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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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L'entonnoir de Lucifer △ Makoyepuk Blackfoot & Liam Hennessy & Pearl Hennessy
Pearl Hennessy
Pearl Hennessy
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L'entonnoir de Lucifer △ Makoyepuk Blackfoot & Liam Hennessy & Pearl Hennessy 18417469b13212821612fabac96cf0adbab65496
Age : 43 ans
Statut : épouse de Liam Hennessy, mère de Rose et James
Job : Membre de la society, femme de notable et chef de gang
Habitation : La maison Hennessy se situe à proximité de l'usine d'armement, sortie ouest de Silverstone.
Disponibilité : Toujours !
Sam 5 Déc - 1:56

L'entonnoir de Lucifer
Février 1871, forêt des Heartslands
Une semaine avant l’assassinat de la famille Hennessy dans le désert de West Esperanza



Les pins majestueux s’étendaient à perte au-dessus de leurs têtes balayées par le blizzard. Le vent gonflé de neige s’engouffrait jusqu’au fond de leur cerveau et la neige trempait tout leurs os. Les feux ne tenaient pas plus que quelques heures, éteint par la langue gelée de l’hiver de New Hanover. Accroupie dans la neige, les jupons relevés, Pearl hurlait sur Liam.

-...comment tu oses me dire une chose pareille à moi ? J’ai eu bien assez de patience avec vous deux, toi Cooper et ton abruti d’escroc ! Il se dort le cul en plein soleil ton amoureux !

L’urine qui lui coulait sur les chevilles se présentait de loin comme la meilleure sensation de ces derniers jours. Il n’y avait plus que le blanc et le froid engloutissant autour d’elle, à l’intérieur d’elle, plus rien qui soit du temps ou de l’espace. Juste le linceul immaculé qui s’étendait autour de son enfant malade.

« Que quelques jours dans les bois, le temps d’y voir plus clair ». Quelques jours dans les bois ? Quelques jours dans les bois ! … ?  Assasin ! Pirate ! Baiseur de chèvre ! Tout ce que t'es c'est un garçon de ferme qui veut jouer au cow-boy !

Pearl jeta une poignée de neige dans le dos de Liam qui se tenait à quelques mètres. Leur dernière action l’avait achevée. Ils avaient le ventre vide, ils s’empêchaient de dormir depuis des jours pour ne pas en mourir. Les enfants étaient épuisés.
Le shérif d’Imogen avait déjà relayé leurs portraits sur les murs de sa ville. Il leur avait été interdit de se procurer du matériel digne de ce nom. Sur le moment, ça ne leur avait pas posé problème. Vivre à la dure, ils connaissaient. Combien de fois avaient-ils dormi dehors, sous les étoiles, là-bas, sur les berges de la San Antonio River ? Fraser les avait poussés à continuer vers ces bois où personne n’irait les chercher par cette saison. L’hiver assassin les avait rattrapé aussi vite qu’il avait geler Moonstone Pond.
Depuis, Pearl perdait la tête à petit feu.

-Je te jure Cooper…, continuait-elle de crier en se redépliant douloureusement, si...si...si on ne va pas chercher des médicaments pour Rose...je vais te bouffer. Je vais me faire une cabane avec ta vieille carcasse de renard... »

La petite avait de la fièvre. Pearl avait beau la serrer dans ses bras aussi fort que possible, elle n’arrivait pas à la calmer. Ses pleurs et ses lamentations de petite fille s’écoulaient dans un flot ininterrompu et angoissant depuis trois jours. Pourtant elle était contrainte de la confier à James pour accompagner Liam à la chasse. Le froid avait gelé leurs armes et mouillé leur poudre. Ironiquement, ils avaient cachés dans la neige près du campement un coffret rempli de bijoux précieux. Mais cet or ne les sauverait de rien s’ils n’allaient pas à Imogen.
Pearl Hennessy
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Liam Hennessy
Liam Hennessy
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Sam 5 Déc - 13:35
Bien sûr, nous eûmes des orages

« Ferme.ta.gueule

Le claquement de la main de Liam contre la joue de Pearl avait résonné si fort qu’une partie de sa courte injonction avait été rendue inaudible. Immédiatement après Liam avait attrapé Pearl par les épaules et l’empêchait de vaciller plus. Il ne c’était pas contenté de la force seule de son bras pour inciter à Pearl de se taire, ayant jugé plus pertinent d’envoyer ce que ses abdominaux contractés voulaient bien donner. Au moins Pearl devait avoir chaud à une joue.

La fièvre lui rongeait les os, irradiait sa chair. Une migraine lui sciait le crâne en deux que la neige contre sa tempe n’arrivait plus à calmer. Liam avait la chair de poule. Il n’arrivait pas à retenir les tremblements de ses mains. Il ne savait plus s’il avait chaud ou froid, le souffle qui s’échappait de son nez rougissant le brûlait. Il se sentait trempé de sueur et de neige fondue qui se mêlaient à ses cheveux et glissaient dans sa nuque. Chaque nouveau beuglement de génisse de Pearl était un coup de couteau dans le crâne.

Liam enserra ses serres d’oiseau de proie dans les épaules noueuses de son tendre, son merveilleux amour. Il creusait ses doigts contre l’os à peine protégé de chair, pétrissait nerveusement la peau souple. Sa poigne était solide, il s’accrochait à Pearl pour ne pas tanguer lui aussi. Un nuage de vapeur s’échappa de ses lèvres gercées qui tombaient en lambeaux. Le visage de Liam était si près de Pearl que la fumée lui cacha son beau visage émaciée et ses grands yeux de biche (enragée) pour quelques secondes silencieuses. « Faut vraiment qu’tu la ferme, Pearl. Vraiment, pa’ce que sinon » ta gosse je la choppe par les pieds et j’ui éclate la gueule contre un rocher gelé. J’ui ouvre le bide de haut en bas avec les dents pour m’faire un chausson d’sa carcasse. On f’ra ripaille avec son sang s’il a pas d’jà gelé. Quelques peintures de guerre à tirer sur les joues et on la joue Geronimo et Yakari. Et comme ça, ta p’tite conne de gosse, arrêtera de gueule comme sa mère tous les putains de jours et de nuits « tu vas t’fatiguer pour rien. C’est ça c’qu’tu veux ? T’fatiguer et crever ici comme un chien ? J’pense que ta Rose va pas aller loin sans sa maman. Alors ta gueule. » Liam n’avait jamais levé la main sur Pearl. Ce n’était pas un principe qu’il c’était imposé, il n’en avait jamais eu besoin ni l’envie. Pour l’instant il ne pouvait pas regretter. Ses pensées étaient braquées sur les priorités absolue : manger, chaleur, dormir. Fermer les yeux sans avoir peur de ne jamais se réveiller, engloutit par une morte douce, était un luxe dont il n’avait pas suffisamment profité.

