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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Old River tumbled down | FT. BARTEL MURPHY
Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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Old River tumbled down | FT. BARTEL MURPHY XIN4
Age : 38 ans
Statut : Veuf, père d'une fille qu'on lui a volé, monsieur est un vagabond
Job : Chasseur de prime
Habitation : Officiellement, Imogen, officieusement, un peu partout
Ven 15 Jan - 14:06
Old river tumbled down
1871. Old river, tumbled down. Big wind blowin' all around. Each small bullet makes a sound. Old river tumblin' down. Tumblin' down, tumblin' down.
L’air nocturne brûle leurs visages; Camarades de désespoir, il se tiennent là, cachés dans l’ombre avec une rage sourde au ventre - mais elle ne restera pas longtemps silencieuse. Ce soir, ils se sont réunis dans l’espoir vain de faire flancher l’ennemi :  les plus vieux les ont menés au-delà des frontières de la cruauté, là où les settlers kidnappent leurs fils et font d’eux leur domestiques. Organisés en bande, nations ennemies enfin unis grâce à ces vagabonds, ils comptent bien attaquer cette terrible institution qui retient prisonnier une centaine d’entre eux.
Makoyepuk est sûrement le plus jeune de ses fous, mais il a faim de vengeance, tout comme ceux qui ont perdu leur droit de vivre en paix. L’entreprise est suicidaire, mais pleine de promesses : faire couler le sang des soldats et brûler leurs terres comme ils ont saccagé les siennes est un plaisir trop grand pour être ignoré. Et puis, qui sait, peut-être qu’un de ses fantômes dort dans une des cellules ? Quelques mois passés sur les routes lui donnent l’impression qu’il touche bientôt au but. Hélas, il ne le sait pas encore, mais quatorze années de plus s’écouleront avant que ce soit le cas. De toute façon, sa colère est plus grande que ses espoirs : il le sait, il est là pour le massacre.

Au nombre de dix, cette équipe ridicule s’apprête à faire face à une bête de chair et de plomb, trop confiants et enragés pour comprendre que leur entreprise est vaine.  Un vieux guerrier à la tête blanche s’avance vers l’odieux bâtiment et déjà, chacun se tient prêt. Se tournant vers le groupe, il pointe du doigt deux soldats postés près des portes d’entrée. L’ordre est clair, bien qu’il ne soit pas signifié : il faut se débarrasser de l'ennemi. Alors, sortant de leur cachette, trois kainais se chargent de l’affaire : à coup de poignard, bâillonnant leurs victimes avec des mains déjà teintées de sang, lls font s’écrouler les premiers remparts de cette prison. Puis, comme des charognards, ils se mettent à fouiller les corps. Mais très vite, une sorte de panique semble les habiter. Il se redressent et mettent les bras en croix, message destiné au reste de leurs camarades : “pas de clef”.
Le vieil homme semble désemparé. Makoyepuk voit son visage plein de sillons se figer et sa bouche articuler quelques insultes.  — Cassez le verrou ou une fenêtre avant que d’autres ne rappliquent. Faites ça vite. “ Comme une armée, les guerriers s'exécutent, poussant d’abord les cadavres de leur route.
Makoyepuk, quant à lui, reste silencieux, le fusil en main. Il attend que vienne le moment où les portes s’ouvriront et qu’il pourra s’engouffrer dans le dédale de cette soi-disant école. Mais il est tendu, à l'affût du moindre bruit, peut-être plus effrayé qu’il n’aimerait le croire. Pourtant habitué des champs de batailles malgré son jeune âge, il est perdu dans cette mission au plan sûrement trop subtile pour lui. Et puis, ce suspens le tue : sur leurs épaules pèsent le poids des attentes de familles trop éplorées pour être tout à fait satisfaites.

Le regard perdu vers l’horizon, c’est par hasard que ses yeux croisent une silhouette qui ne ressemble en rien à celle de ses camarades. L’inconnu s’approche, un peu trop près au goût de la sentinelle. Il voit l’acier d’un revolver scintiller dans une main gantée, alors, il panique : répondant à la peur, il tire, déchirant d’une balle le silence et le ventre du danger. Le pauvre homme s’écroule, rugissant sa douleur.
Immédiatement, le vieux à la tête blanche fait volte face, regardant le jeune guerrier avec toute la sévérité qui le caractérise, aboyant sa colère. — Makoyepuk, espèce d’idiot ! Tu vas nous faire repérer ! “ Mais il est trop tard : Au loin, le bruit d’une conversation se fait déjà entendre. Sans perdre de temps, l’un des Kainais enfonce la porte de l’école, abandonnant la discrétion dans l’empressement. Cinq d’entre eux s’engouffrent alors dans l’entrée, filant comme si le désespoir les portait.  Evidemment, Makoyepuk tente de les suivre, mais une main vient le repousser, le stoppant net dans sa course. Le vieillard le regarde avec dédain, faisant claquer sa langue. — Toi, tu restes ici. Et vous aussi ! “ Il pointe du doigt un petit groupe de pikunis, les foudroyants du regard. — Tuez ceux qui s’approchent. “ L’ordre est clair et ils le respecteront, Tête blanche le sait. Il file donc à son tour, laissant les vies de ces hommes entre les mains du destin ( cruelle punition ).

Makoyepuk n’a pas le temps d’objecter, il sait que cette situation ne lui offre pas d’autre choix. Pendant qu’un des siens achève le soldat à terre, il se met donc en place, prêt à faire face, même si sa raison l’implore de fuir. Il ne sait si c’est au vent glacé ou à la peur de mourir qu’il doit cela, mais il tremble.
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Makoyepuk Blackfoot
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Sam 16 Jan - 18:53

Old River tumbled down
~ Point de vue du Colonel Ramsay - 62 ans ~

J'ai beau être assis derrière mon bureau. J'ai l'impression d’être jugé par ce jeune lieutenant debout devant moi. Je ne suis pas dupe. Absolument tout dans la silhouette de cet homme traduit le mépris. J'ai du me soumettre à mon corps défendant à l'affectation dans mon escadron d'une poignée d'hommes issus des corps francs du colonel Sherman. Ils sont tous relativement jeunes, mais j'ai vu des vétérans reculer devant eux.

Ce sont des barbares, et je pèse mes mots... à l'exception de Sherman qu'ils suivraient aux Enfers sans frémir, tous les autres officiers sous des larves à leurs yeux. Et je le vois dans son regard sombre. Il a l'air d'avoir l'age de mon fils, mais il est plus vieux... il doit avoir passé un pacte avec le diable pour avoir ce visage sans les traces du temps et de la guerre qu'il a mené....

Je reviens à ses paroles...

Il n'y a aucune inquiétude à avoir. Les indiens ont les reins brisés. Ils sont déjà de l'histoire ancienne... Pas d’inquiétudes à avoir... Je n'aime pas avoir à me répéter...
D’où vous vient cette crainte d'une attaque?


Je tente un sourire ironique. Je vois son regard s'enflammer...

Parce que c'est ce que je ferais. Si l'on avait pris mes enfants, je provoquerais un massacre même pour récupérer des cadavres.

