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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
Pearl Hennessy est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Maxence, Nadie, Jacob et Grace. PROFIL + MP
Liam Hennessy est modérateur du forum ! Il se genre au masculin et ses autres comptes sont : Arthur, Chuy, Dino et Maria. PROFIL + MP
On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
Le forum a été créé le 10.01.2020. La page d'accueil a été designée et codée par Artemis, pour Artifices. Le reste du design a été pensé et codé par GHOEST.
Il fallait presque une heure à cheval pour arriver à la demeure d’Amelia Burke depuis le centre-ville de Silverstone où Maxence exerçait. Pendant longtemps, il s’endormait sur un fauteuil dans le salon d’Elijah mais en ce moment le vieil embaumeur ne semblait pas ravi de l’accueillir. De toute manière, avec ce que Maxence avait aperçu au grenier, il ne se faisait pas prier pour déguerpir à la fermeture du centre funéraire. La silhouette de la jeune fille étendue sur le lit, le dos tourné, inconsciente, sa cascade de cheveux blonds sales qui tombait du lit sur le plancher, l’odeur de renfermé qui hantait la pièce et le bruit du petit souffle, ...toute l’image frappait encore son esprit comme un coup de pelle dans la terre mouillée. Son pauvre vieux maître était fou.
Le ciel était déjà très noir quand il entrait sur la propriété familiale. Même s’il était armé comme tout citoyen de bon sens, il savait qu’il ne risquait pas grand-chose. Les routes de Silverstone étaient très sécurisées. Il ne portait toujours que son uniforme de deuil professionnel et sa mère trouvait qu’il ressemblait au diable. Au loin, on apercevait le foyer ardent de sa pipe et la forme de son sombrero cordobes noir, hissé sur un cheval qui appartenait à Elijah. Maxence ne gardait jamais longtemps une monture, il finissait toujours par les vendre où les laisser chez un prêteur.
D’une enjambée, il descendit de sa monture et se dirigea vers la porte d’entrée. L’intérieur de la maison n’était pas allumé à part une chambre à l’étage, celle d’Amelia. Très silencieusement, il tourna la poignée de la porte et poussa très doucement le battant, qui ne céda pas. Son visage calme se décomposa brusquement dans l’obscurité. Il retenta une deuxième fois, un tout petit peu plus fort. La maison était verrouillée de l’intérieur.
« C’est pas vrai... » murmura-t-il en appuyant la pulpe de ses doigts sur le bois inflexible.
Il colla son oreille. Du silence brut. Nerveusement, il s’approcha de la fenêtre et passa la tête pour constater qu’il n’y avait personne dans la salon. Tout le monde était couché. Hésitant, il ferma le poing pour amorcer de toquer sur le verre mais se ravisa. Ses entrailles se serraient un peu dans son ventre. En reculant un peu dans l’allée pour essayer d’apercevoir la chambre allumée, il remarqua le cheval de l’amant d’Amelia qui broutait des touffes d’herbes sèches sur le côté de la maison. Le sang de Maxence refroidit sous sa chair maigre. Pendant quelques secondes, il hésita un peu. Ramassa un caillou, leva le bras pour le jeter vers une fenêtre et avertir qu’il était de retour. Que quelqu’un vienne lui ouvrir. Mais son poignet était mou. Ne l’avait-il pas pourtant dit, qu’il viendrait dormir à la maison ce soir ? N’était-ce pas habituel qu’il rentre dans ces heures-ci du travail depuis toutes ces années ?
« Mère… ? » Le temps d’un éclair, il avait aperçu une silhouette à la fenêtre de la chambre et aussitôt le rideau tiré.
Comme un idiot, il retourna sans demander de reste vers son cheval, comme un chien errant à qui on jette une pierre. En reprenant la route contraire il retrouva la flasque en argent dans la poche de sa veste. D’un coup de dent expert, il l’ouvrit et avala une première longue gorgée qui l’aiderait à réfléchir. Revenir à Silverstone prendrait du temps. Mais il y avait la petite Hannah qui n’habitait pas aussi loin dans la plaine. Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas parlés mais à une époque il venait manger à sa table.
