TW : Nudité

“Oh that’s just preposterous!” Tonne Penelope de sa voix fluette avant de rassembler ses jupons pour monter les marches des escaliers trois par trois avec ses petits talons en maugréant dans sa barbe. “Oh nooo Pennyyyy, Raoul is too busy”- Well I'm going to show him what’s busy when I’m going to open that goddamn door! Where is it?” L'employée de la maison, relativement amusée par la situation, la conduit volontiers vers la chambre ou les cris ne laisse aucune imagination sur ce qui est en train de se passer à l'intérieur. Mais la jeune femme n’y fait meme pas attention : elle a graissé la patte de la propriétaire a l’entrée pour récupérer son homme de main qui a décidé qu’il méritait une pause bien mérité au lieu de se rendre au lieu de rendez vous prévu avec les autres de son équipe. Penny avait autre chose à faire qu’aller chercher ses hommes dans les tréfonds des maisons de passe, et elle comptait bien ne pas en faire une habitude. C’était la première fois qu’elle se retrouvait dans un endroit pareil, et elle était trop en colère pour être intimidée d’une quelconque façon.

Penelope n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle avait imaginé qui se passerait quand la clé tourna dans la serrure. Mais elle ne sait pas pourquoi elle s’étonna de voir quelque chose de parfaitement indécent, avec de la chair rose partout et surtout un appareil génital difficile a raté que le dit Raoul s’empressa de dissimulé à qui mieux mieux sous un drap.

“M’am Borden! How-”
“Do you have any idea what time it is ?!” S’insurge Penelope, qui a les joues qui brûlent, difficile de savoir si c’est de gêne ou de fureur. “It’s past 4PM, you insolent vazey ! All the boys are waiting for you, and you’re wasting your poor paycheck here, on your working time!”

Entre deux “shit”, quelques jurons à demi dissimulées, et des excuses pathétiquement bredouillées alors que les quelques passants a l’étage sont en train pouffer devant la situation proprement humiliante pour lui, il finit par se rhabiller à qui mieux mieux, chemise à l'envers et sautillant pour enfiler ses bottes vers la sortie. Alors qu’il se retire, Penny n’hésite pas à l’avertir d’un ton impétueux. “My husband is, of course, aware of all this pathetic display of behavior. You better pray for his clemency on your way out!”

Et voilà. Mission accomplie. Le fieffé est remis sur les rails, et Penelope affiche un bref sourire satisfait… avant de se souvenir dans quelle situation elle est. Les deux prostituées -deux! Il devait se sentir en veine- lui sourient, dans le plus simple appareil, visiblement tout aussi amusée par la situation que par l’embaras visible de la jeune femme. “Arhem. I’m sorry for the inconvenience young ladies. I’ll be sure to ask my men to tip you well next time they come here… out of working hours, of course.” Conclue-t-elle, achevant de confirmer qu’elle n’a visiblement aucune idée de comment fonctionne ce genre d’endroit. C’est écarlate qu’elle descend les marches pour retrouver la propriétaire.

“Miss Sinclair, right ? I apologize again for causing any troubles. I would never do that if it wasn’t a case of emergency.” Fit la jeune femme, sincère. Elle ne connaissait pas grand chose à ce genre de business, mais elle voyait que des femmes qui essayent de survivre dans ce monde sans pitié, et ce n’était pas son genre de ruiner les commerces des autres… s' ils ne marchent pas sur ses plates bandes, bien évidemment. “I bit you farewell, and wish you a good day wiht your... fine ... establishement.” Achève-t-elle, non sans un dernier regard curieux vers la scène où se produisait les danseuses, prête a sortir et mettre derrière elle cet étrange endroit.

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Une vraie perte de temps, d’argent et d'énergie, fulminait Penelope alors qu’elle voyait la silhouette débraillée de Raoul qui decampait. Mais la curiosité est cependant difficile à dissimuler pour elle. Oh certes, elle n'était pas assez bête pour ne pas savoir le principe d’un établissement pareil, mais qu’est ce qui pouvait vraiment les attirer pour une soirée entière ? Quelle était l’ambiance, l'atmosphère, comment étaient-ils traités ? Est-ce qu'être entourée de sublime créatures les faisaient se sentir comme des hommes ? Pour quelle raison Raoul avait sacrifier sa paye pour un moment seul avec deux femmes? Est-ce que cela valait autant d’argent ?
Malgre ses lectures assidues, si elle avait une bonne connaissance de ce genre de choses, elle en restait une jeune femme intouchee, l’eglise dirait meme pure. Avec sa robe blanche immaculée et ses jolies boucles blondes, elle fait encore plus hors contexte dans un endroit pareil. Elle se sent goure, étrange, et pas vraiment la bienvenue, malgré les sourires avenants des femmes autour d’elle. Des très beaux sourires qui la mettent étrangement mal à l'aise.

“Oh I insist! Please I- …
…
business acquaintances.”