Devant son expression, je sais qu'il ne ment pas.
Il claque des talons pour me saluer à la manière  d'un parfait officier avant son départ. Je le soupçonne d'avoir exagérer cette sortie pour marquer son désaccord.
Après un bref instant, je me lève. J'examine l’extérieur et le nuit qui tombe. J'observe le lieutenant Murphy et ses amis en grande conversation. Je soupire. Ces soldats ont gardé les détestables habitudes des corps-francs, les marginaux de toutes les armées du monde. Les Habitudes de suivre leurs propres règles et de mépriser tout ce qui ressemble à une hiérarchie en dehors de leur meute.



~ Point de vue du Lieutenant Bartel Murphy - 32 ans ~

Est-ce que je prends les choses trop à cœur. C'est ce que semblent sous entendre les autres...

Faisons un dernier tour de garde. Si je me trompe.... je paie l'alcool tout un mois.

J'emporte la mise par un hourra unanime.
Alors qu'on se disperse, je ne peux réprimer un soupir. Ils devraient me connaitre mieux que cela. Je déteste perdre. Je joue quand je suis certain de gagner...
Je croise des gardes en train de fumer et bavarder. Je me mets à douter. La guerre m'a peut être rendu un peu paranoïaque.
Je marche dans la semi obscurité et dans un parfait silence. Je suis en train de penser que je vais me faire prendre pour un indien si une sentinelle est en alerte quand une déflagration déchire la nuit. Le flash de la détonation encore mieux que le bruit m'indique la direction. Et comme c'est dans ma nature, je vais droit vers la source du tir.
Je découvre le cadavre d'un garde. Je me baisse pour ramasser la baïonnette de son fusil. C'est une lame cruciforme de 30 centimètres de long. Combien de fois j'ai pu utiliser ce genre d'objet aux corps à corps.
Je suis toujours agenouillé quand je relève la tête pour croiser un regard dans la pénombre. Ce n'est pas celui d'une bête....
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Makoyepuk Blackfoot
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Ven 5 Fév - 19:06
Old river tumbled down
1871. Old river, tumbled down. Big wind blowin' all around. Each small bullet makes a sound. Old river tumblin' down. Tumblin' down, tumblin' down.
Mais la garde n’arrive pas. Rien, pas un bruit, à part peut-être les pas fantomatiques d’un homme seul. Caché en embuscade, Makoyepuk observe le soldat s’approcher, puis inspecter le corps de son camarade tombé au combat : la froideur dont il fait preuve lui glace le sang, car pas même un cri n'échappe à ce jeune guerrier. Alors qu’il sait que le loup est dans la bergerie, il ne tremble pas, maître de sa peur ( comme le mauvais œil, il se contente de la propager ). L’exilé n’a pas d’autre choix que de souffrir des doutes qui l’habitent, à présent face à cette créature forgée par le métal dont sont faites les armes les plus terribles.
Une sorte de curiosité morbide le pousse à lever la tête, n'imaginant pas que sa couverture allait être grillée par son inexpérience ( trop d’audace transforme les braves en idiots ) - ou alors, peut-être tentait-il de trouver un meilleur angle de vue pour tirer dans la nuque de l’envahisseur ? Quoiqu’il en soit, les ténèbres le trahissent, et son regard croise celui de la tunique bleue. “Tue le !“ Lui crie son esprit, mais la surprise lui fait presque oublier l’arme qu’il a entre Les mains.  

C’est le hurlement d’une femme qui le ramène à la réalité, le faisant une nouvelle fois sursauter : une bonne s’échappe de l’établissement, pleurant sa peine et sa terreur. Echevelée, les yeux ronds, elle court comme si sa vie en dépendait - et ce doit être le cas puisque son épaule maculée de sang atteste d’une tentative désastreuse de meurtre sur sa personne. Cependant, et même si elle y met toute l’énergie du desespoire, elle ne va pas bien loin : l’un des braves l’intercepte, tâchant de l’immobiliser pour mieux l’égorger. L’employée de maison se débat comme elle peut, insectes coincé dans la toile de bras trop puissants pour qu’elle puisse si facilement s’en dégager.
Makoyepuk, voyant son camarade à découvert, décide alors de sortir de sa torpeur et tire en direction du soldat, au moins pour le faire déguerpir, au mieux pour le tuer.  — Dis lui que je vais l’ouvrir devant lui s’il ne baisse pas son arme ! “* ordonne son aîné, cette fois prêt à commettre l’irréparable. Mais makoyepuk sait que, quoiqu’il arrive, son frère d’arme fera sûrement couler le sang de cette vipère blanche ( leur rancoeur est trop tenace pour épargner n’en serait-ce qu’un ).   — Jette ton arme. “ Makoyepuk laisse l’imagination du soldat faire le reste : pas besoin de lui décrire la situation, il sait très bien quelle menace pèse sur lui et, surtout, sur la demoiselle.
Mais est-ce véritablement une bonne idée ? Le jeune guerrier à du mal à s’en convaincre. Pas que le meurtre d’une voleuse d’enfant le dérange, au contraire - c’est plutôt la détermination de l’homme qu’ils affrontent qui l’effrait. — Et tire lui dessus dès qu’il posera son colt ! “*
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Makoyepuk Blackfoot
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Lun 8 Fév - 18:52

Old River tumbled down
La lune est la meilleur alliée du gardien contre le voleur. Sa lumière blanchâtre renvoyait l'éclat d'une arme dans les hautes herbes noires. Il ne tirait pas, pas même un déclic pour indiquer une arme que l'on charge. Soit il avait peur, soit il était inexpérimenté, soit les deux. J'en étais là de mon examen silencieux quand un cri déchira la nuit.
J'étais dans l'attente et rien de pire que l’indécision...
Un cri déchira la nuit. Celui d'un être humain qu'on tente de tuer. Entre une bête et un humain, il n'y a pas de différence à cet instant de terreur quand on plonge dans la nuit éternelle. Une femme apparue sous la lumière lunaire. Une estafilade à la gorge indiquait que ce n'était pas facile de tuer pour une première fois
une balle sortit du taillis. Je sentis l'air déplacée par la balle au-dessus de ma tête. Pour un peu, il m'aurait tué par  le plus grand des hasards.
L'indien qui avait tenté un égorgement apparu brusquement pour achever la femme. Il hurla dans ma direction dans sa langue. Mais je compris qu'il s’adressait à mon "fantôme" dans les herbes. Une voix sortit de l'ombre pour demander de poser mon arme.
Dans l’obscurité, il n'avait visiblement pas fait la différence entre la lame d'une baïonnette et un colt. Je sentais mon arme de service battre contre mon flanc. Rien de plus facile de lacher la lame et de saisir l'arme à feu. Je me redressais lentement.

Je croisais le regard de la femme. C'était une infirmière irlandaise. J'avais parlé la langue des ancêtres avec elle hier au mess des officiers. J'avais aimé cet instant. Elle me reconnut et ses yeux se rétrécirent. Elle devient silencieuse. Un sourire  inquiétant se dessina sur son visage de celte.