Sur la terre gercée du champ ds Baxter, ses pas craquaient sur les pousses asséchées. Avec soulagement, il aperçu les lumières du porche au loin. Grand sourire, il termina sa flasque et l’abandonna dans une des poches sans fond de son manteau où il stockait une quantité impossible d’objets. Son sifflement joyeux retenti dans la nuit alors que sa silhouette se confondait encore dans l’épaisseur de l’obscurité.
Une journée longue et éreintante venait de se terminer. Hannah avait joué de malchance du lever jusqu’au coucher. Dans la matinée, un étalon s’était blessé après une crise de panique causée par un chasseur qui s’était aventuré sur la propriété Baxter. La propriétaire s’était occupée de l’intrus à grands coups de pieds et avait pansé les plaies de son étalon, qui ne s’était pas laissé faire. Après un coup de cul bien placé, Hannah s’était retrouvée avec une marque de sabot sur sa cuisse.
Bien entendu, la brune n’avait pas eu le temps de manger, ni même de s'asseoir, car une livraison arriva en avance, avec moitié moins de ce qu’elle avait payé. Il s’agissait de sa commande hivernale pour subvenir aux besoins de ses bêtes. Sans surprise, le fermier refusa d’admettre ses torts et ne remboursa pas la différence. Hannah aurait pu jouer de sa force avec lui, mais le toit de sa grange s’écroula sur plusieurs mètres carrés au moment où elle allait en venir aux mains. N’ayant pas le temps de trouver Gurba, elle avait dû faire de son mieux pour combler le trou. Tout cela sans compter les nombreuses tâches quotidiennes à effectuer, ainsi qu’un poteau de clôture à renforcer.
La nuit était déjà bien entamée quand Hannah put enfin s’asseoir. Elle s’était rapidement lavée et changée pour la nuit, avant de pouvoir s’installer face à un feu de cheminée qui avait eu du mal à démarrer. C’était dans un état d’esprit plutôt exécrable qu’Hannah avait terminé cette journée. Ses pieds proches des flammes, son corps endolori, ses cheveux humides, elle commençait peu à peu à sombrer dans un sommeil irrésistible. Elle remonta sa robe pour observer le bleu que lui avait infligé son étalon. Oh, lui, il va m’faire me souvenir de cette journée un moment. Elle passa la pulpe de ses doigts dessus et grimaça.
S’enfonçant dans son fauteuil, Hannah soupira en fermant les yeux. Peu à peu, elle ne sentit plus son corps, n’entendit plus les bruits autour et son esprit vagabonda dans des plaines sauvages, au milieu de paysages qui n’existaient pas. Des minutes qui lui semblaient des heures passèrent, jusqu’à ce qu’un bruit la réveille en sursaut. Hannah bondit de son fauteuil, attrapant au passage son colt et visa l’espace vide de sa maison. Son regard fut attiré par une flaque bordée de bouts de verre sur le sol de son salon. Elle s’approcha et jura.
« Mais putain de merde, c’est quoi l’délire ? Mais je suis conne ou quoi ? Je pose une maudite bouteille sur cette maudite table et par le saint esprit elle se casse la gueule. Fait chier ! » Elle allait lancer son pied contre la table, quand elle réalisa qu’elle était pieds nus. Tout en grognant, elle posa son arme et enfila des chaussures pour nettoyer sa malchance. Après avoir récupéré tous les bouts de verre de sa bouteille de whisky, jusqu’à présent pleine, elle fila tout de même un coup à la table. « Vieille journée de merde. »
Hannah allait pour se coucher, quand elle aperçut une silhouette s’avancer dans sa direction. Elle plissa les yeux pour tenter de mieux distinguer la forme qui vacillait dans l’obscurité. « Ah mais vous avez fini de m’emmerder ? » La brune attrapa son fusil et ne prit pas la peine de se couvrir pour sortir. Elle pointa l’ombre mouvante.
« Qui va-là ? » Demanda-t-elle sans aucune patience dans la voix. La chose qui titubait vers elle sifflait. Une mélodie plutôt joyeuse sortait de la bouche de ce qu’elle visait et Hannah eut très envie de l’abattre sans attendre sa réponse. « Annoncez-vous, où j’tire. » Sa voix était plus basse, comme si elle cultivait l’espoir qu’il ne réponde pas. Elle fit un pas dans sa direction, mais ne distingua pas davantage le visage de son nouvel ennemi.
