ft. Eliza Scanlen
#1 L'AMÉRIQUE, JE VEUX L'AVOIR ET JE L'AURAI. Terre de Liberté, de promesse d'un monde meilleur, de renouveau salvateur. Paradis vide qui accueille tous les migrants sans descrimination. L'espérance d'une nouvelle chance.
Amelia Burke est dans un plein bateau de migrants Irlandais lorsqu'elle sent venir les douleurs des premières contractions. Il reste encore deux semaines pour arriver en Terre Promise mais visiblement le bébé n'a pas la patience. La petite fille nait dans des conditions aussi mouvementées que la mer dont on voit les vagues s'agiter par le hublot. L'accouchement dure longtemps et Amelia tempète contre les pauvres filles qui l'aident à mettre au monde. Qu'on la débarrasse de ce parasite. Le petit bout de chaire rouge, fripé et sur la tête duquel on voit déjà pousser une mèche orange se décide enfin à sortir et on le place sur le sein de sa mère qui est alors trop épuisée pour protester. Une révélation lui vient alors que la fatigue est en train de l'emporter. La naissance de cette petite fille au beau milieu de la traversée est un signe. Une révélation. L'enfant s'appellera America !
#2 SAY MY NAME, SAY MY NAME Heureusement il reste deux semaines de traversée pour changer d'avis sur l'affreux prénom qu'Amelia a choisi et se rendre compte qu'un patronyme tel qu'America Burke n'est pas des plus gracieux. Elle se décide donc pour un prénom plus classique, Aoibheann, qui signifie en gaélique "belle femme, beauté", un prénom qui sonne dans la bouche d'Amelia moins comme un vœux que comme une menace. Oh oui ma fille ! Tu auras intérêt à grandir belle ! Car il n'y a que les belles filles pour faire les bons mariages. Et que les bons mariages pour faire de l'argent facile.
#3 MOTHER KNOWS BEST Amelia s'évertue d'encourager, de faire fructifier même, la vanité de sa fille en lui achetant des robes et des produits de beauté bien au dessus de leurs moyens (enfin, bien au dessus des moyens de Maxence). Elle lui apprend à la façon de se tenir pour donner l'impression d'une taille plus fine, comment mettre du fard sur ses joues pour avoir l'air fraîche comme la rose quelles que soit les circonstances, quelles sont les expressions faciles à éviter pour échapper aux rides prématurées, les massages du visage qui tonifient la peau et remontent les joues. Elle lui interdit de jouer avec les gamins de sa rue, la pousse dans les jupons des petites bourgeoises endimanchées. Elle la bat à la moindre faute de syntaxe, la moindre erreur de mélodie rappelant dans on parler ses origines européennes, le moindre manquement à l'étiquette. Alors que Maxence, lui, fréquente bien qui il veut, s'exprime dans l'accent chuintant incompréhensible si caractéristique de leur ville d'origine sans que vienne la réprimande (des réprimandes il n'en manque pas mais sur des sujets tout autres). Ce n'est pas juste. Mais Maman fait ça pour son bien. Cela, Aoibheann le sait aussi. Alors elle apprend. Parce qu'elle aime sa mère et veut lui ressembler. Et quand Amelia la toise de toute sa hauteur en regrettant les traits que la fille partage avec le père et enlaidissent sa figure, alors Aoibheann redouble d'efforts dans l'application de son maquillage, saute des repas pour affiner sa taille, elle serre les lacets de son corset plus fort, et exprime à voix plus haute encore son dédain pour les classes inférieures. Et ce jusqu'à ce qu'elle voit apparaître sur la bouche de sa mère une moue qui aurait presque pu passer pour un sourire. Alors elle se sent respirer de nouveau.
