Folle d’inquiétude, Hannah n’avait rien pu faire pour son cher frère qui venait de passer par-dessus bord. Elle était restée impuissante, désarmée et visiblement dévastée face à la racaille mexicaine qui avait pris la fuite. Baxter, habituellement pleine de courage et de froideur, avait cédé à la panique et à l’angoisse. De grosses larmes brûlantes roulaient sur ses joues, tandis qu’elle désespérait de ne plus voir Mako remonter des tourbillons d’eau glacée en contrebas. L’altercation avec ces bandits de grand chemin ne s’était pas faite sans encombre pour Hannah. Sa joue était encore rouge d’une gifle qu’elle avait encaissée sans ciller et sa robe avait été déchirée, laissant entrevoir les prémices d’une poitrine pâles qui se soulevaient au rythme de sa respiration. Les épaules nues, la brune était penchée au-dessus du vide, les genoux bien ancrés dans le sol, tandis que sa robe s’était salie d’un mélange de boue et de neige. La terreur l’empêchait de réfléchir.

Les deux compères avaient chassé durant plusieurs jours un groupe d’hommes lourdement armés, qui ne se laissaient pas avoir si facilement. La traque avait été épuisante, mais ils avaient pu passer un peu de temps ensemble, ce qui adoucissait la tâche. Les nuits étaient froides et les provisions venaient à manquer. Sous les étoiles, Hannah avait retrouvé une certaine proximité avec son frère. Cela faisait deux nuits qu’ils se lovaient l’un contre l’autre pour survivre au temps capricieux. Étrangement, l’arrivée d’un soleil éclatant avait contrarié Hannah. Ces nuits tendres éveillaient en elle de vieux démons. Elle n’avait pas vu l’ombre d’un homme depuis quelques jours, alors que son appétit était à son comble - du fait d’amants de passage. Cela l’embêtait pourtant que son frère puisse attiser un feu aussi ardent au creux de ses reins. Brasier que la chute n’avait que temporairement éteint.

Hannah fut surprise et contrariée de voir Mae Matthews. Elle n’avait pas de rancune envers la hors-la-loi, mais elle se serait bien passée de la sienne, en cet instant. Hannah la regarda descendre de son cheval en essuyant ses larmes du revers de la main. « Si tu comptes pas m’aider, remonte sur ton ch’val et va-t-en. J’ai pas l’temps de me battre avec toi Matthews. » Répondit Hannah, d’une voix quelque peu tremblante. « Faut qu’j’aille le chercher. » Le passage pour descendre était périlleux et elle entreprit une désescalade dangereuse. Arrachant le reste de ses manches, les glissant dans les fentes de sa robe, elle mit un pied sur la roche humide. Baxter plongea son regard dans celui de Mae, les cheveux au vent. Au fond, elle espérait qu’elle puisse lui venir en aide.
Alors qu’elle tentait de trouver un nouvel appui pour descendre, son pied glissa. Elle se rattrapa de justesse, égratignant sa main dans un gémissement de douleur. Peu importe, elle descendrait quoiqu’il en coûte.  

Hannah leva les yeux pour voir si Mae n’avait pas choisi de la pousser dans le vide - les rancœurs ont la vie dure -, mais tout ce qu’elle put observer fut les jupons de celle-ci se soulevant au grès du vent, laissant entrevoir ce qu’Hannah n’oserait décrire. Cette dernière baissa la tête, mue par un je ne sais quoi. Et quelle ne fut pas sa surprise, quand Matthews décida enfin de l’aider.

La roche était si glissante que Baxter avait du mal à ne pas dégringoler. Avant même d’être tombée dans l’eau, elle était déjà toute mouillée. Maigrement vêtue dès le départ, elle voyait des bouts de tissus décorer les hauteurs qu’elle venait de parcourir. Mais peu importe, elle aurait pu arriver en bas entièrement nue, le principal était de pouvoir sauver son frère.

Hannah jeta un œil en contrebas et fut soulagée de constater qu’elle avait enfin Makoyepuk à portée de main. Il se trouvait juste en dessous de ses jupons et elle peinait à voir ce qu’elle était en train de faire. Elle eut pourtant le temps d’apercevoir l’incroyable masse érotique qui agrippait son frère à pleines mains. La vision était à la fois excise et terrible.
Se décalant légèrement, elle put atteindre les liens de Mako. Avec douceur, elle enserra les poignets lacérés par une corde épaisse qu’elle arracha finalement avec ses dents - car désarmée. Hannah attrapa la ceinture de ses jupons et tira dessus d’un coup sec, avant de les lancer sur la berge. Maintenant vêtue d’un simple pantalon de lingerie, d’un dernier voile, d’une chemise entaillée et d’un corset, Hannah pénétra dans Snake River, afin d’aider la belle à secourir le natif. L’eau glacée vint lécher son corps en de petits picotements qui se firent sentir dans les moindres recoins. Les tissus crème semblèrent disparaître de par leur transparence.

