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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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I remember the old days and I cry - Hannah x Makoyepuk x Nuttah
Invité
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Mar 9 Mar - 11:35

I remember the old days and I cry
@Makoyepuk Blackfoot &  @Nuttah Doyle & Hannah Baxter


Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
*



Makoyepuk était ridicule. Hannah le regardait en chien de faïence, tandis qu’elle fumait une nouvelle cigarette, la mine boudeuse. Son frère était en train de se ridiculiser. Où était-il ce grand guerrier qu’elle avait connu ? Il mettait des patins pour une vulgaire minette bien trop jeune pour lui. Quand il s’écréma sur la glace, Hannah n’eut pas envie de rire. Elle se contenta de lever les yeux au ciel en soupirant bruyamment. Pendant un instant, la colère et la lassitude lui firent apprécier le fait de ne pas avoir le même sang que ce grand homme engoncé dans son manteau en train de se faire relever par une gamine. Cette idée l’écœura soudain : bien sûr que non. Elle n’avait pas honte et jamais de la vie elle ne pourrait apprécier le fait de ne pas être liée par le sang à cet homme. Pensée fugace d’une gamine capricieuse. Elle l’aimait, malgré tout. Puis, il riait… Cette femme devait être fantastique pour qu’il puisse rire ainsi. Pourquoi ne lui en avait-il pas parlée ? Qu’avait-elle de spécial ? Toutes ces questions la tourmentaient.

Baxter fut lasse d’un tel spectacle et quand ils retrouvèrent enfin la berge, elle se leva. Après tout, il l’avait laissé tomber pour quelqu’un d’autre, il s’était montré grossier et il lui avait passé l’envie de profiter de l’argent qu’elle avait volé. De plus, il piétinait la mémoire de Kanti et humiliait l’intégralité de sa tribu en gesticulant de la sorte. Certes, il s’agissait de son grand frère, mais Hannah tentait si souvent de jouer le rôle de l’aîné qu’elle décida de remonter les bretelles à cet idiot sur glace. Après tout, si elle devait partir pour de bon de la région, il faudrait qu’elle détruise tout avant. Elle n’aimait pas le changement, préférant les tornades à la pluie fine, car les extrêmes étaient tout ce qu'elle avait toujours connu.

Jetant sa cigarette dans la neige, Hannah s’avança d’un pas assuré en direction des deux patineurs du dimanche. La petite s’en sortait plutôt bien, mais la colère rendait tout le monde médiocre. Quand la cadette furieuse fut assez proche d’eux, elle attrapa Makoyepuk par la manche et le tira sans même le regarder en direction de la forêt. Les gens n’avaient pas à être témoins de tout ça. Elle se souvenait qu’ils s’étaient déjà bagarrés par le passé et recommencer ne lui faisait pas peur. Baxter s’arrêta un instant et se tourna vers la jeune fille, le regard sévère. « Toi. » Elle la pointa du doigt. « Tu viens. » Elle n’avait pas lâché le grand natif pour autant et reprit sa marche jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment cachés par les arbres. Là, elle fit face à Makoyepuk, le nez et les sourcils froncés. Sa mâchoire était serrée et ses bras croisés : il allait passer un sale quart d’heure.

« T’es qu’un con ! » Elle commençait fort. « T’es le pire frère qu’j’ai jamais vu. Et non tu te tais, tu vas pas m’embobiner avec tes conneries. » Hannah mit sa main sur la bouche du blackfoot et continua son monologue. « Déjà, au lieu d’me défendre tu m’vends à ce connard de Thomas Rosenbach, devant Bartel Murphy. Ça, j’te le pardonnerai pas. C’est pas un crachat minable qui va m’faire te remercier. J’pensais qu’je comptais plus pour toi qu’ça. » Elle lâcha sa bouche pour taper le torse de Mako du bout du doigt. « Jamais d’la vie j’t’aurais laissé dans une posture pareille. Tu sais c’qui sont capables de faire ces deux enfoirés ? J’te demande même pas d’me défendre Mako, en plus. J’te demandais d'me prendre dans tes bras pour qu'on s’casse. T’aurais fait c’que tu voulais après ça. J’m’en balance que t’aies pas envie d’passer du temps avec moi. J’en r’viens pas de devoir remercier Rose Hennessy pour m’avoir sauvé, plutôt qu’mon débile de frère ! » Plus elle parlait, plus elle était en colère.

