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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Farmer's Blues - (Nuttah)
John L. MacLachlan
John L. MacLachlan
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Mer 17 Fév - 22:04

Farmer's Blues
John L. MacLachlan &  @Nuttah Doyle
John froissa le papier jauni entre ses mains. Il était content qu'on lui ait offert une carte de la lande. C'était une jolie carte. Malheureusement entre ses mains elle était aussi inutile qu'un banjo offert à un manchot. John n'avait aucun sens de l'orientation, en tout cas quand il s'agissait de retrouver son chemin grâce à trois coups de crayons approximatifs. Ce trait épais était-il un sentier où un ruisseau ? Et cette tâche ? Rocher, étang ou maladresse du cartographe ? Il avait voulu faire l'aventurier en ce fiant à ces gribouillis couchés sur du papier et le regrettait à présent amèrement. Il aurait dû faire comme toujours et suivre son instinct. Se fier à ses sens. À bas les papiers rédhibitoires ! Vive l'intuition du campagnard !

John rangea la maudite carte dans son baluchon (il l'aurait bien jetée mais il avait peur qu'on la lui réclame plus tard) et commença à marcher vers le Nord-Ouest. Pourquoi pas le Nord-Ouest ? C'est une direction aussi noble qu'une autre.

Cela datait de deux jours plus tôt et ce que John avait bien pu faire pendant ces deux jours là ne sera peut-être seulement connu de lui. Ou peut-être se décidera-il a partager ses péripéties le jour ou il tombera sur une oreille attentive. Ou peut-être a-t-il déjà oublié. Qui sait ?
Mais ce qui nous intéresse surtout est qu'il arriva finalement à sa destination. Avec 48 heures de retard par rapport à ce qu'il avait prévu, certes, mais il arriva quand même. La ferme, entourée d'une palissade semblait avoir quelque activité. Il ne voyait personne pour le moment, la vision obstruée par une haute grange à foin, mais il pouvait entendre les voix riantes de quelques travailleurs au loin. Il s'approcha du portail qu'il n'osait tout à fait franchir. Il se savait dans l'ouest sauvage, se promener sur un domaine sans y être convié au préalable pouvait être dangereux. On en avait abattu pour moins que ça.

- Bonjour ! Héla-t-il d'une voix forte, je viens pour du travail !

Il attendit dix secondes, puis vingt, puis trente. Pas de réponse. Il fallait dire que la bâtisse qui tenait lieu de maison de maître se tenait une petite centaine de mètres plus loin encore, et qu'avec le raffut produit par les ouvriers, il ne devait pas être aisé de distinguer une voix de plus dans la mêlée d'exclamations et d'appels. Il balança la tête à droite et à gauche pendant qu’il réfléchissait puis se décida finalement à dépasser la clôture. Il se promit de garder l’oreille à l’affut des cliquetis d’un chien qu’on recule.

Heureusement pour lui il parvint jusuq’à la porte de la maison sans se faire trouer comme une passoire et y frappa trois grand coups. Il lui fallut parler fort au travers du brouhaha ambiant.

- Salut là-d’dans ! Y a quelqu’un ? Me suis permit de rentrer, j’ai appelé à la barrière mais vous m’avez probablement pas entendu.

Il avait crié assez fort pour que tous les champs environnants la ferme l'entendent, lui semblait-il. Pourtant il dansait d'un pied sur l'autre en se demandant s'il devrait crier de nouveau. Ou si les grincements des lattes qu'il entendait derrière les murs de bois étaient bel et bien causés par des pas qui se dirigeaient vers la porte.



John L. MacLachlan
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Nuttah Doyle
Nuttah Doyle
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Farmer's Blues - (Nuttah) Nuttah-mako
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Sam 27 Fév - 17:05

Farmer's Blues
Depuis que la ferme s’était peuplée de nouveaux arrivants, sa charge de travail avait pu s’alléger, mais la pression qui pesait sur ses épaules subsistait. Elle avait davantage de bouches à nourrir, ce qui signifiait que ses finances étaient d’autant plus importantes. Si jamais elle perdait tout, elle en ferait plonger d’autres avec elle, et elle voulait l’éviter à tout prix.

Trouver des travailleurs s’avérait plus aisé au fur et à mesure que l’on approchait la fin de l’hiver. On pouvait espérer que dans quelques semaines les températures seraient plus clémentes et elle s’autorisait une pointe d’optimisme en pensant aux mois à venir. Néanmoins, elle devait toujours compter sur des vagabonds, des individus qui acceptaient de travailler pour peu en échange du gîte et du couvert. L’entreprise était devenue moins périlleuse pour sa propre vie depuis qu’elle n’était plus seule sous ce toit, et elle se sentait moins méfiante envers les hommes qu’elle engageait.



Dans la région le bouche à oreille fonctionnait particulièrement bien lorsqu’il s’agissait de trouver des travailleurs fiables et honnêtes, et à l’inverse d’éviter certains fauteurs de troubles. Elle sut que l’un des fermiers du coin - l’un des rares à ne lui avoir pas tourné le dos lorsqu’elle avait repris les terres de Jedediah - avait donné son nom à un jeune homme en quête de besognes à accomplir. « Il est pas bien malin, mais il bosse. » lui avait-on rapporté, et c’était tout ce qu’elle demandait. Elle avait notamment bon nombre de travaux à faire faire dans la maison pour la consolider - hors de question de souffrir autant du froid que cet hiver-là - et une paire de bras supplémentaire serait la bienvenue.



Malheureusement, l’homme en question ne s’était pas encore présenté. Jusqu’à ce matin, où elle entendit des coups à la porte. Etant en train de pétrir la pâte qui servirait à faire du pain, elle espéra que quelqu’un se trouverait dans les parages et aurait la bonne idée de lui ouvrir et de l’accueillir. Mais lorsqu’il se mit à beugler comme un putois, elle du se presser de faire prendre à la pâte la forme d’une boule bien lisse et de la couvrir d’un torchon. Elle essuya ses mains pleines de farine sur son tablier et se précipita vers l’entrée en jurant.

Elle ouvrit la porte et se trouva face à un homme qui visiblement avait fait du chemin et aurait eu grand besoin d’un bain. « C’est toi John ? » Elle ne s’efforça pas d’essayer de prononcer son nom de famille, dont elle avait d’ailleurs du mal à se rappeler. Son ton était sec et son visage avait pris une expression sévère et fermée. Bien qu’il soit plus grand qu’elle, elle le jaugeait de toute la hauteur dont elle était capable. Elle avait compris depuis bien longtemps que dans sa situation, apparaitre au premier abord sympathique et peu sûre d’elle n’était pas une option. La plupart des hommes qui travaillaient ici étaient plus âgés qu’elle, et blancs. Elle n’avait pas d’autre choix si elle voulait se faire un tant soit peu respecter.