Et elle aime ça. #4 EST-CE QUE TU VEUX BIEN ÊTRE MON GRAND FRÈRE, M'AIDER À PORTER MES CHAGRINS L'autre moitié de son cœur appartient à Maxence. Force orbitale bienveillante (la plupart du temps), elle le voit peu pendant ses plus jeunes années, parce que leur différence d'âge est trop importante, parce qu'il n'a même pas droit de séjour dans la maison, obligé de coucher dans une bicoque dans le jardin comme un chien. Mais à l'âge où c'est la curiosité qui fait avancer les jambes d'un enfant l'une devant l'autre, il faut bien qu'elle force sa présence dans la vie privée de ce frère si grand qu'elle n'en a jamais eu le bout des oreilles. En fouinant dans son cabanon quand il n'est pas là d'abord (il faut bien s'occuper pendant la sieste de maman), puis en chouinant devant sa porte le soir quand elle se faufile jusqu'à chez lui dès que sa mère a soufflé la bougie sur sa table de nuit. Avec l'âge, on devient plus téméraire. Elle le suit parfois alors qu'il part faire quelque bêtise avec ses copains et les saoule de sa voix nasillarde et suppliante pour qu'ils l'intègrent à leurs combines. Et peu importe les punitions et les mots glaçant à l'égard de Maxence les quelques fois où Aoibheann n'a pas été assez prudente et qu'Amelia a eut vent de ces entrevues. Au contraire, peu lui importe que ce petit géant ne soit pas vraiment son frère. C'est mieux même, peut-être. Il est mince, il est beau et il sent tout un tas d'odeurs bizarres qui piquent le nez. Passer de temps avec lui vaut bien tous les coups de ceintures. Maman élève un bel oiseau mais Maxence lui ouvre la porte de sa cage.
#5 PAPAOUTAI Aoibheann n'a jamais su qui est son père. En tout cas sa mère ne lui a jamais dit. Elle a bien une fois, en constatant que sa structure familiale n'est pas des plus réglementaires, l'idée de poser la question mais la gifle retentissante qu'elle reçoit pour toute réponse fait disparaître pour toujours sa curiosité sur le sujet. Les seules instances où il est mentionné sont les moments où Amelia s'amuse à faire l'inventaire de ses défauts grossiers qui gâchent la beauté de sa fille. Aoibheann en a donc déduit qu'il est laid, Irlandais, et toujours en vie la dernière fois qu'il a fréquenté sa mère puisque cette dernière en parle toujours au présent. Mais qui sait maintenant. De toute façon l'enfant n'a jamais ressenti de manque à son sujet. Il y a déjà une figure masculine à la maison et cela lui suffit.
#6 IN A RICH MAN'S WORLD L'obsession pour la beauté que la mère à passé à la fille n'est pas une finalité mais un moyen d'accéder à ses fins. La richesse par les liens sacrés du mariage, la sécurité jusqu'à ce que la mort nous sépare et au-delà. Aoibheann n'a jamais connu la faim, elle n'est pas née avec l'ambition de sa mère mais une vision, quand elle est chuchotée à l'oreille quotidiennement depuis le berceau, est bien vite adoptée. Aoibheann la poursuit comme si elle a toujours été sienne. Et maintenant qu'elle a dix-sept ans, elle est presque en âge de se trouver un mari. Elle chasse selon ses critères bien précis. Se fait appât quand la proie lui plait, poison quand elle celui qui l'approche est en dessous de ses standards. Si l'adolescente biberonnée de romances timorées les aime beaux, la femme réfléchie qui commence à grandir en elle les préfère matures.
Bien matures. Assez matures pour qu'elle n'ai pas à les subir longtemps. Elle a le sens du devoir et est prête à endurer ce qu'il faudra le temps qu'il faudra. La simple pensée de cette fortune qui lui permettra de soigner sa mère et de garder son frère pour toujours auprès d'elle puisqu'il n'aura plus jamais besoin de travailler, est sera suffisante, elle en est convaincue, pour endurer avec le sourire toutes les épreuves du mariage.
#7 I'VE GOT FRIENDS ON THE OTHER SIDE A la mort de d'Elijah Kane, Maxence a reprit la boutique de son maître. Et Aoibheann a prit la place de Maxence. Elle passait déjà beaucoup de son temps au milieu des morts à regarder son frère travailler, l'embaumement des cadavres n'avait donc déjà plus beaucoup de secrets pour elle quand il s'est agit de mette la main à la pâte. Malgré la discrétion extrême des jeune Burke (une fille croque-mort n'attire pas la popularité auprès de la bourgeoisie), Amelia a finit par découvrir le pot-aux-roses. Crises, hurlements (mais en prenant garde à ce qu'on cri, il ne s'agirait pas de mettre les voisins dans la confidence), violences. Aoibheann se resigne pour quelques mois. Juste le temps que la vigilance de maman se relâche, qu'elle arrête de la renifler chaque fois qu'elle revient d'une sortie à la recherche de quelque odeur douteuse qui puisse la trahir. Puis Aoibheann reprend son activité clandestine et le frère et la sœur redoublent d'attention pour endormir la suspicion de la mère. Et puis au fond, la jeune fille ne déteste pas la compagnie des morts. Avec eux pas besoin de surveiller son langage, sa posture. Les macchabées se fichent bien de savoir si celle qui les as mis en bière sait se tenir ou non. Elle aime bien ces moments de calme privilégiés à manipuler la chair morte qu'elle partage avec son frère, cela la change des gloussements de la basse-cour huppée de Silverstone.