Elle lança un regard en direction de la fille, pour revenir à Makoyepuk. « Et l’comble c’est qu’c’est pour ça qu’tu pars ? » Elle secoua la tête, décidant que la spectatrice devait en avoir assez entendu. « T’es un pervers ! T'es incroyable ! Tu tapes dans les gamines qui pourraient avoir l'âge de ta fille ? C’est pas bien, tu me déçois… Depuis toutes ces années la seule femme que tu fréquentes c’est une petite gamine sortie de nulle part ? Franchement, dis-moi-le ? C’est une fille du Golden ? J’peux pas croire qu’tu sois comme ça. Kanti… » Elle ne le laissait pas en placer une, alternant entre la langue du natif et celle de sa mère. Des larmes vinrent emplirent ses yeux sans crier gare. Était-ce la colère ? La tristesse à l’évocation de Kanti ? Peut-être un tout. Elle essuya ses yeux du revers de la manche après s’être retournée. Ces derniers temps, elle n’était qu’une boule de nerf. « Je vais partir de toute manière. » Lança-t-elle finalement. « Oublie. Ça a pas d’importance. J’te laisse avec la p’tite. » Sa voix était presque éteinte. Elle ne les regarda pas en partant, bien décidée à s’enfuir. Ils l’emmerdaient tous et elle ne voulait plus avoir à affronter ses émotions. Sans Makoyepuk ou Clyde, finalement, elle serait sûrement plus heureuse, barricadée dans une forteresse de solitude. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas pu voyager tout simplement, avec son cheval, sans obligations. Sans un poids au creux de sa poitrine. Si l’attitude des plus étranges de son frère pouvait lui servir à quelque chose, elle ne dirait pas non. Il lui aurait fallu une broutille pour décider de foutre le camp. Elle passerait peut-être achever Murphy avant de partir : après tout, il lui faudrait une bonne raison de tout perdre.




* Chanson d'Automne - Paul Verlaine, Poèmes saturniens
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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
Since : 07/07/2020
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I remember the old days and I cry - Hannah x Makoyepuk x Nuttah XIN4
Age : 38 ans
Statut : Veuf, père d'une fille qu'on lui a volé, monsieur est un vagabond
Job : Chasseur de prime
Habitation : Officiellement, Imogen, officieusement, un peu partout
Mer 10 Mar - 2:54
The old days
Clear the thistles and brambles whistle 'Didn't He Ramble'. Now there's a bubble of me and it's floating in thee. Stand in the shade of me - Things are now made of me. The weather vane will say : it smells like rain today
Nuttah, elle aussi, se retrouve au sol dans un plongeons plus ou moins gracieux, une chute qui arrache un nouveau rire à Makoyepuk qui, définitivement, n’est plus habité par cette peur qui le pétrifiait au début de cette ( seconde ) rencontre. A vrai dire, il ne pense même plus aux doutes qui lui trottaient dans la tête il y a un moment de cela : il n’y a que la glace, immensité plus si terrifiante une fois qu’elle est apprivoisée par le ridicule, et le rire d’une enfant qu’il peut enfin entendre ( de nouveau entendre ). Les échos d’un bonheur retrouvé rebondissent sur la neige, amplifiés par ce silence d’hiver qui couvre Imogen - c’est à peine si le bruit des patins qui écorchent le lac peut étouffer cet échange hilare.
Mais toute bonne chose a une fin :  de nouveau sur ses pieds ( effort qui lui a coûté beaucoup de vaillance ), une main habile vient le tirer de ce doux rêve, usant de la surprise pour le faire chanceler. Lui qui s’apprêtait à retourner valser maladroitement sur la glace en compagnie de sa fille, voilà qu’il se retrouve à arpenter un sol duveteux en patin, défi désagréable qui ne manque pas de le faire pester.  

Tirant d’un coup sec, il dégage sa manche de l’emprise d’une poigne qu’il juge insultante, puis relève les yeux vers un visage qu’il ne s’attendait pas à voir. Hannah, l’air déçue, semble prête à exploser - lui qui s’attendait à croiser le regard d’un ennemi, il s’étonne de voir celui d’une femme qui devrait se réjouir de son bonheur. Alors, comme si son visage était le reflet de celui de cette femme, une expression de vexation pure peint les traits de Makoyepuk. Il ne comprend pas cette colère. Prêt à poser quelques questions, et pas sur le meilleur ton, elle l’arrête pourtant en plein élan : voilà qu’elle se lance dans une diatribe colérique, insultante, même, achevant l’humeur du chasseur de prime qui se voit en plus refuser son droit de parole. Il ne peut que pincer les lèvres quand elle lui parle de tout ce cirque avec le Marshall et le fils Rosenbach : peut-être n’a-t-il pas fait le nécessaire, cela reste à prouver, mais il avait une mission plus importante - éloigner sa fille de tout ce petit monde un poil trop curieux. Et puis, Hannah ne lui a-t-elle pas dit qu’elle comptait se charger du tueur d’indien elle-même ? Il n’est plus sûr de savoir ce qui est juste, ou ce qui ne l’est pas, contemplant un instant le ridicule de cette situation en se disant qu’une bonne nouvelle apaisera au moins Baxter.

