Le forum est la propriété du staff et de ses membres. Toute copie, même partielle, est prohibée.
Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
Pearl Hennessy est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Maxence, Nadie, Jacob et Grace. PROFIL + MP
Liam Hennessy est modérateur du forum ! Il se genre au masculin et ses autres comptes sont : Arthur, Chuy, Dino et Maria. PROFIL + MP
On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
Le forum a été créé le 10.01.2020. La page d'accueil a été designée et codée par Artemis, pour Artifices. Le reste du design a été pensé et codé par GHOEST.
Charlotte, telle une nouvelle mariée, s’accrochait à son sauveur qui, s’il la sauvait de la noyade, ne faisait que l’attirer dans les eaux sombres du péché. Elle fut reconnaissante de l’effort d’Edwin, reconnaissante aussi qu’il n’ait rien d’autre sous la main que sa propre chemise, mais elle voyait bien que cela ne suffirait pas. Dans les bras de son Roméo, elle ne pouvait pourtant pas faire grand-chose.
« Toute la cuisine est à refaire. Ne risque pas ta vie pour ça! »
Heureusement, il s’était rapproché. Lorsqu’un grand craquement se fit entendre, Charlotte tendit le bras pour attirer Edwin à eux en le tirant par l’épaule. La branche oubliée par John s’effondra au complet, détruisant plafond et sol et aussi un peu du mur. Descendant -à contre-coeur- de son piédestal de chair, elle ferma la porte de la cuisine pour que la tempête ne s’invite pas dans le reste de la maison.
Le plus gros danger passé, elle prit Edwin dans ses bras. Ses mains vinrent encadrer ses oreilles et ses doigts caressaient ses cheveux de jais.
« Tu vas bien? Tu n’as rien? »
Elle l’éloigna un peu pour s’assurer que sa peau blanche n’était marquée d’aucune blessure, soupirant de soulagement lorsqu’elle n’en vit aucune. Elle jeta un bref coup d’œil à John pour vérifier que lui non plus n’avait rien de plus grave que sa blessure au front. Décidant que son beau-frère avait plus besoin de sa veste qu’elle, elle s’en départit, pour entourer les épaules du rescapé de ce vêtement sec. Dans sa hâte, elle ne remarquait pas que sa robe claire, maintenant trempée par le torse d’Edwin, laissait apparaître les détails de son corset.
Et voilà que comme si les pensées des deux hommes s'étaient unies en une, que le nouveau venu (car John ne connaissait toujours pas son nom) se de partait de sa chemise pour aller éponger le sol. John, toujours avec son petit paquet de dentelles au milieu duquel se trouvait la plus jolies des jeunes femmes entre les bras, ne put s'empêcher de laisser son regard glisser sur la courbure des reins offerte par le récureur de parquet. Avait-il seulement conscience de l'indécence de sa posture alors qu'il exécutait des mouvement de va-et-vient, à quatre pattes, le tissu du pantalon se tendant en rythme sur les galbe rebondit de ses deux...
PATATRAS !!!!
Le plafond s'écroula ! John et Charlotte étaient suffisamment éloignés pour ne rien risquer, mais l'autre homme ne s'en sorti de justesse que grâce à ses réflexes de panthère et ses mouvements d'acrobate. La brunette sauta des bras de son fermier charpenté pour se précipiter vers le rescapé. John regretta presque de ne pas s'être prit une branche de cinquantes livres sur la tête quand il voyait les attentions auxquelles l'homme au joli postérieur avait droit.
Et voilà qu'elle recouvrait de la veste les muscles élancés lustrés de pluie digne des plus beaux croquis d'anatomie des revues de médecine. Quel gâchis ! Mais voilà que la demoiselle maintenant découverte de sa couche de lainage un peu plus tôt empruntée révélait une robe aussi imbibée que le plancher qui avait une opacité proche des habits neufs de l'empereur. Quelle béatitude ! Le sourire du fermier ne savait plus bien s'il devait pointer vers le haut ou vers le bas.