Il commença à marcher en zigzag, comme pour éviter la balle qui menaçait de s’échapper. Hannah grimaça en se demandant si elle n’était pas en train de rêver. Le spectacle était grotesque. Une voix presque théâtrale s’éleva dans la nuit. C’était un homme - du moins c’est ce qu’Hannah en conclut - et il criait plus qu’il ne parlait. La brune leva un sourcil en entendant ses paroles. Mais ce gars est con ?
Sans hésiter une seule seconde de plus, elle tira dans le mollet de l’individu, tout en tachant de ne pas trop l’esquinter. Elle avait envie de passer ses nerfs sur quelqu’un qui ne s’était pas encore évanoui. Un cri déchira la nuit et quand Hannah arriva au niveau de l’homme qui se roulait presque par terre, son visage se déforma sous la surprise.
« Mais t’es pas sérieux ? Mais t’es vraiment un abruti c’est pas possible. C’est d’la bière ou d’la pisse qu’t’as dans l’crâne. » Hannah s’accroupit pour voir si elle n’avait pas détaché son pied du reste de son corps et quand elle vit que ce n’était pas mortel, elle frappa l’épaule de Maxence. La brune pointa son doigt vers lui, menaçante. « Interdit de t’évanouir ou j’te laisse crever dehors. Appuie toi sur moi, espèce de débile. » Dieu semblait se venger d’une vie entière de blasphèmes et de péchés. Maxence devenait alors la punition ultime, envoyée par Dieu - ou Satan -, afin de prouver l’existence du tout puissant, tout en faisant bien chier Hannah au passage.
La journée n’était pas terminée.
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Maxence Burke
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Juste après la dénotation, il avait senti une déchirure dans le muscle de son mollet et avait baissé les yeux, totalement interdit. Son pantalon était totalement déchiré. Quand il réalisa qu’elle lui avait tiré dessus, son hurlement avait déchiré la nuit, de plus en plus fort à mesure que Maxence regardait sa jambe. Tombé en arrière, le jeune croquemort de Silverstone s’égosillait de douleur dans le champ asséché d’Hannah Baxter.
-C’est moi qui ait de la pisse dans le crâne ? Tu m’as tiré dans la jambe crénom d’iroquoise demeurée ! Vociféra-t-il en se défendant qu’elle touche à sa jambe. J’ai tant l’air que ça d’être un coyotte ?
Quand elle le frappa à nouveau, il s’indigna douloureusement.
-T’es complètement tarée ou quoi ?
Maxence avait déjà eu des dents cassées, des cotes enfoncées, un jour un cercueil plein lui était tombé sur le pied. Il avait grandi avec Thomas Rosenbach qui lui roulait fréquemment des pelles avec son pied. Il était tombé du premier étage du Silver Saloon. Sa vieille mère lui avait jeté un bol de soupe bouillant au visage. Il avait supporté les histoires de huit heures et demi d’Elijah Kane sur l’histoire de Silverstone. Il payait des impôts. Un enfant l’avait humilié sur un problème mathématique. Il se prenait des tréteaux de porte quotidiennement. Le garçon connaissait la souffrance. Mais une douleur aiguë comme ça, c’était plus horrible que ce qu’il avait imaginé.
En gémissant lamentablement, il s’agrippa sans délicatesse à Hannah. Quoi qu’elle soit bien plus petite que lui, elle était bien plus athlétique. Il ne fit aucun effort pour alléger son poids. Hissant son corps en enroulant son grand bras autour de ses petites épaules robustes, il gémissait à chaque mouvement qui ravivait cette affreuse brûlure. Le choc était tel qu’il était incapable de dire si la balle avait pénétré sa jambe ou bien si elle l’avait tout bonnement arrachée. Incapable de poser le pied par terre, il devait sauter en contrebalançant son poids contre la force d’Hannah. Ils avancèrent non sans difficulté vers la maison dans cette posture héroïque. Chaque motte de terre, chaque caillou à surmonter devenait un fleuve et une montagne.
