des indices sur l’endroit exact où elle p…pourrait se trouver ? » Il ne pouvait qu’espérer que les informations qu’avait eu Makoyepuk étaient dignes de confiance. Le pays était si vaste et quinze ans d’absence constituaient déjà une attente bien trop longue. « Je p…pourrais peut-être t’aider, s…si tu le souhaites. M…même si je crains que cette aide s…soit limitée… » Tout comme lui, Edwin ne connaissait pas encore la région, il n’avait pas les contacts suffisants. Il était un étranger, un original, mais il n’en restait pas moins un homme blanc, et peut-être sa couleur de peau pourrait-elle lui ouvrir d’autres portes, bien que l’idée en elle-même soit déplaisante. Quoiqu’il en soit, s’il pouvait faire quelque chose et que bien sûr Mako souhaitait son aide, il n’hésiterait pas une seconde.

Il baissa les yeux sur le thé en cours de préparation, qui leur offrait une parenthèse plus futile, plus ordinaire afin qu’ils puissent reprendre leur souffle. « Je pense que c’est prêt » signala Edwin en constatant la couleur qu’avait pris le breuvage. En bon Britannique, il connaissait parfaitement cette boisson. Néanmoins, il ne l’avait encore jamais préparé de cette manière et était curieux d’en goûter le résultat.

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Makoyepuk Blackfoot
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Jeu 17 Déc - 3:08
Two worlds collide
The road is long with treachery and it winds just like a drunken snake. I walk the rue without care of bother, though behind every bend, I know evil follows me down.

Un peu de patience mêlée à une respectueuse pitié peignent les traits d’Edwin. Comme il est rare de rencontrer une âme qui sache vraiment écouter  ! En cet instant, le chasseur de prime comprend quelle chance il a que son chemin ait croisé celui de cet homme. A croire qu’en ce bas moins, il n’y a pas de hasard.
Loin de laisser sombrer cette conversation dans les abîmes du pathos, l'anthropologue se contente d’apporter son soutien, qu’il soit exprimé au travers d’un regard ou de son silence. Ses mots, eux aussi, sonnent juste : simples et pourtant chargés de sens, ses remerciements sont l’humble expression d’un pardon et d’une empathie qui ne veulent et peuvent être plus que ce qu’il peut se permettre. Voilà une réponse appréciable, concise comme le demande l’exposition d’une telle tragédie. Il n’y a pas de temps à perdre pour les larmes et les complaintes, sur cela, ils semblent être d’accord.

Mais Makoyepuk ne sait pas ce qui lui apporte le plus de réconfort : les conseils avisés d’un anglais qui lui permettent de s’évader loin du chemin des souvenirs, ou bien l’aide qu’il lui propose ? évidemment, l’un de ces deux cadeaux fait mot l’emporte largement, mais il soulignera l’autre par pudeur. Un demi sourire tire alors sur le coin de ses lèvres, plus grimacier qu’il ne l’aurait souhaité, tandis qu’il remue une dernière fois les braises. Suivant les recommandations de son invité, il ne tarde pas à retirer la petite casserole du feu, servant un liquide noirâtres dans deux tasses de fortune.   — Je t’en prie. Tu m’as raconté ton voyage, alors je me dois de faire de même . “ Il tend l’un des bocs de bois usé à l'anthropologue, secouant sa main gauche dans les airs comme pour lui signifier que la boisson - tout comme le contenant - risque de lui brûler les mains. Charité bien ordonnée ne commence pas toujours par soi-même.  — Je suis sûre qu’elle est tout près d’ici. J’ai entendu dire qu’un type accompagné d’une…. “ Il hésite un instant sur le terme qu’il devrait employer, mais tous lui semblent bien trop insultants pour désigner sa fille. Les settlers, il semblerait, n’ont pas encore inventé de mot assez doux pour la décrire ( et surtout, moins insultant que ceux qu’ils s’évertuent à employer ). — ...Un type accompagné d’une jeune indienne se sont installés non loin d’Imogen. Mais où exactement ? Aucune idée. “ Il avale une gorgée brûlante, comme pour faire bouillir vivantes la honte et la frustration qui commencent à monter en lui. Il aimerait savoir où, quand, comment, pourquoi...Mais depuis quinze ans, il court après des réponses qui n’en sont pas. — Je te remercie pour ton aide - mais je sais que nous avons chacun un chemin à tracer : toi, tu as tes recherches et moi….Eh bien j’ai d’autres sortes de recherches. Peu importe si ton aide me mène jusqu’à elle ou non, j’apprécie déjà ton soutien. “ Loin de lui l’idée de mêler cette pauvre âme à cette sordide affaire, bien qu’il ne serait pas contre un peu d’aide - il y a, à vrai dire, bien peu de choses que cet homme peut faire pour lui. Quoiqu’il en soit, cette bribe de conversation ne fait que jouer en la faveur de l’anglais qui, une nouvelle fois, remonte dans l’estime du vagabond.