Mais pas le temps de niaiser ! Il fallait tout de suite s'éloigner de la pièce dont les morceaux avaient décidé de s'éparpiller au vent. John attrapa ses deux compagnon par la mains (comment ce faisait-il que leur peau avait la même douceur de draps de soie) pour les diriger vers la première porte du couloir devant laquelle il passa.
Oh tiens ! Une chambre ! Comme cela tombait bien !
- Refugions-nous dans cette pièce ! Nous y seront à l'abri du vent, et si nous avons trop froid, nous pourrons toujours nous réfugier sous les couvertures !
Il referma la porte derrière eux pour les isoler de la tempête qui grondait au dehors. La pénombre les entourait car la pièce n'était éclairée que par une fenêtre et que les nuages noirs dans le ciel ne laissaient passer aucun rayon de soleil. John frissonna. Son ventre se tordit. Pourquoi la proximité de ces corps dans l'obscurité provoquait-elle en lui cette sensation éléctrisante ?
-Mademoiselle Charlotte, chuchota-t-il enfin la gorge nouée, vous devriez profiter de la pénombre pour enlever votre robe. Je n'ai pas pu m'empêcher de constater que vous étiez trempée. Vous allez attraper le mal si vous restez ainsi.
Ils se tourneraient, bien sûr, pour préserver son intimité de demoiselle.
Tel Cendrillon, il avait fait une courageuse tentative de débarrasser le sol de cette eau, mais force était de constater que les résultats n’étaient pas à la hauteur de ses efforts. La pluie se faisait de plus en plus puissante et semblait prête à balayer la malheureuse cuisine de Charlotte. Cette dernière avait raison, il aurait été bien dommage de perdre la vie pour avoir tenté de passer la serpillère. Laissant là sa chemise qui de toute manière serait irrécupérable, il se précipita vers sa belle soeur et son… ami ?
Malheureusement, il ne fut pas assez rapide, et il aurait sans aucun doute péri sous le poids du plafond si Charlotte n’avait pas eu la présence d’esprit de lui attraper le bras et de l’attirer à elle. Elle était désormais descendu des bras qui l’avaient sauvée et il se retrouva un instant contre elle. Sans le vouloir, il respira son parfum, sucré et fleuri… mais non, ce n’était pas le moment de flancher ! Elle lui rendit sa veste, lui en recouvrant les épaules et il ne put s’empêcher de la couver d’un regard attendri face à ce geste. « M..merci… » articula-t-il d’une voix chargée d’émotion - ou peut-être d’autre chose ? -. En effet, ses yeux avaient bien de la difficulté à se détourner des formes délicieuses qui transparaissaient sous sa robe mouillée.
Il sentit alors sa main capturée sans celle de l’homme - dont il ne connaissait en réalité toujours pas le prénom -, qui avait eu la présence d’esprit de les éloigner au plus vite. Les joues rougies par les pensées qu’il avait eues envers sa belle-soeur, il se laissa entrainer, ne pouvant s’empêcher d’imaginer une fois de plus cette main si puissante et brute sur bien d’autres parties de son corps…
« Vous avez raison, n...nous évaluerons les dégâts une fois la t...tempête passée. » Il n’en dit pas un mot bien sûr, mais l’idée même de se réfugier sous des couvertures en pareille compagnie lui donna presque l’envie de voir la température brusquement se rafraichir dans la pièce. La pénombre qui régnait dans cette chambre, ces deux corps qui se découpaient dans l’obscurité lui donnaient certaines envies… inavouables.
Il acquiesça aux paroles du jeune homme, décidément plein de bon sens. « En effet, la n...nuit risque d’être longue… » Il se retourna bien sûr, comme la bienséance l’exigeait - mais avec un certain regret cependant, ne pouvant s’empêcher d’imaginer les gestes de la jeune femme -. Plus que jamais, il pouvait sentir le corps de l’homme tout proche du sien. Distrait - ou l’était-il vraiment ? - il fit un mouvement sur le côté et son bras heurta celui du fermier. « Oh p...pardonnez-moi, avec ce manque d...de lumière… » Ses mots se suspendirent dans l’air lorsqu’il réalisa que sa peau était toujours en contact avec celle de l’éphèbe. Et même en y mettant sa volonté, il fut bien incapable de s’y soustraire.