#8 TOUS LES CRIS LES SOS Mais il ne faut pas croire que l'atmosphère entre les enfants Bruke est toujours au calme et à la volupté. Le stéréotype veut que les Irlandais ont l'amour agressif. Ce ne sont pas Maxence et Aoibheann qui vont détromper ce cliché. Les silverstonois ont finit par se résigner à subir les aboiements et aux jets d'objets divers qui se déclanchent de façon inopinée partout où ils passent. De toute façon que peuvent-ils y faire. Ils ont bien essayé de se plaindre à leur mère mais cela n'a fait que de rajouter une voix supplémentaire dans la cacophonie déjà assourdissante. Heureusement pour le voisinage fataliste, la tempête ne dure jamais longtemps et se termine toujours bien. L'ouragan s'éteint aussi vite qu'il a éclaté. Jusqu'à la prochaine fois. Un jour ils finiront par s'entretuer pensent les voisins en secouant la tête.
#9 DOES THAT MAKE ME CRAZY POSSIBLY Depuis quelques mois Mama Burke n'a plus toute sa tête. Elle est loin d'être complètement sénile et sa folie ne l'a pas rendue apathique, au contraire, son agressivité déjà d'une ardeur respectable s'en est trouvée décuplée. Et Aoibheann la redoute toujours. Mais depuis quelques temps elle radote et perd la notion du temps. Les jours, les dates s'écrase en une bouillie compacte dans sa matière grise. Elle se fâche pour des affaires longtemps oubliées, ne se rend même pas compte quand sa fille a découché. Aoibheann peut s'enfuir loin de la masure qui l'a vue grandir pendant plusieurs jour dans le modeste appartement que son frère s'est dégoté près de sa boutique pour y jouer la parfaite petite femme au foyer. Elle respire. Mais elle finit toujours par rentrer écrasée par la culpabilité d'abandonner sa mère quand celle-ci en a le plus besoin. Aoibheann prétend qu'elle ne s'est absentée que quelques heures au marché, ou est partie prendre le thé chez une amie de bonne famille imaginaire et Amelia la croit. La jeune fille s'en veut de mentir à cette mère encore indécemment belle pour son âge qui perd lentement la tête. Mais au bout de quelques heures déjà elle regrette l'appartement de son frère. Au bout de deux jours, à bout, elle est reparti.
#10 WOUNDED SOUL, TEARED MIND Oiselle en cage, chatte de gouttière. Princesse des tea time protocolaire, reine des salons mortuaires. Poupée fragile, harpie hurlante. Galante des bourgeois, camarade de jeu des voyous. Elle endosse ses deux personnalités avec la même facilité qu'on change de chapeau. Et si l'une n'assume pas toujours l'autre, cela ne leur enlève en rien leur sincérité. Parfois elle doit sacrifier une partie d'elle même pour l'autre. Quand elle rit avec ses meilleures amies de son épouvantail de frère dont le métier a la fois respecté et craint le rend impopulaire chez les gens de la haute dont Aoibheann essaie désespérément de faire partie. Quand elle doit se cacher dans l'arrière boutique de l'embaumeur car personne ne doit rien savoir de son métier. Quand pendant ses fugues dans la campagne sur les traces de son frère, elle s'empêcher de faire tout à fait ce qu'elle veut car il ne faut pas qu'elle
s'abîme et que sa valeur matrimoniale s'en retrouve diminuée.
Pseudo › Titaina/John.
- âge, pays › Toujours les même je n'ai pas encore passé mon anniversaire et je n'ai pas déménagé
- type de personnage › Je suis abo aux pré-liens
- Fréquence rp › Beaucoup trop, je saoule.
- comment as-tu connu le forum ? › J'y étais déjà.
- Chose à dire ? › Je vous aime tous d'amour les petits choux (même ceux de Bruxelles) .