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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Young, wild and free ~ Makoyepuk & Mae
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Mer 2 Déc - 16:16
Young, wild and free @Makoyepuk Blackfoot & Mae MatthewsJe vais vous parler d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Mae Matthews faisait cavalier seule, tentant bon gré mal gré de survivre dans un monde qui n’était pas fait pour les femmes. Jusque-là rien de bien surprenant. Et on le sait bien, à vingt ans rien n’est impossible, on est invincible et on traverse les jours en chantant. Mais surtout, à vingt ans, on se sent une âme un peu fragile, pas si docile et on apprend poliment, à contrôler ses impatiences et sa belle insolence.

Et, à vingt ans, Mae Matthews a une rage au ventre incontrôlable en elle qu’elle apprendra à maîtriser bien plus tard. Un peu mieux, tout du moins. Cette étincelle dans les yeux, celle qui veut le monde entier, elle l’a toujours eu. Et vous pouvez être assuré qu’à cette période de sa vie, sa soif de justice pour le monde dans lequel elle évoluait était si intense que rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Elle ne restait jamais longtemps au même endroit, s’attirant toujours les foudres des hommes de loi du coin.

L’affaire avait mal tournée pour elle ce jour-là. Pourtant, son tour était bien rôdé et fonctionnait parfaitement. Elle entrait dans le saloon à l’heure où l’alcool prend le dessus sur tout, une robe digne de la plus grande catin de l’Ouest, ferrait sa proie, l’emmenait à l’hôtel en face dans une chambre et l’assommait avec la crosse de son colt. Par la suite, elle s’empressait de le dépouiller et fuyait. Mais ce soir-là, sa proie en plus d’être riche était particulièrement coriace. Le coup de crosse n’avait fait que chatouiller l’homme et la jeune femme avait eu énormément de mal à se sortir de ce merdier. Fort heureusement, ses talents de comédienne ont pu la tirer d’affaire face au maître d’hôtel, mais l’homme qu’elle avait agressé n’était autre que le fils d’un riche propriétaire du coin. Elle n’a jamais couru aussi vite pour rejoindre son cheval et s’évaporer dans la nature.

Elle avait chevauché assez longtemps pour se retrouver dans une forêt et s’y établir, juste pour quelques jours, le temps de se reposer et trouver une solution pour sortir d’ici sans se faire rattraper par le shérif et ses adjoints. Elle n’avait aucun doute quant au fait que sa tête était déjà affichée dans le bureau. Quand on s’attaque à trop riche, on en subit l’influence. Foutus bourgeois.

Ces gens-là qui se battent soi-disant pour tout le monde. Des foutaises. Leurs propres intérêts d’abord, ceux des autres après. La jeune Mae les déteste plus que tout. Et pourtant, elle en vient, de ce monde qu’elle honnie. C’est peut-être d’ailleurs parce qu’elle les connaît si bien, qu’elle les déteste autant.

Longtemps, elle avait fixé le feu en fumant sa cigarette. Elle aimait l’odeur du bois en train de se consumer, la chaleur réconfortante sur son visage, les bruits des braises craquants sous le poids de la chaleur.

Mae Matthews était si bien qu’elle commit l’erreur de s’endormir, assise, recroquevillée sur elle-même. Très, très mauvaise idée.


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Makoyepuk Blackfoot
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Young, wild and free ~ Makoyepuk & Mae XIN4
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Sam 5 Déc - 16:57
Young, wild and free
Felt like the weight of the world was on my shoulders, but should I break or retreat and then return ? Facing the fear that the truth, I discover : no telling how, all these will work out. But I've come too far to go back now
Il n’y a rien de plaisant dans le fait de travailler pour ceux qui font de votre vie un enfer - mais à ce mal, il n’y a aucun rémède, aucune échappatoire. Une poignée de billets et la promesse de vivre un autre jour, de poursuivre cette route qui, fatalement, le ramènera à sa fille, voilà qui suffit à Makoyepuk. Ceux qu’il traque, il ne les connaît pas et ne veut de toute façon rien savoir d’eux : sa propre tragédie lui suffit, il ne compte pas en plus porter les fardeaux d’un peuple qui le méprise. C’est pour ça qu’il ne pose jamais de question : il ne veut pas savoir, juste exécuter et enfin, passer à autre chose.
Évidemment, il n’a posé aucune question sur cette fille dont il ne connaît que le nom, son portrait à peine peint par les injures d’un jeune homme bafoué et de son colérique père. Même s’il ne ressent aucune haine contre son crime, Mae Matthews, car c’est ainsi qu’elle se nomme, doit être arrêtée aujourd’hui. Pourquoi ? Toujours la même réponse : un peu de papier ( beaucoup, même ) et les ordres d’un shérif véreux qui travaille pour les intérêts d’une industrie et de son maître. Triste jeu, c’est sûr, mais pour survivre, il faut savoir regarder ailleurs et attendre qu’un jour, justice soit faite ( Pour le moment, Makoyepuk n’a pas envie de jouer aux sauveurs, déjà las de traîner sa propre carcasse ).

Il l’a suivi un long moment, cette fuyarde trop pressée pour effacer ses traces. Elle laisse derrière elle l’ébauche d’un chemin qui la mènera jusqu’à la potence, et lui, jusqu’à elle. Perché sur son petit cheval gris, cavalier et monture traversent des kilomètres, galopant des portes de la ville jusqu’aux étendues sauvages de New Hanover. Le temps comme allié, les sombres ailes de la nuit se meuvent dans un ciel autrefois bleu, peignant d’une encre sombre la voûte céleste. Quelques heures passent encore, et bientôt, les ombres se dissipent, happées par les ténèbres ambiantes. Pile à l’heure, se dit le chasseur, apercevant les lueurs lointaines d’un feu de camp. Quelques minutes suffisent pour traverser la distance qui le sépare de sa cible ( et de son butin ).
Il s’approche à pas de loup, aussi discrètement que l’y autorise ce paysage escarpé, tâchant de ne pas attirer l’attention d’une femme certainement aussi armée que dangereuse. Tapis dans les fourrés, il observe le monde endormi, à l'affût du moindre mouvement. Attentif, il écoute le chant des braises encore crépitantes ( pas tout à fait épuisées, elles se meurent pourtant ). Fort est de constater qu’aucun mouvement ne semble animer ce triste campement, Makoyepuk décide de s’approcher, encore, plus près cette fois, apercevant enfin la silhouette d’un corps inerte. La pauvre âme semble s’être laissée aller au sommeil, inconsciente du danger qui rôde : voilà qui arrange les affaires natif. Livrée sur un plateau d’argent, il ne reste plus qu’à lui passer la corde aux mains et le bâillon à la bouche. Quel bonheur de n’avoir à se battre !