Elle n’avait pas d’objection à se réfugier le plus loin possible de la zone sinistrée. Le vent s’engouffrait déjà dans le reste de la maison et l’obscurité profonde fit qu’elle touchait le mur d’une main pour se diriger, l’autre s’étant perdue dans l’immensité de celle de John.
La pièce, sa chambre, n’était éclairée que par la fenêtre et elle ne distinguait qu’à peine la silhouette des deux hommes qui s’étaient installés sur le lit. Incapable de dire s’ils s’étaient vraiment retournés ou non - de toute façon, ils ne la verraient pas non plus - elle commença son effeuillage. La robe avait déjà été partiellement ouverte par John et la faire glisser jusqu’à ses chevilles fut un jeu d’enfant. Le corset fut un peu plus difficile. Lui aussi était un peu mouillé et elle commençait à sentir l’humidité s’immiscer sous sa chemise. Grelottante, elle éternua, ce qui projeta le corset qu’elle tenait en main vers le lit et les deux hommes.
“Toutes mes excuses,” murmura-t-elle, sa voix ayant diminué de volume comme la luminosité.
Soudain, un éclair zébra le ciel, révélant la proximité des deux hommes, torse au moins à moitié nus. Mais Charlotte n’eut pas le temps d’enregistrer l’image. Paniquée par la proximité de la foudre, elle se jeta vers eux, bras ouverts, espérant se réfugier dans ceux de l’un deux. Ils tombèrent tous les trois à la renverse sur le matelas de coton.
Il n’y avait plus de haut ou de bas. Contre elle, elle sentait les peaux dénudées de ces deux jeunes hommes dont les odeurs, musquées pour l’un et travaillées pour l’autre, se mêlaient dans un parfum qui lui firent tourner la tête. Tentant de s’extirper de cet amoncellement de corps, elle n’arrivait qu’à caresser un bras ou un cou ou une joue. Ses tentatives s’arrêtèrent alors et ses mains explorèrent allégrement les vallées qui s’offraient à elle. Touchait-elle l’un ou l’autre? Dans la pénombre, impossible de dire, mais son corps n’était pas regardant et chaque mouvement lascif réveillait un désir charnel qui lui fit s’humidifier les lèvres à défaut de pouvoir embrasser l’un ou l’autre des deux hommes. Et sa peur, qui l'avait mise dans cette situation, s'évanouissait un peu plus à chaque fois qu'elle refermait les doigts sur quelque chose.
Félicitation vous avez réveillé le shérif des mœurs ! Vos regards timides et lubriques ne trompent pas : par un habile jeté de corset et un chassé glissé discret vers les draps, vous nous avez prouvé que vous n’avez d’innocents que le nom. Gare au courroux des pionniers qui rêvaient de la conquête de l’ouest, nous ne sommes pas en Europe ici. Un nouveau challenge vous attend.
Vous êtes autorisés à poster en attendant l'intervention de Destiny, bande de petits fifous.
John sentit quelque chose le heurter et l'attrapa par pur réflexe. C'était un... Avant-bras dont la peau était aussi soyeuse que les muscles étaient durs sous l'épiderme. L'inconnu lui avait parut plus maigre que musclé tout à l'heure mais il fallait croire qu'à demi plongé dans l'obscurité son toucher lui révélait que sa vue l'avait abusé. Ses doigts glissaient vers le poignet, à la base de la paume.
- Ce n'est rien...
Il remonta la main le long du bras jusqu'à ce que... Oh... Il portait toujours sa veste. John avait une irrésistible envie de lui enlever. De sentir cette peau contre la sienne. De la goûter centimètre... par... centimètre.
-Je ne vous ais même pas demandé votre nom, murmura-il doucement à son oreille. Je m'appelle John
Ils étaient si proche. Leur respiration s'était accélérée. À tout les deux. Se pouvait-il que l'autre ressentis le même émoi ? John s'approcha encore. Leur visage n'était plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Le cœur de John s'était enfuis de sa poitrine pour courir dans ses oreilles où il tembourinait si fort. Dans son cerveau car il ne pensait plus à rien. Plus à rien que ce corps au biceps noueux comme l'écorce d'un chêne mais à la texture d'un velours de soie. Il passa ses mains sur on torse tout aussi ferme et commença à les descendre vers le ventre. John rapprochait son visage il... Se reçu un truc rigide en pleine tête. Ça ressemblait vachement à un corset quand on se penchait dessus dans la pénombre
- Mademoiselle Charlotte, vous allez bien ?