Elle l’observa quelques secondes, juste assez pour le mettre mal à l’aise, avant de s’écarter pour le laisser passer. « Entre. » Elle retira son tablier qu’elle accrocha dans un coin, et le conduisit à la pièce principale. D’un geste, elle l’invita à s’asseoir sur l’une des chaises autour de la table. « Je t’attendais plus tôt. » Elle espérait ne pas être tombée sur un paresseux. Malheureusement avec ce qu’elle arrivait à payer elle ne pouvait pas se permettre d’être trop exigeante. Elle s’assit face à lui, sans cesser de le fixer. « Bon, tu sais faire quoi ? »


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John L. MacLachlan
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Dim 28 Fév - 18:04

Farmer's Blues
La porte en bois s'ouvrit sur une jeune femme à l'air revêche et à la moue boudeuse. Le froncement de ses sourcils noirs témoignait de sa contrariété et John espérait qu'il n'en était pas la cause.

- Euh... Oui... Oui m'dame.

Quel accueil. Si c'était elle sa nouvelle patronne il allait avoir intérêt à se tenir à carreau, à filer droit, à pas faire de remue-ménage s'il voulait gagner sa gamelle, bref, travailler et se taire. Cela tombait bien c'était deux de ses meilleures spécialités. Elle non plus ne semblait pas très loquace. Elle le regardait de haut en bas sans rien dire sur le perron. John ne dit rien. Il n'avait rien à dire de toute façon. Il attendit la fin de son examen, c'est pas comme s'il n'en avait pas l'habitude, c'est pas comme s'il trouvait ça normal. Un fermier examine un bœuf avant de l'acheter. S'il n'est pas fort, s'il a l'air malade, il ne tiendra jamais la rigueur du travail des champs. Pour les ouvriers c'était pareil.

Et puis, lui aussi avait ainsi le loisir de la regarder. Bien plus petite que John, elle n'en était pas moins fière et dure. Ses pommettes hautes semblaient avoir été taillées dans du bois de genévrier. Ses yeux sombres ne cillaient pas et sa peau lisse encore pleine de jeunesse laissait deviner ses origines indigènes.

John avait rencontré sont premier amérindien il n'y avait pas si longtemps. Un gars très sympa !

Il entra à sa suite, une main terreuse sur son sac et l'autre sagement placée dans son dos. Comme s'il avait peur qu'effleurer quoi que ce soit dans la maison ne le salisse immédiatement. Il accepta la chaise qu'il lui offrait et s'y assit du bout des fesses avec respect. Puis il ôta précipitamment son chapeau, c'était impoli de rester couvert devant les dames. Il gratta avec embarras son front cerclé de sueur crasse.

- Je suis désolé, madame, je me suis perdu... Deux fois.

Pour la question suivante en revanche il n'eut pas de réponse. Ce qu'il savait faire ? Il aurait plus vite fait de faire la liste de ce qu'il ne savait pas faire, surtout autour d'une ferme. Il passa sa main dans ses cheveux, ses doigts laissèrent une trace noirâtre près de son oreille (il avait trébuché les pattes en avant sur le chemin alors qu'il se perdait dans la contemplation d'un rapace qui passait au dessus de lui).

- Ah... Je sais pas, m'dame. Beaucoup de chose. J'ai grandit dans une ferme. Il a bien fallu que j'apprenne le métier, des fois on était qu'deux à s'en occuper.

Réponse pas fameuse mais s'il devait développer il en aurait pour le reste de la journée. Parce qu'en plus du métier de fermier il avait notemment été chauffeur, garçon d'écurie, maréchal ferrant, marchand de fleurs, charpentier, marin pour une journée, dogsitter, ramoneur, cuistot, trappeur, (mauvais) artiste peintre, voleur de chevaux (mais ça il ne s'en vanterait pas) cantinier, cheminot et nettoyeur de clochers. Il en avait probablement oublié. Enfin bref comme tout le monde, il survivait. Mais si elle avait d'autre questions plus précise, John se ferait un plaisir de lui répondre.

- C'est vous la patronne ? S'enquit-il en grattouillant le bord de son chapeau du bout de l'ongle.


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Nuttah Doyle
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Mer 10 Mar - 20:19

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Comme à chaque fois qu’elle se trouvait en présence d’un inconnu et qui plus est un possible employé, elle le jaugeait avec méfiance, scrutant son attitude, prête à rétorquer au moindre signe d’irrespect qu’elle pourrait percevoir. Mais l’étranger, loin de fanfaronner, se mit à bafouiller et eut le bon sens de l’appeler « m’dame ». Un bon point pour lui donc.

Il semblait étrangement perdu dans sa demeure, qui pourtant n’avait absolument rien d’impressionnant. Il se comportait comme si même la chaise sur laquelle il s’asseyait était d’une fragilité de porcelaine ou un bien précieux. Pour le moment, son attitude la poussait à s’adoucir, mais elle ne voulait pas aller trop vite. Il avouait tout de même s’être perdu deux fois. Elle ne savait si elle devait admirer son honnêteté ou craindre qu’il soit vraiment idiot. Non pas qu’elle exigeait de fortes compétences intellectuelles de la part de ses employés, mais ne pas se perdre en allant faire paitre les bêtes lui semblait un minimum.

La liste de ses compétences l’intéressait davantage. Son discours n’était pas des plus clairs, mais il semblait avoir plus d’une corde à son arc, ce qui pourrait parfaitement faire l’affaire. L’hiver toucherait bientôt à sa fin et plus que jamais elle aurait besoin de bras solides et capables d’effectuer divers travaux, ce que ce John semblait offrir. « Très bien. Pour le moment j’ai surtout besoin de réparations dans la maison, il y a plusieurs fissures et des vitres à remplacer aux fenêtres. Ensuite y a toujours besoin de monde pour la traite et puis aux champs dans quelques temps. » Du moins s’il ne partait pas d’ici là. Nuttah n’avait malheureusement pas le luxe de congédier ses employés, en général c’était plutôt eux qui allaient et venaient. « Tu saurais faire ça ? »

La question qu’il lui posa ensuite allait déterminer la suite de cette conversation. Ou plutôt, la réaction qu’il aurait en entendant la réponse. « Oui c’est moi. » Elle lui lança un regard aussi glacial que le ton de sa voix. « C’est un problème ? » Tout dans l’expression de son visage indiquait clairement la réponse qu’il avait intérêt à donner, lui lançant presque un défi. Et pourtant, la jeune fille était intérieurement loin d’en mener large. Ces confrontations, même si elle en avait pris l’habitude, étaient toujours aussi pénibles pour elle. A chaque fois, elle devait faire appel à toute sa force pour maintenir cette muraille entre elle et l’autre, cette illusion d’être supérieure, sans certitude du résultat.