Il tire une longe de son baluchon, la jetant par-dessus son épaule. Son fusil maintenant armé, il se prépare à l’attaque, esquissant quelques pas vers la demoiselle qui, pour la dernière fois, goûte aux joies du repos. Pauvre enfant, si jeune et déjà condamnée - mais il n’est pas temps de la prendre en pitié, ni de regretter cet acte de couardise absolue : il ne peut pas s’offrir ce luxe. Surplombant la belle assoupie, il ne pense qu’à sa mission et l’importante somme qui est en jeu. Bientôt, ce pactole lui permettra de reprendre la route. Toujours aller de l’avant, ne pas faillir, voilà son credo.

Debout. “ Un coup de pied envoyé dans les jambes de la fuyarde fait office de réveil, tandis que le canon d’un Winchester, appuyé contre le front de la demoiselle, est là pour la dissuader d’exécuter un geste malheureux ( on n’est jamais trop sûr avec ce genre d’individu ). — Tourne toi et mets tes mains dans le dos. “ Sa voix sonne comme le glas, couperet d’une froideur sans nom qui tombe sur le silence de cette terrible nuit. — Si tu tentes quoi que ce soit, je te tire une balle dans la tête. Je n’hésiterais pas. “ Son visage est l'expression même de la sévérité, son regard, aussi menaçant que perçant. La pitié ne semble pas faire partie de son vocabulaire. Après tout, il n’est pas là pour jouer : ses menaces sont à prendre au sérieux.

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Makoyepuk Blackfoot
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Lun 7 Déc - 18:22
Young, wild and free @Makoyepuk Blackfoot & Mae MatthewsCe sommeil profond, elle le retrouvera rarement par la suite. On reproduit peu de fois les mêmes erreurs. Epuisée, elle n’entend même pas les pas sournois se rapprocher d’elle. La jeune Mae est tirée des bras de Morphée d’un violent coup de pied qui donne l’occasion à tout son corps de se disloquer. Elle n’est que pantin au sol, hagarde lorsqu’elle se retrouve avec le canon froid d’un fusil sur le front. La jeune femme ne comprend pas de suite ce qu’il se passe. Elle veut attraper son colt, mais abandonne assez rapidement l’idée qui pourrait lui être fatale.

Elle lève alors ses grands yeux noirs sur la personne qui la braque. Comment est-ce possible ? Elle n’est pas dans une réserve, n’a provoqué aucun natif, ils ne l’intéressent pas. Interdite, elle ne se lève pas lorsqu’il lui demande, ou plutôt lui ordonne de se lever. Elle ne perçoit ni l’ombre d’un doute ou d’un regret dans son regard. La lueur des braises encore présentes lui permettent de l’observer avant d’enfin ouvrir sa grande bouche.

« Qu’est c’que ça fait d’bosser pour des gens qu’en ont rien à foutre de ta gueule ? »

Elle lui lance un sourire narquois, fière de sa réplique. Il ne pouvait en être autrement. L’homme devait sacrément aimer se faire marcher dessus pour en arriver là où il en est. Fermer sa gueule n’est pas vraiment dans le tempérament de Matthews.

Elle fini tout de même par se lever, n’ayant pas d’autres options. Elle soutient cependant son regard. Vous savez, ce regard qu’elle lance à tout le monde, si noir et profond qu’il en devient provoquant. Elle l’a toujours eu. Cependant, elle ne se retourne pas et ne met pas ses mains derrière son dos. Elle lui a déjà offert sa prise en s’endormant, elle ne va pas non plus lui mâcher le travail. S’il veut lui lier les mains, qu’il se débrouille.

Intérieurement, elle peste contre elle. Elle n’aurait jamais dû s’arrêter ici. Elle peut voir le canon de la Winchester juste au milieu de son front en levant les yeux. Ses menaces lui arrachent un léger rire moqueur.

« Ah ouais ? » à nouveau, elle ricane, le défiant toujours un peu plus avec cet air insupportable qu’elle porte constamment. « J’aimerais voir ça. »

Quelle insolence. Au fond d’elle, elle s’en veut de cette journée gâchée. Elle a manqué de se faire étrangler par une brute bourrée de fric, et maintenant, elle se retrouve braquée en pleine forêt escarpée, où elle pensait avoir la paix. La fuite n’est pas possible, si elle se met à courir, il tirera et il en sera terminé de Mae Matthews après seulement sept années de petits méfaits. Non, c’est impossible, quelque chose de plus grand l’attend, elle est est certaine.

Pour tout dire, elle n’est pas vraiment rassurée par le regard de l’homme. Elle n’a pas l’habitude d’une telle froideur à son égard. Alors, quand elle lui dit qu’elle aimerait bien voir ça, ce n’est pas tout à fait vrai. Mae ne veut pourtant montrer aucun signe de faiblesse, mais intérieurement, elle commence à réciter un « Je vous salue Marie » sait-on jamais, elle n’est pas pleine de grâce sur l’instant et le seigneur n’est certainement pas avec elle, mais c’est une pauvre pécheresse. Et s’il y a bien une chose qu’elle a retenue dans son éducation religieuse, c’est que la Sainte Marie mère de Dieu, elle prie pour les pauvres pécheurs maintenant et à l’heure de la mort.

Amen.