Mais non. Il faut qu’elle continue dans son erreur : quand elle se tourne vers Nuttah avec des yeux trahissant un dégoût certain, Makoyepuk voit soudain rouge, faisant un pas devant sa fille comme pour la priver de l’odieux spectacle qui va suivre.
Une langue trop familière pour être utilisée contre lui écorche des valeurs qui lui sont chères, balayant d’un revers de main un peu de la confiance qu’il a toujours eu pour celle qui, visiblement, l’estime peu. Pire, encore, elle prononce le nom d’un souvenir qu’elle n’aurait jamais dû invoquer - Kanti devient une arme contre lui, une sentence, alors que c’est lui qu’il l’a aimé et lui qui des années durant à souffert de son absence ( Plus qu’elle ne le pourra jamais, comme il ne pourrait pleurer la famille qu’elle a perdu ). S’en est trop - et cela le blesse d’autant plus que celle qui l’insulte de la sorte est une âme qu’il a toujours adorée, comprise et protégée. Et puis, de quoi se mêle-t-elle ? Il n'a jamais vu une sœur faire un drame pareil à son ainé.  — Vraiment, hannah ? “  
Mais elle ne veut pas faire face. Elle veut fuir - Il ne la laissera pas.  — Oh non, ne croit pas que tu vas t’en tirer comme ça. “ Il s’apprête à s’élancer mais s’arrête un instant, se tournant vers celle que cette incompréhensible jalousie a transformé en spectatrice d’un bien piteux spectacle. Il s’en veut de devoir régler ça devant elle et de ne rien pouvoir lui expliquer - mais certaines choses doivent être gardées sous le cachet du silence, ne serait-ce que pour Hannah et leur retrouvaille ( même si elle lui a presque passé l’envie de lui faire cet honneur ). — Excuse-moi, Nuttah, ce ne sera pas long. “ Il se tourne de nouveau vers la fuyarde, retrouvant un visage sévère qu’elle a dû souvent connaître lors de leurs disputes qui, en revanche, n’ont jamais eu l’étoffe de celle qui va éclater.

Makoyepuk ne tarde pas à la rattraper, lui agrippant le poignet avant de lui faire faire volte-face dans un geste dénué de délicatesse.  — Je te parle en blackfoot seulement car elle ne me comprendra pas. Pourtant, tu ne mérite pas que je le fasses. “* Déjà sonne un peu plus clair dans cette langue pourtant monocorde la colère d’un homme qui se sent trahit - et devrait en plus supporter qu’injure soit fait à sa femme ainsi qu’à sa fille ? Non. Certainement pas. Même sa sœur n’en a pas le droit. — Je pourrais te frapper. Vraiment, Hannah, je pourrais. Mais je ne le ferais pas - pas devant elle. Tu as assez gâché nos retrouvailles, pauvre idiote ! Sale ingrate ! Je ne sais pas pourquoi tu t’es imaginé tout ça, mais nous en reparlerons - et cette fois elle ne sera pas là. “* Le regard qu’il lui jette est une promesse, une qui ne mérite même pas de menaces. Ou peut-être que si. — Je vais faire ça parce que je l’aime, même si je devrais te couper le nez rien que parce que tu as utilisé le nom de ma femme pour m’insulter - et l’insulter elle aussi, au passage. “* Il ne le fera jamais, mais la colère lui inspire quelques rites que les anciens pratiquaient sur ceux qui leur déplaisait le plus. Triste chose que ce soit Hannah qui lui donne ces idées. — N’utilises plus jamais ma langue pour m’insulter de la sorte. “* Il souffle, secouant les épaules de la pionnière comme pour lui remettre les idées en place.  — C’est Nuttah que tu viens de traiter de putain !  Et remercie moi de ne pas t’avoir laissé courir et d’avoir encore un peu d’amour pour toi, pour te laisser lui parler. Alors va t’excuser, sinon je lui dirais cette fois-ci que tu es une voleuse - j’ai voulu que tu sois quelqu’un de bien à ses yeux, alors ne gâche pas ça. “* Lui qui voulait que ce moment soit pour sa sœur est sa fille un motif de réjouissance, le début de cette fête est gâché par l'odieuse impatience qui caractérise Baxter. Au moins, ce jour lui servira de leçon.