Avant leur départ quelques années plus tôt Will lui avait dit de ne pas s’encombrer d’une femme et d’enfants qui ne lui appartenaient même pas. Liam aurait volontiers jeté Rose dans la mine qui servait de sépulture à Lewis mais Pearl en serait morte de chagrin. Les femmes, toutes des connes sentimentalistes. Et lui était le roi des cons pour s’en embarrasser d’une. James c’était très vite montré utile. La pauvre Rose, avec une petite poignée de printemps à son compteur, ne pouvait que subir. Elle les ralentissaient et maintenant si Pearl s’excitait comme un coyote halluciné c’était à cause d’elle. Rose avait malgré tout de bonnes joues. Pour sur qu’elle aurait une odeur de porcelet grillé à rôtir au-dessus d’un feu. Et pour des nuits moins bruyantes, bordel.

Liam renifla bruyamment, se brulant les narines avec l’air gelé râpeux. Il s’inclina davantage vers Pearl, pour rester audible malgré sa voix fatiguée. « Tu veux aller à Imogen ? Y’vont t’pendre. Ta Rose elle va se r’trouver à l’orphelinat, violée par des fils du putain et après dans un ranch où c’est par les fermiers et garçons d’ferme qu’elle va s’faire violer. » Son emprise sur les épaules maigres de Pearl se desserra progressivement. Il avait les doigts engourdit et les bouger était douloureux. « On fait comme Will a dit. On attend. » Son torse se soulevait à un rythme irrégulier et chaque mouvement était douloureux. Il dégagea le visage de Pearl d'une mèche de cheveux rendue cassante par le gel. « Bouge. »

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Liam Hennessy
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Makoyepuk Blackfoot
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Job : Chasseur de prime
Habitation : Officiellement, Imogen, officieusement, un peu partout
Dim 6 Déc - 2:56
L’entonnoir de Lucifer
Au détour d'un sentier une charogne infâme sur un lit semé de cailloux, les jambes en l'air, comme une femme lubrique, brûlante et suant les poisons, ouvrait d'une façon nonchalante et cynique son ventre plein d'exhalaisons.
ça pue la charogne et le sang frais. Cimetière à ciel ouvert, la neige est constellée de rouge, toile sordide d’un crime affreux. Une odeur de poudre se mêle à celle du givre, glaçante, nauséabonde, elle rappelle les pires souvenirs d’un Hiver douloureux. Mais l’esprit de Makoyepuk n’a pas le temps de voyager sur les chemins du passé - le présent est bien trop ignoble pour qu’il puisse s’évader : à ses pieds, deux corps ( ou ce qu’il en reste ) son étendus dans l'immensité de leur tombe immaculée. Abandonnés-là pour le festin des oiseaux, quelques bêtes noires fond déjà repas de leurs yeux.  Dans un demi silence, on entend le bruit de la chair déchirée, mâchée, savourée. Les corbeaux croassent, glas strident d’un jugement déjà mené à bien.
Perforés par l’acier, le corps sans vie de deux trappeurs continuent de saigner. L’un d’entre eux à le visage face contre terre, ne portant qu’une chemise alors que son camarade est encore lové dans un épais manteau de laine. Étrange. La chasseur de prime attrape un bras bleuit par le vent et la mort, tirant de toutes ses forces pour le décoller du sol. Roule alors le cadavre sur les braises à moitié éteintes, révélant l’absence d’un visage ( certainement enfoncé par une pierre ). Lui qui voulait compter le nombre de coups tirés, il n'en compte aucun, découvrant seulement que la curiosité est un terrible défaut : il paye son audace d’un mal qui le scie en deux, bile qu’il crache avec sa surprise.
Peut-être qu’il n’aurait jamais dû se lancer sur les routes, se prenant pour un chasseur de prime alors qu’il n’a d’expérience que ses combats menés contre une bande de Cheyenne. Peut-être même qu’il n’aurait jamais dû arracher cette affiche en ville et se mettre à la poursuite d’un couple de vauriens : si devant un tel spectacle il devient déjà pâle, il n’ira nulle part.
Il faut donc se ressaisir, penser à cette année écoulée depuis l’incident de la Marias : à l’époque, il se sentait la force et le courage d’affronter n’importe quel ennemi. Il convoque donc une nouvelle fois cette détermination qui lui a permis de survivre et de ne pas finir, lui aussi, la tête dans la neige. Il y croit à moitié, mais déjà, il se relève, essuyant ses lèvres d’un revers de la main.  

Un cri perce alors le silence, lointain, comme celui d’une banshee. Il entend des mots, mais ne reconnaît pas leur sens, perdu dans la distance qui le sépare de cette autre scène. Il s’imagine la voix d’une femme, déchirée par des sanglots et ce qui ressemble à de la colère - curieux, mais pas hasardeux : La caricature qu’il avait pu voir placardée partout en ville représentait bien, entre autre, une fugitive.
Sans se poser plus de question, il avance dans l’enfer blanc, s’inventant quelques silhouettes qui apparaissent derrière le tronc des sapins. Dansent quelques temps les fantômes de son imagination, faisant changer de cap le canon de son fusil; trésaillant à chaque mouvement qu’il croit apercevoir du coin de l'œil. Mais quand il la voit, il sait qu’il ne rêve pas : dans sa robe tachetée de carmin, une inconnu à la peau plus sombre encore que la sienne se laisse aller à une colère sourde. Elle pleure sa furie sur un homme qui lui tourne le dos. Le dessin était certes mauvais, mais il reconnaît l’idée que s’est fait l’artiste de ces deux vauriens. Finalement, la tâche sera moins compliquée que prévu. Il s’avance encore.