Elle baissa un instant les yeux et tapota machinalement sur le bois de la table qui aurait eu bien besoin d’un polissage, avant de s’adresser de nouveau à cet homme. « Ecoute il y a beaucoup à faire et je pourrai pas te payer cher, mais tu sera nourri et logé. » Des vêtements lavés ne lui auraient pas fait de mal également. « Si ça te va, ça me va aussi. Par contre je veux pas d’histoire, ni de magouille d’aucun genre. C’est compris ? » Elle ne précisa pas que quelques temps plus tôt, deux hommes avaient été tués ici même par elle et son père. Il n’avait aucun besoin de le savoir. Elle avait déjà suffisamment de problèmes avec les gens d’Imogen, entre ceux qui voulaient racheter sa ferme - mais se montraient étrangement moins insistants depuis qu’elle n’était plus toute seule - et ceux qui croyaient encore qu’elle s’amusait à empoisonner les terres de ses voisins. Les choses semblaient heureusement être en train de se tasser avec le temps, et elle espérait ne pas avoir d’ennuis supplémentaires au moins avant un bon bout de temps.



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John L. MacLachlan
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Age : 28 ans
Jeu 11 Mar - 23:18

Farmer's Blues

John attendait patiemment le jugement de cette jeune gérante au regard acéré de l'aigle qui vient de repérer un lapin imprudent qui vient de s'aventurer dangereusement hors de la couverture des fourrés touffus. John en avait l'habitude. Il avait vu passer bien des patrons et une fois qu'ils avaient prit la peine d'échanger trois mots avec lui, ils finissaient presque toujours par l’engager. Son charme naturel sûrement.

Le visage du garçon de ferme se fendit d'un sourire radieux lorsque son interlocutrice évoqua les réparations à entreprendre. Ça en charpenterie I'm y connaissait un rayon. Il maniait le marteau comme pas deux, aucun clou ne lui résistait bien longtemps. Et puis pour ce qui était de la traite… si Dolly savait écrire elle aurait pu lui écrire une lettre de recommandation la veille. Il hocha vigoureusement la tête à la question de la jeune femme.

- Oh ça oui ! dit-il joyeusement, dans ma ferme aussi y avait toujours un trou à combler quelque part. Je manie la scie depuis que je suis haut comme ça !  

Il joignit le geste à la parole, lâchant son chapeau d'une main pour l'agiter dans les airs à la hauteur d'une croupe de poney Shetland, ce qui, pour qui connaissait l'ardeur de Betty à le mettre au travail quand il était tout gosse, n'était probablement même pas exagéré.

- Et pour le reste... J'aidais ma Ma' à la ferme avant de savoir marcher qu'elle me disait. A c'qu'y paraît j'ai toujours eu un truc avec le animaux, alors elle me laissait m'occuper des moutons, puis des vaches et des chevaux quand on en a eut.

Il fanfaronnait un peu quand même. Il s'était redressé sur sa chaise, toujours en équilibre sur la moitié de son postérieur, il fallait dire que s'il y avait bien une chose dont il était fier c'était ses talents dans les travaux manuels divers et variés, mais il descendit bien vite de son nuage. Le visage de Doyle s'était refermé et son regard qui s'était à peine réchauffé pendant leur petit échange était de nouveau si froid que John eut l'impression qu'on venait de lui plonger la tête dans un des lacs gelés qu'il avait dépassé sur le chemin vers la ferme.

- Oh non ! Pas de problème !

Il leva les mains dans un geste défensif ce qui manqua de faire glisser son chapeau sur le sol. Heureusement il le rattrapa avant que le couvre-chef à large bord ne rencontre son funeste destin.

- Je demande juste pour pas me tromper de gars à appeler patron… Enfin patronne… Et euh… Dame du coup.

Il se racla la gorge en constatant que le visage de sa future boss (du moins il l'espérait mais vu son caractère revêche c'était peut-être s'avancer) était toujours aussi fermé. Il se dit qu’il ferait mieux de lui donner un peu plus d'explications.

- Le gars qui m’a indiqué vot’ ferme, il m’a juste dit que c’était la ferme Doyle. Il m’a pas dit vot’ prénom sinon j’aurais sû que vous étiez une dame. Enfin sauf si vous vous appelez Jordan… ou Ezra la je pourrais me tromper quand même… Ma mère s’appelait Betty, c’est elle qui gérait not’ ferme quand j’étais petiot. Enfin elle la gérait pas très bien pour dire vrai mais elle faisait de son mieux. C’tait pas facile toute seule… Enfin vous chuis sûr que vous vous débrouillez mieux !

John ne parlait en général pas beaucoup parce que lorsqu’il le faisait il savait qu’il ne s’y prenait pas bien. Enfin sa plus grande qualité, outre d’être débrouillard, était sûrement de savoir reconnaître quand il était temps de se taire. Ce qu’il fit donc.

Il fut content qu’elle change de sujet. Il releva la tête qu’il venait tout juste de baisser vers son chapeau et s’enfonça un peu plus dans sa chaise. Sa fesse commençait à lui faire mal et il avait des fourmillements dans la jambe droite.

- Ah ça me va ! Et pas de magouille ! Promis ! De toute façon je suis nouveau dans le coin alors je connaîtrai pas grand monde avec qui magouiller même si j’voulais.  

Il rit doucement à sa tentative d’humour maladroite puis tendit sa main terreuse pour sceller leur contrat, à la mode de l’ouest.

- J’peux commencer tout de suite ! Montrez-moi juste à quoi vous voulez que je m’emploie et je suis sur le coup ! C’est vous le chef, patronne.

Il avait passé beaucoup trop de temps à tourner en rond à Silverstone avant de venir et même s’il ne regretterait jamais ses deux jours de vacances dans une autre ferme pas si loin d’ici il avait vraiment hâte de mettre ses deux mains au service de quelqu’un. Il n’était pas très futé dans le domaine de l’initiative, il n’y avait rien de mieux que suivre des directives (mais toujours à la perfection) et le manque d’activité rendait John très malheureux.  





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Ven 26 Mar - 19:40

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Il était soudain si enthousiaste, si prompt à montrer qu’il voulait bien faire qu’il aurait été difficile même pour le plus stoïque des employeurs de conserver une expression froide et sévère, et encore moins pour Nuttah qui ne put s’empêcher de sourire face à la manière dont il s’exprimait. Le fait qu’il semble à ce point vouloir ce travail avait quelque chose de rassurant, mais aussi d’attendrissant. Elle espérait simplement qu’il n’avait pas exagéré ses capacités, mais en réalité tout ce qu’elle voulait c’était quelqu’un qui soit honnête et pas paresseux. Ca pouvait sembler simple, mais dans la région c’était aussi difficile à trouver que des pépites d’or, surtout pour quelqu’un qui n’avait pas de quoi acheter la fidélité de ses travailleurs.