Penelope fronce soudainement le nez. Cole. Ici. Ce serait le pompon de la pomponette! La plume sur le chapeau! Madame Borden ne se souvenait pas de voir son mari ne serait-ce qu’un semblant ému devant une épaule dénudée ou même une cheville, -même par les artifices des autres, elle a bien prit le temps d’observer- alors venir admirer la nudite d’autrui, alors qu’ELLE était sienne, cela n’avait pas le moindre sens! Ces femmes étaient très en beauté, certes, mais Penelope n’avait pas vu ce qu’elles avaient de plus qu’elle. Elle aussi, si elle le voulait, elle pourrait être une excellente dame de nuit !... Enfin, peut-être. Éventuellement. Mais ne nous emportons pas sur ce sujet.

Elle est cependant prise sur le fait qu' elle n’avait pas prévu qu’elle soit invitée à rester ici pour admirer le spectacle et profiter de belles présences. Elle déglutit malgré elle, et pas vraiment de façon dissimulée. Mais elle jette un énième regard, et maintenant sur l'assemblée et non plus le spectacle. L'écrasante majorité de clients, voir la totalité, est composée d’hommes. Penelope sent sa poitrine se gonfler par une soudaine volonté :  déguster une bonne boisson comme cliente, en présence de la propriétaire en personne… voilà une idée qui la charmait. Etre une femme parmis les hommes, l’idee lui plait. Elle ravale sa gêne pour finalement rendre son sourire a Madame Sinclair. Elle ne peut s'empêcher d'être un peu surprise d'être ainsi considérée comme a “kindred spirit”.

“Well… I must confess I may be a tad bit curious about your show. I know my men think your place is quite lovely.” Elle sourit un peu en levant les yeux au ciel. “Well… it was rather crude termes, but that’s what I understood.”

Elle se laisse conduire à une table, et se sentant d’humeur expansive, elle commande un whiskey à une serveuse. Clairement, boire un thé serait absolument déplacé dans un endroit pareil.  

“So… “ Commence-t-elle en attaquant directement avec le sujet qui l’interesse bien que ses yeux glissent vers les danseuses malgré elle. “You said… you know my lovely husband ?” On lui sert son verre et elle remercie la serveuse d’un sourire qu’elle espere pas trop crispé. “Oh we should absolutely come here together him and I! Just here, husband and wife, admiring a nice show… Pretty sure you got couples all the time over here.”

A vrai dire, elle n’en savait rien. Elle voulait juste être une épine dans le pied de son adorable et distant cher et tendre en le forçant à la supporter pour une soirée. Encore. Il finira par s’y faire.

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Le sourire de la tenancière est particulièrement brillant, il en aveuglerait presque la jeune femme. Penelope aurait bien pensé qu’elle aurait été reçue avec plaisir, après tout personne ne crache sur une source de revenu, mais alors avec un enthousiasme pareil ? Non, ça elle n’aurait pas cru. Par ailleurs, le fait qu’elle se permette de parler si ouvertement de… sexe, Penelope detourne le regard, rougissante et perplexe. Elle s’éclaircit la gorge et la suit sagement à sa table, prête à noyer sa gêne et sa gorge dans le whisky de luxe. Aussi bien les hommes qui parlent de leur conquête en termes aussi peu élogieux et vulgaires, elle y est habituée et même si elle trouve ça proprement indigne, elle y est habituée. Boys will be boys, et après tout s' ils ont de la vigueur a mettre la dedans ils en ont surement pour les affaires des Borden. En revenche, une femme qui en parle, de la façon la plus poétique possible… Oh diantre, en voilà une chose qui lui donnerait le rose aux joues.

“Oh.” Intelligence, renseignement… voilà qui ressemble un peu plus à ce qu’elle connait de son époux. Mais elle se demande quand même si c’est du lard ou du cochon qu’on lui sert. Elle aurait tout intérêt à protéger les intérêts de son mari s' il s’avérait être un bon client. D’un côté se vanter de son affaire de prostitution devant la femme d’un client fidèle… c’est une stratégie moyennement intelligente si on veut protéger son pédigré.

“Arhem.” Nouvelle éclaircissement de gorge alors qu’elle utilise des mots qui n’ont rien à voir avec le vocabulaire châtié de la jeune femme. “Be reassured you really don’t look like… such woman people may think about. A proper woman leading her business is still very rare, I don’t doubt some people may speak out of jealousy and fear.”

Allons bon… maintenant ils sont invités si ils s'invitent en tandem pour une soirée. Le geste est proprement adorable, mais Penny a du mal à le trouver totalement dénué d’intérêt. Mais si elle est honnête et qu’en effet, Cole est un bon acheteur pour tout renseignement, il n’y a pas de mal a faire un petit geste commercial pour sa dame et lui. C’est comme offrir une bouteille de vin pendant un contrat. Du moins elle l’imagine.
Alors que son regard traîne sur la scène, elle se dit qu’elle serait bien sotte de refuser une soirée charmante.

Elle écoute d’une oreille distraite son amphitryon, très intéressée par les spectacles de danse, avant qu’elle ne lui pose une autre question.