Elle hurla comme une possédée en gaélique

Tue-moi! Ne laisse pas ces sauvages le faire! *

Je restais pétrifié

Tu vas me tuer, sans couilles, fils de pute!*

Comment ne pas exaucer la demande d'une femme si courageuse.... J'ai changé ma lame de main, et dans le même mouvement, j’ai pris mon arme. Le bruit de la détente m'a semblé  assourdissant. La balle l'a frappée en pleine poitrine. Je peux jurer qu'elle souriait.
Le visage de l'indien était figé de stupeur. Il ne tenait plus qu'un poids mort entre les bras. La seconde balle le frappa en pleine tête.
Les deux étaient désormais terriblement semblables dans la mort.

Un sifflet sortit de nulle-part. Deux silhouettes familières trainaient un indien âgé. Mes frères d'armes le jetèrent à coté des deux cadavres.
Bram plaça le canon de son arme contre l'arrière du crane du vieillard. Il avait le visage des soirs de massacre.
Je tournais la tête vers l'obscurité.

Toi... Sors de ton trou. Tout de suite.... Ou tu n'auras plus de famille....


*gaélique
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Makoyepuk Blackfoot
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Lun 22 Fév - 0:44
Old river tumbled down
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Voilà que les deux settlers se mettent à parler une langue étranges aux accents inconnus. Makoyepuk se fige, tout comme son camarade que la surprise ne cesse d'abasourdir. — Qu’est-ce qu’ils disent ?! “* Makoyepuk fronce les sourcils, ne sachant plus vraiment s’il doit remédier à cette terrible situation d’une balle dans le ventre de leur assaillant, ou si la traduction importe vraiment à ce moment précis. — J’en ai aucune idée ! “* Mais bien vite, la situation s’explique d'elle-même : Couteau à la main, le brave n’a pas même le temps de se remettre au travail qu’une balle traverse la poitrine de la fuyarde qui, sûrement plus proprement, meurt enfin. Mais elle ne part pas seule : le front percé, le guerrier Piegan la suit dans la tombe, nourrissant la terre d’un sang maintenant abondant.
Makoyepuk peine à garder son calme, mais bien heureusement, le choc suffit à le réduire au silence. Seul son souffle, trop saccadé, trahit en revanche sa terreur, tandis que son cœur bat comme un tambour de guerre. Ses yeux grands ouverts sur ce douloureux spectacle, une rage sourde se prépare à le tirer de sa léthargie. Il ne voit que ce corps étendu là, comme si la mort d’un des siens lui faisait enfin prendre conscience du massacre en cours. Enfin, ce qu’il comprend vraiment, c’est pourquoi il est ici. La voix grondante du soldat le lui rappelle aussi, donnant vie et son à cette langue si laide, aboyant des ordres comme si ce n’était pas lui, le véritable chien. Alors Makoyepuk se sent enfin le courage de sauter à la gorge de ce barbare, peu importe si ce geste lui coûte la vie.

Mais un tel élan ne peut être stoppé que par une chose : le remord. Deux soldats fraîchement débarqués arrivent en traînant à leur côté celui qui devait rentrer victorieux - Tête blanche est balancé comme une poupée de chiffon sur les corps encore chauds, le canon d’un fusil pointé sur son crâne. Comment ne pas se raviser ?
Il s’approche donc calmement de celui qui l’interpelle, sagement, même, quittant les ténèbres pour venir se poster au milieu de cette triste assemblée. Il a l’air piteux, le fils unique d’Askuwheteau, prêt à déposer les armes devant une poignée de visages pâles - mais il est porté par un espoir plus grand que sa honte : encore cachés, d’autres guerriers attendent le bon moment pour intervenir ( en espérant qu’il ne soit pas eux aussi pétrifiés par la peur ).

Je prendrais ton scalp une fois que tout ça sera fini. “* Il ne lui fera pas le plaisir de parler anglais, profitant bien trop de la barrière de la langue pour l’insulter à son aise. Quitte à ne pas attaquer, autant pouvoir grogner comme bon lui semble. — Quand les autres arriveront, tu ne feras plus le fier. “* Ses yeux balayent le sol, apercevant la lueur familière d’une lame qu’il avait pris pour un colt. Le créateur soit loué, le petit général avait décidé de s’en séparer. Mais pour l’instant, il décide de faire mine de ne pas l’avoir vu, gardant ce merveilleux effet de surprise pour plus tard, si jamais il fallait agir. Continuant son jeu d’observateur cérémonieux, Il pose alors un regard sombre sur le bourreau qui tient en joue le vieillard, articulant comme si la colère ne lui dictait pas ce discours. — Tu as la même sale gueule. On dirait que vos mères ont copulé avec des chiens. “* Cette catharsis lui fait au moins passer sa peur pour de l’audace, parlant pour ne pas craquer plutôt que pour se donner de la contenance.
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Makoyepuk Blackfoot
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Jeu 25 Fév - 14:40

Old River tumbled down
Ce genre de situation ne doit pas s'éterniser. C'est soit la mort, soit la reddition...
L'homme qui sort de l'ombre est encore jeune, mais assez vieux pour mourir dans la violence. Je braque mon arme sur lui deja rendue brulante par deux vies de prises. Elle en réclame davantage...

J'ignore ses insultes. J'ai d’autres soucis. Ils en restent d'autres... à l’exception notable du vieillard, ce sont de jeunes guerriers. Ainsi découverts, ils peuvent nous prendre pour cible à n'importe quels instants...

John Morton :C'est eux que tu attends!!

La voix de John brise le silence tout relatif de l'instant. Il sort de l'ombre. Il tient d'une main un couteau sanglant et de l'autre une grappe de scalps.

Même moi, j'ai un mouvement de dégout devant ce spectacle...

John est ce que l'on appelle un "nettoyeur de tranchées"... Lui et moi, on s'est retrouvé à l’arrière de l'ennemi pour tuer dans le silence et disparaitre comme une ombre avant l'aube... je n'étais pas mauvais à ce jeu sinistre, mais John est une divinité de la mort avec un couteux et dans les ténèbres.

Je le vois effectuer un tourniquet violent de son bras avec les scalps. Il les balancent ainsi dans les airs. Ces derniers atterrissent quasiment groupés au pied de l'indien. De sa main sanglante et libre, John braque le jeune indien.

John Morton :Et maintenant, connard... prends la route avec eux!!!

Je vois bruler ses yeux noirs de là ou je suis. C'est le genre d'homme qui a trouvé un sens à sa vie dans le massacre...

Ça suffit!!!

Ma voix gronde.

Il me regarde comme si j'étais fou.

John Morton :Le vieux va crever aussi... Pourquoi pas lui?

Je suis le seul à atteindre son cerveau rendu fou par le sang...

On le laisse vivre

Ses yeux de carnassiers se voilent. Il ne comprend pas le sens des mots

John Morton : Je le tue  par principe

Il arme son colt. Si il me désobéit. Je suis capable de le plomber et il le sait

Si on le tue, il en viendra d'autres, encore et encore. Alors j’achète sa vie! Il dira ce qu'il a vu, ça calmera les autres...

Cette logique semble étrange pour l'esprit enfiévré de John

John Morton :C'est vous le cerveau chef... On fait quoi maintenant?