Passer le perron de la maison, légèrement surélevé selon l’architecture de l’Ouest, fut une épreuve. La douleur était si forte qu’il sentait qu’il pouvait chuter à tout instant. Les dents serrées, il respirait fort et enfonçait ses ongles dans la chair d'Hannah à chaque fois que sa propre chair souffrait.
A l’intérieur, il s’effondra là où elle voulu bien le laisser.
-Je vais mourir...je vais mourir chez Hannah Baxter et...et...personne pourra m’enterrer. Bon dieu Hannah, tu crois que je vais pouvoir m’enterrer tout seul ? Qu’est ce qui t’a pris de me canarder ?
En étendant sa jambe, il apercevait les flots de sang qui coulaient de sa plaie. Son teint, déjà achromique, pâlissait.
Les grognements et gémissements de Maxence rendaient la tâche d’autant plus difficile. Hannah savait que la route jusqu’à chez elle allait être longue, avec cette grande chose qui allait certainement s’appuyer sur elle sans ménagement. Elle ne fut pas surprise quand Max l’attrapa à pleine main. Hannah se demanda pourtant combien de temps elle allait pouvoir tenir avec lui sur le dos. Mais il le fait exprès ?
« J’ai porté des cadavres qui f’saient plus d’efforts. T’es lourd. » Cette phrase semblait avoir l’effet contraire. Elle avançait en pestant silencieusement, tandis que l’autre n’oubliait surtout pas de gémir à chaque pas. Même si c’était une réaction plutôt normale, Hannah n’était pas la personne la plus patiente qui soit et elle avait envie d’être partout, sauf dans ce corps, à ce moment-là.
« Max. 'profite pas pour m’tripoter. » Lança-t-elle, se rappelant qu’il en était capable. Elle le regarda qui se tenait le plus droit possible, comme s’il avait fait la guerre. Dans un râle, elle posa son pied sur le perron de sa maison. Elle sentit le bois craquer, menaçant de s’écrouler sous son pied qui portait deux corps à la fois. Hannah grogna et hissa le cadavre gesticulant, avant de prier pour que le sol résiste. Quand elle sentit des ongles s’enfoncer dans son bras, elle manqua d’hurler.
« Burke, tu vas m’donner des maladies d’merde avec tes ongles crasseux. » Elle secoua son épaule pour qu’il dégage ses griffes, mais manqua de tomber. Elle retrouva son équilibre, avant d’entrer dans la maison. Hannah hésita à jeter Maxence sur la première chaise venue, ou même par terre, mais elle savait qu’il allait sûrement rester là longtemps et que le déplacer, ça elle ne le ferait plus jamais. La brune allait balancer Maxence sur son fauteuil près de la cheminée, mais elle réalisa qu’il allait sûrement le tacher de sang, d’alcool ou de tout autre fluide qu’elle ne saurait tolérer. Elle préféra donc le jeter sur une des chaises placées autour de la table. Il va hurler et râler façon. C'est bien ma veine d'me farcir une grosse dinde pareille.
À peine eut-elle le temps de s’étirer un peu, en reprenant son souffle, que la voix gémissante de Maxence s’éleva dans le salon. Elle le regarda en secouant la tête, les mains sur les hanches. Habituellement, Maxence était quelqu’un de plutôt drôle, malgré lui. Hannah affectionnait ce trait de personnalité. Là, elle n’avait pas vraiment envie de rire.
La brune ferma la porte d’entrée, avant de se diriger vers une armoire bancale derrière Maxence. Elle en sortit une bouteille de whisky - le plus fort et peut-être le moins bon - et l’apporta sur la table avec deux verres. Elle servit deux bonnes quantités, avant de proposer un des verres à son invité. Quand elle constata qu’il était en train de se vider de son sang, elle soupira.
Hannah était toujours prête à faire face à une mauvaise blessure. Disparaissant de la vue de Maxence sans explication, le laissant pleurnicher et dire des bêtises, elle partit chercher une petite boîte dans laquelle se trouvait du fil, des aiguilles, des pinces et tout un tas de produits permettant de s’improviser médecin. Elle réapparut aux yeux de Burke et déposa sous sa jambe, en la soulevant légèrement, un gros tissu en jute, pour qu’il évite de lui salir davantage le parquet. Hannah était plus préoccupée par la propreté de son intérieur, que par Maxence qui n’allait visiblement pas bien. Elle s’empara d’un tablier de travail, l’attachant à sa taille, tira une chaise devant Maxence et souleva doucement - mais un peu brusquement - la jambe de l’homme pâle.