Alors que ses yeux, l’espace d’un instant, délaissent leurs proies pour regarder le chien de son fusil, sécurité qu’il n’a pas encore pris l’habitude de retirer à l’aveugle, le bruit d’une gifle retentit et se brise en échos contre la cime des arbres. S’en suivent quelques explications menées par une voix cassée, presque brisée, mais pourtant sévère - de ce dialogue, il ne retient que peu de choses, mais assez pour faire bouillir son sang et qu’un dégoût trop familier lui retourne les entrailles :  — Tu veux aller à Imogen ? Y’vont t’pendre. Ta Rose elle va se r’trouver à l’orphelinat, violée par des fils du putain et après dans un ranch où c’est par les fermiers et garçons d’ferme qu’elle va s’faire violer Si tu tentes quoi que ce soit, je te tire une balle dans la tête. Je n’hésiterais pas.
Pas besoin d’en entendre plus. Il s’avance vers les deux fuyards, une haine brûlante dans le regard, pas franchement soucieux d’être découvert. Histoire de marquer le coup, et de leur faire comprendre qu’il n’est pas là pour jouer, il tire un premier coup. Le bois vole en éclat et  la détonation est à vous percer les tympans - mais la balle, aussi près soit-elle passée du visage de cette femme, ne lui semble pas destinée.   — Assis. “ Il le tient en joug, lui, à défaut de pouvoir viser les deux. Il grogne cette ordre d’une voix rauque, portée par un accent rendu plus fort encore par la colère.
Il jette ensuite un rapide coup d'œil à la demoiselle, voyant bien ces petits trésors d’étain qui miroitent au creux de ses bras. Voleuse. Tueuse.  Il braque un instant son fusil sur elle, comme si, en la prenant pour cible, il pouvait la forcer à se décaler d’un pas ou deux. Et, encore, il change sa visée, se concentrant de nouveau sur l’homme au visage rougit par le froid. Sa tête inclinée sur le côté, il désigne la flaque qui colore la neige.  — J’ai dit : assis.

(c) sweet.lips

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Makoyepuk Blackfoot
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Pearl Hennessy
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Mar 8 Déc - 2:00

L'entonnoir de Lucifer
Sonnée, le corps prisonnier des griffes de Cooper, Pearl poussa un cri aigüe quand la balle siffla près de son oreille. Des éclats de bois éclatèrent derrière sa tête et elle se baissa aussitôt pour se protéger la tête avec ses mains. Toutes les conserves tombèrent à leurs pieds dans la neige.
La scène était irréelle. L’apparition menaçante du jeune sauvage dans la neige la saisit comme un rêve éveillé. Après la détonation, elle releva tout doucement les yeux sous sa cascade de cheveux noirs, interdite. Dans ce paysage, tous ressemblaient à des spectres. Celui-ci avait les cheveux longs, le visage très émacié et des yeux remplis de fureur. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Pearl n’avait jamais vu d’indien. Ils n’étaient plus très nombreux à déplorer aux alentours de San Antonio et les voyageurs de leur sorte évitaient de s’aventurer à l’intérieur des réserves. Médusée, Pearl consulta tout doucement son compagnon du regard pour constater qu’il n’en menait pas plus large. Lorsque l’indien en grand manteau changea de cible et repointa son canon vers elle, elle s’empressa de lever les bras au ciel. Pearl n'avait pas de gants et ses mains étaient simplement enveloppées dans des bandes de tissues déchirées qui ne protégeaient pas bien ses doigts couvertes d'engelures.

« -On...on est perdus... » bredouilla-t-elle, vraisemblablement pas préparée à cette situation. « Vous énervez pas m’sieur on se chamaillait juste un peu... »

En réalité, le coup que Liam lui avait porté l'avait abasourdie. Sa joue ne tarderait pas à noircir. Le Clyde de sa Bonnie y avait mis toute sa force. Elle avait crié et pleuré douloureusement entre les mains qui la secouaient, épuisée, terrorisée et choquée. L’un et l’autre perdraient rapidement l’esprit jusqu’à devenir des wendigos affamés s’ils continuaient à errer dans cet enfer Pearl avait vu Liam assez de fois se débarrasser de ses parents et amis encombrants. Depuis longtemps qu'elle le connaissait, il avait toujours eu le Diable sur les talons. Ces disputes incessantes dans le vent impitoyable faisait monter l'idée qu'il n'hésiterait peut-être pas à l'étrangler sous un sapin elle aussi.
Au second ordre, elle se jeta par terre, derrière Liam, à genoux. La panique et l’incompréhension se lisait dans ses grands yeux bruns. Qu’est ce qu’un foutu indien faisait en chaussures de luge au milieu de la forêt ? D’un petit geste, elle tira sur le pan du manteau troué de Liam pour le forcer à s’asseoir aussi.

« -Fais ce qu’il dit, il a l’air maboule » chuchota-t-elle.

Au sol, ses genoux s'enfoncèrent dans la couche neigeuse. L'humidité infiltrait jusqu’à l’intérieur de ses chaussures. En position d'obédience, ses dents claquaient et elle devait s'enserrer rudement les épaules pour ne pas trembler trop frénétiquement.