Je braque toujours l'indien. D'abord briser cet homme avant de le laisser partir...

Pendez le vieux


John sourit. L'idée lui plait.

John Morton :Et c'est moi le barbare...
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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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Jeu 1 Avr - 15:11
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A trop faire le malin, on finit par tomber dans le ravin : un homme qui tient plus de la bête fait voler en éclat l’assurance de Makoyepuk qui devient presque aussi pâle que les visages qui lui font face. Les scalps tombent mollement à ses pieds, éclaboussant ses jambes d’une constellation carmin. Les yeux fixés sur le reste de ses camarades, il en oublie presque les fusils braqués sur lui et les menaces que la brute fraîchement arrivée profère, l’estomac et le cœur trop retournés pour encore lutter. Le fusil qui pend en bandoulière à ses côtés lui semble si lourd et si froid, plaqué contre ses côtes, abandonné par des mains qui ne cherchent pas même à s’en saisir. Les yeux gonflé de larmes qu’il ne saurait attribuer à la peine, le dégout ou la colère, il a l’air d’un gamin perdu, le souffle court et la bile au bord des lèvres.

Pendez le vieux. “ Cet ordre cruel sort le jeune guerrier de sa léthargie nauséeuse, faisant rouler le long de ses joues les larmes qui tenaient encore en équilibre sur ses cils. Les peintures rouges qui lui barrent la face s'étiolent une fois léchées par le sel, tout comme la fierté de ce pauvre Makoyepuk.
Il tente tant bien que mal de rejoindre l’ancien, mais le chef de bleu vêtu l’en dissuade avec le canon de son fusil. — Pitié, s’il vous plait ! “ Il renifle, plongeant son regard trouble dans celui du soldat, jetant au feu son honneur. Il ne veut pas être seul et partir vaincu dans la nuit, s’accrochant à un espoir vain et au dernier brave de cette expédition encore debout. Ses mains veulent attraper les bras de son bourreau, mais tremblent trop pour les enserrer. Alors, dans un geste teinté de désespoir, il s’écrase au sol, implorant ce petit général avec son front collé contre la boue. — S’il vous plait. S’il vous plait. S’il vous plait. “ C’est le premier mot que les settlers lui ont appris - il sait que cette formule les ravit, même si ses chances d’être entendu sont bien maigres . Après le chaos et la désolation qu’ils ont voulu répandre sur ces terres, pourquoi seraient-ils pardonnés ? Tête Blanche, quant à lui, hurle déjà sa haine alors qu’il est traîné vers une branche robuste à laquelle on attache déjà une corde.

C’est un nouveau cri qui vient encore une fois perturber cette cruelle exécution - un hurlement bien connu qui marque le départ des plus farouches batailles. Un coup de feu suit cette première plainte, puis un deuxième. Makoyepuk lève les yeux du sol, apercevant au loin la silhouette chancelante et sanguinaire d’un guerrier qui peine à porter entre ses bras le corps frêle et gracile d’une gamine. La tête du rescapé est déchirée par les marques des sévices que son propre peuple inflige aux faibles - le jeune piegan se demande comment il tient encore debout alors que son crâne ressemble à une tête d’allumette.
Les tirs parviennent un peu à secouer l’assemblée qui se met en branle pour répondre à l’attaque soudaine ( quoique certainement éphémère ) de l’autochtone. Alors, Makoyepuk, qui retrouve un peu de sa bravoure perdue grâce à cette entrée tonitruante, profite de sa position pour se jeter contre les jambes du petit chef et lui faire à son tour mordre la poussière. Il frappe d’abord avec ses mains ce visage qu’il aurait souhaité enfoncer dans sa propre cavité, avant de finalement braquer le canon de son fusil sous le menton de l’homme en bleu. Presque au même moment, le brave scalpé tombe enfin, non sans avoir touché quelques soldats de l’assistance, laissant derrière lui une enfant dont la chemise de nuit n’a plus rien d’immaculée.
Le jeune guerrier regarde la petite, puis celui qu’il tient en joug, va et vient que ses prunelles brunes répètent à l’infini. Il ne voit pas tête blanche, mais l’entend encore grogner - s’il est en vie, c’est tout ce qui compte. — Je pars avec elle et lui. Ou je te fais sauter le crâne. “ Étrangement, il pleure encore, mais son visage tente tant bien que mal d’exprimer la sévérité dont il aurait aimé faire preuve depuis le début.

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Amitola
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Jeu 1 Avr - 19:05
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Amitola fut réveillé en pleine nuit par des hurlements et des coups de feu.

Elle dormait mal, comme tous ses camarades, et l’agitation au dehors attira vite l’attention des plus curieux, qui s’éveillaient en sursaut. Quelques petites têtes brunes s’étaient déjà regroupées au niveau des fenêtres du dortoir, marchant de telle façon qu’ils évitaient de faire craquer le parquet sous leurs pas – personne ne voulait attirer l’attention des religieuses avant d’avoir compris ce qui se tramait au dehors. L’excitation était collective, pourtant le silence restait pesant. Si certains semblaient anxieux, la jeune Cree était curieuse. Elle se redressa alors dans son lit, lissant les plis de sa robe de nuit trop grande avant d’aller rejoindre les autres. La petite blackfoot qui dormait dans le lit à côté du sien était déjà penchée à la fenêtre, soulevant les rideaux épais d’une main et épiant l’extérieur sur la pointe des pieds. Légèrement plus grande, Amitola n’eut qu’à jeter un œil par-dessus son épaule pour découvrir le spectacle sanglant qui se déroulait devant la bâtisse.

L’infirmière Eileen gisait sur le sol, une mare de sang entourant son corps sans vie. Amitola se tourna vers sa voisine de lit, la peur se lisant dans ses grands yeux bruns. Qu’était-il en train de se passer ? Elle pressa l’épaule d’un autre de ses camarades, le poussant pour prendre sa place et mieux voir. Ce dernier commença à se plaindre en algonquin, et la jeune fille le fusilla du regard, aussi impétueuse qu’amer. Lorsqu’il baissa les yeux, elle se retourna vers la fenêtre, et frotta le carreau pour en effacer la buée formée par leurs souffles. Elle découvrit ainsi des hommes au-dehors, des guerriers de différentes tribus. Ils étaient en train de se faire tuer, tombant au sol les uns après les autres, et -

Quelqu’un déverrouilla la porte.

Une sœur entra. Elle frappa dans ses mains, hurlant aux enfants de se cacher sous leurs lits, furieuse de les voir ainsi penchés aux fenêtres. La grosse clé du dortoir dans ses mains, Amitola remarqua qu’elle tremblait, mais surtout la porte restée ouverte dans son dos. La jeune fille s’apprêtait à saisir sa chance, ignorant les ordres de la nonne, quand quelqu’un d’autre entra dans le dortoir. On aurait pu entendre les enfants retenir leur respiration en même temps, privant la pièce de souffle d’un même mouvement. La jeune fille reconnu immédiatement les peintures de guerre des Kainais, se rappelant des histoires des anciens, et se recula de quelques pas - par reflex. La religieuse se mit à pousser un cri de terreur, se signant plusieurs fois comme une démente, et Amitola ne put s’empêcher de lui lancer un regard dédaigneux. Le guerrier se tourna vers le couloir, prévenant ses complices, et la jeune fille eut un éclair d’adrénaline : c’était maintenant ou jamais. Elle profita de cette seconde pour attraper le bras de sa voisine, et se mit à courir.