“New Orleans.” Fit-elle, un pieux mensonge, vu qu’elle vient en effet de la Louisiane, mais pas tout à fait la N-O. Cependant elle n’est jamais sûre que ce soit bien un avantage d’être née avec une cuillère en argent dans la bouche, quand on vit une vie comme la sienne. Elle possède bien des lacunes en moult sujets, qu’elle s’efforce de combler par ses moult connaissances.“Why is that ?... Is that also your case ?”

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L’idée de trainer son mari dans un lieu pareil l’intéresse bigrement, mais Penelope avait du mal a imaginer l'intéressé accepter de bonne grâce de rentrer dans un bordel avec sa femme. Ni nul part ailleurs qui ne rentre pas dans son agenda dans lequel elle peut lui rendre service pour une de ses machinations. Comme un bel outil bien poli qu’on utilise stratégiquement. Et pourtant ! Que ne donnerait pas Penny pour être traînée dans des soirées ou elle peut s’amuser. Mais faute de mieux, elle trouvait son amusement autrement, souvent en s’invitant ou personne ne l’attendait, avec les autres femmes du clan, ou alors dans les bras de ses livres qui seront toujours là pour lui tenir compagnie.
Les regards perplexes et curieux des hommes autour d’elle lui plait beaucoup : elle est une femme dans un monde d’homme, et sa poitrine se gonfle d’orgueil quand elle y pense. Si ce n’est le rose qui lui monte immédiatement aux joues dès que l’on parle d’acte charnel. Ce qui est pourtant plus ou moins l’idée principale quand on met les pieds dans un bordel.

Baton-Rouge. Penelope sourit pour cacher le discret frisson dans son dos. Oh diantre. Peut-être que leurs familles se connaissent. Peut-être qu’elle est encore en contact avec elle. Peut-être qu’elle sait qui elle est depuis le début et qu’elle s’apprête à vendre sa présence a son abominable père. Elle imagina un instant cet homme arriver jusqu’ici pour la trainer par les cheveux, et lui faire subir moult torture avant de la tuer, ou de la vendre à un bordel. Les multiples coups que ce dernier lui a fait subir sont un souvenir qu’elle n’a jamais pu oublier, et qui achèveront de la marquer jusqu'à ce qu’elle pousse son dernier soupir. Son ongle tapote distraitement son verre, essayant d’écarter les souvenirs horribles des hurlements humiliants qui ont tapissé sa vie entière. Elle découvre les dents dans un chaleureux sourire : “Oh, it’s such a small world isn’t it?!” Fit-elle avec un enthousiasme qu’elle espère convaincant avant que son amphitryon soit appelée ailleurs.

L’agitation ne semble pas atteindre Penelope alors qu’elle essaye de contenir l’angoisse d’imaginer l’arrivée de son père. C’était une pensée ridicule : il y avait moult familles riches à Bâton-Rouge, et si la tenancière s’était enfermée à des milliers de kilomètres loin de sa famille, il n’y avait que très peu de chance qu’elle soit encore en contact. Et n’irait certainement pas vendre la femme d’un de ses précieux clients ? Et si jamais c’était le cas et que toutes ses craintes devenaient cruellement réelles… les Borden ne le laisseront pas faire. Ils l’arrêteront avant qu’il ne puisse poser ses pattes sur elle.
N’est-ce pas ?...

Une porte qui claque au loin et Penelope sursaute, gobant le reste de son verre d’un trait, et hèle silencieusement une serveuse pour lui demander  de la resservir. Reprends-toi, s’ordonne-t-elle, tétue et détestant ses parties les plus faibles et les plus malléables. Elle était mieux que ça. Elle était Penelope Borden, et ses désirs font force de loi.

Jezabel revient, Penelope n’a pas prit ombrage de son départ, saisissant son nouveau verre avec un hochement de tête. La jeune blonde est cependant assez surprise quand son interlocutrice semble vouloir délaisser le small talk pour quelque chose d’un peu plus conséquent. Elle minaude, se rapproche, lui sourit, un sourire que Penelope a un peu de mal à identifier, et avance son pion sur l'échiquier.
Et Penelope ne l’a pas vraiment vu venir. Alors que son expression reste figée, ses prunelles vont à droite, puis à gauche, et finalement elle s’éclaircit la gorge, un peu prise de court.
“*arhem* Milady Sinclair, as much as I’m flattered that you visibly have a keen eye to see unh… such potential in me, I highly doubt that I would be fit for such a role inside your wonderful establishment.”

Penelope est tellement peu au fait des ‘choses de la vie’ qu’elle ne voit pas vraiment en quoi son intelligence puisse être un atout pour se prostituer, mais elle n’irait pas juger un corps de métier qu’elle ne connaît pas, ni de prêt ni de loin.

“But, please, don’t take this the wrong way, I’m sure it would be a superb opportunity.” Qu’elle ne va pas s’aventurer à accepter. Après tout, elle est une honnête femme mariée.