« Arrête de geindre. T’avais cas dire ton nom, plutôt que d’courir comme un canard sans tête. » Hannah se pencha sur sa jambe. Elle s’empara de gros ciseaux rouillés et les dirigea vers le pantalon imbibé de sang.
« Calme. J’vais pas t’amputer avec ça. J’ai la scie pour ça. » Lança-t-elle d’un ton sérieux, tout en découpant le pantalon jusqu’à la cuisse. Elle ne voyait pas bien où s’arrêtait la plaie. C’était une bouillie de chaire et de plomb. Hannah se demanda s’il ne valait pas mieux aller chercher le médecin, mais l’idée de laisser seul Maxence, tout en galopant toute la nuit, n’était pas une option qu’elle pouvait envisager.
« Par où j’vais commencer… » Se demanda-t-elle en buvant son verre d’un trait. Elle avait besoin de courage.
Hannah attrapa une petite pince pour tenter d’enlever les morceaux. « Max ? Sans rancune ? » Lança-t-elle en s’emparant finalement d’une fiole d’alcool, la versant sur la plaie, sans ménagement. Cela fit mousser certaines parties et en nettoya d’autres. Hannah se mordit la lèvre en pensant à la douleur que ça avait dû provoquer et elle s’en voulut légèrement, pour la première fois de la soirée. Elle tapota l’autre jambe de Max pour lui signifier qu’elle était désolée.
La prochaine visite, c’est ses cousins qui vont vouloir m’pendre. C’est sûr.
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Maxence Burke
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Tout le monde avait des idées folles et des superstitions sur les croquemorts et Hannah n’échappait pas à la croyance populaire. Ses ongles étaient certainement beaucoup plus propres que ceux d’une paysanne américaine. Ses grandes mains osseuses comportaient éventuellement quelques coupures car le charpentier connaît les échardes, mais ses ongles étaient propres à serrer des mains endeuillées. Ils manipulaient des détergents dont elle ignorait probablement l’existence. Ses pensées défilaient à toute allure, terrifié et fou de rage. Elle ne reculait devant aucune audace, à suggérer qu’un homme comme lui, citadin, ambitieux, commercial, public, pouvait s’intéresser à une femme dans son genre à elle, odorante, vulgaire, garçonne, simple, sans aucune féminité et aucune manière de vivre, alors même que sa jambe venait d’être emportée par la détonation. Cette sale bouseuse d’Hannah Baxter osait lui parler comme s’ils avaient partagés des crimes de guerre et il était tellement en colère après elle, il avait envie de l’étrangler quand elle s’approchait avec sa saleté de pince prête à faire de la médecine expérimentale sur la jambe dont il avait désespérément besoin.
-SANS RANCUNE ? hurla-t-il de douleur, humilié et terrifié par son infirmière psychotique. Je vais perdre ma jambe, mon travail, t-t-toute ma ... et...t-tu n’…je suis sûr que tu soignes tes chevaux avec plus de dignité ! Il hurla quand elle lui renversa sans ménagement de l’alcool sur la béance de sa jambe.
Dans un réflexe du corps comme une table qui se renverse, il lui arracha la fiole des mains, arracha le bouchon avec ses dents et avala précipitamment tout son contenu. Son souffle était très court, il transpirait et avait froid, le moindre geste en direction de sa jambe le pétrifiait de peur. La douleur était innommable. Lui qui encaissait si bien d’habitude cédait totalement à la panique. Sa jambe le faisait souffrir et Hannah lui faisait très peur. Le bras tendu vers elle, la fiole dans la bouche, il lui faisait signe d’attendre avec des yeux exorbités. Il laissa la fiole tomber par terre au bout de son bras.