Elles bousculèrent le Kainai pour se retrouver dans le couloir. Un blanc s’y trouvait, entrain de scalper un autre autochtone. Sinopa, de son nom de naissance, se pencha pour vomir et Amitola laissa s’échapper un petit cri d’exclamation. Elle regardait la scène comme si elle était hors de son corps, jusqu’à ce qu’un troisième natif n’entre, attrapant le blanc pour se battre avec lui et venger son semblable. La jeune fille jeta un coup d’œil à sa camarade en train de rendre dernier son repas sur le sol – celui qu’elles avaient passés l’après-midi à cirer, à s’en faire mal aux genoux. Hésitante, elle était figée entre deux mouvements. Elle ne voulait pas l’abandonner là, mais combien de chances comme celle-ci aurait-elle à nouveau ? Intérieurement, son choix était déjà fait. Elle lui hurla d’aller se cacher, s’approchant des deux hommes entrain de se battre pour se pencher sur le cadavre et récupérer un couteau. L’arme lui semblait lourde, et elle resserra sa prise autour du manche, évitant soigneusement de poser les yeux sur le crâne ensanglanté du mort, pour ne pas tourner de l’œil.

La panique s’était installée dans l’établissement. Amitola se précipita dans les escaliers, pour fuir, et croisa un nombre impressionnant de cadavre de blancs une fois en bas. Elle dut se reculer contre un mur, pour se reprendre, la bile aux lèvres. Elle ne devait pas vomir – elle devait fuir. Cachée dans l’ombre, un homme passa devant elle. Elle crut reconnaitre celui qui avait tué ses semblables à l’étage, et fit de son mieux pour rester immobile, tremblante. Son cœur était à deux doigts d’exploser dans sa poitrine, et elle se força à fermer les yeux lorsqu’elle crut apercevoir des scalps se balancer tels des grigris entre ses mains.

On la secoua quelques secondes plus tard, et Amitola réouvrit les deux pour découvrir une vision d’horreur. L’homme qui était apparu dans le dortoir seulement quelques minutes plus tôt, avait son visage proche du sien, monstrueux, lui parlant sans qu’elle ne puisse comprendre un mot. Ses yeux exorbités, dévoilant son âme mourante, la hanterait encore dix ans plus tard. Trop choquée pour entendre autre chose que son pouls raisonnant dans son crâne, elle ne put s’empêcher d’hurler, terrifiée de constater qu’on lui avait arraché la peau du crâne. Elle en lâcha le couteau, incapable de faire face à ce Kainai entre la vie et la mort qui épuisait ses dernières forces pour la porter, se ruant au dehors.

L’air frais de la nuit lui fit l’effet d’une gifle, mais ce n’était rien à côté de la scène qu’elle découvrait malgré elle. Le Kainai la laissa choir sur le sol, et trouva encore la force de tirer sur quelques blancs. Les mains sur les oreilles pour étouffer le bruit de l’arme, Amitola se crispa, complètement perdue dans la débandade de violence qui se jouait dans la nuit. Le guerrier finit par s’effondrer sur le sol, juste à côté de la gamine, qui s’empressa de se saisir du fusil dans les mains encore chaudes de l’homme. Tremblante, elle se redressa avec difficulté, ses jambes ayant du mal à la porter.

Non loin d’elle, un jeune homme aux peintures de Blackfoot suppliait un blanc, dans un anglais approximatif. Il la désigna, elle et un autre homme entouré de soldats. La seule réaction d’Amitola fut de se mettre à viser le reste du monde autour d’elle. Elle était terrorisée. La gamine devait avoir une drôle d’allure dans sa robe de nuit maculée de sang, une arme trop grosse pour elle entre les mains, mais elle l’ignorait. Le jeune Cree s’efforçait de tenir le fusil avec assurance, haletante. Sa bouche était sèche, et son regard se perdait parmi les cadavres de son peuple. Prise d’un haut le cœur à la vue de tous ces hommes mutilés, elle s’y attardait pourtant, cherchant son père dans les victimes. Mais le guerrier Cree était introuvable, et la petite se surprit à laisser quelques larmes couler le long de ses joues.


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Lun 5 Avr - 12:38

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La mort nous joue des tours cette nuit. Et John me déçoit. Son coup de couteau est en général définitif. Pourtant le corps reste un mystère... et la vie peut visiblement persister encore quelques temps. Je ne l'aurais pas cru sans le voir.

L'indien que John a scalpé nous fait un baroud d'honneur.

La scène me distrait un temps de ma propre situation. J'oublie un instant le jeune indien à mes pieds. Ses suppliques m'ont elles aussi prises au dépourvu.

Très étrangement, je suis plus à l'aise dans les rapports de force... les larmes ont tendance à me rendre clément. Les larmes d'un homme, d'une femme ou d'un enfant peuvent parfois être un calvaire pour ma propre volonté.

La violence me donne une envi irrépressible de la renvoyer en pleine gueule.

Je regarde fasciné la poupée sanglante s'agiter, s'écrouler et se relever. Ce spectacle fige le temps et les gestes des soldats... cela reste suffisant pour ranimer la flamme du combat dans l'esprit du jeune indien suppliant à mes pieds.
Dans un sursaut puis une détente, il a attrapé mes jambes. Je suis tombé en arrière lourdement.  Il a réussit à m'immobiliser avec la force du desespoir.

Un coup, puis un autre... ce n'est pas grand chose. Sa poigne est molle. Mais le canon du fusil  sous mon menton me fige. Impossible de voir dans ma position si ses doigts tremblent sur sa gâchette. Je devine que oui...

Et puis je distingue son visage parfaitement. Je peux désormais observer et identifier chacun de ses traits. Il continue de pleurer et ses peintures de guerre sont en train de disparaitre sous les larmes. Et le plus surprenant, c'est que cela me calme.

Je pars avec elle et lui. Ou je te fais sauter le crâne.

Je ne comprends pas qui est "elle". Il m'a bien semblé entendre pleurer une enfant. Mais un champs de carnage est toujours plus bruyant qu’une nuit orageuse... j'ai pensé me faire des idées sur l'origine de ces pleurs. Mais visiblement il y a bien une enfant au milieu de cette boucherie. Je l'entends désormais clairement pleurer alors que le silence se fait.
Et pour "lui"... c'est encore plus vague. Si c'est l'homme scalpé dont il parle, j'ai bien entendu son corps s'écrouler. C'est un peu tard...
Mes yeux s’écarquillent de surprise. Il parle du vieil homme à la chevelure blanche...

Avant de tirer, regarde mes yeux et écoute mes paroles...


Ses larmes coulent sur mon visage.

Tu peux partir... seul. On te laissera en vie. Tu as ma parole


Mes yeux ne cillent pas

Je suis prêt à mourir. Et toi?