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Makoyepuk Blackfoot
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Jeu 24 Déc - 2:20
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L’insolence lui va un peu trop bien : son sourire hautain accompagne chacune de ses remarques, comme une vipère qui montre les crocs pour donner un avant goût de sa morsure. Mais elle ne fait que caqueter, reine de sa cours imaginaire, trop aveugle pour se rendre compte de la gravité de la situation. Elle se permet même l'ultime l'audace, critiquant les choix de carrière de celui qui, ce soir, se tient du bon côté du fusil. Makoyepuk bouillonne déjà de l’intérieur,  trouvant le temps long alors que le spectacle ne fait que commencer : véritable record, il n’aura fallu qu’une poignée de secondes à la demoiselle pour piétiner la patience d’un chasseur de prime.
Pire encore, voilà qu’elle ne bouge pas, le défiant du haut de ses jeunes années - elle se moque même, gamine téméraire qui ne semble craindre ni Hommes, ni dieux. Mais un caractère bien trempé, ça se soigne à coup de crosse - du moins jusqu’ici, ça a toujours fonctionné. Joignant la pensée à l’acte, Makoyepuk ne se fait donc pas prier pour la faire taire comme les traditions l’exigent : dans le Montana, quand la guerre fait rage dans les plaines, on soumet les ennemis les plus faibles par une démonstration de force aussi vexante que douloureuse. Changeant de prise sur son arme, c’est donc sans un remord qu’il envoie valdinguer le fusil dans les côtes de la demoiselle, lui faisant faire volte-face. Le winchester retombe finalement contre sa hanche, retenu par sa anse de cuire, tandis qu’il s’affaire déjà à ligoter la fuyarde. — Commence à penser à tes dernières paroles plutôt que de t’en prendre à celui qui pourrait se contenter de ramener ton scalp - si jamais tu te décides à réfléchir, tu pourrais peut-être même dire quelque chose d’intéressant le jour de ta pendaison. “ Il serre un peu plus les cordes, serpents qui entourent de leurs anneaux brûlants les poignées de la jeune fille. — Et évite moi de gâcher une balle, au passage.
La faisant de nouveau tourner sur elle même, il en profite pour enfiler un lasso autour de son cou, serrant à peine pour lui donner une idée des capacités de ce nœud de potence.  — Je vais t’attacher au cheval. Si tu tires sur la corde, tu t’étrangles. Si tu essayes de l’enlever, je tire sur la corde et tu t’étrangles. Si tu essayes de ralentir le pas, de crier, ou de discuter avec qui que ce soit, je lance le cheval au galop, et je te traîne derrière moi jusqu'aux portes de la ville - et tu l’auras compris, bien évidemment, tu t’étrangles.   “ Ce qui semble être du sarcasme, comique de répétition menaçant, n’est que l’expression sincère de sa fatigue : il n’a pas envie de jouer et d’user un peu plus de cette patience dont il manque déjà cruellement. Quoique lui coûte ce silence qu’il désire tant, ce soir, il veut simplement faire son travail en paix.

Il siffle, rappelant sa monture à ses côtés. Le petit cheval gris débarque en trottinant, faisant danser son ombre sur les pierres peintes de rouge par un feu mourant. Comme trop habituée à ce petit manège, Numees présente sa tête à son cavalier, lui permettant d’attacher le reste de corde en collier autour de son encolure. Cela fait, Makoyepuk ramasse quelques-uns des sacs qui traînent ça et là sur le campement, puis saute aussitôt sur le dos de l’animal, trop pressé de reprendre la route et de clore au plus vite ce désagréable chapitre de sa vie. Par bonne mesure, il tire un dernier coup sec sur la corde qui le lie à cette canaille trop pleine d’assurance, lui lançant un regard rempli de terribles promesses. — On s’est bien compris, Mae Matthews ? 

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Makoyepuk Blackfoot
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Jeu 31 Déc - 12:28
Young, wild and free @Makoyepuk Blackfoot & Mae MatthewsLes résultats de sa prière ne tardent pas à se manifester. Un violent coup juste au-dessus de l’estomac, là où la douleur est insupportable la fait reculer de plusieurs pas et manquer de tomber. Un gémissement étouffé s’échappe des lèvres de Matthews qui n’a pas le temps de porter ses mains à un potentiel hématome puisqu’elles se retrouvent liées avec force par une corde tellement rêche qu’elle lui brûlerait presque les poignets. Elle tente pourtant de bouger ses mains, cherchant à attraper le nœud libérateur, en vain. Vous vous en doutez bien, à cette époque, pas de O’Reilly pour venir la sauver, elle se débrouillait seule. Sainte Marie, mère de Dieu avait donc finalement décidé de la punir, retardant le moment d’une mort plus cruelle encore.

Ultime humiliation, le natif lui passe déjà la corde au cou. Elle l’écoute, ruminant sa haine et sa rage, cherchant une porte de sortie là où il n’y en a pas. Fils de chien. Mae le regarde, droit dans les yeux, cherchant le plaisir que pouvait prendre son bourreau en face d’elle, mais elle n’en voit pas. Incroyable, elle en serait presque décontenancée. Pourtant, elle refuse de s’avouer vaincue, n’ayant, de toute façon plus rien à perdre. Après tout, elle a vengé son père il y a deux ans de cela maintenant. Le reste n’est que du sursit qu’elle obtient chaque jour. Elle n’a plus aucun but si ce n’est celui de se battre dans un monde qui ne veut pas des gens comme elle. Alors, mourir, c’est bien le cadet de ses soucis. Mais mourir étranglée par un cheval lancé au galop, c’est une autre histoire pour elle.

Il ose ramasser ses affaires, à elle, dont il ne tirera pas grand-chose, mais qui sont bien trop précieuses pour la jeune femme. Quelques livres et surtout, une photo de sa famille qu’elle ne tient pas à lui montrer (par la suite, elle se débarrassera de cette photo, tirant définitivement un trait sur cette ancienne vie dont elle n’a jamais voulu.). Mais pire, alors qu’il monte sur son cheval, il ne semble faire aucun cas du sien. Elle entrouvre alors la bouche. Il ne va quand même pas laisser son cheval en pleine forêt ? Le regard de l’homme lui fait froid dans le dos, ou c’est peut-être la façon dont il prononce son prénom, ainsi que son nom. Terrible glas venant annoncer sa mort imminente. Alors, malgré la douleur encore présente dans ses côtes elle ose parler. Il a dit qu’elle ne devait pas discuter avec qui que ce soit, mais il n’a pas précisé s’il en faisait partie. Et il n’y a personne aux alentours. Elle se reprend alors, toujours aussi agaçante, ne perdant pas une seule étincelle dans son regard fou.