-T-tu...ok, ok, attend, ok, je...euhm...tu peux pas me laisser comme ça, ça fait trop mal...Trouve moi un truc à boire avant de toucher, c’est...vraiment...horrible… Il faut que j'ai un coup à boire pour ne pas bouger pendant que tu…
Il avait des yeux suppliants. Les pensées qui le traversaient était abreuvées par la peur. D'une main tremblante, il retrouva sa propre flasque d'étain dans la poche de son veston, l'ouvrit de la même manière et l'emmena vers sa bouche.
-Pas besoin de verre, juste la...les bouteilles.
Pour abattre ce cheval-là, il en fallait suffisamment.
Maxence hurlait. La panique l’animait et Hannah ne savait pas vraiment quoi faire. Il avait attrapé ce qu’elle lui versait sur la jambe avec la folie de l’homme qui s’apprête à mourir ou perdre un membre. Les deux possibilités n’étaient pas à écarter. Tandis qu’il s’enfilait la fiole, Hannah se frotta les yeux, gardant quelques instants ses mains fraiches sur son visage. J’vais me réveiller. Y a pas l’croquemort qui hurle dans mon salon. J’vais m’réveiller. Une bonne nuit d’sommeil. Du whisky. Mais pas Maxence. P’tin ferme là !
Hannah avait l’impression d’halluciner. Les humains lui faisaient souvent cet effet : elle se retrouvait régulièrement dans des situations où elle aurait aimé disparaître. Baxter ne demandait que la tranquillité et on venait l’emmerder. Il avait fallu que ce soit Maxence et pas une bête ou un voleur. L’histoire n’aurait pas pris plus de dix minutes. Cette pensée était toujours dans l’hypocrisie permanente d’Hannah : si elle avait voulu être tranquille, elle aurait pu ne pas tirer.
La voix de Burke était effrayante. Habituellement, elle ne tirait que sur ses ennemis et elle n’avait pas à les soigner après. Quand elle était blessée, ses cris ne la dérangeaient pas et elle était plutôt silencieuse. Là, c’était une torture. lorsqu’elle baissa ses mains, elle fut apeurée face à la pâleur de Maxence. Elle écarquilla les yeux. Son teint était toujours très terne, mais là il était cireux et dégoulinant de sueur. « Merde. »
Hannah se leva et glissa entre les mains de Maxence la bouteille qu’elle avait rapportée, avant d’aller chercher un tissu imbibé d’eau qu’elle plaça sur ce front livide. Il fallait qu’elle arrête l’hémorragie, mais la fatigue et les cris ne l’aidaient pas. Elle attrapa les joues de Maxence et le regarda dans les yeux pour qu’il l’écoute et se taise. « Tu vas la fermer. J’vais m’occuper d’toi, mais tu dois arrêter d’hurler, j’suis presque sûre que ça aide pas. Alors, mords un truc, bois, mais tu t’calmes. J’vais t’monter la jambe et je vais tenter d’arrêter tout c’sang. »
Les joues d’Hannah étaient marbrées par le sang de Max. Elle avait l’air à la fois inquiète et embêtée. Remonter la jambe de Maxence sur la chaise ne fut pas une tâche des plus simples. Ce n’était évidemment pas agréable, mais elle n’avait pas le choix. Quand elle s’approcha de Burke, elle sentit le besoin de le rassurer « J’vais rien t’faire. Fais pas cette tête, j’tente un truc. »
Hannah inspira longuement et plaça ses mains au niveau de l’aine de Max. Avec l’autre, elle réalisa un poing de pression visant à stopper l’hémorragie. Ils n'avaient jamais été si proches. Rapidement, le flux de sang se calma et Hannah put enfin respirer. Maintenant, elle pouvait réfléchir. Du moins, elle pouvait tenter de le faire. La position n’était pas agréable et le garrot était la meilleure solution. « J’crois qu’il faudrait un doc. » Non, c'est pas vrai ? J'enfonce des portes ouvertes p'tin. Le problème, c’est qu’elle en avait vu des jambes y passer après un garrot installé depuis trop longtemps. Et même si elle en voulait à Maxence de s’être pointé, le voir avec un membre en moins ne lui plaisait pas vraiment. Le temps qu’Hannah se déplace pour aller chercher Arthur, le gamin serait peut-être mort. « T’as l’habitude des corps, de tout ça toi. Alors tu vas m’faire plaisir, tu vas brancher ton cerveau. Comment j’te soigne ça, sans te tuer et en gardant ta jambe ? » Hannah lui donna un petit coup d’épaule, comme pour le motiver. « T’es l’meilleur hein. À deux ça va l’faire. » Lança-t-elle, un demi-sourire aux lèvres. Elle n’était pas vraiment convaincue, mais franchement, quoi de mieux que la flatterie chez un homme pour qu’il se bouge un peu le cul.