Il souffle encore, mais cette fois-ci pour reprendre ses esprits. Il doit se contenir, bien qu’une certaine amertume écorche encore ses lèvres - cependant, il ne laissera pas sa fille plus longtemps se questionner sur cette étrange échange - il préfère la rejoindre, laissant sa sœur décider du futur de cette conversation. — Désolé, encore. Elle n’en a pas l’air comme ça, mais elle aboie plus qu’elle ne mord. Le vin chaud ne fait pas du bien à tout le monde, elle a dû te prendre pour quelqu’un d’autre. “ Il soupire, sachant bien que ses mensonges ne feront sûrement pas mouche, mais il fait de son mieux pour rendre le moment ne serait-ce qu’agréable - malgré la colère, il ne peut pas voler à Hannah cet instant sacré. — Nuttah, je te présente Hannah Baxter. Elle connaissait bien ta mère. Ah, oui, et c’est comme une sœur pour moi. “  Il dit ces dernier mots en secouant la main, comme s’il balançait cette information au vent - un peu par vexation, c’est certain ( mais malgré leur dispute, il ne se voit pas cacher un tel fait à sa fille ). A elle, maintenant, de convaincre celle qu'elle a insulter qu'elle n'est pas que cette furie qu'elle veut que tout le monde pense qu'elle soit.
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Nuttah Doyle
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I remember the old days and I cry - Hannah x Makoyepuk x Nuttah Nuttah-mako
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Mar 23 Mar - 18:35

I remember the old days and I cry


C’était la première fois qu’elle se sentait réellement détendue avec lui. La première fois qu’ils partageaient des éclats de rire - du moins, la première fois dont elle puisse se souvenir -. En cet instant, la boule qui la tenaillait au ventre depuis qu’elle avait su qui il était vraiment avait disparu. Mille pensées ne tournaient plus dans sa tête, elle ne se demandait plus pourquoi, et qui, et comment. Elle ne se torturait plus pour savoir s’il était approprié ou non de le questionner au sujet de sa mère - alors qu’elle brûlait de tout connaitre d’elle -. Elle n’avait aucun guide, aucune idée de comment procéder, comment agir à ses côtés, que lui demander. Elle ne savait rien et sa présence ne faisait qu’accroitre cette conscience qu’elle avait de sa propre ignorance. De qui elle était, de son passé, de tout.

Mais à présent tout ça n’avait plus vraiment d’importance. Leurs rires s’entremêlaient en une douce musique, tandis que, maladroitement, ils se remettaient debout, prêts à recommencer. Mais elle aurait dû le savoir, ce moment de joie pure ne pouvait durer. Elle eut la surprise de voir la dame élégante de tout à l’heure les interpeller. La pointer du doigt, les yeux emplis de colère. Elle eut fortement envie de rétorquer et lui demander ici et maintenant ce qu’elle voulait. Mais déjà, elle avait entrainé Makoyepuk sur son sillage et Nuttah ne pouvait que suivre.

Contrairement à son père, elle prit le temps de s’arrêter pour retirer ses patins aussi rapidement qu’il lui était possible de le faire. Elle fourra les lames dans son sac avant de se précipiter pour avaler les quelques mètres qui les séparaient. Les rattraper ne fut pas difficile, les cris devaient être entendus par toute la patinoire. Le parler de cette femme l’interpella. Elle n’avait que rarement eu l’occasion de croiser des élégantes dans sa vie, mais elle ne les avait jamais entendues s’exprimer d’une façon si abrupte. La jeune fille se tint à quelques pas de distance, avec la désagréable impression d’être le sujet de la discorde sans savoir exactement ce qui lui était reproché. Mais il était évident que cette inconnue - celle que Makoyepuk avait appelé Hannah - avait de la rancoeur contre elle. Son regard furieux se posait sur elle par moments et elle parlait si vite que Nuttah avait du mal à comprendre de quoi il retournait exactement. Un mot, « frère », l’interpella plus que les autres. Elle observa la blancheur laiteuse de sa peau. Ca n’avait pas le moindre sens.