« -On a rien du tout...regardez-nous on a même pas de poches, que des trous ! » avertit-t-elle celui qui pouvait être un bandit. « Ma petite fille est dans notre campement à côté il faut qu’on aille la chercher, s’il vous plaît...elle a cinq ans et euh il faut absolument que je lui apporte à manger, elle est malade... »

Malgré la peur, elle regardait l’indien le plus possible dans les yeux pour essayer de déceler la corde dont il fallait jouer. « Dis lui mon poussin, on a rien du tout... »

Sous le vaste manteau noir qui la couvrait, sa robe et ses haillons étaient tâchés. Le sang l'avait éclaboussé en même temps que la neige quand elle avait abattu cette grosse pierre sur le chapeau en feutre du vieux trappeur.
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Liam Hennessy
Liam Hennessy
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Sam 12 Déc - 1:37
Bien sûr, nous eûmes des orages

Le hurlement de Liam vint se mêler à celui de sa compagne pour en devenir indissociable. Il continua la parfaite chorégraphie en se baissant instinctivement lui aussi. On a beau avoir l’habitude des coups de feu, c’est toujours inattendu au milieu d’une dispute conjugale au milieu des bois. Surtout sans aucune arme en état de fonctionner sur soi.

Les bras en l’air, il se redressa lentement, sonné par la détonation et l’apparition de Sitting Bull et son épais manteau en fourrure. Une vision divine. Un vêtement envoyé du ciel. Malheureusement il y avait une carabine entre lui et l’être aimé. Liam respirait lourdement, balbutia quelques plaidoirie qui se perdirent dans sa gorge et le vent. Evidemment, il fallait que dans cette immense forêt avec un blizzard qui arrivait, ils tombent sur le seul peau rouge boutonneux qui avait eut l’excellente idée de sortir prendre l’air. Ou ajouter quelques scalps à sa collection. Pitié, non. Scalper Pearl prendrait bien trop de temps avec une tignasse pareil.

Quand le fusil de l’indien pivota pour tenir la putoise hystérique en joug, Liam abaissa une main pour chercher à l’aveuglette les jupons ou le manteau de sa douce et la tirer derrière lui. Il n’eut pas besoin de chercher longtemps, Pearl avait commencé à prendre l’initiative d’elle-même. Bien trop préoccupé par leur futur qui n’avait rien de brillant, il n’eut pas le temps de regretter son manque de considération quant au potentiel en tant que bouclier de Pearl. Sa main vint gentiment rejoindre la seconde, dans les airs non loin de ses oreilles. Il peinait à respirer, sentait de grosses gouttes lui glisser du nez. Il n’osa pas s’essuyer et se contenta de renifler bruyamment alors que Pearl se défendait comme elle le pouvait. Il opina à chacun de ses dires.

« Rien d’méchant. Juste-on causait, hein... » Il se retrouva de nouveau en tête à tête avec la bouche de la carabine. Liam n’avait jamais été doué pour adoucir les mœurs avec des mots. Il retint son souffle, leva les yeux vers l’apache (ou peu importe ce que c’était) qui tenait l’arme. Un gosse (qu’il se ferait un plaisir d’égorger ou ici-bas ou dans les grandes plaines sauvages de ses ancêtres). Avec un manteau et une arme en état de marche. Des sucreries qu’on agitait sous le nez d’un môme. Posés en hauteur, à l’abris des petites mains. Pas grave, suffisait de prendre une chaise.

De nature compliante par la force des choses, Liam alla s’assoir où on le lui ordonnait sans faire de manière. Que ça soit dans la pisse lui important peu, ils étaient déjà suffisamment dans la merde. La sensation d’avoir le cul plus trempé qu’il ne l’était déjà était le plus emmerdant. D’une main Liam alla récupérer le colt qu’il gardait à sa ceinture pour le jeter vers l’indien, ainsi qu’un couteau de chasse essuyé un peu plus tôt dans la neige. Il va sans dire qu’il ne fit pas trop d’effort pour que les deux armes atterrissent aux pieds de leur tortionnaire. Voir ses armes s’enfoncer pour presque disparaître dans l’épais duvet blanc lui pinça le cœur. Liam ne s’y attarda pas trop. Le truand aux fesses humides croisa finalement les bras, les mains sous les aisselles pour essayer tant bien que mal de les réchauffer. Il n’avait pas envie de perdre des doigts en plus de sa dignité (restée quelque part au Texas pour ce qu’il en était). A chaque paroles de Pearl, il acquiesçait. Il ne tenta pas de prendre un air plus misérable, l’exercice aurait été trop difficile. « Rrr-rien du tout. » Liam inspira et souffla difficilement, déglutissant avant de reprendre la parole. « Chuis pas a-armé. »  

Il jeta un coup d’œil autour de lui et leva de nouveau une main en l’air. « Ec-coute, tu veux la boufffffe ? » Le froid rendait de plus en plus difficile toute tentative de communication. Doucement, tout doucement, il se pencha pour attraper une des conserves qui s’était enfoncée dans la neige à côté de lui. « T’as qu’à en prendre une, okay ? Ou-ou deux. Mais faut qu’on en garde une. Y’a les gossses. Y’crèvent de ffffaim. » Et lui aussi, accessoirement. Toutefois il doutait pouvoir attendrir qui que ce soit avec cet argument-là. Les doigts de Liam peinaient à se refermer autour de la conserve qui lui brûlait la peau. Il réussit à la tirer de quelques centimètres hors de son nid pour la voir glisser entre ses doigts trempés tout de suite après. « … Prend la, c’est b-bon. »

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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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Jeu 24 Déc - 15:42
L’entonnoir de Lucifer
Au détour d'un sentier une charogne infâme sur un lit semé de cailloux, les jambes en l'air, comme une femme lubrique, brûlante et suant les poisons, ouvrait d'une façon nonchalante et cynique son ventre plein d'exhalaisons.
Ils lèvent les bras au ciel, révélant un peu plus les aillons qui constituent leurs tenues - vu l’état des deux fuyards, si Makoyepuk n’avait pas aperçu l’avis de recherche, il les aurait laissé filer ( quoique, il aurait certainement fusillé le type par vengeance mal placée ). Chaque mouvement exécuté semble aussi douloureux que complexe, tout comme les mots du patriarche qui semblent peiner à trouver leur chemin jusqu'à sa langue : il n'arrive pas à réchauffer sa voix d’un souffle, comme glacé de l'intérieur. Braises rougeoyantes embrassées par la neige, les doigts tremblants de la demoiselle s’agitent dans le vent comme un drapeau blanc.
Ils sont convaincants, c’est certain. Alors que leur plaidoyer commence, appel à l’aide qui ferait pleurer un croque mort, le chasseur de prime sent le doute s’installer en lui. Il reste silencieux, jouant de sévérité pour cacher les orages qui grondent déjà dans son regard - car si le duo était bien mal parti, les mots d’une mère éplorée, eux, ne manquent pas leur cible. Même s’il ne croit pas un instant à cette triste histoire de chamaillerie, quand elle implore et baigne de larmes ses yeux sombres, l’imagination d’une âme meurtrie confond son portrait avec celui d’une autre. Makoyepuk vacille même, perdant un peu de cette rage qui lui donnait contenance et raison. Il pince les lèvres, plus attendri qu’il ne devrait l’être, tâchant de chasser de ses traits l’expression de son propre désespoir ( en vain ). Il n’est pas assez bon acteur, et encore trop jeune pour comprendre les ficelles de ce métier : malléable, il n’est qu’un gamin tâtonnant, tâchant de jouer aux braves.

