#1. Cassidy ne connaît de sa mère que quelques exploits meurtriers et se satisfait très bien de cet héritage partiel. Jenny “la Charogne” Richardson fut emportée par la maladie bien avant que sa fille ne sache tenir correctement un couteau ne serait-ce que pour découper sa volaille. Richard Richardson n’est pas homme à évoquer les bons souvenirs et sentiments du passé au coin du feu et Cassidy n’est pas du genre à quémander. La mémoire d’une épouse et d’une mère reste donc chérie, mais silencieusement.  

#2. Le père et la fille forment un excellent duo scélérat. Richard a appris à Cassidy tout ce qu’il sait, de la réalisation du plus petit des larcins à l’anatomie humaine (si sa réputation ne s’est pas construite sur des scènes macabrement proprettes, Dynamite Dick sait l’importance d’un clean shot dans certaine situation). Leur relation est entièrement basée sur une confiance totale et une compréhension silencieuse. Les années et les kilomètres parcourus ont perfectionné leur technique, mais c’est leur créativité explosive qui termine de leur offrir une place de choix parmi les criminels les plus létaux de l’Ouest.

#3. La route des Richardson croise celle des Hennessy en 1873 alors que Cassidy profite encore de ses crimes pour expirer de manière tout à fait saine ses humeurs adolescentes. La rencontre n’a rien d’un hasard, Richard ayant entendu parler du tout jeune Silver Gang par quelques fréquentations. Le tandem meurtrier trouve tout naturellement sa place au sein du clan qui leur offre une nouvelle identité, un bonus bien utile pour se faire un tant soit peu oublier de leurs nombreux ennemis. Les Richardson deviennent les Doolin, majordome et gouvernante de la famille Hennessy et Daisy s’amuse de la délicatesse florale de son tout nouveau prénom.  

#4. Daisy fait à la fois plus jeune et plus vieille que son âge selon l’angle, l’intention des yeux qui la regardent. Sa mine perpétuellement renfrognée laisse penser que ses sourcils sont restés coincés dans une position parfaitement horizontale juste au-dessus de ses yeux sombres que la fatigue vient finir d’encadrer par des poches plus profondes que celles des Hennessy. Seul un œil averti saura déceler sur son visage les micro expressions qui trahissent ses émotions, déduire d’une moue un sourire ou d’un discret reniflement un violent agacement.

#5. Malgré sa petite silhouette et les rondeurs enfantines de son visage, la gouvernante des Hennessy a plus tendance à inspirer la peur que la tendresse chez ses interlocuteurs. Le Silver Gang laisse s'effilocher le secret de leurs activités juste assez pour que ses membres soient traités avec ce type de respect que la trouille empoisonne. Daisy n’étant par nature pas très habile avec les interactions sociales de toute nature, son apparence taciturne se prête volontiers au jeu de ceux qui s'interrogent sur sa stabilité mentale. Même la princesse des Hennessy calme sa verve capricieuse en sa présence.

#6. Elle partage son amour pour la dynamite avec son paternel. Littéralement obsédée par le feu, elle ne se lasse ni de l’odeur de la poudre ni du léger goût de phosphore laissé sur sa langue suite au craquement d’une allumette contre son palais. Elle aime le vacarme des explosions, les flambées incontrôlables et les échappées chaotiques. L’instabilité de la nitroglycérine de ses précieux bâtons rouges lui ressemble, elle se délecte d’avoir l’enfer à portée de détonateur.

#7. Daisy n’a pas vraiment la notion du bien ou du mal. Elle ne se pose jamais beaucoup de questions et ne questionne pas non plus les ordres qui lui sont donnés. Les cibles désignées ne sont que des noms avant d’être des cadavres. Impitoyable, elle n’est pas réputée pour faire dans la dentelle ou dans les sentiments face aux ennemis du clan. Tradition morbide, elle honore chaque mort de sa main d'un unique shot de tequila, alcool dont elle déteste le goût.

#8. Paradoxalement, la jeune femme s’adapte très bien à sa “double identité”. Si elle connaît mille manières de se débarrasser d’un témoin gênant, elle fait aussi une tarte aux pommes du tonnerre. La gouvernante s'acquitte parfaitement de ses quelques tâches ménagères (quand on sait effacer des traces de sangs sur n’importe quel surface, rien n’est plus insurmontable les jours de lessive, même les petites tâches personnelles de Miss Hennessy) et donne le change pour ressembler à la parfaite domestique quand les hauts dignitaires de la ville sont en visite.

#9. L’humour de Daisy ne fait pas l’unanimité. Chaque sortie corrosive est souvent suivie d’un silence, chacun des présents se demandant si c’est du lard ou du cochon, s’il est plus sage de rire ou de fuir. La demoiselle économise ses mots pour qu’ils aient du sens. Une légende de l’Ouest se construit sur ses punchlines (vraies ou fantasmées). Son langage est fleuri, pas toujours digne de sa jolie petite bouche féminine, et elle peut débiter sans ciller les pires des atrocités.

#10. La relation de la jeune Richardson avec Dieu et ses représentants sur Terre est distante. Si elle ne rate aucune messe, elle peine à croire pouvoir encore envisager l’absolution de tous ses péchés, idée grotesque pour quelqu’un de littéralement surnommé “les mains rouges”. Perpétuellement animée par la hargne et la colère, il serait naïf de penser qu’une quelconque entité invisible puisse l’éloigner de ses activités illicites.

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