Mais la suite l’étonna plus encore. Elle se rendit compte que si s’un coup elle ne comprenait plus du tout les paroles de la jeune femme, ce n’était pas parce qu’elle parlait trop rapidement, mais parce qu’elle s’exprimait dans une toute autre langue. Cette langue si étrangère et pourtant à la musique bizarrement familière dans laquelle son père s’exprimait par moments. Elle écarquilla les yeux, se sentant reléguée dans le désagréable rôle d’une simple spectatrice.

Hannah sembla prête à partir mais Makoyepuk la rattrapa, visiblement lui aussi contaminé par la colère. Il interrompit leur altercation une minute, le temps de s’excuser auprès de Nuttah avant de reprendre cette danse de la discorde. Elle ne comprenait pas davantage ce qu’il criait et éprouvait un malaise de plus en plus profond dans sa passivité. Que devait-elle faire ? S’éloigner pour les laisser tranquille ? Elle l’envisagea, jusqu’au moment où il lui semblait percevoir son propre prénom s’échapper de la conversation - mais la langue lui était encore si étrangère qu’elle n’aurait pu le jurer -. Elle n’osait rien dire, ni bouger, tout en ayant envie de leur hurler d’arrêter leur manège et de lui dire bon sang ce qui était en train de se passer. Mais la tension était si forte que ça n’aurait sans doute pas été une bonne idée. Et puis, elle ne s’en sentait pas vraiment le droit, comme si cette langue qu’elle ne parlait pas créait un mur invisible entre elle et eux.

Puis, son père une fois de plus se tourna vers elle, créant une porte pour la faire entrer dans leurs échanges. Elle savait qu’il mentait. Il était évident que cette femme en avait contre elle et personne d’autre. Ce qu’elle ignorait, c’était la raison de son courroux - et il était heureux qu’elle n’ait pas compris la nature des soupçons qui avaient pesé sur elle -. « Une soeur ? » Elle avait déjà entendu dire que les frères et soeurs se disputaient beaucoup, sans penser que ce pouvait être à ce point. Elle le regarda, puis elle. Cette femme avait connu sa mère. Cette même mère dont elle était incapable de se souvenir. Elle s’approcha le plus calmement possible, l’air buté, bien qu’en son for intérieur elle se sente extrêmement nerveuse. Elle scrutait cette étrangère, qui d’une manière ou d’une autre était de sa famille - tout en étant furieuse contre elle pour une raison obscure -. Ne sachant trop comment s’y prendre pour saluer cette femme dans sa belle robe mais qui pourtant jurait comme un charretier, elle eut le stupide réflexe de lui tendre la main. « Bonjour M’dame. » Elle s’était rarement sentie si idiote et avait même du mal à la regarder dans les yeux.


Nuttah Doyle
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Jeu 25 Mar - 19:48

I remember the old days and I cry
@Makoyepuk Blackfoot &  @Nuttah Doyle & Hannah Baxter



Sentir les doigts de son frère sur son poignet avec autant de violence surprit Hannah. Elle n’était pas étonnée qu’il puisse être énervé. Non, ce qui l’interpellait, c’était qu’il la retienne. Son premier réflexe fut celui de reculer, s’attendant à ce qu’il la frappe ou la fasse tomber. Après tout, leurs disputes n’avaient rien d’un long fleuve tranquille et cela n’aurait rien eu d’étonnant. Le bras tendu, cherchant à se soustraire de la poigne d’un frère en rage, Baxter le regardait sans ciller. Elle ne laissait rien paraître, mais pourtant, dans sa poitrine, c’était bien un troupeau de chevaux qui piaffaient dans un rythme distordu et chaotique. Il avait suffi d’un regard pour qu’elle comprenne son erreur. Elle aurait aimé lui dire qu’elle n’agissait plus correctement ces derniers temps. Que la colère, la puérilité et la bêtise étaient tout ce dont elle était capable. Mais un coup d’œil en direction de Mako lui dicta de se taire et ses émotions reprirent de plus belle. Par fierté - car elle se sentait minable et ridule - elle préféra la haine et s’apprêtait à répliquer bêtement, mais les paroles de Makoyepuk n’avaient pas de sens. De quoi parlait-il ? Il était amoureux de cette jeune fille ? Pourquoi la citer dans la même phrase que Kanti ? Hannah tira un peu plus sur son bras, posant sa main sur celle de son frère. Ses doigts vinrent se glisser entre les siens pour tenter de les dégager, mais il serrait trop fort. Baxter s’apprêtait à utiliser la force pour se défaire de l’emprise de Mako, car elle ne supportait pas qu’il lui parle ainsi et son poignet semblait être chauffé au fer rouge. La seule chose qui l’arrêta fut la mention de Nuttah.