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Makoyepuk Blackfoot
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Mer 14 Avr - 3:10
Old river tumbled down
1871. Old river, tumbled down. Big wind blowin' all around. Each small bullet makes a sound. Old river tumblin' down. Tumblin' down, tumblin' down.
La gamine a les mains tremblante, serrée en menotte blanche autour d’une arme qui semble trop lourde pour elle. Le fusil de Makoyepuk semble lui aussi sculpté dans le fer le plus dense alors que danse au bout de son fusil la vie d’un homme, la sienne, et celle d’une enfant. Et Tête Blanche ? Il se tourne un instant pour le chercher du regard parmi le carnage, remarquant au passage les canons braqués sur lui comme les regards ronds des soldats : le vieil homme à une main ensanglantée posée sur un ventre lui aussi rouge. Il ressemble à un lièvre à l’agonie, gesticulant sa douleur dans des spasmes qu’il ne semble pouvoir contrôler, vision bercée de râle guttural, comme bouillonnant à l’intérieur de sa gorge. S’en est fini pour lui - au lieu de rendre le canon de sa winchester plus léger, le poid de la culpabilité tombe cette fois sur les épaules du jeune guerrier.
L’homme qu’il tient en joug, lui, ne pleure pas. Il n’a pas peur. Il sait qu’il a gagné - et à ce moment, Makoyepuk aimerait être à sa place. Il voudrait ne plus être le grand perdant d’une Histoire qui commence à faire comprendre à un peuple qu’il est déjà mort. A ce moment précis, il ne sait même plus si mourir tout de suite ne serait pas mieux.

Mais il y a un désir égoïste qui le maintient en vie, ou plutôt, le force à survivre : il comprend sûrement ce soir que pour vaincre, il faut parfois courber l’échine et laisser sa fierté être piétinée. Il ne peut pas encore gagner contre l’homme blanc, ou en tout cas, pas ce soir. Pas tant que sa fille ne sera pas à l’abri aux creux de ses bras. — Laisse moi juste emporter la petite. “ Il arme le chien de son fusil, toujours aussi tremblant - mais la lumière d’une supplique brille dans son regard et sa voix craque comme celle d’un homme fou de désespoir. Pourtant, seule la sévérité d’un visage fermé répond à ses suppliques. L’inconnu ne flanche pas, lui. Il ne dit rien, la plus sage des réponses dans un dilemme - il a déjà gagné, tout comme les hommes qui, d’un moment à un autre, s'apprêtent à tirer.

Il baisse finalement le canon de son fusil, résigné. Honteux. Il se redresse, mais ses épaules tombent. Il n’ose même plus regarder la gamine. Il n’ose plus rien regarder à l’exception de ses mains qui s’accrochent désespérément à une arme qui ne lui sert plus à rien. “ Désolé” semble-t-il chuchoter, sans pourtant jamais lui faire face, trop terrifié à l’idée de voir les yeux de cette enfant se voiler de l’ombre du reproche. Il n’ose pas partager avec elle ce soir l’espoir dont il était gonflé en arrivant chez l’ennemi, ce poison qui ne l’aurait pas sauvé mais, au contraire, un peu plus détruit. Il ne veut pas voir l’amertume d’une âme qui mérite de faire peser sur lui sa sentence.

Les corps qu’il laisse derrière lui ne trouveront pas non plus le repos, donnés à la terre plutôt qu’au vent et au ciel. — J’espère ne jamais recroiser ta route. “ Prière ou menace ? Makoyepuk ne saurait trop dire. Il a l’air trop peu sûr de lui pour jeter le mauvais œil sur cette tunique bleue qu’il regarde pourtant avec insistance. Il veut se souvenir de lui, juste au cas où le destin ( encore une fois ) ne lui accordait pas son souhait.


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Mar 4 Mai - 19:56
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Amitola visait toujours le monde autour d’elle.

Elle s’accrochait au fusil trop grand pour ses petites mains, ne sachant pas s’en servir, mais prétextant le contraire. Son semblable parlait au blanc, le menaçait, la désignant comme objet de négociation. Confiante, elle se voyait déjà fuir à ses côtés, et retrouver les siens. L’espoir gonflait sa poitrine comme la peur alimentait ses larmes, émotions contradictoires la laissant tremblante dans ce décor macabre.

Doucement, un pas après l’autre, lent mais mesuré, elle reculait. Le blanc était trop concentré sur le Blackfoot pour faire attention à elle. Avec un peu de chance, elle réussirait à disparaître dans la nuit, à se faire oublier, petite chose insignifiante dans cette scène aux allures de champ de bataille. Mais l’homme a la moustache refusa les conditions de l’autochtone, et si la jeune Cris n’eut pas la chance d’entendre ce que la tunique bleue lui dit, elle observa le fusil du Blackfoot se baisser – comprenant fatalement qu’il abandonnait.

Qu’il l’abandonnait.

« Traitre ! Lâche ! », qu’elle aurait aimerait lui crier, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge, remplacés par des sanglots, la laissant incapable de parler. Elle ne voulait pas retourner dans l’école résidentielle. Elle ne voulait pas retourner dans cette prison de violence et de terreur, où même les chiens valaient mieux que les enfants natifs de ces terres.

Le Blackfoot n’osait plus la regarder. Et tandis qu’elle l’observait, la tête baissée, ses peintures n’ayant plus rien de celles braves, un milliard de pensées traversèrent son esprit d’enfant. Elle comprit qu’elle ne rentrerait jamais chez elle. Qu’elle ne retrouverait pas le sourire doux et chaud de sa mère, ni les mains rassurantes et râpeuses de son père. Elle ne reverrait jamais ses terres, l’odeur de son lit et la beauté du ciel infini.

Le cœur lourd, Amitola commença alors à hurler, dans un anglais impeccable : « Non ! Non ! Laissez-moi partir ! ». Elle s’adressait à la tunique bleue, ses yeux sombres emplis de haine. Animée par sa peur, terrifiée à l’idée d’avoir loupé sa seule chance de sortir de l’établissement, elle s’agrippa un peu plus à l’arme. Doucement, elle posa ses doigts sur la détente. Le coup partit tout seul, sans qu’elle n’ait à y penser. Le recul la projetât en arrière, la faisant tomber sur les fesses, et Amitola lâcha l’arme au passage. Apeurée par la détonation, la jeune fille se mit à trembler, sans voir si le coup avait touché qui que ce soit. Reprenant vite ses esprits, elle attrapa l’arme par le canon, grossière erreur, car le fer encore chaud brûla sa peau et lui attacha un cri de douleur. Toujours au sol, elle posa sa main endolorie encontre le tissu de sa robe de nuit, avant de soulever le fusil de sa main valide. À nouveau, elle visait le reste du monde, bien moins aisément cette fois, mais persuadée qu’elle réussirait à se défendre.

Une grimace de douleur déformait ses traits lorsqu’elle se mit à nouveau à hurler, dans sa langue maternelle cette fois : « Lâche ! Tu n’es qu’un lâche, Blackfoot ! », avant de cracher par terre.