Baxter attrapa Makoyepuk contre elle, tenant fermement son torse, tandis qu’elle nageait vers la berge en contournant un crocodile (quelle diablerie est-ce encore ?). Les muscles du natif étaient saillants sous sa main pâle et frêle et sa peau était fine, ce qui avait pour effet de parfaitement révéler l’objet de son désir : un torse dégoulinant d’une eau claire qui perlait sensuellement. Qui n’aurait pas aimé étancher sa soif au creux de ces pectoraux puissants ?

Quand elle toucha enfin la terre meuble et humide, Hannah se hissa sur le bord, avant de s’écrouler, la tête de Makoyepuk entre ses seins. Sa respiration était intense et elle enlaça son frère - pour combien de temps pourra-t-elle encore l’appeler ainsi ? Baxter colla son visage à la chevelure d’ébène du blackfoot et murmura à son oreille « Je suis là, maintenant. Pardon.* » Elle s’excusait de ne pas avoir réussi à lui épargner tout cela.
La tête sur le sol, elle regardait le ciel, reprenant ses esprits et son souffle. Elle chercha d’une main Matthews et quand elle la sentit enfin sous la pulpe de ses doigts, elle souffla « Merci… J’t’en dois une. »  

La voix de Mae sortit Hannah de sa contemplation. Elle souleva un sourcil, étonnée, suivie d’un large sourire. Elle comprenait mieux ce que Kilian pouvait trouver à cette femme : il avait un sérieux besoin d’être entouré de nanas au caractère plutôt dominant, voire très mauvais. Sans compter le fait que dans cette tenue, Matthews aurait réveillé l’ardeur de tous et de toutes, en un rien de temps.
Ce fut au tour de Makoyepuk d’interloquer Baxter par sa demande plutôt impromptue. Elle aurait bien aimé qu’il enlève son pagne et vienne l’honorer convenablement pour s’être autant inquiétée, mais Mae n’était pas dans ses fantasmes. Initialement.
Cette dernière était de très mauvaise humeur et cela ne fit qu’amuser un peu plus Hannah, qui comprenait bien la raison de cet agacement. « Que j’déteste le plus au monde » Cette phrase fit rire Baxter, qui tourna son visage en direction de Mako, afin de tenter de rester discrète. Dans ce monde, il y avait tellement à détester, que haïr pour des fesses et une arrestation était tout bonnement ridicule. Elle a pas dû vivre grand chose la p’tite.

Quand la belle les apostropha, Hannah était en train de se relever. Elle avait quitté les bras de son frère avec difficulté, lui laissant tout de même un regard complice. Elle leva la tête vers Matthews, légèrement consternée. Heureusement qu’elle avait conscience que ce n’était qu’une jalousie mal placée, car elle en avait blessé pour moins que ça. Baxter calma ses nerfs en se disant que ça serait toujours elle qui, en premier et maintes fois, avait eu la chance de parcourir le corps de ce cher O’Reilly. « J’vois que Kilian n’t’a pas appris à faire un feu, mais va pas t’abîmer ces jolis doigts. On s’en occupe. » Hannah attrapa la main de Makoyepuk et se dirigea vers la forêt. « On va chercher du bois, trouve nous un autre endroit qu’la berge à moins qu’t’aies envie d’te battre avec un crocodile. »

Elle s’arrêta tout de même, la peau parcourue par un air frais qui la fit frissonner et cela malgré la main ferme qu’elle tenait encore. Lâchant son frère qu’elle n’aurait plus jamais eu envie de quitter, Hannah attrapa ses jupons encore secs, les secoua, puis les noua autour de sa taille. Elle extirpa son pantalon de lingerie et un jupon trempés, pour les poser sur la berge. Finalement, Baxter détacha ce qu’il restait de sa chemise et retourna vers son frère, un léger sourire au coin des lèvres. Elle l’entraîna alors avec elle, le cœur battant légèrement plus fort, tandis qu’elle cherchait de grosses branches pour attiser ce feu qui allait enfin tous les réchauffer.
 

Le corps d’Hannah se souleva soudain, sans qu’elle ne s’y attende, ce qui lui arracha un petit gémissement - ou cri - de surprise. Elle passa son bras derrière la nuque de Makoyepuk, afin de ne pas tanguer, tout en appréciant ces mains qui la tenaient fermement. Elle sentit sa peau contre la sienne et ses joues rougirent instantanément. N’osant pas le regarder, Hannah n’avait jamais songé à ce qu’il puisse la soulever ainsi. Elle aurait sûrement préféré tout à coup que ce soit pour tout autre chose qu’une traversée de chemin escarpé qu’elle aurait pu passer sans soucis. « J’avais oublié… À quel point tu peux être fort.* » Murmura-t-elle, en le regardant finalement. Ses joues brûlantes, elle se sentit fiévreuse. Ce n’était pas le froid, l’eau ou la nudité, mais bien l’amour et la passion qui lui tournaient maintenant la tête.