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Maxence Burke
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Il lui sourit douloureusement. Les paroles d’Hannah pour le rassurer n’était pas d’une grande efficacité. Maxence avait un mal fou à ne pas pleurer comme un bébé. Toutefois il fallait admettre qu’elle avait raison : s’il ne trouvait pas une solution lui-même, il allait mourir sur ce canapé, entre les bras de son assassin. Il s’épongea le front, bu encore plusieurs lampées pendant qu’elle compressait son artère fémorale à pleine main. Après une grande inspiration, il jeta un dernier regard au plafond (Dieu, si tu m’entend) et contracta tout son abdomen pour se pencher de quelques millimètres en avant afin d’apercevoir sa propre jambe. Il eut un haut le cœur en apercevant la tambouille et retomba sur le dossier.
-Bien-sûr, ça va le faire, s’essouffla-t-il avec le même enthousiasme qu’une épitaphe.
Son diagnostic était simple. Se remplir les poumons de l’odeur aillée et charbonneuse d’une pleine bouteille d’arsenic, attendre patiemment que son corps cesse de ressentir quoi que ce soit puis attendre que la faucheuse gare son motocross devant le ranch pour venir le chercher. Malheureusement une si douce agonie n’aurait pu avoir lieu que dans l’alcôve sinistre de l’office d’Elijah. Il avala sa salive. Ce n’était pourtant pas la vision la plus morbide dont il était témoin. Cependant la vision un tel carnage sur son propre corps était insupportable. A nouveau, il entreprit de jeter un œil, plus longuement. La plaie ne forme pas un trou, pensa-t-il à toute vitesse, la balle a sûrement juste emporté une partie du mollet. En appuyant son regard, il remarqua que l’énorme effusion de sang qui badigeonnait sa jambe rendait la plaie plus dramatique qu’elle n’était.
-Je suis pas médecin, articula-t-il d’une voix blanche. Je suis...l’inverse…
En se repositionnant, il posa une main sur son ventre. Il souffla, essaya de calmer sa respiration paniquée. Sans qu’on lui ait jamais expliqué la chose, il cherchait à reproduire cette haleine calme qu’il retrouvait quand ses drogues l’étourdissaient. Ce doux serpent qui s’insinuait dans ses veines et s’enlaçait autour de son cerveau, remplaçant le tourment tumultueux de ses pensées par un chuchotement sifflant. Il fallait qu’il arrive à y voir quelque chose.
-Nettoie la plaie…, s’élança-t-il courageusement, renverse ça dessus, demanda-t-il en lui tendant sa flasque. Il savait que ce geste serait très douloureux mais qu’il désinfecterait peut-être quelque chose.
Ce disant il continua de boire, espérant que cela apaiserait son supplice. Tandis ce qu’elle préparait la prochaine étape, il attrapa le col de sa chemise avec ses dents, pressant le plus de tissu possible entre ses mâchoires. Les yeux fermés, il reçut le jet d’acide avec un gémissement de souffrance. Il ne pleurait pas mais son visage était horriblement crispé tandis ce qu’il contractait toute sa douleur dans son bâillon. Entre les intervalles, il semait sa détresse dans les yeux inquiets d’Hannah qui avait les traits presque aussi tendus que les siens. Des yeux, il la suppliait à ne pas y aller de main morte, qu’ils n’aient pas à reproduire l’expérience dix fois. Mais le fond de son regard implorait au temps de s’arrêter. A chaque flot, il frappait du poing contre le bras du canapé.
Il cracha le tissu saliveux. « Un pansement ! » Toujours dans des halètements nerveux, son cœur explosait sous sa poitrine, il ôta sa ceinture pour consolider le garrot de fortune qu’elle avait commencé à construire autour de sa jambe. Du menton, il l’invita à se bouger les fesses pour aller chercher ses torchons les moins crades.