Le fait qu’elle lui demande si avoir une patronne le dérangeait sembla bousculer quelque chose chez lui et il s’étala en une interminable justification. Elle ne put s’empêcher de rire, mais il était si passionné dans ses diatribes qu’elle doutait qu’il s’en soit rendu compte. Au moins il était amusant, ça changeait de beaucoup des hommes qu’elle embauchait, souvent peu enclins au bavardage. Elle se reprit et tenta d’arborer un air un tant soi peu patronal - ou l’idée qu’elle s’en faisait -, bien que son expression n’ait plus la froideur des débuts. « Très bien, ça me va. Si je vois que tu fais l’affaire, tu pourras rester. » Elle était à peu près certaine que ce serait le cas - notamment car les candidats ne se bousculaient pas à sa porte - mais c’était une façon d’encourager la motivation du jeune homme. Il était drôle à sa manière et quelque chose lui disait qu’elle pourrait bien s’entendre avec lui. Elle serra sa main pleine de terre avec toute la fermeté dont elle était capable.

Cette motivation semblait ne plus s’arrêter. Il avait l’air d’avoir longtemps marché, elle était surprise qu’il se sente prêt à travailler dès maintenant, sans avoir rien bu ni mangé. Elle n’avait pas non plus envie qu’il s’évanouisse en plein travail, ça aurait été de plus une perte de temps et d’énergie. Mais bon, elle pouvait au moins lui montrer les lieux… Elle se leva et l’invita à faire de même. « Tu auras déjà des réparations à faire à l’intérieur de la maison. Il faudrait combler les fissures que tu vois là. » Elle les indiqua de la main. « et réparer la vitre qui est ici. » Elle ne repasserait pas un hiver comme celui qui venait de s’écouler, à grelotter de froid dans sa propre demeure. « Il y a aussi deux autres fenêtres à réparer à l’arrière de la maison et d’autres travaux que je te montrerai ensuite. »

Elle le conduisit sur le porche devant la maison, où le bois avait subi quelques dommages dûs à l’hiver et au manque d’entretien. « Bon je pense que si t’as du métier tu vois quel est le problème. Mais avant ça faudrait renforcer la toiture. J’ai pas encore eu le temps d’aller voir mais j’ai l’impression que ça s’est pas mal abimé et j'ai peur qu’on commence à avoir des fuites bientôt. » Elle se tourna vers lui en espérant qu’il n’aurait pas perdu de son enthousiasme. « Tu verras, tu t’ennuieras pas, ça manque jamais de travail ici. »

L’air gardait ce froid hivernal et pourtant déjà on pouvait sentir que les températures peu à peu remontaient, que bientôt - elle l’espérait - le printemps reprendrait ses droits et leur offrirait avec un peu de chance une saison fructueuse. Elle reprit sa marche, s’éloignant de la maison et lui montra du doigt un bâtiment un peu plus loin sur les terres de la ferme. « Là c’est la grange où dorment les employés. C’est pas le grand luxe, mais y a de quoi dormir confortablement. » Par sécurité elle avait toujours préféré tenir les hommes qu’elle embauchait à l’extérieur de la maison. Si jamais après quelques temps elle jugeait qu’elle pouvait lui faire confiance, peut-être lui ferait-elle une place. Elle se tourna vers lui et l’observa. Elle avait beau être plutôt grande, elle devait lever la tête pour rencontrer son regard. « Des questions ? »

Elle jaugea son visage sale, puis avisa ses vêtements. « T’as l’air d’avoir fait un sacré périple. » Elle se dit qu’il devait avoir des histoires à raconter. Elle avait toujours adoré les histoires, mais elle ne voulait pas non plus se montrer trop curieuse. « Si t’as faim y a de quoi manger à la cuisine, et de la bière pour te rafraichir. » Sans attendre sa réponse, elle tourna les talons et se dirigea vers la maison. S’il était intéressé par l’offre, libre à lui de la suivre.



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Lun 29 Mar - 16:43

Farmer's Blues

John suivait la jolie autochtone à travers toute la maison et ses extérieurs comme un fidèle petit cabot, et ne manquait pas de prendre note sur les réparations avec un œil connaisseur. Il suivait du regard tout ce qu'elle pointait du doigt, il était rustre mais pas singe. La maison n'était évidemment pas de première jeunesse, l'hiver entre ces murs avait dû être rude et froid, mais le fermier avait vu pire. Dans sa propre ferme du Missouri, pour commencer, pendant les temps les moins fastes de sa jeunesse, mais aussi il n'y avait pas si longtemps, dans une autre ferme des landes où il avait eu le bonheur de s'égarer. Il observa de plus près les dégâts sur la fenêtre brisée et estima qu'il ne lui faudrait pas plus de quelques heures pour remettre à neuf ce qui avait été détruit, pour peu que la patronne ait déjà le matériel nécessaire. Le toit lui prendrait un peu plus de temps bien que cela ne demande pas de compétences techniques extravagantes, John avait eu la bonne idée de ne jamais souffrir du vertige. L'isolation cependant lui demanderait plus de doigté, déjà parce qu'il lui faudrait aller à la chasse au moindre petit interstice qui pourrait laisser passer l'air froid et ces saletés de petits trous n'étaient pas forcément visibles à l'œil nu.

Il avait suivi sa nouvelle maîtresse au dehors et hochait gaillardement la tête à chacune de ses paroles, heureux de constater qu'il aurait de quoi s'occuper les mains pendant les prochaines semaines. En fait, il lui tardait même de s'y mettre, il n'y avait pas meilleur sentiment que de se coucher les muscles fourbus par les efforts de la journée et la sensation d'un bon travail accompli. À propos de coucher, elle lui désigna la grange ou il allait passer ses nuits.

- Moi, tant qu'y à une botte de foin pour m'allonger je suis content, la rassura-il avec un sourire quant aux conditions précaires de sa couche.

Il lui tardait d'ailleurs de rencontrer les hommes avec qui il partagerait son logis. L'esprit de bonne camaraderie dont il avait l'habitude sur les chantiers avait quelque chose de vivifiant. Bien sûr il y avait toujours un ou deux gros bras pour essayer de monter quelque tension autour de la soupe du soir mais John savait repérer ce genre d'olibrius et savait aussi comment endormir leur tempérament épineux. Peut-être avait-il simplement eu de la chance jusqu'à présent, ou peut-être que son caractère passif et doux avait eu raison des plus récalcitrants. John baissa la tête vers sa patronne pour rencontrer son regard aux éclats revêches quand elle se retourna vers lui. Il gratta le bord de son chapeau qu'il tenait toujours entre les mains le temps de trouver une question pertinente à lui poser.

