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| | Sam 26 Aoû - 21:21
Cavalcade amicale.
@Wilhelmina Stuart-Bates Assise à la droite du fermier qui menait le chariot avec un peu trop d'entrain, la demoiselle à la chevelure vénitienne se protégeait du soleil avec son ombrelle, fixant les étendues désertiques et les panoramas impressionnants de l'ouest. D'une nature plutôt bavarde, elle s'était vite heurtée à la rudesse de l'homme qui lui avait gentiment partagé ses problèmes de santé. Polie, elle faisait semblant de s'intéresser à son histoire de furoncle mal placé, tentant de ne pas rendre son petit-déjeuner en mimant un coup de chaud quand il eut l'audace de le lui montrer. Le quinquagénaire avait déjà l'amabilité de la déposer, elle ne voulait pas se montrer ingrate tandis qu'elle buvait un peu d'eau à la gourde en essayant de ne pas tout renverser sur son généreux décolleté. Les vieilles habitudes avaient la dent dure, légèrement nostalgique des fiacres luxueux de Boston et des venelles pavées, la jeune Irlandaise avait encore du mal à s'acclimater à cette existence dénuée de confort. Entre la chaleur étouffante et le manque de civilité, elle se sentait vraiment comme une intruse dans ce décor aride, toujours une étrangère malgré une année écoulée à Silverstone. Mais le prix de la liberté avait un coût et si supporter les palabres d'un cowboy peu éduqué et d'une route sinueuse étaient le coût à payer pour exister — l'institutrice s'en accommoderait sans regrets.
Légèrement barbouillée par la course, elle soupira de soulagement en voyant au loin le ranch des Stuart apparaître dans son champ de vision, rassemblant ses petites affaires tandis que le cowboy s'arrêtait pour l'aider à descendre. Elle lui offrit un joli sourire, lui recommandant au passage de consulter un médecin au plus vite au vu de la grosseur du furoncle qui corrodait la fesse droite du bon samaritain, se mordant la lippe pour ne pas rire. Tandis que son chauffeur repartait déjà, elle resta un instant à observer les chevaux au loin courir, appréciant la vue et le calme qui régnait loin de l'agitation de la ville. Il était venu le temps de s'offrir une monture mais la demoiselle avait perdu pas mal de ses économies placées à la banque suite au dernier cambriolage des Borden. Il ne lui restait pas grand chose mais elle espérait pouvoir trouver un compromis avec les éleveurs de chevaux.
Remontant l'allée en soulevant les pans de sa robe d'été couleur lavande, elle fût accueillie par un palefrenier qui lui pointa du doigt Wilhelmina Stuart-Bates qu'elle n'eut aucun mal à reconnaître. Déterminée, elle s'en alla alors à la rencontre de la dame avec une démarche assurée, un sourire aux lèvres pour la brune qu'elle connaissait de vue. « Bonjour Mrs Bates. Pardonnez moi de me présenter sans invitation, mais on m'a recommandé à vous pour l'éventuel achat d'un cheval. » Marquant une pause, elle observa les alentours et les équidés avec un sourire émerveillé. « Et je dois admettre que je comprends pourquoi ... Vous avez un ranch magnifique. » La demoiselle à la chevelure carminée retrouva alors les iris sombres de son interlocutrice, tendant sa main après avoir pris le soin de retirer ses gants de dentelles. « Vera Flanagan enchantée. Nous nous sommes plusieurs fois croisées sans avoir pris le temps de faire connaissance. » Son instinct lui disait de faire affaire avec une femme, peut-être parce-que elle se sentait étrangement plus à l'aise avec une dame qui semblait venir de la même caste qu'elle et qui s'était bien acclimatée à la vie de l'ouest. Secrètement admirative, envieuse dans un sens tandis qu'elle reprenait la parole. « Le dernier éleveur que j'ai vu a essayé de me vendre un vieux canasson aux dents gâtées, j'espère avoir plus de chances avec vous aujourd'hui. » Refermant son ombrelle, la chaleur était déjà écrasante malgré la matinée tandis qu'elle observait les chevaux au loin tout en espérant repartir avec l'un d'eux aujourd'hui.
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| | Ven 8 Sep - 15:09
Cavalcade amicale
@Vera Flanagan Il y a des matinées inédites au ranch. Comme celles ou mes enfants ont passé une nuit complète. Et m'ont laissée dormir... En règle général, je ressemble à cette heure ci à une vielle femme au visage fatiguée par une guerre livrée des le coucher et perdue d'avance contre deux guerriers miniatures.
Ils existent pour être ligués contre vous.
Et parfois le miracle arrive. Il s’appelle Harris et vient livrer une fois par mois du bois au ranch. J'envisage de l'appointer pour qu'il vienne régulièrement chanter sous la fenêtre des enfants des chansons effroyablement salaces mais qui les font dormir comme des anges. J'ai quand même ordonné qu'elles soient chantées en gaélique... Je ne tiens pas à entendre précocement dans la bouche de mes enfants un vocabulaire trop riche...
J'ai choisi de prendre mon thé sur la terrasse du ranch face à l'entrée nord. Tranquillement assise, je tache d'effectuer avec délicatesse l'action de tartiner un pain croustillant avec un couteau à beurre encore jamais utilisé pour cette tache.
Je lève le nez quand une brise du nord rabat mes cheveux lâchés vers mon visage. Je remarque une silhouette féminine remontant l'allée vers le ranch et vers moi. Je me lève intriguée et je me dirige vers elle tout en attachant mes cheveux avec un ruban.
Bonjour Mrs Bates. Pardonnez moi de me présenter sans invitation, mais on m'a recommandé à vous pour l'éventuel achat d'un cheval.
Je suis un instant surprise par cette assurance. La dame n'est certainement pas venue à pied. Une carriole l'a déposée et elle semble certaine de repartir à dos de cheval
... Vous avez un ranch magnifique.
C'est de la flatterie, mais j’aime ça...
« Vera Flanagan enchantée. Nous nous sommes plusieurs fois croisées sans avoir pris le temps de faire connaissance.
Je regarde la main tendue avec circonspection... Je n'aime pas les contacts. Mais je prends sur moi.
Je reconnais cette femme abritée sous son ombrelle. Elle passe difficilement inaperçue.
« Le dernier éleveur que j'ai vu a essayé de me vendre un vieux canasson aux dents gâtées, j'espère avoir plus de chances avec vous aujourd'hui. »
J'aimerais bien savoir de qui elle parle... Je lui souris. Cela peut attendre.
Je ne traite pas d'affaires sur une allée et si tôt le matin. Venez donc vous installer avec moi sous l'auvent de la terrasse. Nous boirons un thé ou des boissons fraiches selon votre envie.
Après quelques pas, je l'invite à s'assoir. Une domestique nous sert une citronnade.
Dites-moi si aimez mieux le café...
Et après un instant d'observation.
Parlons un peu de vous. Je ne vends jamais un cheval ou une mule sans connaitre la personne qui achète. Et je ne parle pas seulement de connaissance de vue... Avez-vous une écurie pour l'abriter ou comptez-vous louer son entretien aux écuries de la ville? Cela demande un budget certain par mois. Et cela indépendamment du prix du cheval... Et bien sur, êtes-vous bonne cavalière?
Récap' des événements -On discute vente de chevaux entre dames
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