Elle continuait à reculer – en rampant cette fois ; hystérique et folle de rage. Je n'y retournerait pas, pensait-elle. Peu importe que cet homme soit trop lâche pour tuer un settler. Aveuglée par sa peur et sa rancœur, Amitola n’avait aucun recul sur la situation, incapable de comprendre les motivations du guerrier résigné.

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Jeu 6 Mai - 16:56

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Je me redresse lentement. C'est lui qui me braque encore mais c'est moi qui ai gagné. Je vois quelque chose qui s'est rompu dans son regard... C'est indéfinissable... c'est sans doute l'espoir qui a sombré dans son esprit.
C'est ce que je voulais... voir cette lumière fragile s’atteindre.
Je sais que s'est fini. Il a perdu. Et avec lui, c'est tout son peuple qui va rejoindre le monde des fantômes.
Je ne ressens rien. J'en suis incapable. Mon cœur est en hiver depuis longtemps. Je vais laisser vivre ce jeune homme... aucune compassion la-dedans.. j'ai tué son âme...
Je vais prendre dans son esprit la place du Diable.

Je suis désormais totalement relevé. Je regarde la silhouette de l'indien en train d’être avalé par l'obscurité. Ses traits resteront dans ma mémoire. Qu'importe ses dérisoires peintures de guerre... ses traits étaient parfaitement identifiables.

Amitola: « Non ! Non ! Laissez-moi partir ! »

La jeune indienne a encore l'énergie du désespoir pour l'animer. Je néglige le fait qu'elle tienne une arme.
Indifférent, je me baisse de nouveau pour ramasser mon chapeau. C'est à cet instant qu'un souffle d'air frôle mes cheveux, accompagné d'un bruit sourd. Je reconnais le claquement d'un coup de feu tiré par une carabine.
Je n'ai pas eu le temps d'avoir peur. Cette gamine a faillit réussir sans le vouloir, ce que beaucoup de plus aguerris n'ont pas su faire...

Amitola: « Lâche ! Tu n’es qu’un lâche, Blackfoot ! »

Elle ignore que je comprends cette langue. Mais elle s'en moque surement. Elle parle comme une vaincue. Sa posture rampante est celle d'une humaine brisée.
Je vois la silhouette d'ogre de John Morton aller droit sur elle, armé de son large couteau.

Ca suffit!

Je hurle mon ordre comme je le ferrais pour retenir un chien de guerre. Morton tourne ses yeux de prédateur vers moi

John Morton: Elle a voulu vous tuer

Je lui souris... un rien crispé. Je pose ma main sur son bras pour le faire reculer.

Je suis au courant...

Je regarde à nouveau la jeune fille en train de ramper comme une bête.

Je décide pour elle ce soir...

Je prends sa carabine et je lui parle dans la langue de son peuple...

Regarde toi...
Tu parles mieux qu'une blanche... mais tu n'en es pas une, tu n'en seras jamais une ... On te regardera pour toujours comme une inférieure. Mais tu resteras en vie...
Je peux te laisser partir. Rejoindre l'obscurité. Je te donne quelques heures pour t'y perdre et y mourir. Tu n'es plus une indienne non plus...


Je la regarde sans compassion, ni dégout... seulement indifférent. Elle ne sera chez elle nulle-part

Soit tu restes parmi les blancs comme une âme morte. Soit tu taches de rattraper celui qui t'a abandonnée et tu meurs comme une bête, sans tombe.

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Makoyepuk Blackfoot
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Dim 16 Mai - 22:56
Un cougar sachant chasser
On the first part of the journey I was looking at all the life : there were plants and birds and rocks and things, there was sand and hills and rings. The first thing I met was a fly with a buzz and the sky with no clouds - The heat was hot, and the ground was dry, but the air was full of sound. I've been through the desert on a horse with no name.
Il entend la rage de la gamine, sursaute à la détonation, et écoute la triste musique d’un combat perdu d’avance : corps qui heurtent le sol, se débattent, des bras qui frappent dans le vide et encore la voix de la petite. Mais il ne fait rien. Il ne regarde même pas la scène.
Il ne jette qu’un coup d'œil vers Tête-Blanche,le seul qui lui face dos - ainsi, il ne croisera pas son regard. Le vieil homme souffle toujours, mais il s’épuisera bientôt. Le chaos règne, et de ce naufrage, rien ne peut être sauvé : il est temps de partir, puisqu’on lui offre encore cette chance.

Makoyepuk marche la tête baissée, pressé de fuir, enfin. Il s’interdit de donner un sens aux mots de la petite, tâchant d’oublier qu’il comprend les reproches et la colère. Il ne veut pas non plus se promettre qu’il reviendra, qu’il la sauvera - voilà un espoir fou, un poids en plus sur sa conscience quand un autre rêve pèse déjà sur son âme. Chacun sa peine, hélas, le monde semble ainsi fait - la route lui offrira tout le loisir de méditer cette maxime.

Il file, les mains vides, laissant cet homme en bleu s’approcher de la petite, toujours plus près alors que lui s’éloigne. Il ne veut pas entendre ce qu’il va lui dire, et ne veut pas voir ce qu’il pourrait faire.

Il est temps de reprendre la route, celle qui le mènera vers Nuttah.
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Lun 24 Mai - 12:18
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Le Blackfoot ne lui répond pas, ne la regarde même pas, avant de disparaître dans la nuit.

Un autre blanc s’approche rapidement d’elle, celui qui utilisait les scalpes de ses victimes comme grigris un peu plus tôt. La lame de son couteau reflète l’éclat des astres au-dessus d’eux, et Amitola s’empresse de reculer plus vite, s’écorchant les paumes sur les cailloux enfoncés dans la terre. L’air à quitté ses poumons, personne ne viendra l'aider cette fois.

Mais la tunique bleue qui parlait un peu plus tôt avec le lâche aboie contre cet homme, et le halte dans sa course. La jeune native ne s’arrête pas pour les écouter, et continu à ramper, la peur contrôlant ses mouvements.

L’autre blanc - celui qui semble détenir l’autorité - s’approche d’elle, venant cacher la lumière de la lune de toute sa hauteur. Amitola ne bouge plus. Seules les billes sombres de ses yeux se lèvent vers cet homme, affrontant son regard alors qu’il arrache la carabine de ses mains. La jeune fille a peur. Elle est terrorisée, même. Mais si elle doit mourir ici et ce soir, elle veut rendre fiers ses ancêtres et ne pas se laisser abattre comme un chien.

Alors, pendant qu’il lui parle, ses mots traversant à peine la cacophonie des battements de son cœur, elle relève le menton en déglutissant lentement. Elle ne comprend pas toute suite qu’il parle sa langue, mais essaye tant bien que mal de cacher sa surprise lorsque cette information fait tilt dans son esprit. Il lui explique des choses qu’elle sait déjà : elle ne sera jamais une blanche, certes ; mais elle ne désire pas en être une.