- Y a combien d'autres ouvriers sur la ferme en ce moment, m'dame ?

Ça lui semblait pas trop stupide comme question.
Il lui emboîta le pas en trottinant quand elle retourna d'un air décidé vers la maison pour lui trouver à se sustenter. Elle était bien bonne cette nouvelle patronne. Il n'avait rien grignoté d'autre qu'un bout de pain rassis trouvé au fond de sa besace depuis le petit déjeuner et il avait craint que son retard lui avait révoqué ses droits de déjeuner. Mais maintenant qu'elle le mentionnait, oui il avait faim, et il se rendait tout juste compte que sa gorge était sèche comme la Terre de Feu en plein été.

- Oui j'ai un peu marché, répondit-il alors que maîtresse et ouvrier pénétraient dans la maison, j'ai trouvé une vache et elle m'a amené à une ferme mais c'était pas la bonne. Mais la nuit tombait alors j'ai couché là pour pas mourir de froid.

La jeune femme l'installa à table et posa devant lui il belle choppé de bière Don l'ambre gazeuse lui murmurait délicieusement à l'oreille. Il plongea ses lèvres dans la mousse avec un plaisir non dissimulé et en vida quasiment la moitié en une lampée.

- Ah merci beaucoup ! J'avais oublié qu'il faisait soif, s'exclama-t-il après un soupir de bonheur, ça pourrait pas être votre cache par ailleurs ? Une belle roussette avec de grands yeux bruns. Je l'ai appelée Dolly, vous m'excuserez. A cause de son regard de poupée. Mais elle a l'air de bien apprécier le nom.

Il espérait en silence que la vachette n'ait pas de propriétaire. Il l'avait donnée à Charlotte et souhaitait qu'elle resta sur les terres de la jolie bourgeoise mais il éprouvait déjà un certain respect envers sa nouvelle employeuse et ne voulait pas commencer son contrat sur un vol et un mensonge.


John L. MacLachlan
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Nuttah Doyle
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Sam 10 Avr - 23:13

Farmer's Blues
Etait-il possible qu’elle soit tombée sur une perle rare ? Il était poli, respectueux, peu exigeant, et d’après ses dires, honnête et travailleur. Des comme ça, elle n’était pas certaine d’en avoir déjà croisé, et encore moins embauché - il y avait toujours un problème quelque part d’habitude, dont elle devait forcément s’accommoder -. Si vraiment il s’avérait qu’il possédait ces qualités, il était difficile de croire qu’il acceptait si facilement de travailler pour elle, qui ne pourrait pas lui donner grand chose en retour. Un travailleur de cette qualité aurait pu demander bien plus. Mais non, il ne semblait même pas un peu exigeant. Une aubaine, en somme ! Elle se garderait bien de lui dire qu’il aurait pu prétendre à mieux - elle n’aimait pas être malhonnête, mais elle pouvait difficilement se permettre de faire autrement -.

Il avait l’air si enthousiaste à chacun de ses mots, si impatient à l’idée de travailler qu’elle ne pouvait que penser qu’ils allaient finir par bien s’entendre. « Il y en a trois en ce moment, qui vont et viennent. » Elle avait bon espoir que ce nombre augmente avec l’arrivée des beaux jours et permette une récolte fructueuse, qui cette fois-ci trouverait davantage d’acheteurs. « Oh et y a mon père aussi que tu rencontreras sûrement plus tard. » Ce mot avait une saveur étrange dans sa bouche. Il avait si longtemps désigné un homme et voilà que maintenant il se destinait à un autre. C’était encore bien neuf pour elle et elle avait toujours du mal à s’y faire, à déterminer comment allier ces deux hommes, l’un bien vivant, l’autre mort.

Elle monta une à une les marches du porche de la maison, puis ouvrit la porte, lui sur ses talons. Tout en la suivant, il lui raconta l’histoire de sa venue, qui était plutôt incongrue. Pour un peu, elle aurait presque pu penser qu’il mentait pour se justifier, mais son air innocent lui laissait penser le contraire. Tout en l’écoutant, elle l’invita d’un geste de la main à se rasseoir à la table et lui servit une chope de bière fraîche - ce qui n’était pas difficile compte tenu des températures encore froides -. « Non, ça me dit rien. J’ai pas perdu de vaches ces derniers jours. » Il n’aurait plus manqué que ça, en plus du reste. Elle était tout de même amusée par l’histoire. Se faire guider par une vache, ce n’était pas commun. Et au moins il avait une excuse plutôt originale pour s’être présenté en retard. « La ferme appartenait à qui ? Je connais peut-être. » Sûrement, plutôt, ici tout le monde se connaissait, au moins de nom.

Voyant que son nouvel employé avait déjà vidé la moitié de sa boisson, elle le resservit puis s’en versa également au passage, réalisant qu’elle avait soif elle aussi. « T’as faim ? Il doit y avoir du pain quelque part. » Sans attendre sa réponse, elle fila à la cuisine, où elle attrapa d’un geste rapide une assiette ébréchée - mais propre, c’était le principal - et y plaça le reste de pain avec un couteau. Il était de la veille donc un peu caoutchouteux, mais il faisait encore l’affaire. Le fermier avait de la chance, il y avait du beurre frais, ça aiderait sans doute à faire mieux passer le pain. Armée de ses victuailles, elle revint sur ses pas et déposa l’assiette devant John, avant de s’asseoir face à lui.

Elle but quelques gorgée de sa bière, plus détendue qu’auparavant à présent qu’il lui semblait mieux cerner quel homme elle avait en face d’elle. Elle était surprise que personne d’autre n’ait mis la main avant elle sur un tel travailleur, qu’il ait choisi de s’échouer ici alors qu’il existait tant d’autres exploitations plus prospères où il aurait été sans aucun doute accueilli à bras ouverts. Elle resta silencieuse un temps, afin de lui laisser l’opportunité de se restaurer avant de le questionner de nouveau. « T’as grandi dans une ferme, c’est ça ? » C’était en tout cas ce qu’il lui semblait avoir compris de leurs échanges. « Tu viens d’où ? C’est une ferme de la région ? » Elle en doutait, Le nom de famille qu’on lui avait donné l’aurait immédiatement marquée si ça avait été le cas. Or, elle était incapable de s’en souvenir. Et puis, il n’avait pas l’accent du coin, ça elle en était certaine.  



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John L. MacLachlan
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Mer 21 Avr - 21:45


Farmer's Blues

@Nuttah Doyle

Hâte de rencontrer m'sieur Doyle, dit-il poliment.