« Compris. » Ce qu’elle a bien compris surtout, c’est que son attitude l’insupporte, alors, elle ne va pas se priver. Jouant avec ses bras pour tenter de desserrer ses cordes, elle le regarde. « Mais avant d’partir y’a quelques trucs. Tu m’dois bien ça, toi qu’a attaqué une femme dans son sommeil. J’tavoue qu’même moi j’oserais pas. » Et pourtant, Dieu sait qu’elle s’est permis beaucoup de choses. Elle se tourne alors dos à lui, lui désignant ses mains. « C’est trop serré. J’ai mal. » puis, elle regarde son cheval. « Et j’veux bien croire que les miens ont pas trop fait dans la dignité avec les tiens, mais moi, j’ai rien à voir dans tout ça et pour tout t’dire même, j’suis pas vraiment d’accord, mais on va pas r’faire le passé hein. J’aimerais bien être sur mon ch’val au lieu d’le laisser mourir ici et qu’t’enlève c’te corde autour d’mon cou. J’suis pas un putain d’chien. » Elle le sait, elle arrive certainement au bout des limites de l’homme. Alors, dos à lui, elle ferme les yeux, se préparant à la mort atroce qui lui est réservée. Son père lui avait pourtant dit que l'insolence ne menait à rien.



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Makoyepuk Blackfoot
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Jeu 31 Déc - 16:04
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Elle répond, encore et toujours, chien enragé qui tente de mordre au travers de sa muselière. Et elle ne mâche pas ses mots, savourant chaque affront comme le dernier ( ce qui n’est pas tout à fait faux ), véritable braise qui calcine la patience du chasseur de prime.
Makoyepuk lève les sourcils, l’écoutant dans un silence digne de ceux qui précèdent les tempêtes. C’est qu’elle lui donnerait presque envie de rire, son audace venant souligner sa lassitude. C’est un sourire nerveux et pincé qu’elle lui arrache néanmoins, balançant de nouveau sur le tapis ses origines ( sel dans de vieilles plaies à peine pansées ). Il penche alors la tête sur le côté, la regardant de haut. Quelques éclairs dansent déjà dans son regard, menaces invitant la gamine à se détourner de ces chemins sinueux. Mais, non contente d’aggraver son cas, voilà que madame exige un cheval et aimerait être traitée comme la royauté. Makoyepuk prend presque ombrages de ces exigeances, se demandant bien si elle le prend pour plus idiot qu’il ne l’est - grand bien lui fasse : si elle le sous-estime, il lui prouvera ses torts.

Tu n’es pas une femme, tu es une plaie. Je ne desserrai pas tes liens, mais si c’est ton cheval que tu veux, tu l’auras. “ Sans perdre plus de temps, il saute du dos de Numees avant de couper la corde accrochée à son cou, s'avançant ensuite vers la fuyarde qu’il toise de toute sa hauteur. — Pas de laisse non plus, c’est ça ? “ Question rhétorique qui se fait menace, il se penche à peine, enlevant son collier de chanvre à celle qui connaîtra bientôt la corde de la potence.
Mais c’est sans crier gare qu’il s'accroupit pour mieux soulever d’’un bras la gamine, la balançant par-dessus son épaule alors qu’il se redresse, esquissant quelques pas vers la malheureuse monture qui devra porter ce fardeau. Sans plus de délicatesse, il la jette sur la croupe de la bête, trouvant une nouvelle utilisation à son lasso : il attache la jeune fille comme du gibier, certains qu’ainsi liée, elle ne pourra s’enfuir. Il s’assure au passage de tout l’inconfort que lui causera ce voyage, allongée en travers du dos pas même scellé d’un cheval, avec pour compagnons de route les quelques sacs que Makoyepuka jette à côté d’elle. — Bien installée ? “ Il lui tape sur le dos, comme pour vérifier l’harnachement d’un sac de provision, puis, retourne vers sa monture, liant les rênes des deux chevaux. Il en profite pour lui jeter un regard, le sourire aux lèvres, lui rendant la pareille de la plus narquoise des façons.

Sa victoire savourée, il saute de nouveau sur le dos du petit cheval gris, serrant ses jambes autour de ses flancs pour lui donner le départ. L’animal s’exécute, menant l’autre qui, docile, suit le troupeau malgré le poids mort qui repose sur lui. — Ne m’en veux pas trop, tu t’es mise toute seule dans cette situation. “ Il hausse la voix, un peu de sarcasme roulant sur sa langue, donnant plus de couleurs à un accent habituellement monotone. Elle peut bien le haïr, au levé du soleil, elle ne sera de toute façon plus. — Je me demande comment ils ont fait pour ne pas t’attraper plus tôt, tu n’es pas très maline. C’est peut-être pour ça que les tiens font encore appel à des gens comme moi. “ Reprenant ses mots, il se moque des clichés énoncés plus tôt, récitant son rôle de bon sauvage que certains colons l’aimeraient voir plus souvent jouer. Possédé par sa colère, il ne se rend même pas compte de son erreur, tombant dans le piège qu’elle a tendu à son esprit : il se laisse lui aussi aller à la conversation, ou plutôt aux insultes, défiant ses envies de silence. — Ceci dit, même un blanc aurait pu retrouver ta trâce. Mais estime toi heureuse qu’ils n’aient pas envoyé un settler, sinon ce n’est pas au cheval que tu serais attachée. “ Il plisse le nez avant de cracher au sol, insulte offerte aux absents. Un peu d’amertume dans le regard, il balance les miettes de cette haine à la figure de Mae, la jugeant avec autant de sévérité que ses semblables. Il taira cependant les exactions de ce peuple de barbares, car elle les connaît sûrement mieux que lui.


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Makoyepuk Blackfoot
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Mer 6 Jan - 15:48
Young, wild and free @Makoyepuk Blackfoot & Mae MatthewsTu n’es pas une femme, tu es une plaie. Les mots résonnent en Matthews comme une évidence. Elle n’a jamais été une jeune fille convenable, pas plus qu’une femme, mais c’est une plaie, et elle aime ce qualificatif que vient de lui donner son bourreau. Elle l’aime encore plus, car cela trahit son agacement. Elle parvient toujours à ses fins. L’homme descend pour couper la corde, véritable lien mortel, qui la liait au cheval. Elle souffle de soulagement, avec discrétion et sourit, avec fierté. Elle l’a vu dans son regard, et les regards ne trompent jamais, elle l’agace. Et peut être même qu’elle l’horripile et qu’il n’a qu’une envie : la tuer. Mais il ne le fera pas, sa récompense se verra diminuée s’il la ramène le cœur éteint. Alors, il prend sur lui, et elle se délecte du moment, savourant chaque instant.