Lorsqu’il mentionne la laisser partir, l’espoir gonfle soudain sa poitrine. Voilà qu’il parle sagement, ce sale blanc. Sauf ce mot qu’il utilise : indienne. Il est bien capable de parler sa langue, mais pas assez informé pour respecter le nom de sa tribu : Cris. Elle n’a rien à voir avec ces peuples des Indes qu’on lui a montré sur une carte ; si ce n’est d’être considérée en inférieure par les setters. Le regard de l’homme est vide, indifférent face à son sort, et la jeune fille le lui fait remarquer : « …on me prends déjà pour un animal ici. Je préfère fuir que perdre mon ombre comme toi, visage pâle. »

Elle soutient toujours son regard, méfiante. Elle n’ose pas encore se relever, peu confiante en la sincérité du moustachu : qu’est-ce qu’il l’empêche de lui tirer dans le dos une fois qu’elle aura pris de l’avance, comme les faisans qu’ils aiment tant tuer pour le plaisir d’une chasse qu’ils appellent « sport » ?


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Mar 22 Juin - 18:34

Old River tumbled down
Je ne suis pas vraiment superstitieux et encore moins croyant. D'ailleurs, plus je vieillis et moins je crois... et rien ne déchire ma nuit intérieure pour éclairer l'abime qui loge dans mon cerveau.
Je n'ai aucune blessure visible... c'est juste mon esprit qui ressemble à un champs de carnage. Je suis entré en guerre adolescent comme on entre en religion...
Le seule divinité que je reconnaisse, c'est peut être bien la déesse de la guerre...
Je regarde cette gamine à mes pieds. Elle me hait. Ce n'est pas la première, ni la dernière... Je n'ai pas la force de la regarder avec compassion. Ce serait un crachat pour elle...
Il est possible que la véritable charité serait de lui mettre une balle dans la tête.
Elle est, elle aussi, un champs de ruine...
Elle me fait penser à ces canards dont on a tranché la tête et qui continu à courir malgré tout et malgré eux. Elle aussi s’obstine à se croire en vie.

Amitola…on me prends déjà pour un animal ici. Je préfère fuir que perdre mon ombre comme toi, visage pâle. »

Je souris à cette image. Une image poétique comme seul les natifs savent en créer dans leur langage et cela sans effort. Mais elle a tord...
Je m'agenouille pour me rapprocher d'elle et pour ne pas oublier son petit visage.

J'ai bien une ombre. Je ne suis même que cela... ombre et ténèbres. C'est toi fillette qui n'en a plus... Ceux de mon espèce ont mangé la tienne...

Je me relève et je me tourne vers John Morton. Il me regarde d'un air frustré. Il sait que je vais lui compliquer la vie et il va le prendre personnellement parce qu’il est étrangement sensible.

Va lui chercher un sac de nourriture et une gourde d'eau.

Il ouvre en grand ses yeux de corbeau

John Morton: Sans déconner... vous jouez à quoi?

Je vais me fatiguer à lui répondre parce que... j'en ai envi.

Toute sa vie, elle va continuer à espérer... attendre... se rebeller contre le sort. Ce soir, elle va s'enfuir et elle perdra tout espoir en se perdant. Je lui rend service.
Quand on la récupérera, elle réalisera qu'elle n'a plus d'ombre depuis longtemps.


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Amitola
Amitola
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Old River tumbled down | FT. BARTEL MURPHY Dd45fde36c826722bc3c4b242bd6b8bc
Lun 12 Juil - 11:58
Old River tumbled down

ft. @Makoyepuk Blackfoot &  @Bartel Murphy


Le blanc s’agenouille devant la gosse. Amitola reste droite, le menton levé, seuls ses petits yeux noirs suivants le mouvement de l’homme face à elle. Des larmes silencieuses roulent sur ses joues, unique signe trahissant les sanglots qu’elle s’efforce de refouler. Comme elle aimerait s’oublier à cet instant : devenir courant d’air ou papillon de nuit, tout ce qui lui permettrait de fuir et de tout oublier – mais surtout de ne pas affronter ce moment. Mais elle reste immobile, bien que parfois parcourue de spasmes incontrôlés qui tordent douloureusement sa poitrine. Elle se fait guerrière de ce qui pourrait être ses derniers instants, sa fierté ayant plus de poids que sa peur – sans qu’elle n’ait conscience que ce défaut pourrait causer sa perte. Mais comme le blanc le lui dit : la gamine n’a plus rien. Ni à perdre, ni à gagner.

Il retourne ses propres mots contre elle, se glorifiant de n’être plus qu’ombre et noirceur. Et elle le voit. Elle ne pourrait pas décrire le voile sombre qu’elle imagine voir flotter autour de lui, mais dans sa terreur, Amitola le lui accorde volontiers. Les ombres des arbres se découpant derrière l’homme donne l’impression que ses bois lui poussent de chaque côtés du crâne ; manifestant alors une créature de ses propres cauchemars ; « …le wendigo… », souffle-telle tout bas, en manquant soudain d’air.

Un frisson glacé la parcours tandis qu’elle dévisage ce monstre de mort et de corruption. Elle n’entend pas ce qu’il dit à l’autre homme en se relevant, tétanisée. Les histoires qui à une époque la fascinaient tant, lui reviennent maintenant en flots assourdissants venant confirmer ses craintes : « Il peut aussi prendre « une forme d'ombre », mais toutes ces formes ont en commun un cœur de glace… sa partie humaine aurait naguère eu le cœur brisé par un humain et c'est pourquoi il serait gelé à tout jamais. » Tout cela lui semble logique ; ce blanc qui parle sa langue et qui se montre aussi étrange avec elle, ça ne peut qu’être un wendigo pour ses yeux d’enfants.

L’autre homme revient, les bras chargés d’une gourde et de nourriture. Amitola recule de quelques pas. Créature affamée de chair humaine, le wendigo est connu dans toutes les histoires pour être cannibale. Ses jambes la portent sans même qu’elle n’ait le temps d’y penser. Elle recule, trébuche, et se relève.

Car c’est bien plus simple pour elle d’avoir peur d’une créature de légende – bien plus simple de lui accorder ces horreurs et ces morts qui jonchent le sols autours d’eux - de le mettre sur le compte d’une possession surnaturelle. C’est plus facile d’affronter l’odieuse réalité de cette nuit ainsi, que de réaliser qu’il s’agit bien d’humains, fait de la même chaire et des mêmes os qu’elle, qui commettent ses atrocités contre son peuple. C’est beaucoup plus simple ainsi, de pardonner le Blackfoot qui l’a abandonné à son triste sort. C’est peut-être plus simple aussi, de concevoir l’école et ce qu’ils font ici. Que ce ne sont pas les blancs qui sont fondamentalement mauvais, juste que le Kije Manito les a oubliés.

Ses mouvements sont commandés par sa peur, par une adrénaline nouvelle. Amitola n’entends plus le monde autour d’elle, seuls les battements de son cœur qui lui rappelle les tambours de la danse des esprits. Elle s’éloigne dans la nuit sans prendre le temps de voir s’ils cherchent à la rattraper, s’enfonçant dans les bois entourant l’institut sans savoir où elle va. Ses pieds s’écorchent sur les pierres, son visage est fouetté par les branches, mais elle ne s’arrête pas.



(c) AMIANTE

Amitola
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