Mais quand le visage pâle reprend la parole, un peu de cette pitié qu’elle a réussi à lui inspirer s’étiole. Cristallisant une haine tenace contre une race qu’il a en horreur, son jugement perd en objectivité ( s’il l’a un jour été… ) - il lui inspire même quelques sentences que certains settlers ont, pour une fois, correctement qualifiées de ‘ barbares ‘ : s’il pouvait le pendre à un piquet, il lui ferait faire la danse du Soleil par trois fois, jusqu’à ce que la corde rompe.
Il s’avance, observant silencieusement ce chien qui le prend pour un mendiant, moribond balbutiant qui tente d’attraper un os. La conserve roule dans la neige, tapant contre les pieds du natif qui, contrairement au fuyard, ramasse sans trop de peine le précieux artefact. Donnant pour quelques instants raison aux clichés de l’ouest, il fait disparaître la nourriture dans un sac de peaux - mais l’affiche qu’il en tire ensuite est une vengeance plus douce que la honte endurée. Il la laisse tomber de ses mains une caricature mal tracée, le morceau de chiffon gondole un peu plus en touchant le sol.  — Tu me prends pour un idiot ? “ Il arme de nouveau son fusil, le métal encore chaud d’une douille disparaissant dans l’épais manteau blanc qui étouffe le paysage. Ses menaces, bien que silencieuses, masquent mal son manque d’expérience - mais Makoyepuk, aussi perdu que ses cibles, se dit que ce doit être la meilleure des tactiques. Alors, pour rentrer un peu plus dans ce jeu cruel qu’il s’impose, il saisit d’une main gantée le col du manteau de ce menteur, le traînant sur quelques mètres avant de le pousser de nouveau dans la poudreuse. — Ouvre la marche. “ Faiblesse mêlée à de la sévérité, Makoyepuk plie l’échine sous les demandes de cette bien étrange famille : qu’ils existent ou non, il ne veut pas prendre le risque de laisser entre les griffes de l’Hiver la carcasse de deux gosses.

Le canon de son fusil se tourne de nouveau vers la mère éplorée, sa joue brune à peine cachée par les rivières de boucles sombres qui entourent son visage. Il l’observe un instant, ne sachant trop quoi penser de cet étrange personnage, encore trop marqué par son discours. Est-elle seulement innocente ? L’esprit du natif aime à se l’imaginer, encore trop fragile pour donner raison à l’Horreur. — Tu pourras embrasser ton enfant quand tu la retrouveras, c’est elle qui vous a sauvé. “ Erreur d’un cœur encore trop naïf, il révèle ses propres failles à l’ennemi. Il va même jusqu’à faire acte de bonté, tirant une autre peau de son sac qu’il lance vers la Mater Dolorossa. — Mets ça sur tes mains, ça t’évitera de les perdre. Et maintenant, avance, il vous reste encore le récit de votre voyage à me faire. “ L’une de ses mains vient s’écraser sur l’épaule de la demoiselle, l'enserrant avant de la pousser, forçant ses premiers pas sur ce chemin de croix qu’ils vont devoir tracer avec leurs dernières forces. Il faut dire qu’une question reste encore en suspens : qu’est-ce que ces deux là sont venus foutre au milieu des bois ?

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Makoyepuk Blackfoot
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Pearl Hennessy
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Mar 2 Fév - 0:19

L'entonnoir de Lucifer
Au cœur d’une clairière patinée de neige, ils aperçurent bientôt le campement infortuné de Cooper et sa petite famille. La tenture s’était à nouveau effondré sur ses piquets et les braises d’un feu qui n’avait pas vraiment brûlé formait une tâche noire dans la neige. L’endroit n’était pas évident à voir depuis la route, ils avaient stratégiquement choisi une petite alcôve à l’abri des branches et le plus protégé possible du vent grâce à un monticule de neige. Leur expérience n’avait pas suffit à les préserver de l’enfer blanc mais ils avaient essayés.
Faisant abstraction de l’état d’arrestation dans lequel ils se trouvaient, Pearl se hâta subitement vers les décombres, dépassant son compagnon pénitent à rapides enjambées.

« Rose ! »

Avant même qu’elle atteigne la tente, le tout jeune James, enrubanné dans une couverture trempée, apparut de derrière un arbre. Il tenait dans ses bras une toute petite fille aux boucles noires emmitouflée dans autant de chemises déchirées, de doublures de jupons et de tricots qu’ils avaient pu en récolter sur eux-mêmes. Ôtant hâtivement le manteau fraîchement dérobé, Pearl s’agenouilla devant James et l’en entoura, refermant les deux pans autour de lui et de Rose. Elle les prit dans ses bras en inspectant leurs cheveux, leurs nez, et leur état fiévreux.
James n’en menait pas large. Ses genoux tremblaient comme des aiguilles de pin. Il tenait Rose aussi fermement que possible contre lui.

« -Elle est encore brûlante... » se souciait-elle en détachant finalement les deux enfants pour prendre Rose dans ses bras. Courage ma petite chérie...tu seras bientôt près du feu.