Pourtant, sans qu’elle prenne le temps de réaliser, trop occupée à fanfaronner, elle se retrouve portée par cet homme qui la jette ensuite sur son cheval tel un vulgaire objet. La pression sur ses côtes réveil une douleur encore bien trop fraîche qui lui fait étouffer un cri. Elle essaye alors de lui donner un coup de pied, mais, ne pouvant pas voir derrière elle, ce dernier se retrouve dans le vide. Elle est donc littéralement pieds et poings liés à la croupe de son cheval. Mae lève alors un instant la tête, lançant un regard outré à l’homme lorsque se dernier lui tape sur le dos afin de s’assurer qu’elle est bien en place. Evidemment que non, elle n’est pas bien installée. Elle plisse alors les yeux, se retenant de l’insulter, impuissante dans sa situation plus qu’inconfortable. Humiliée de la pire des façons, elle n’arrive même plus à réfléchir, sachant pertinemment que le peu de forces qu’elle a ne lui serviront à rien. Elle est bien trop ligotée à sa monture.

Les déplacements de son cheval la font souffrir, l’inconfort de la position faisant naître des fourmillements à des endroits qu’elle n’aurait jamais osé imaginer. Oui, elle s’est mise seule dans cette situation. C’est vrai. Mais il répond à ses attaques, signe que l’idée de ne pas lui parler ne lui traverse plus vraiment l’esprit. C’est qu’il serait presque bavard. Elle lui en veut, mais elle verra cela plus tard. La vengeance est un plat qui se mange froid et, en matière de vengeance, Mae Matthews sait attendre. Car elle en est persuadée, elle saura se sortir de cette situation. Elle n’a pas besoin d’une arme pour parvenir à ses fins, un esprit acerbe et un verbiage aiguisé suffisent amplement. Elle a touché la corde sensible, à défaut de celle qui l’enserre. Il crache, insulte faîte aux hommes qui ont martyrisé son peuple. Et sur ce point-là, elle ne peut qu’être en accord avec lui. Et il se trompe, si elle n’a pas été attrapée jusque-là, c’est bien parce qu’elle est plus maline que l’on ne le pense.

« Mais j’me l’demande aussi. À croire qu’ils ont rien entre les deux oreilles.» Elle marque un léger temps pour reprendre son souffle coupé par la cadence de l’animal. « Mais là où tu t’trompes c’est sur pourquoi ils font appel à toi. Leur idiotie y est certainement pour beaucoup, mais ils sont bien trop heureux de t’asservir d’une autre façon. » Elle sourit en coin discrètement, il ne peut pas la voir de toute façon. «Viens pas m’dire qu’t’es un homme libre. Sinon, tu s’rais pas à leur service à leur ram’ner une blanche qu’ils ont pas su attraper. C’est qui l’idiot dans l’histoire ? C’lui qui s’fait attraper en se moquant d’une organisation bien trop établie ou c’lui qui rentre dans cette organisation qui a tué une grande partie, voir toute sa famille ? ». Elle tousse, bien trop essoufflée par cette longue tirade rappelant ses idées présentes depuis le début en elle. Avec les O’Reilly, elle ne fera simplement que les amplifier et les faire un peu plus rentrer dans tout son être. « M’enfin … de c’que j’dis … ma parole t’importe peu pas vrai ? On m’pendra au p’tit matin. » Elle rit alors. « Mais au moins, on m’pendra pour excès de liberté, c’déjà ça. »

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Lun 25 Jan - 2:48
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Felt like the weight of the world was on my shoulders, but should I break or retreat and then return ? Facing the fear that the truth, I discover : no telling how, all these will work out. But I've come too far to go back now
La route défile bien trop lentement sous ses yeux, et encore, les mots de la jeune fille filent comme des flèches, pointes d’acier qui ne ratent jamais leur cible. Il sert les dents, encore plus enragé par ce sourire nerveux qui lui pince les lèvres. Il ne sait si c’est la fatigue ou bien cette pauvre folle qui le contamine de sa bêtise, mais il sent son esprit doucement glisser vers des abîmes de colère teintés de déraison. Abattant les remparts d’un esprit toujours calme et muet, elle déchaîne en lui une envie de douce vengeance qui, peut-être, lui rendra le trajet plus plaisant. Elle qui ne veut plus qu’il “subisse” les affronts des settlers, elle aura gain de cause.

Tu donnes bien trop de crédit à ton crime. Ne te rends pas plus noble que tu l’es, tu voles juste pour survivre, comme le font les vermines. “ Lui aussi, pourtant, fait de même - mais pour mieux accepter son sort, il se drape dans le manteau d’une justice factice. Être libre, ce n’est pas ce dont il a besoin : ses desseins dépassent ce concept. Il courbera le dos, tant que ses pas le mèneront toujours plus près de Nuttah.  — Et tu parles de choses que tu ne comprends pas. “ Il mâche ses mots, comme un tabac trop amer, faisant grincer ses dents pour ne pas faire frapper ses points.

Il donne un petit coup sec contre les flancs de sa monture, faisant claquer sa langue pour que la bête file au trot - et l’animal s’exécute. Sur ce chemin trop escarpé, les montures semblent trépigner, abandonnant leur rythme de course pour une démarche saccadée, mais rapide. De là où il est, il peut presque entendre les poumons de la gamine se vider à chaque rebond contre le dos de son cheval. ça lui apprendra à vouloir réveiller les morts, pense-t-il, heureux d’imaginer une raison pour sa cruauté.  — Tu appelles ça la liberté, fuir sans cesse et te cacher comme une lépreuse ? A t’entendre, on dirait que tu aimes crever de faim et dormir dans des grottes. “ Il souffle, presque un rire qui meurt à peine esquissé. — Tu as de drôle d’idées.

Il aurait aimé se réjouir un peu plus de cette situation et continuer de se moquer comme une vipère qui a besoin de cracher son venin à la gueule du monde - mais le couinement strident d’une bête met à mal ses plans. D’un coup d’un seul, retenue par la corde qui la rattache à son congénère, la jument grise s’arrête. Makoyepuk fait alors volte face, maugréant dans une langue qui fera mystère de ses insultes. Ne lui reste plus qu’à observer l’étendu des dégâts : le pied levé comme une de ces statues européennes, la monture de la demoiselle souffle, torturé par un sabot fendu.
Le chasseur de prime reste un instant interdit, comme si un voile de remords venait de tomber sur sa figure. A lui revient l’embarra , vu qu’il a mené la pauvre créature à sa perte : à l’allure à laquelle ils allaient, l’incident était inévitable.