Il reprend une deuxième gorgée de thé, comme pour s’ôter d’un doute : l’amertume un poil trop prononcée des herbes lui fait plisser le nez, le forçant à abandonner sa tasse au sol ( de façon plus ou moins discrète ). Alors, pour couvrir cette défaite, il passe à autre chose, trop pressé de libérer son cœur des tourments d’un sujet encore sensible.   — Tiens, justement, je vais t’apprendre un mot. “ Il se redresse, professeur prêt à dispenser sa leçon. Comme les anciens, il parle avec ses mains, racontant quelques histoires qui, hélas, échappent souvent aux Grands Couteaux ( surnom donné aux blancs par les siens ).  — Napí. “  Il pointe du doigt Edwin avec une sorte de certitude déconcertante. Il affiche d’abord un air sérieux, avant qu’une lueur de bonté ne trahisse l’expression positive de sa gratitude.  — ça veut dire ‘ami’. “ Il se redresse finalement, se désignant avant de venir taper la paume de sa main contre le torse d’Edwin, peut-être dans le but de le faire sursauter ( qui sait, l’humour Pikuni est si particulier ).  — nitákkaawa ! “ Cette fois, il ne se donne pas la peine de traduire : un peu de gymnastique mentale devrait suffire à l'anthropologie pour comprendre - Makoyepuk, quant à lui, rit dans un souffle, retournant s'asseoir de l’autre côté du feu.


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Makoyepuk Blackfoot
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Ven 8 Jan - 14:22
En cet instant, Edwin ne pouvait que partager sa peine, éprouver de l’empathie pour cet homme qui avait tant perdu, bien que lui même n’ait aucune idée de ce que cela pouvait représenter. Ses peines passées lui semblaient bien futiles en comparaison de l’immensité de l’horreur qu’il venait d’entendre. Ce que lui avait confié cet homme, la confiance qu’il lui avait accordée, la vulnérabilité à laquelle il s’était exposé le touchait plus que n’importe quoi d’autre. Le Natif semblait penser qu’il s’agissait d’une juste rétribution face aux récits de voyage qu’il lui avait fait, mais Edwin ne pouvait s’empêcher d’en douter. Il écouta attentivement les réponses à ses questions et réfléchit. Un blanc et une Native, ça ne devait pas passer inaperçu, surtout dans la région, où d’après ce qu’il avait compris, il régnait une certaine hostilité envers tous ceux qui pouvaient sembler un tant soit peu différents des descendants des colons. Il espérait sincèrement que cette piste serait pour lui la bonne, après tant d’années de séparation. Mais cela, Edwin ne pouvait que l’imaginer, n’ayant lui-même jamais eu d’enfant, malgré ses désirs les plus profonds. Il décida cependant de ne pas insister et hocha la tête. « T…très bien. S…si j’entends quelque chose, je te le ferai s…savoir. Et s…si tu as besoin de quoique ce soit tu peux c…compter sur moi. » Il était encore trop étranger pour qu’on lui confie quoique ce soit, mais il avait déjà compris qu’Imogen aime les bruits qui courent. Il se tiendrait aux aguets désormais, juste au cas où. Au moins, le Natif pourrait savoir que désormais il avait un allié.

Il était si étrange de faire une telle promesse à un être qu’il connaissait en réalité à peine. La veille, chacun ignorait totalement l’existence de l’autre, et voilà qu’aujourd’hui ils en venaient à interagir sur un plan bien plus intime, bien plus profond. Il se trouvait engagé sur une route qui le surprenait déjà en vérité. Il avala à son tour une gorgée de thé. Le breuvage était assez différent de celui qu’il connaissait, aurait sans doute pu être agréable s’il avait été moins amer. Même Edwin, qui y était habitué, ne put s’empêcher de froncer le nez. Il se garda cependant de tout commentaire, encore trop engoncé dans sa politesse britannique, au point qu’il aurait volontiers but tout le contenu du récipient plutôt qu’admettre devant son hôte qu’il ne s’agissait pas vraiment du meilleur thé qu’il ait pu boire. Il n’eut pas le temps de trouver un commentaire poli car soudainement Makoyepuk se redressa, lui annonçant un nouvel apprentissage. L’air sérieux du Blackfoot déstabilisa quelque peu l’Anglais durant un instant, avant que le Natif reprenne une expression plus cordiale. En entendant l’explication, un large sourire se dessina sur son visage. « Napí. » répéta-t-il.

Il sursauta au contact de la paume de son compagnon sur son torse, puis se mit à rire, sans être totalement sûr de ce qu’il trouvait drôle. Il y avait tout simplement quelque chose dans l’amusement de cet homme qui était communicatif. Il pensait avoir saisi la signification de ce mot. « nitákkaawa » Il regarda Mako, toujours le sourire aux lèvres. Puis, il baissa les yeux de nouveau sur son thé, avalant une nouvelle gorgée. « T…tu as voyagé seul jusqu’ici ? » A en juger par le campement, c’était probable. Il avait du mal à se représenter une vie de solitude, à rechercher un âme aimée sans avoir la certitude de la retrouver un jour. Et en même temps, l’Anglais était terriblement impressionné. Il était lucide quand à ses propres capacités de survie, et il n’aurait probablement pas tenu une semaine dans cet environnement. Il se rappela non sans une certaine appréhension que son nouvel ami avait mentionné la chasse à l’ours quelques heures plus tôt, l’endroit devait regorger d’animaux sauvages. « T…tu avais parlé de m…m’emmener chasser, n…n’est-ce pas ? » Il s’apprêtait à se renseigner sur les dangers de cette activités en ces lieux, mais il n’avait pas non plus envie de passer pour un couard, il avait tout de même sa fierté.
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