S’approchant de Liam, elle lui remis la petite dans les bras en jetant un regard bref au chasseur de tête. Il était très jeune, plus qu’elle ne l’avait remarqué toute à l’heure.

Une carabine et un colt étaient abandonnés dans la neige. Ces tristes compagnons les avaient suivis jusque-là avant de rendre l’âme.
Sur la route, le cerveau de Pearl tentait de saisir la situation malgré le gel. L’idée fixe d’aller récupérer sa petite fille l’aidait à ne pas céder à la panique. Elle remarque l’attention qu’il lui prête, sous couvert d’être un peu ours. Même dans ce froid, il y a encore quelque chose qui pourrait marcher. Tout ce qu’elle avait dit, c’était un merci quand il lui avait donné de quoi se protéger les mains. Avec un sourire peiné qui lui avait toujours acquis les faveurs des anges.

Prenant par la main le petit Cooper pétrifié dans ses bras, elle jeta un regard très mélancolique en direction d’un pin qui bordait la zone. Le butin de plusieurs braquages se trouvait là et c’est tout ce sur quoi ils comptaient pour aller jusqu’à Silverstone. Très proche de Liam, elle lui dégagea un peu de neige sur le sourcil en lui demandant tu vas bien ?

« Prenez la petite, demanda-t-elle avec un torrent d’arrières-pensées, je suis trop faible pour en porter aucun des deux… Mes doigts vont tomber si ça continue. » Ôtant Rose des bras de Liam, elle se tourna franchement vers le traqueur sans redouter de regarder ses yeux. « Ils peuvent plus marcher, ces pauvres mômes. Aller quoi, c'est pas lourd. » Ces gamins avaient toujours servis d'appât.
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Liam Hennessy
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L'entonnoir de Lucifer

Pearlita | Makoko

Les flammes avalèrent le petit bois sec pour s’attaquer aux buches plus épaisses. Liam agita ses doigts près du feu, profitant du bûcher de cheminé qu’il avait peiné à lancé tant il tremblait de froid. La chaleur lui léchait le visage et les mains et déjà il se sentait sortir de la torpeur qui l’accablait encore avant qu’ils n’entrent dans le refuge familier de l’indien. Liam pressa l’épaule de James pour qu’il se rassoit. Le gamin avait prêté une attention toute particulière à chacun des mouvements qu’il avait fait pour allumer le brasier, soufflé qu’il fallait faire attention puisque il n’y avait plus que deux allumettes mais personne ne l’avait entendu. Le gosse retrouvait déjà des couleurs et bientôt son visage ne tarderait pas à être rouge. Liam se détourna du feu pour attraper Pearl par l’épaule et l’approcher du foyer, échangeant de place avec elle. Il ignora sans difficulté le fusil pointé vers lui. « Il faut pas que tu tires dans la tête, c’est ça ? Sinon tu seras pas payé. Comment ça marche cette histoire de scalp exactement, d’ailleurs ? Ça j’y comprends rien. » Avoir une arme à feu braqué sur soi n’était jamais agréable. Mais cela faisait un moment et Liam commençait à douter de la volonté de leur nouvel ami à utiliser sa jolie carabine. Ou alors sa crainte et sa raison c’étaient faites dévorer par sa convoitise. « Tu sais ce que c’est scalper, James, non ? » Le gosse le regarda avec de grands yeux ronds,  il bougea à peine. Le garçon était maigre comme un coucou, son visage était creusé par la fatigue et la fin ce qui le rajeunissait de quelques années importantes pour son âge. Et l’air imbécile de lapin effaré n’aidait en rien. Loin d’être idiot, il se contentait d’appliquer les vieilles consignes. « Et bien c’est… tu peux lui expliquer peut-être ? » Liam grimaça et agita finalement la main pour balayer les ignorances du garçon comme des soucis. « Enfin, à ramener à un shérif... Comment est-ce qu’il peut savoir que ce sont les bons ? Ils doivent vous faire drôlement confiance. C’est pour ça que c’est moins payé aussi, hein ? » La frayeur de James pour leur compagnon de soirée n’était toutefois pas feinte. Son regard oscillait entre le visage peint du peau-rouge et la fenêtre crasseuse qui laissait deviner malgré tout la tempête qui se levait. Les rafales de vent faisaient chanter le bois humides de la petite barraque.

« C’est où ici ? C’est loin de la prochaine ville ? On connait mal la région, on vient d’un peu plus loin. Mais tu dois déjà le savoir. » Ils n’allaient pas passer la nuit à se regarder dans le blanc des yeux en silence, Liam se savait bon pour faire la parlotte alors autant en profiter pour faire plus ample connaissances avec les environs et avec cet ami. Celui-ci semblait assez ému par les enfants que les deux comparses lui avaient agité sous le nez. Il éviterait d’utiliser son arme devant eux.

« Ils t’ont vraiment loupé. C’est pas toi qu’on aurait pu reconnaître, quand même. » Liam tendit à Pearl l’avis de recherche qu’on lui avait aimablement fait passer plus tôt et qu’il avait gardé depuis. L’utiliser pour démarrer le feu ne lui était pas venu à l’esprit pour la simple et bonne raison que tout ce qu’il fallait de bois se trouvait déjà à l’intérieur et que le papier était si imbibé d’eau à cause de la neige qu’il aurait été inutile. « C’est quoi les artistes qu’ils embauchent. Y’sont pas un peu cons des fois ? » Liam se tourna vers le chasseur de prime, lui demandant silencieusement son avis avec un haussement de sourcils des plus clairs. Evidemment qu’il avait raison, n’est-ce pas, qui aurait pu le contredire, certainement pas toi mon p’tit gars. La nuit allait être longue.
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Liam Hennessy
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Makoyepuk Blackfoot
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Mar 13 Avr - 21:54
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Au détour d'un sentier une charogne infâme sur un lit semé de cailloux, les jambes en l'air, comme une femme lubrique, brûlante et suant les poisons, ouvrait d'une façon nonchalante et cynique son ventre plein d'exhalaisons.
Prenez la petite. “ Mako a les yeux ronds. Il n’est pas certain d’avoir bien compris. L’inconnue continue de japper devant lui comme la mère éplorée qu’elle est, échos incarnée de la cruauté des hivers trop durs - bien qu’elle l’émeut, il l’écoute distraitement, happé par la petite créature qui remue dans ses langes épais.
les enfants tombent si vite malade et leurs frimousses deviennent toute écarlate. La petite a d’ailleurs le nez et les joues mordues par le froid, et ses yeux clos ne semblent plus vouloir s’ouvrir, comme scellés par le mal qui l’habite. Ceci dit, le garçon n’a pas l’air en meilleur état avec ses grandes billes bleues un peu trop vides pour y abriter une once de vivacité. Beaucoup de pitié, voilà ce que cette scène lui inspire.
Donne. “ Il tend un bras arché vers le bambin et cette femme pour qu’elle puisse l’y déposer, gardant son fusil dans l’autre main. Vu l’état des parents, que peut-il craindre de toute façon ? Bêtement, il cède au manège d’une femme qu’il croit sur parole, vaincu par la naïveté et une poignée de souvenirs encore trop récents. — Avance maintenant. “ La poussant du bout du canon, il la laisse passer devant.