Quittant une nouvelle ( et il l’espère, dernière) fois le dos de Numees, il s’avance vers le cheval claudiquant tout en tirant un couteau de sa ceinture. Mais la lame n’est pas pour le martyr - il se contente simplement de couper les cordes qui lient la fille à l’animal, récupérant son corps comme un fardeau sur son épaule.
Sans plus d’explication, et non sans lutter, c’est sur le dos de sa jument qu’il vient finalement la poser ( ou plutôt la larguer ), la poussant sans ménagement vers la croupe du petit cheval. Il l’aurait bien fait marcher sur les sentiers de la potence, mais avec une corde en moins et trop peu de patience pour de nouveau l’harnacher, il préfère opter la méthode la plus efficace ( au moins, elle sera à porté de couteau si lui prenait l’envie de définitivement la faire taire ).
Il s'installe finalement devant elle, lui jetant un regard plein de dédain comme pour une nouvelle fois faire valoir son agacement : il ne fait certainement pas ça pour lui rendre la route plus douce, au contraire. — Ton cheval est foutu, il reste ici. “ Il ne compte pas gâcher une balle pour une bête qui va de toute façon mourir. Alors, ils reprennent la route. Au pas, cette fois.
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Sam 30 Jan - 20:43
Young, wild and free @Makoyepuk Blackfoot & Mae Matthews Il se trompe, elle comprend beaucoup plus de choses que ce qu’il s’imagine. Mae Matthews ne supporte pas d’être prise pour une sotte. Ce que la plupart ne comprennent pas, c’est que son esprit est bien trop fait pour ce monde-là. Un esprit libertaire dans un monde autoritaire où les lois n’ont aucun sens si ce n’est celui d’enrichir le plus imposant. Elle préfère tenir compagnie au diable que de côtoyer ces usurpateurs. L’enfer n’en sera que plus doux. Par dépit, Matthews hausse alors les sourcils en soupirant. Les hommes, ils la sous-estiment toujours. Elle en a tué un, arnaqué et volé plus d’un. Ce n’est certainement pas le fait d’être attachée au cul d’un cheval qui va l’arrêter. La seule fois où elle a vraiment eu peur pour sa vie, c’est le jour où elle s’est retrouvée en mauvaise posture face à un gang qu’elle a voulu voler. Mais elle avait vu les choses en grand et s’était fait attraper. Lorsqu’ils lui ont lacéré le dos et laissée pour morte en plein milieu d’une forêt, elle a bien cru y passer. Mais c’est tout, et cela n’a fait que forger son caractère. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort apparemment. Alors, il peut bien tenter de l’impressionner avec ses phrases toutes faites, cela ne prend pas sur elle. En plus, cet imbécile rentre dans son jeu. Alors, elle se moque. « Non, t’as raison, j’comprends rien. Une femme, capable de réfléchir et en plus de comprendre ?! On aura tout vu. » Elle l’agace, mais il continue à lui répondre et, ça Matthews, elle adore. Elle fait ce qu’elle préfère, argumenter pour mettre à terre l’ennemi. « Mais bien sûr que j’suis libre ! J’me soumets à personne, pas d’engagement avec qui qu’ce soit. Toi, tu penses à répondre à des besoins primaires, mais la différence, c’est qu’m’en fiche. La faim, on peut vivre avec quelques jours, le confort, on en a pas b’soin. Alors ouais, j’suis libre, et même que j’suis AH PUTAIN ! » Elle n’a pas le temps de finir sa diatribe, son cheval s’arrête dans un hennissement, tanguant dangereusement. Appuyée contre sa côte blessée, elle souffre en serrant les dents, retenant son souffle quelques instants.

Sans lui dire quoi que ce soit, l’homme coupe la corde, Mae panique, regardant autour d’elle, prête à crier si quelqu’un arrive. Mais en pleine nuit, peu probable. Alors, malgré la douleur, lorsqu’il la porte à nouveau sur son dos, elle gigotte à droite à gauche tel un ver que l’on sort du fruit pourri. Et surtout, pas loin de son oreille, elle hurle, utilisant une voix stridente. « MAIS LÂCHE MOI ESPÈCE DE… PUTAIN T’EN PROFITE POUR METTRE TA MAIN SUR MON CUL EN PLUS ! SALE CHIEN D’PRAIRIE ! » Oui, il ne vient pas de la ville ce monsieur. Il vient alors à la relâcher, la jetant presque sur son propre cheval et lui annonçant qu’il abandonne le sien. Elle le regarde, interloquée, tentant de se redresser, et pour le coup elle rit, mais elle rit jaune. C’est qu’elle s’est attachée à cette bête-là. Il est hors de question qu’elle la laisse crever ici. Alors, elle lui parle sérieusement. « Tue-le. » Mae tente alors de lui mettre un coup d’épaule. « Assume jusqu’au bout, t’veux laisser l’animal, tu l’tues, tu ne l'laisses pas souffrir ici. » Marquant un temps, elle jette un regard inquiet à l’animal, sentant la rage monter. « J’te jure qu’si tu l’fais pas, j’vais t’faire regretter d’m’avoir trouver. »
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Sam 6 Fév - 19:20
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Arrête de crier comme ça, ça te rend vulgaire. “ Il l’écoute à peine geindre, se demandant pourquoi sa bêtise, d’après elle, repose sur son genre. Elle doit prendre sa culture pour une généralité, ce qui ne serait pas la première fois venant des settlers. Quoiqu’il en soit, le coup d’épaule qu’elle lui balance finit d’achever la mauvaise humeur du natif qui, cette fois-ci, ne sourit plus du tout.
Pendant un instant, il s’entend même chuchoter entre ses dents quelques prières jetées au Créateur, mais ils ne sait pas si elles sont pour sa patience ou le salut de la malheureuse.  Mais dans le fond, c’est un peu de sa faute : il n’aurait pas dû céder à ses premiers caprices, maintenant la captive se pense tout permis.  — Ne. Me. Donne. Pas. D’ordre. “ Il appuie chacun de ses mots, chaque point marquant un nouvel élan pour sa colère grandissante. Puis il se retourne. lentement. Un peu trop pour que ce geste soit naturel. La tête penchée sur le côté, il regarde avec insistance la petite peste qui trône un peu trop fièrement sur la croupe de sa jument. Être au service de ses congénères est déjà bien assez pour qu’en plus il subisse les frasques d’une voleuse qui ne lui donnera pas un rond.  — Tu me fends le crâne avec tes exigences. “  Il laisse le silence couvrir le sujet de menaces déjà maintes fois répétées ( Peut-être qu’un jour, il se décidera à les mettre à exécution ) et, de nouveau, lui tourne le dos.