John se demandait bien à quoi pouvait ressembler le bonhomme, et surtout s'il avait le même caractère que sa fille. Les gens avaient tendance à devenir grincheux en vieillissant et s'il avait l'humeur aussi revêche que la demoiselle il ne devait pas être facile à côtoyer tous les jours.
Trois ouvriers c'était peu pour une aussi grande propriété et il se douta bien qu'ils devraient tous mettre les bouchées doubles pour pallier au manque de main d'œuvre. Heureusement le fermier n'était pas paresseux et le rude travail ne lui faisait pas peur. Au contraire, il avait eu tant de difficulté à trouver un emploi en ville que la perspective de devoir trimer comme une bête dans les prochains jours lui faisait presque plaisir. John était un étrange garçon.

La bière était bonne et fraîche et John se sentait déjà un peu mieux. La soif qui lui asséchait la gorge avait disparue mais il n'en était pas moins ravit que la jeune femme remplisse de nouveau son verre. Cette fois il y bu plus mesurément, se contentant d'une bonne gorgée qui réprima un soupir de soulagement. Il était heureux que Dolly n'appartienne pas à Mademoiselle Doyle, il aimait savoir que Charlotte avait maintenant quelqu'un pour lui tenir compagnie à la ferme. Ses journées avaient dû être incroyablement solitaires avant leur arrivée. Sa nouvelle patronne le questionnait justement au sujet de sa voisine et John ne put empêcher un doux sourire de venir orner son visage anguleux alors que le visage de la jolie brune s'imposait à son esprit.

- C'était chez mademoiselle Kingsley. Elle est arrivée il y a peu pour reprendre la ferme de son oncle. Elle doit avoir à peu près votre âge. Elle est très gentille.

Il se garda d'ajouter qu'elle était aussi très jolie, cela n'aurait peut être pas été une remarque très convenable.
La bonté de Miss. Doyle ne s'arrêta pas à la bière, elle se précipita dans la cuisine pour y chercher du pain avec une telle rapidité que John n'eut pas le temps de répondre à sa question et encore moins de réagir. Il n'eut pas longtemps à attendre que sa patronne réapparaissait non seulement avec une belle miche sous le bras, mais également avec une motte de beurre. Décidément les gens étaient bien accueillants dans les Landes et savaient gâter leurs invités. Le fermier se servit en pain et en beurre et croqua avec un délice non dissimulé dans sa tartine. Si la jeune femme traitait tous ses employés avec la même générosité ces prochains jours de labeur allaient se révéler être un véritable plaisir. Il avait connu des patrons bien moins conciliants.

D'ailleurs, la coquille de dureté méfiante de mademoiselle Doyle commençait déjà à se fissurer au contact du campagnard, et laissait deviner un tempérament bien plus doux qu'elle avait laissé paraître au premier abord. Ses yeux se faisaient moins sévères, sa posture moins raide. Une ombre de sourire flottait même sur ses lèvres alors qu'elle reprenait la parole pour s'adresser à son nouvel employé. John reposa sa tranche de pain beurrée dans son assiette et essuya les quelques miettes qui parsemaient sa barbe naissante.

- C'était dans le Missouri, répondit-il avec un joyeux sourire, près de Quincy. Ma mère avait hérité de la ferme de son père... Son visage se ferma légèrement. Enfin maintenant c'est mon beau-père qui l'a récupérée. J'ai perdu la succession quand elle s'est remariée.

Lui qui parlait habituellement peu s'étonna de s'être laissé à se confier autant. Il avait baissé les yeux sur ses mains qui reposaient de part et d'autre de l'assiette ébréchée. Il les releva vers la jeune femme qui lui faisait face à la table. Il la devinait honnête et sa franchise un peu rude, loin de l'affecter lui inspirait plutôt confiance. La jeune patronne semblait être du genre à dire les choses comme elles étaient plutôt que de se parer de faux-semblants. Bien sûr elle aurait pu être le genre à jouer un double-jeu mais John en doutait. Son instinct se trompait rarement quand il s'agissait de jauger les gens. La plupart du temps en tout cas. Mais John faisait toujours confiance en son instinct. Son chapeau était posé à côté de lui sur la table, il le caressait, l'air perdu dans ses pensées.

- Enfin… c'est comme ça, conclut-il avec un petit sourire résigné.

Il but une nouvelle gorgée de bière avant de continuer.

- Et vous, M'dame, si c'est pas trop indiscret, comment vous êtes arrivée à la tête de cette ferme.

Il termina sa tartine et commença à s'en couper une autre. Son ventre gargouillant déjà moins.

- Vous en voulez?

Certes c'était son pain, mais il se sentait un peu rustre de se resservir sans lui en proposer.


John L. MacLachlan
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Lun 24 Mai - 15:04


Farmer's Blues

@John L. MacLachlan & @Nuttah Doyle

M’sieur Doyle ? Elle n’avait évidemment pas été suffisamment précise dans ses paroles, la méprise était donc naturelle. Elle faillit le contredire, mais avait du mal à voir comment lui expliquer la situation sans entrer dans des détails qui ne le regardaient pas vraiment. Pourtant il allait bien falloir, au risque d’un incident diplomatique majeur le jour où John appellerait Makoyepuk « M’sieur Doyle ».

Elle écouta la suite de son récit avec un certain intérêt, en particulier lorsqu’il parla d’une Mademoiselle Kingsley. Le nom lui était familier, la jeune fille en question beaucoup moins. « Tu veux dire qu’elle est à la tête de la ferme ? Seule ? » C’était exactement ce qu’il venait de lui raconter mais elle avait besoin de se l’entendre confirmer de nouveau. Elle avait du mal à croire qu’il puisse exister dans la région une personne qui soit dans une situation similaire à la sienne. Alors que celle-ci était une totale inconnue, qu’elle ignorait même si elle la rencontrerait un jour, elle se sentit soudain moins seule et cette pensée lui réchauffa le coeur.

Mais c’était sur son nouvel employé qu’elle voulait se focaliser. Elle garda donc cette Mademoiselle Kingsley dans un coin de sa tête pour peut-être y repenser par la suite. Le jeune homme lui paraissait extrêmement satisfait de sa collation. Elle ne payait pas beaucoup mais elle avait appris avec le temps que bien traiter ses employés dès le départ pouvait leur apporter une certaine motivation dans le travail, voire un peu de loyauté, ce qui ne mangeait pas de pain. Et puis, plus elle le côtoyait, plus elle avait de la sympathie pour lui. D’abord parce qu’il avait su depuis le début la traiter avec un respect plutôt rare, mais aussi parce qu’il avait quelque chose, une sorte d’aura de simplicité et d’enthousiasme qui ne pouvait que la toucher. Elle se surprit à penser que, peut-être, elle pourrait même éprouver de l’amitié pour lui avec un peu de temps. Cela ne lui semblait pas invraisemblable en tout cas.