Cela eut pour effet de la figer et elle ne réagit pas. Ses yeux restèrent plantés sur leurs mains et elle écouta la suite sans trop y croire. Dans un premier temps, elle fut outrée qu’il lui donne des ordres. Qui était-il pour croire qu’elle avait à faire quoique ce soit pour lui, alors qu’il s’était montré grossier à la patinoire. C’était fort de sa part. Même si elle avait été désagréable et qu’elle était allée trop loin, il ne devait pas oublier que c’était lui le premier à avoir piétiné la bienveillance et la gentillesse à son égard.

Les doigts du natif la quittèrent et Hannah le regarda, hébétée. Qu’avait-il dit déjà ? Elle leva les yeux et suivit son frère, pour finalement croiser le visage d’une enfant qu’elle n’espérait plus revoir. Avançant dans leur direction, elle n’arrivait plus à penser. Ses gestes étaient automatiques, comme si elle ne contrôlait plus son corps, sous le choc. Elle regarda son frère, puis l’enfant, le visage fermé. Une ride inquiète marquait son front et elle se mit à observer celle qu’il avait appelée Nuttah. C’était impossible. Nuttah, elle avait des joues rondes et un nez qu’Hannah pouvait cacher d’un seul pouce. C’était une jolie petite fille avec de grands yeux rehaussés d’une frange de cils fins. La bouche de Nuttah n’était pas pincée, elle était grande ouverte dans des rires de joie d’enfant. Où étaient ses petites oreilles ? Et cette peau qui lui rappelait la douceur du cachemire de madame Baxter ? Nuttah, elle était si petite qu’Hannah pouvait la soulever sans sourciller et ses mains n’étaient pas plus grandes que sa paume. Dans les bras de Makoyepuk, Nuttah semblait être minuscule et dans l’esprit d’Hannah, la petite n’avait pas grandi. Elle était restée celle qu’elle avait connue… Minuscule, fragile, parfaite. Toutes ces années avaient ancré cette image dans un esprit en souffrance, cultivée par la peur d’oublier.

Alors, quand l’inconnue lui tendit cette main fine et trop grande, Hannah hésita un instant. Non, cette femme qui avait presque sa taille n’était pas sa nièce. Après tout, Nuttah savait à peine parler d’une voix que les oiseaux auraient enviée.
Baxter, septique et interdite, finit par lui serrer la main, après avoir enlevé son gant. Pourquoi ? Pour être certaine de son geste. Comparer la peau de ses souvenirs. Ancrer cet instant. Sentir quelque chose. N’importe quoi. Le contact de leurs peaux nues ne donna rien. Pourtant, quand la jeune femme voulut se détacher d’Hannah, ce fut impossible. Cette dernière la regardait. Quelque chose avait changé dans ces yeux. Ils brillaient légèrement. Sa lèvre inférieure tressauta imperceptiblement. Hannah déglutit, puis regarda la cime des arbres en se mordant la lèvre inférieure. Se reculant d’un pas pour laisser sa main à Nuttah, elle se racla la gorge. Dans son esprit, tout se confondait dans une tornade de pensées et de sentiments. La honte d’avoir parlé ainsi de cette enfant qu’ils avaient cherchée et attendue. La peine que leurs retrouvailles se passent ainsi. La joie inestimable de retrouver pareil trésor. Et l’explosion incontrôlable d’un cœur qui comprend enfin que cette gamine a grandi et qu’elle n’est pas entre quatre planches.