Bien sûr, il ne s’arrête pas, laissant les hennissements d’une bête abandonnée s’épuiser avec la distance. — Gâcher une balle pour un animal, quelle idiotie. “  Murmure-t-il, ressassant la demande de cette gamine trop sûre d’elle pour son propre bien.  — Et qu’est-ce que tu comptes faire, hm ? “ Lui aussi trop orgueilleux, il ne sait visiblement pas quand s’arrêter. — Tu vas crier ? Il n’y a personne ici et si tu tentes ta chance, je te bâillonne. De toute façon, je l’aurais vendu, ta bête. Au moins, demain, tu pourras la retrouver dans l’autre monde. “ Il siffle entre ses dents, expression de son dédain et de sa fatigue. Il ne comprendra jamais les fuyards et leur amour inconditionnel pour des montures mal dressées.

Comme pour clore la conversation, et aussi peut-être pour couvrir les jérémiades de cette gosse mal nourrie, voilà qu’il se met à fredonner un champ guerrier. Avec un peu de chance, cela l’apaisera, ou, dans le pire des cas, prouvera à la miss Mathews qu’aucune âme ne viendra à son aide : à part le silence, rien qui vive ne répond à cette étrange musique qui se brise en échos contre la cime des arbres.

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Jeu 18 Fév - 21:14
Young, wild and free @Makoyepuk Blackfoot & Mae Matthews Le voir la détailler ainsi, tête penchée provoquerait des frissons à n’importe qui. Son regard inquiétant, suintant le dédain parcours Matthews. Enfin. Ce n’est que maintenant qu’il se rend compte de la vulgarité de la jeune femme. Il lui en aura fallu du temps. Bien qu’élevée dans un milieu aisé, Mae Matthews a cultivé sa vulgarité à mesure que sa solitude dans ce monde grandissait. Seule, elle a tout appris et a tout déconstruit de son ancienne vie, pierre par pierre allant jusqu’à renier une utilisation de la parole plus correcte. Elle pourrait être plus aimable. Mais elle n’en a pas envie. D’autant plus lorsqu’il s’agit de son cheval.

Alors telle une gamine capricieuse, elle fixe l’animal que sa vue voit diminuer au fil de leur avancée. « Mes exigences ? Tu trouves qu’ça r’ssemble à une exigence ça ? Tu f’rais ça à ton ch’val toi ? » Elle ferme alors les yeux, prise d’une douleur insoutenable dans les côtes. « T’es pire que c’que j’pensais. M’enfin, v’nant d’quelqu’un qui prend les gens en traître dans leur sommeil, ça d’vrait même pas m’étonner. ». Lorsqu’elle racontera cette anecdote plus tard, autour de feu de camps à leurs compagnons d’infortune, Mae en fera d’ailleurs des tonnes sur cette histoire de réveil et de coup de crosse, exagérant toujours plus les choses à chaque récit. C’est qu’une légende ne se construit pas uniquement sur des vérités.

Elle ne va pas crier non, à la place la jeune Matthews réfléchit, tentant d’oublier la douleur qui s’empare d’elle, faisant passer l’adrénaline du moment dans son corps. Elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même d’avoir été si bêtement attrapée. Attrapée le mot est le bon car elle n’a rien eu à faire d’autre. Mais alors que la rage monte en elle en l’écoutant chanter, pour une fois, elle se tait, ayant enfin une idée qui, elle l’espère, viendra la sauver. Elle se tait donc, laissant un peu de répit à l’homme qui a perdu patience face à tant d’audace et d’arrogance. Elle le laisse se perdre dans ses pensées pour mieux revenir l’en extirper. Il n’a certainement pas l’habitude qu’on lui parle ainsi, mais elle n’a pas peur de la mort. Ce qu’il y a après l’importe peu, elle vit pour l’instant présent. Presque bercée par une chanson qu’elle ne comprend pas, son visage se ferme, adoptant une expression plus inquiète. C’est qu’elle a un rôle à jouer et elle ne doit pas se louper, c’est la grande première, sans répétition générale.

La jeune femme le regarde alors, inspectant les alentours avec ce qu’elle peut voir. Le chemin doit être encore long jusqu’à la ville, c’est maintenant ou jamais. Alors, une voix cassée, presque essoufflée se fait entendre. « Faut qu’j’pisse. ». Évidemment, cela ne le fera pas s’arrêter, elle s’en doute bien, mais elle a une dernière carte à jouer. «Tu laisserais pas une femme enceinte sans pisser hein ? ». Elle lève alors ses yeux noirs, emplis d’une fausse inquiétude vers lui, prête à croiser son regard. Plus c’est gros, plus ça passe.


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Makoyepuk Blackfoot
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Mar 13 Avr - 14:11
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On ne change pas une équipe qui gagne : ainsi, les deux partis continuent de se faire la guerre dans un échange vain de paroles. Chaque pique fait son travail, et les vengeances s’enchainent sans pourtant affecter ni l’un, ni l’autre - seule leur patience est mise à rude épreuve, nerfs de la guerre, si l’on puit dire ainsi. — Tu voulais peut-être que je te prévienne de mon arrivée, aussi ? “ Dit-il en interrompant sa chanson qui ressemble plus à des cris qu’autre chose. Pourtant, il ne tarde pas à reprendre le rythme d’un air que seul lui doit connaître dans ce trou perdu, se croyant enfin victorieux.

Il balade ainsi quelque temps dans un presque-silence, Makoyepuk arrêtant parfois de convoquer les esprits des anciens pour se concentrer sur la route à prendre. Il faut dire qu’il connaît mal cette forêt, alors la carte qu’il a acheté à un relais de poste n’est pas de trop. Certes, il ne sait pas lire, mais suivre le dessin d’une rivière ne lui est pas chose inconnue. Il a fait marquer d’une croix rouge par l’un des agents de transport la ville à laquelle il devait revenir, préférant prévenir plutôt que de guérir : êre perdu avec une folle comme ça accrocher à la croupe de son cheval, voilà une idée qui lui déplait fort.