C’est tout aussi spontanément qu’il lui partagea son histoire - elle le lui avait certes demandé, mais rien ne le forçait à se livrer -. Il n’en dit pas beaucoup, mais suffisamment pour qu’elle perçoive un peu de ce qu’il ressentait. Elle ne peut qu’éprouver de la compassion à son égard. Depuis qu’elle avait perdu Jedediah, elle ne pouvait s’imaginer perdre la ferme en plus. C’était le lieu où elle avait grandi, même si elle n’y était pas née, même s’il l’avait empêchée de grandir parmi les siens. Oui, elle était désolée pour son interlocuteur et reconnaissante qu’aucun autre héritier ne se soit présenté pour prendre sa place à elle - qui n’aurait pas été bien difficile à contester -. Elle le regardait, sans trop savoir quoi répondre. A sa place, elle aurait détesté qu’on lui montre de la pitié, ça n’aurait fait que retourner le couteau dans la plaie et la mettre mal à l’aise. Elle n’avait pas envie de le mettre mal à l’aise alors qu’elle venait à peine de l’embaucher et avait besoin de lui. Alors, elle se contenta de le regarder et de sourire également, tout en répondant une banalité. « Missouri hein. Ca fait sacrément loin, t’as dû voir du pays. »  

Elle hocha la tête de droite à gauche à sa proposition. « Non merci. Mais te gêne pas, tu dois avoir sacrément faim après toute cette route. » La question qu’il lui posait en revanche allait lui donner beaucoup plus de fil à retordre. Elle soupira et but quelques gorgées de sa bière afin de s’accorder un instant pour réfléchir. Le tout était de lui en dire suffisamment pour qu’il ait un aperçu de la situation mais sans trop entrer dans des détails qui ne le concernaient pas. « Mon père adoptif était propriétaire de la ferme. J’ai hérité de tout quand il est mort. » Ca c’était la partie facile. La suite allait être un peu plus compliquée à expliquer. « J’ai retrouvé mon vrai père il y a quelques temps. Il vit ici maintenant. » Elle s’entendait prononcer ces mots et les trouvaient plus que jamais absurdes. On aurait dit un conte, une histoire à dormir debout et elle aurait compris si John ne l’avait pas crue. Seulement, elle ne voyait pas trop ce qu’elle pouvait dire d’autre sans entrer dans des explications bien trop intimes, et qui ne faisaient pas seulement partie de son histoire à elle. Elle s’efforça de conclure avec un sourire, comme si tout ça était totalement naturel. « Il s’appelle Makoyepuk. Tu devrais bientôt le rencontrer. » Elle ne donna pas de nom de famille, elle avait cru comprendre que les Blackfoot n’en avaient pas - bien qu’elle trouve ça très étrange et peu pratique -. Enfin, du moment que John ne l’appelait pas « M’sieur Doyle » tout irait bien.

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John L. MacLachlan
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Mar 31 Aoû - 23:21

John avait hoché la tête. A la question murmurée sur Charlotte. Oui elle tenait sa ferme seule, et à vrai dire cela m'inquiétait un peu de le savoir. La demoiselle Kingsley n'était pas faite du même bois que sa mère, ou même que Miss Doyle qui se tenait maintenant devant lui. L'une était folle et revêche, l'autre était dure et juste, des caractère qui imposaient le respect et la crainte des hommes qui voudraient tenter de la leur mettre à l'envers. Mais la Miss. Kingsley, elle, était douce et naïve et bien que John admirât ces deux qualités, elle n'étaient pas rares dans la région pour rien. En la quittant il ne lui avait laissé que son colt pour compagnon, et bien que ce soit mieux que rien, cela n'était quand même pas assez à son goût.

- Suis sûr que vous vous entendriez bien.

Il n'allait pas forcer la rencontre, mais l'une et l'autre pourraient apprécier la compagnie et avoir un ami était précieux dans ces contrées. De plus, il était certain que Charlotte pourrait apprendre beaucoup de Miss. Doyle sur la tenue d'une ferme.

John mangeait et parlait et sa patronne buvait et écoutait ses histoires sans broncher. D'un naturel plutôt taciturne, le fermier ne bavassait d'ordinaire que lorsqu'il avait un poisson à noyer ou un chaland à ennuyer pour avoir la paix. En cette ère moderne de 1887, entre la fin de la conquête de l'ouest et le début de l'industrialisation, il était rare de tomber sur quelqu'un qui prêtait une oreille attentive à la vie d'autrui. Miss. Doyle semblait être une de ses perles rares et poussait à la confidence honnête.

- Ah ça oui j'en ai vu ! Un an que j'ai vadrouillé sur les routes en gagnant ma croûte en faisant tous les boulots possibles et imaginables.

Il rit comme si une anecdote amusante venait de surgir dans son esprit comme éclate une bulle de savon.

- Sacrées histoires… Son regard se perdit le temps d'une seconde fugace, mais assez longtemps pour qu'une tierce personne attentive s'aperçoive de ce moment d'égarement. Enfin elles auraient plus de gueule racontées au coin d'un feu après une bonne journée de travail. Et puis j'aurais peur de vous ennuyer.

C'était à son tour, maintenant, d'écouter sans rien dire. Et il le faisait d'autant plus religieusement qu'elle lui avait semblé hésiter avant de se confier. Soit que c'était un sujet sensible ou qu'elle jugeait trop personnel pour un simple ouvrier mais quelle qu'en soit la raison, il ne prenait pas la confidence à la légère. Il se figea quand il entendit le nom du père biologique retrouvé. Ses yeux s'écarquillèrent, sa bouche s'ouvrit dans un "o" silencieux de surprise et tout son corps de grand épouvantail se raidit comme un bout de bois.

Makoyepuk . Ce nom ne lui était pas inconnu, pas du tout même, et pourtant John doutait que ce soit un nom qui courait la plaine. Il se mit à dévisager son interlocutrice en faisant fi des lois de la politesse, il était bien trop ahuri pour s'en rappeler de toute manière. Ses yeux glissaient sur les traits de sa patronne alors qu'il essayait de trouver les similitudes avec ceux de Mako. La forme des yeux sûrement, l'épaisseur de l'arrête du nez, le petit plis qui se formait au milieu de leur front quand ils fronçaient les sourcils de frustration, et définitivement ce port de tête fier et droit. La figure de John se départit enfin de son étonnement béat en se fendant d'un grand sourire de bonheur abruti. La tension de son corps se relâcha d'un coup avec un sursaut qui le fit bondir sur ses deux pieds.

- Makoyepuk? Makoyepuk?

Il arpentait la pièce en riant à défaut de trouver les mots pour justifier son allégresse. Que le monde était petit! Que le destin était farceur !