Maintenant posté derrière les trois fuyards, il en profite pour jeter quelques regards à l’enfant qui grogne et gronde contre lui, peut-être plus inquiet et attendri qu’il ne l'espérait par cette bien mauvaise surprise. De temps à autre, sur le chemin, il se surprend même à bercer l’enfant, faisant parfois claquer sa langue pour calmer des pleures qu’il ne peut pourtant pas maîtriser. Les bruits de sabots imaginaires ne peuvent pas remplacer les bras d’une mère.

* * *

Dans la petite cabane d’un trappeur mort depuis longtemps, ils sont bien à l'étroit. Leur manteau encore sur les épaules alors qu’un feu commence à naître dans l’âtre, Makoyepuk a bien l’impression qu’ils prennent plus de place qu’ils ne devraient - et vu le vent qui souffle au dehors, il ne sont pas prêt de raccrocher les fourrures. Il se glisse donc tant bien que mal vers une étagère, attrapant un pot de fer qu’il s’empresse de tendre à la dénommée Cooper ( qu’il ne veut pas perdre trop longtemps des yeux ), ainsi que son enfant. — Fais du café. Les grains sont dedans. L’eau est dans le seau. “ Il soulève le menton pour désigner un vague bac de bois au couvercle penché, puis s'assoit en face de tout ce petit monde, le fusil allongé contre sa cuisse, prêt à viser n’importe quelle tête.

Visiblement, une telle posture marque le départ de toutes les conversations des colons, car à peine installé, voilà que l’assassin se met à piailler, grandement intéressé par un système qui l’a défait. Mais il parle vite ( une fois réchauffé ) et Makoyepuk ne comprend pas tout. Il fronce les sourcils de temps à autre, reconnaissant un mot en particulier dans tous ces enchevêtrements d’anglisseries, puis, une question. Mêlant le gamin à la conversation, le chasseur de prime n’est plus bien sûr de rien, ni à qui il doit s’adresser. Déboussolé il lance un regard fugace mais surtout interloqué vers la femme accroupie devant le feu avant de se tourner de nouveau vers le pater filias. — Tu parles beaucoup. “ Fine observation. — Peut-être que toi, je ramènerai ton scalp. Ta femme leur dira que c’est le tien. Bonne technique, non ? Il suffit d’une seule personne pour attester. “ Son regard est dur, mais ne tarde pas à se faire fuyant quand c’est celui du gosse qu’il croise. — Par contre tu as raison, l’artiste est mauvais.
Il a les mains qui tremblent, trop longtemps resté dehors pour la traque. La petite maison, elle aussi, est froide comme un cercueil. Alors, par bêtise ou par empressement, il déleste sa ceinture d’une gourde dont il s’était pourtant juré de ne pas abuser. Après avoir dévissé le goulot dans un “poc” bien connu, il fait pleuvoir le feu dans son ventre et sa gorge grâce à quelques lampées de gnaule. — Tiens. Donne à ton fils et ta femme. Bois en aussi. “ Même s’il doit  les escorter vers une mort certaine, le bandit n’a pas tort : vivant, ils valent plus cher. Et puis, ils ne faudra pas qu’ils trainent la patte pour le voyage de demain : même si ça lui en coûte, il faut prendre soin de ses prisonniers pour mieux les livrer.  — Et pour les scalps, c’est beaucoup plus simple que ça, il suffit juste de...

* * *

...Tout ça pour dire que... “ Il souffle, les yeux trop lourds et l’esprit trop embrumé par quelques tournées pour parler avec aisance. — ...C’est comme ça qu’on scalpe un lapin... hm. Non. Un humain. “ Dans le café, il ne doit pas y avoir on plus que de l’eau - mais peut-être a-t-il versé lui-même cette mixture dans son boc ? Il a du mal à être certain de quoique ce soit, mais ce qui est sûr, c’est qu’il n’a plus froid. — Bon. La route va être longue jusqu’à Imogen... Quinze kilomètres. “ Dernière question à laquelle il n’avait pas répondu.  — Alors silence maintenant - et dormez. C’est votre dernière nuit il m’semble... “ On dirait bien que lui aussi ne va pas tarder à sombrer. Sa prise sur son fusil n’est plus bonne - son doigt n’est même plus sur la gâchette : il faut croire que le baratin du couple l’a amadoué et que la présence de leurs enfants a rendu sa résolution moins grande, moins solide. Il n’a plus rien d’un guerrier, ni d’un brave, du moins pas ce soir, pas cette année-là.   — Attend - pour les petits. “ Il se redresse brièvement, laissant son arme sur la chaise pour aller se saisir d’une peau d’ours.
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Dim 16 Mai - 19:38

L'entonnoir de Lucifer
Alors que quelques secondes plus tôt, elle écrasait de grosses larmes aux évocations cruelles de leurs propres mises à mort,, Pearl fit lentement glisser Rose de ses genoux au plancher et son visage perdit toute émotivité quand le chasseur de prime se leva de sa chaise.