Elle avait envie de la prendre dans ses bras, mais elle n’osa pas. Par pudeur, par crainte, par honte, peu importe. Elle n’arrivait même pas à parler et restait là, à regarder les arbres, prête à exploser en sanglot. Pour se contenir, elle serrait les poings sur son gant. « Je… » Non ça ne marchait pas. C’était impossible. Sa gorge se serrait, lui refusant la parole. C’était foutrement douloureux.
Hannah frottait légèrement le bout de son index contre celui de son pouce. Elle cherchait à conserver cette sensation, se rappelant ainsi des mains de la petite entre ses doigts. C’était différent. Une larme coula sur sa joue et elle pencha la tête vers le sol, avant de couper net la course de cette faiblesse qui dévalait son visage. Un sourire crispé se dessina sur ses lèvres et elle se racla la gorge, encore. « Aah. Pardon. » Un claquement de langue plus tard, elle osa enfin regarder Nuttah. Avec une grande inspiration, Hannah laissa déferler quelques larmes, ce qui libéra sa parole. « Pardonne-moi. » De ne pas t’avoir retrouvé. De t’avoir insultée. D’être ce que je suis aujourd’hui. « Ça n’aurait pas dû se passer comme ça. Je- » Mais garder la face était inutile. Elle se mit à sangloter, épuisée de devoir tenir, et elle se le visage avec ses mains, laissant tomber son gant dans la neige. « Oh pardon… Tu m'as tellement manqué… » Hannah n’arrivait pas à se mouvoir. De légers tremblements la parcouraient de manière incontrôlable. Seules ses épaules qui se soulevaient pour mieux s’abaisser témoignaient des larmes silencieuses qu’elle n’arrivait plus à retenir. Cette fois, la réalité lui faisait face et tant d’années plus tard c’était bien Nuttah qu’elle retrouvait enfin. Hannah crut défaillir. Une de ses mains chercha appui sur son frère, qu’elle trouva sans savoir s’il s’était placé là de son propre chef ou si elle avait eu de la chance. Elle enfonça ses doigts dans son manteau, comme pour être certaine qu’il ne la laisse pas tomber. Sans lui, à ses côtés, ses jambes l’auraient abandonnée. Reprenant un peu ses esprits et consciente qu’elle devait avoir l’air ridicule, elle s’essuya le visage du revers de la main sans lâcher Makoyepuk. Un petit rire nerveux sortit de sa bouche et elle se redressa. Tant de questions déferlaient soudain  dans son esprit et elle ne savait pas par quoi commencer. Comme si elle n’avait pas le temps. Comme si, d’un instant à l’autre, on pouvait lui enlever cette magnifique jeune femme, trésor inestimable et symbole d’une famille pouvant enfin se retrouver.  


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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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Mer 14 Avr - 2:29
The old days
Clear the thistles and brambles whistle 'Didn't He Ramble'. Now there's a bubble of me and it's floating in thee. Stand in the shade of me - Things are now made of me. The weather vane will say : it smells like rain today
Une soeur, demande Nuttah - et Makoyepuk souffle. Un vague geste de la main signifie probablement qu’il abordera le sujet plus tard. Pour le moment, il n’est pas d’humeur, restant derrière sa fille, les bras croisés, résigné dans ce ressentiment qui ne fait que nourrir son mutisme.

Voyant la silhouette d’Hannah flancher, le chasseur de prime penche la tête sur le côté, la suivant presque. Plus curieux qu’inquiet, il regarde la scène se dérouler devant lui, scrutant la moindre réaction qui pourrait encore lui déplaire ou un geste trop audacieux qui pourrait achever la patience d’une gamine qu’il remarque déjà tendue depuis le début de cet échange ( peut-être à raison ). Pour autant, il ne compte pas piaffer durant ces retrouvailles : chaque chose en son temps, comme disait Hauris, les grands bonheurs ont plus d’importance que la colère et la vengeance - mais comme il est difficile de ne rien dire !
Et puis, la vieille chaman n’était pas non plus un modèle de vertue, à ce niveau là. Makoyepuk non plus. Pourtant, aujourd’hui, le respect du souvenir familial lui donne la force de ne simplement rien dire ( même s’il aurait aimé un “pardon” ).

Elle a vécu un temps avec nous et elle t’a connu il y a longtemps. Tu ne marchais pas encore.  “  Il a promis qu’il expliquerait à Nuttah qui est cette femme, alors, vu que la concernée ne le peut pas, il se charge des explications. Pour un temps seulement, en tout cas.  — hm, Hannah ?  “ Tentant de sortir d’une transe lacrymale la fermière agenouillée, il essaye de relancer en elle l’esprit de conversation qui l’animait plus tôt - à condition qu’il soit moins virulent. — Quand elle est partie, nous sommes revenues quelquefois la voir à la saison des Bisons. Je ne suis pas sûre que tu t’en souviennes. “ Il s’approche un peu, cette fois pour voir le visage de sa fille, épier ses réactions. Remuer un passé si récemment découvert, cela se fait à petit pas, pour que personne ne se blesse sur le fil des souvenirs parfois douloureux. — Nuttah ? “ Il fronce les sourcils dans une expression étrangement douce, une question sous-entendue dans un regard : est-ce que tout va bien ? Si cette rencontre aussi soudaine qu’impromptue ne lui plait plus, il est prêt à se taire et la laisser en paix.
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Nuttah Doyle
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Dim 18 Avr - 19:43