- Mais je l'connais Makoyepuk ! C'est un bon ami à moi ! On a chassé le Cougar ensemble… Il agita la main devant son visage comme pour en chasser une mouche un peu trop insistante. Enfin longue histoire… Alors t'es sa fille !

Il s'approcha d'elle pour lui prendre les mains. Dans sa liesse il avait complètement oublié où il était ou qu'il s'adressait à sa patronne.

- T'es si forte, et si jolie ! Il doit être tellement heureux de t'avoir retrouvée… Et toi aussi d'ailleurs ! C'est un grand homme, ton père. Comment y va ? Il est ici ?

Il la lâcha enfin, soudain conscient de son geste. Confus, honteux, il recula de quelque pas.

- J'veux dire, ça fait un bail que je l'ai pas vu.
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Lun 25 Oct - 15:11


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@John L. MacLachlan & @Nuttah Doyle

Il y en avait donc une autre comme elle, une femme qui tenait seule une exploitation. C’était plutôt étonnant, même si elle n’était pas la première. Nuttah avait également entendu parler de Miss Kearney, qui était à la tête d’un ranch. Elle n’avait encore jamais croisé sa route mais si elle en croyait les rumeurs, elle était également d’origine Native, comme elle. Peut-être que la vie aurait été plus facile si elles s’étaient connues, si elles avaient pu compter les unes sur les autres. Mais la jeune Doyle n’en avait pas le temps, elle avait bien trop à faire pour se soucier de ses liens sociaux. Tant pis.

Pour l’heure, elle portait certainement davantage d’intérêt qu’elle n’aurait dû au parcours de John, et plus précisément ses voyages. Elle se demandait ce que cela faisait de visiter d’autres contrées, de voir d’autres paysages, rencontrer d’autres personnes, de vivre cette vie nomade qu’elle imaginait pleine d’aventures. Elle était à jamais rattachée à cette ferme et savait qu’elle n’aurait pas la possibilité d’en partir, à moins que les choses connaissent une issue malheureuse. Elle s’était faite à cette idée le jour où Jedediah avait perdu la vie, mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe d’envie.

Elle brûlait de demander au jeune homme de poursuivre ses récits, mais elle se retint. Elle devait conserver sa place de patronne avant tout et éviter de se montrer trop amicale avec le nouveau venu sous peine qu’il en profite. Il n’avait pas l’air d’être de cette sorte là, mais mieux valait prévenir que guérir. Elle lui avait déjà fourni des informations bien assez personnelles comme ça, inutile d’en rajouter. Peut-être se rapprocheraient-ils avec le temps, mais elle ne le permettrait certainement pas avant de s’assurer qu’il ne cherche pas à en profiter.

Elle était alors bien loin de se douter qu’en prononçant le nom de son père, elle réveillerait un tout autre souvenir. Elle écarquilla les yeux devant une histoire si rocambolesque qu’elle avait presque l’air d’avoir été inventée. Chasser le cougar ? Il avait l’air si enthousiaste qu’elle comprit rapidement qu’il serait bien difficile de le contenir et se retrouva en un instant complètement désemparée. « Ah euh… je ne pensais pas que vous vous connaissiez… » Elle sentait qu’elle perdait la main et commençait à paniquer. Et voilà qu’à présent il lui attrapait les mains et la tutoyait par-dessus le marché ! Non non non, ça n’allait pas du tout ! Elle tenta de reprendre un ton un peu plus sévère et détaché, ce qui n’était pas évident car quelque part, elle était tout de même touchée par ses paroles et curieuse de connaitre toute l’histoire. « Il n’est pas là pour le moment, il reviendra ce soir. Il sera sûrement content de te revoir si vous vous connaissez. »

Il semblait s’être repris, ce qui n’était pas plus mal. Au moins il avait eu le bon sens de se rendre compte que ce n’était pas la meilleure attitude à adopter auprès de sa nouvelle patronne. Elle toussota tentant de reprendre ses esprits et de ne pas montrer qu’elle était déstabilisée. Elle ne doutait pas qu’il dise la vérité, il avait l’air trop innocent pour être capable de mentir - enfin c’est ce qu’il lui semblait en tout cas -.

Elle tenta de reprendre de la hauteur et de retrouver la position de supériorité qu’elle était supposée occuper. Peut-être que ce n’était pas un mal après tout ? Le fait qu’il connaissait Makoyepuk était une garantie supplémentaire, et son père pourrait garder un oeil sur lui, du moins dans les premiers temps, jusqu’à ce qu’elle soit certaine qu’il travaillait correctement. Avoir un employé travailleur et honnête serait une aubaine dans tous les cas, c’est que ça ne courait pas les rues.

Elle reprit un ton un peu plus distant, décidant qu’il était peut-être temps de clore l’entretien avant que les choses ne prennent un tour un peu trop familier. « Tu pourras aller voir Jack, le grand barbu qui est à l’étable, il te montrera la ferme et où tu dormiras. Des questions ? »

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John L. MacLachlan
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Sam 6 Nov - 23:00

John avait bien compris, bien qu'un peu tard, que son comportement soudain extatique avait déstabilisé sa patronne, pour ne pas dire carrément mis mal-à-l'aise. Et le fermier ne pouvait pas la blâmer, il comprenait qu'il avait soudain eu l'air d'un fou à s'agiter comme un dément. Il espérait maintenant en serrant les dents que son exubérance n'avait pas mis-à-mal la position de garçon de ferme qu'il venait à peine d'obtenir. Il désespérait de travailler et il avait eu tellement de mal à trouver cette position qu'il se disait qu'il se mettait probablement à pleurer comme un bébé s'il l'autochtone lui confirmait qu'il avait tout gâché.

Il regarda en tordant ses poignets avec appréhension l'autochtone reprendre la contenance qu'elle avait momentanément perdue. Gardant à présent un silence respectueux, il hocha vivement la tête quand elle lui annonça que son père serait de retour le soir même. A cette nouvelle le campagnard avait retrouvé son grand sourire. Ce sourire s'agrandit encore à l'annonce suivante. S'il devait aller trouver ce Jack, cela voulait dire qu'il n'était pas renvoyé.

- Oh merci M'dame ! Merci, vraiment je… Vous n'serez pas déçu foi de MacLachlan! Dit-il en se frappant théâtralement le torse.

Il alla récupérer son chapeau qu'il avait abandonné près de la table. Il commença à se diriger vers la porte pour aller trouver les étables mais s'arrêta pour se retourner vers sa patronne.

- J'ai pas de question mais euh… désolée pour tout à l'heure. Je m'suis laissé emporter j'veux dire… Vot' père, c'est vraiment un chic type.

Après une dernière hésitation suivie d'un sourire gêné, John quitta finalement la pièce.


[TERMINÉ]
John L. MacLachlan
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