-Chope le ! vociféra celle qui attendait désespérément un signe de faiblesse depuis des heures.

A peine Makoyepuk avait-il pu avancer d’un mètre en direction des couvertures qu’elle s’élança pour lui sauter sur le dos. Entourant ses bras autour de son cou comme une étreinte affectueuse, quoi qu’un peu serrée, elle s’agrippa vite aussi fort qu’elle le pouvait à celui qui avait la force de la désarçonner en un instant, avantagée uniquement par la surprise.

-T’es mort, sale faisan, t’es mort ! Défoncez lui le crâne !

Comme une meute de chiens errants, tout le clan tomba sur le jeune homme dans des bruits précipités de bottes sur le bois glissant.

*

-Il est mort ? demanda un peu bêtement James, penché sur le grand corps inerte de la vermine autochtone.
Pearl, qui tenait encore à deux mains la cafetière avec laquelle elle avait asséné un gros coup sur le crâne du primard, échangea un regard avec Liam.
-En tout cas ça bouge plus, répondit celui qui avait dû donner du poids pour maîtriser les agitations de leur proie.
-Oh mon pauvre amour, ton nez…, s’exclama la jeune femme en abandonnant le pot encore chaud pour se précipiter vers son amant. Viens là que je t’éponge...
-La vache, qu'est ce qu'il causait ce...
-Et c'est toi qui dit ça...mon canari des îles...


Après avoir inspecté chaque membre du clan pour s’assurer que tout le monde s’en sortait bien, ils prirent place autour de la carcasse aux cheveux ensanglantés qui gisait face contre terre au milieu de la pièce.
Un silence perplexe s’installa avec eux.

-Moi je dis qu’on lui met une cartouche pour être sûr, suggéra James qui commençait à prendre un goût inquiétant pour les headshots.
-Tu veux que Rose devienne sourde, imbécile ?
-Est ce qu’on ferait pas mieux d’économiser nos balles ? Maintenant qu’on a une pétoire qui tire…
-Donne lui un coup de pied pour voir…


Pearl fit une moue dubitative.

-On a qu’à le scalper avec son…
-James, vas moucher de la petite et tais toi un peu.


Le couple échangea un regard épuisé et soulagé puis le regard du vieux mineur glissa sur la malle où Pearl avait posé son cul. Ils n’eurent pas besoin de discuter de la suite pendant 107 ans. Ce qui importait, c’était de foutre les voiles au plus vite.
La crevette pesait beaucoup plus lourd qu’elle en avait l’air et tandis que le plus fort essayait de décoller son buste du sol pour le porter dans le coffre, Pearl le délestait de son manteau, de son veston et de tout ce qui les encombrait. En houspillant, elle tira sur ses bottes pendant que Liam tirait de l’autre côté. A eux deux, ils parvinrent à le plonger tête la première dans son cercueil de fortune puis, chacun par une jambe, à le pousser tout entier replié sur lui même. Afin qu’ils puissent fermer le loquet, Pearl s’assied sur le couvercle, écrasant le corps à l’intérieur.

-On à qu’à le tirer jusqu’au lac, pour qu'il se noie…
-L'eau va rentrer dedans ?
-Mais oui...


Liam eut tôt fait d’équiper la chaude fourrure du gringalet et Pearl vint se réchauffer avec lui dessous. Il embrassa sa joue encore violacée. La chance revenait leur sourire.

-On va passer la nuit ici ? demanda le plus jeune.
-Et se faire attraper par ses potes shérifs demain matin ? siffla la marâtre en lui mettant une claque derrière le crâne. On prend ce qu’on peut et on décampe.

En fouillant les poches du manteau, ils furent heureux de découvrir une bourse d’argent pleine, une arme de poing et les conserves qui les rassasieraient les jours suivants.
Ils firent chauffer un repas sur le feu avant de partir et reprirent des forces. Pearl s’assied sur la malle pour manger sa part, Rose sur les genoux. La bonne humeur revint dans leur petite troupe. Ils discutèrent du plan et d’un endroit où aller pour les jours prochains, pleins d'espoir à nouveau.

*


-Pousse ! Mais pousse !
-J’y arrive pas ! Ça pèse un âne crevé ! Mes doigts vont tomber par terre...
-Un âne de fils de pute…
-Ta gueule James.
-Le lac est à moins d’un kilomètre !
-Ça fait une heure qu’on se fume...


La malle était arrêtée à une dizaine de mètres de la chaumière. Contrairement à leurs prévisions, la neige n’aidait pas du tout à faire glisser la charge. Au contraire, ils peinaient à la pousser à trois, Rose montée dessus, toute enroulée dans deux couvertures.
Ils s’interrompirent un instant pour regarder dans la direction de Moonstone Pond.

-Personne le trouvera jamais là dedans, s’il est pas mort il va crever avant que quelqu’un le trouve…
-Une malle abandonnée devant la baraque comme ça ?
-En tout cas nous on sera déjà assez loin.
-Au soleil de Silverstone...
-S’il cause à quelqu'un, on va avoir les crabes au cul…


Silence réflexif.

-Faudrait qu'il arrive à nous dessiner, s'ils continuent avec les mêmes affiches on a des chances. Laisse toi pousser la moustache et…

Ils ricanèrent collégialement à cette pensée.

-Les pattes, les rouflaquettes...et pouf...deux étrangers…

Liam donna une tape sur la malle avant de soulever la petite boule de plaids. « Bon vent, le cannibale... »

D’un commun accord, ils abandonnèrent dans leur sillon sanguinaire ce brave Makoyepuk, encore vivant dans son bagage. Les flocons de neige ne tardèrent pas à recouvrir le couvercle et les traces entre la porte ouverte et la malle. Leurs empreintes boueuses prirent la direction d’un nouveau campement, à une journée de marche de là.

Au bord de l’eau, sous la cime blanche des arbres de la pinède, là où aucun gang ne s’était encore installé, ils purent attendre patiemment l’heure du grand départ.  


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