I remember the old days and I cry

Ce n’était plus la première fois qu’elle croisait la route d’une personne de son passé. Quelqu’un qu’elle avait connu, mais dont elle ne se souvenait plus. Quelqu’un qui savait des choses sur elle qu’elle-même ignorait. Qui l’avait cherchée des années durant alors qu’elle avait vécu dans l’inconscience totale de son existence. Pourtant, la sensation était toujours aussi étrange. Elle tendit la main à cette femme, un peu formellement, comme elle l’aurait fait à une inconnue. Parce que cette Hannah était ça pour elle, une inconnue. Elle vit sous ses yeux ce visage qui la contemplait se transformer, mué par une émotion nouvelle. Elle pouvait noter chaque changement d’expression, comme au ralenti, comme si le temps s’était suspendu. Puis, les émotions la submergèrent comme une vague prête à la noyer.

Forte de sa première expérience en la matière, elle ne s’effondra pas et parvint à garder un calme apparent, malgré ses mains qu’elle sentait trembler. Elle se sentait impuissante face à la détresse de cette femme, face aux larmes qu’elle voyait perler au coin de ses yeux. Le contact de ses doigts la fit frissonner et la brûla à la fois. Une part d’elle mourait d’envie de fuir, comme la première fois. En réalité, elle aurait tant aimé elle aussi éprouver quelque chose. Un souvenir, une réminiscence du passé, une fugace sensation, n’importe quoi qui aurait pu la faire entrer en contact avec cette femme, cette inconnue, cette étrangère. Elle examinait chaque recoin de son visage, chacun de ses traits, mais sa mémoire demeurait muette. Comment répondre alors ? Comment réagir face à elle, qui s’excusait sans qu’elle sache de quoi ? Elle ne pouvait s’empêcher d’avoir l’impression qu’on attendait quelque chose d’elle, sans savoir quoi, se sentant incapable d’y répondre.

Son regard partit à la recherche de celui de Makoyepuk, espérant presque qu’elle y trouverait une forme de réponse, un guide. Au moins elle n’était pas seule face à ce sursaut du passé cette fois. Heureusement, il parvint à combler les blancs de quelques paroles. Elle désespérait de se souvenir de ces moments qu’il évoquait, mais au moins avait-elle un peu de substance, quelque chose à quoi se raccrocher. Tant d’histoires qui faisaient partie d’elle mais qu’elle ne connaissait plus. Elle se tourna de nouveau vers Hannah, visiblement bouleversée. Elle baissa les yeux vers leurs doigts entremêlés. Devait-elle retirer sa main ? A défaut de pouvoir prendre une décision sur ce simple détail, elle la laissa là, essayant de rassembler suffisamment de courage pour parler. Elle se rendit compte que sa gorge était sèche et qu’elle avait de la difficulté à prononcer les mots distinctement. « Je… je me rappelle pas. Je suis désolée. » Elle regarda cette femme qui était sa tante, puis cet homme qui était son père, désemparée avec la terrible impression de les décevoir d’une quelconque manière. Ces mots lui semblaient si idiots maintenant qu’elle les avait prononcés. Comme la première fois, elle eut la sensation d’être une imposture. Qui pouvait dire que c’était vrai, que c’était elle si elle ne se souvenait pas ?

Elle réfléchissait à la recherche de quelque chose à dire. Quelque chose d’un peu pertinent compte tenu de la situation, mais sa tête restait désespérément vide. Tout ce qui lui venait, c’était complimenter Hannah sur sa robe, mais rien qui puisse répondre à l’intensité de ce que cette dernière semblait éprouver. Elle commença également à sentir de nouveau le flot de questions l’envahir, sans qu’elle ose les poser. Ce n’était sans doute pas le moment. Et puis, elle avait l’impression que cette femme en face d’elle, qui tenait à peine debout, aurait pu s’effondrer au moindre coup de vent. « Euh… vous voulez vous asseoir ? » De nouveau elle eut la certitude d’être particulièrement stupide et de parler à tort et à travers. Elle regarda de nouveau Mako, incertaine de ce qu’elle devait faire ensuite, espérant même qu’il viendrait lui dire quoi faire. 

Nuttah Doyle
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