Ses pieds ancrés au sol, Hannah regretta qu’il ne puisse pas la porter davantage. Cette frustration disparue pourtant quand son ''''''''''frère'''''''''' se pencha sur elle. Sa peau se mit à frissonner. Une vague de chaleur l’enveloppa au même moment et elle eut envie - plus que tout - qu’il dépose ces lèvres puissantes sur les siennes. L’appréhension d’une telle faute et l’excitation se mêlèrent sauvagement en elle, pour finalement être anéanties par un bruit de branche qui craque. Baxter déglutit en suivant du regard le natif qui avait failli la faire chavirer. « J… J’imagine… »

Pour cacher son visage empourpré par des pensées impures, Hannah se retourna pour prendre d’autres branches. Elle se pencha pour en attraper une plus grosse encore. Cependant, elle était aussi longue, que large et plus dure encore. Basculant en avant, elle se cambra si fort que la rondeur de ses fesses vint s’appuyer sur quelque chose qui n’aurait jamais dû être là. Elle se tourna, la branche à la main et le regard perdu sur Makoyepuk qui était visiblement contre un endroit qu’ils n’auraient jamais dû regarder.
« P-Pardon. » Balbutia-t-elle, en se retenant de tomber. Finalement droite, elle fit face à Mako, remettant en place une de ses mèches de cheveux pour mieux l’observer. Là, elle se redressa sur la pointe des pieds, son visage incroyablement proche de celui du natif. Elle pouvait sentir son souffle. Elle leva sa main libre lentement et fit glisser ses doigts sur le menton de son ''''''frère''''''', puis sur ses lèvres, pour arriver sur sa joue et finalement son front où elle tira une mèche de cheveux coincée… dans un petit tas de vase collé sur cette peau si douce. Hannah frotta l’endroit souillé et fit glisser sa main sur le torse du natif pour finir par s’en détacher.

Pourtant, elle ne put soudain résister. Le souffle court, elle avança sa bouche entrouverte vers celle du natif. « Je… » Leurs lèvres se frôlaient - presque ? - quand elle entendit un bruit. Quelqu’un parlait, ce qui intrigua instantanément Hannah - la ramenant à la réalité, au passage. Elle recula légèrement, lançant un « Hum… » gêné et laissa Makoyepuk pour aller vers le bruit.

C’était sans nul doute Mae. Elle n’était donc pas seule ? Attrapant la main de son frère, elle trouva un tas de branches posé sur le sol. Pile-poil assez pour faire un feu (magie). S’avançant sans aucun mal sur le chemin escarpé, elle se cacha derrière une masse de végétation pour observer. Là, Baxter regarda Mako et reteint un rire. Ne ratant pas une miette de ce discours qu’elle avait pris en cours de route, Hannah cacha son visage dans le torse du natif pour réprimer ses moqueries. « J’vais raconter mes problèmes à c’caillou j’reviens. » Chuchota-t-elle en faisant mine de partir. Elle avait ri silencieusement, avant de se reprendre, cherchant à retrouver son sérieux.

« On est là Matthews. J’vois qu’t’as trouvé un super endroit. » Lança-t-elle en sortant de sa cachette. « La berge. » Elle lui souriait, sarcastique. Se tournant vers Makoyepuk, elle lui tendit les branches et les déposa dans ses - fabuleux - bras. « Il commence à faire froid… Peux-tu allumer un feu ? » Son ton était suave et chaleureux. Elle n’avait pas oublié ce qui avait failli arriver quelques secondes auparavant.

 

Toc, toc, toc. J'espère qu'on vous dérange pas.

Bon alors j'aimerais dire "félicitation gnagna le shérif est réveillé" mais j'ai encore rien senti me picoter les moeurs. Je sais pas, on vous donne le cadre idyllique, un soleil anormalement torride pour la saison, des crocodiles et puis Makoyepuk, quand même, qui n'est pas le plus vilain bison de la pampa, enfin regardez-le, et qui est d'assez bonne volonté...et donc vous, vous allez chercher du bois. Pour faire un feu. Je sais que les O'Reilly vous aimez beaucoup le camping mais là c'est un peu triste quand même. C'est même bizarre. C'est à dire que je vois bien que la relation fraternelle est déjà bien érodée mais c'est pas tout à fait là que je m'attendais à voir du rodéo. On s'observe, on se renifle, on raconte des trucs à des cailloux (non mais c'est le blackfoot qui lui ai monté au cerveau à celle-là ou c'est quoi), on slow burn, on slow burn mais nous on a pas toute l'année. On est pas à Moonstone.

Du coup vous êtes punis, voilà.

Vous pouvez poster et essayer de m'impressionner encore mais de toute manière c'est trop tard, on envoie la cavalerie pour remettre un peu de tabasco dans les épinards.