Alors qu’il inspecte le papier pour trouver le chemin le plus rapide, la petite voix de la fuyarde revient à ses oreilles. Soulignant sa fatigue, il pousse un soupire qui tient plus du râle, balançant sa tête en arrière en espérant peut-être se briser la nuque et, qui sait, en finir. Bien évidemment, il se contente plutôt de trouver un peu de force dans ces cieux qu’il mire à présent sans expression aucune. Que Natosi lui vienne en aide.

Mais voilà qu’un détail vient rendre cette aventure encore plus étrange : d’après les dires de la demoiselle, elle serait enceintre. Makoyepuk hausse un sourcil et se retourne, regardant Mae avec un dédain teinté de curiosité. — Toi ? Enceinte ? “ Il siffle une nouvelle fois comme le serpent, secouant la tête de droite à gauche pour exprimer son désarroi. — C’est l’enfant de qui, hm ? D’un des types que tu as extorqué ? “ Il ne la croit pas vraiment, mais descend tout de même de son cheval, sachant qu’elle risque de lui pleurer des litres de fausses larmes s’il ne fait rien ( au stade où il en est, il serait prêt à n’importe quoi pour un peu de paix ). — Et depuis le début tu ne dis rien ? Tu me laisses te frapper et te malmener ? Tu n’es pas vraiment une bonne mère... “ Il s'appuie sur son cheval comme on se pencherait contre un mur, pas vraiment pressé de détacher cette petite peste. L’idée qu’elle n’ai jusque là pas lutter lui semble improbable. Il a vu des femmes lutter bien plus fort contre l’ennemi à cause d’un seul regard. Mais peut-être que les blanches ont trop d’enfants pour se soucier de l’état dans lequel ils sortiront de leur ventre…

Le corset ne doit pas être très agréable, non ? “ Il commence finalement à s’attaquer aux nœuds des cordes, défaisant tranquillement ce petit sac serpentaire. — D’ailleurs, depuis combien de temps tu attends ? “ Lui qui avait vu la silhouette de sa femme changer au fil des mois, il pourrait surement la piéger sur ce détail ( si du moins sa mémoire ne lui jouait pas de tour ).


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Mar 27 Avr - 20:08
Young, wild and free @Makoyepuk Blackfoot & Mae Matthews Le père ? Oh oui, le père. Vite, elle doit trouver quoi lui dire. Une vague de mélancolie sort alors en même temps de ses mots. Vieille habitude qu’elle a. La femme éplorée fonctionne étrangement mieux que le reste. « Ils l’ont tué. ». Qui ça ils ? Matthews ne le sait pas, mais lorsque sa tête se penche sur le sol, on peut très bien s’imaginer le calvaire qu’elle endure. Ce qui lui fait réellement tirer une tête pareille d’ailleurs, c’est plutôt la douleur lancinante qui lui traverse les cotes. « Qu’est c’que t’voulais qu’j’dise ? M’touche pas j’suis enceinte ? » Il lui arrache un rire essoufflé. « C’pas comme ça qu’j’fonctionne. » Jouer sur l’empathie n’a jamais été son approche favorite, elle tire plus de satisfaction à ruser autrement. Mais parfois, on n’a pas vraiment le choix.

La toile tissée, le piège qu’elle lui a alors tendu semble prendre. Elle n’en revient pas lorsqu’elle le voit descendre de sa monture. Finalement, prier lui a plutôt bien réussi. Par la suite, Matthews décidera que croire en Dieu n’est pas incompatible avec ses idéaux. Peut être même que s’il décide de la sauver aujourd’hui, c’est parce qu’il croit en elle. Et elle aussi, elle croit en elle, sur le moment. Une fois détachée, Matthews peut enfin se laisser glisser à même le sol. Ses pauvres petits muscles endoloris, elle agite ses bras afin de faire circuler tout le sang qu’il lui a coupé avec sa corde trop serrée.

Mais il la prend pour qui cet imbécile ? Il pense qu’avec un ventre aussi peu rempli, elle va lui annoncer sa délivrance imminente ? Dieu que les hommes sont tous les mêmes, du haut de ses vingt ans, Mae Matthews ne peut qu’en faire le triste constat. Bête à manger du foin. « J’le sais d’puis peu. » Pendant qu’elle jette discrètement un œil à ses affaires placées sur la jument, la jeune hors-la-loi continue d’occuper son bourreau, sentant sa respiration s’accélérer à mesure que son évasion est proche. « Puis qu’est c’que ça peut t’faire hein ? » Elle plisse les yeux tout en le regardant ; prendre ses effets personnels représente trop de risque, elle va devoir définitivement faire un trait sur son passé et laisser ici les quelques photos de famille qu’elle a avec elle depuis quatre années maintenant. Et accessoirement, son colt, ses vêtements et tout le reste. Putain si seulement elle ne s’était pas endormie au coin du feu comme une idiote. Son arrogance ne s’arrête pas là quand elle recule de quelques pas en ouvrant les bras. « T’veux qu’on l’élève ensemble ? … Oh oui, on lui expliquera notre rencontre et puis comment t’es tombé follement amoureux d’moi hein ? » Les souvenirs sont vagues, mais, sans prévenir Mae Matthews prend alors ses jambes à son cou, s’enfonçant dans les bosquets, sans regarder derrière elle. Matthews se permet tout de même une dernière phrase à son encontre dans son audacieuse épopée: « Tu croyais vraiment qu’j’allais m’laisser m’faire pendre au p’tit matin ? JAMAIS !» Ceux qui pensent qu’Usain Bolt détient le record du monde de vitesse ont totalement faux. Ce soir-là, elle a galopé dans la forêt comme jamais. Peut être que le natif a voulu lui tirer dessus, peut-être pas. Toujours est-il qu’elle a pu s’en sortir. Dans sa grande bonté, elle lui a laissé tous ses souvenirs, effaçant une vie qu’elle n’a jamais vraiment voulue.

Je vous l’avais bien dit, à vingt ans à vingt ans rien n’est impossible, on est invincible et on traverse les jours en chantant. Mais surtout, à vingt ans, on se sent une âme un peu fragile, pas si docile et on apprend poliment, à contrôler ses impatiences et sa belle insolence.

Morale de l’histoire ? (car il en faut bien une) : tout vient à point à qui sait attendre.



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