Mais il fallait croire qu'elle n'en avait pas finit ave eux. Elle leur tomba dessus tel un boulet de canon et ils s'ecrasèrent tout trois dans le lit dans un méli-mélo de bras et de jambes entrelacées.
John ne se trouvait pas mieux lotti que Charlotte et ne savait pas à qui était cette cuisse qu'il venait d'agripper, ou ce bras contre lequel sa joue venait de frotter, ou ce ventre mur lequel il venait de laisser traîner ses doigts. Et ils sentait des mains l'effleurer, lui aussi. Le touchant là où il se laissait rarement toucher en temps normal. Mais l'occasion était spéciale. Unique. Juste une fois au chalet.
Il se mit alors à chercher la peau de l'un et de l'autre de ses lèvres. Il avait sombré à force de sentir les fragrances sucrées de ses deux nouveau amis il avait fallu qu'il se soumette au pêcher de la gourmandise.
- Oooh...
John ne pu retenir un gémissement. Quelqu'un venait de lui effleuré (de façon accidentelle bien entendu) une parti de lui qui était bien émoustillée depuis de malheureux incident du lit... Depuis bien avant en fait. Mais le lit n'avait pas aidé il fait le dire.
Pendant que des corps plus ou moins étrangers se rencontrent dans la passion torride d’une chute qu’on aime penser préméditée, un aventurier solitaire pourrait bien croiser le chemin d’un trio aussi angélique qu’infernal.
Les masques tombent comme le corset de la délicieuse et maladroite Charlotte : aux creux des bras de deux hommes forts, comment résister à l’appel des sens ? Edwin, homme de science aguerri qui semble aussi bien connaître l’anatomie d’un corps que les habitudes des premiers peuples et John, le soi-disant timide garçon de ferme aux manières bourrues, eux, n’y ont pas résisté…
Mais le glas de leur ébats sonne avant même qu’un baiser ai pu couvrir les soupirs du très sensible Cooper Jr. : Comme pour faire la surprise, un homme pénètre dans la ferme, avançant avec un regard émerveillé qui trahit sa passion pour les poutres branlantes de ferme. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il n’est rien qu’un fantôme, l’un des derniers représentant d’une tribu brisée qu’on nomme... Raksism’Oordinehr. Mais pour ceux qui un jour ont eu le plaisir de croiser sa route, Il est Stephan’Plazaa ( qui signifie grand homme dans sa langue d’origine ). Stephan s’avance donc dans le logis, contemplant les murs de la bâtisse comme un cowboy regarderait sa tasse de café. « Avec votre toit à moitié fini, vous avez failli vous prendre une bonne poutre dans la tête, tous autant que vous êtes. » Il esquisse quelques pas, jetant son regard sur les meubles, débris, et autres décorations qui jonchent la pièce « Bon, je vous avoue que la maison n’est pas en très bon état, le jardin est en friche et c’est décoré à votre goût - qui n’est pas celui des autres. Mais avec quelques rénovations et un peu de peinture, je vous assure qu’on pourra vendre votre ferme à un très bon prix. » Le valeureux chasseur de Ranch semble attendre une réponse (ou pas, puisqu’il commence déjà à déménager le peu de choses qu’il reste).
A vos maroufles (oui, on sait que ce n’est pas la même émission) ! Edwin, Charlotte et John parviendront-ils à chasser l’inconnu qui les a surpris ? Stephan’Plazaa pourra-t-il à faire du ranch de Charlotte un loft parisien ? Peindront-ils les murs en taupe, gris ou beige ? La tempête qui fait rage au dehors découragera-t-elle ces trois cœurs purs à jeter en pâtures aux affres de la nature un homme venu de si loin ?
crédits codage : Bangarang / Merci à Pearl, Makoyepuk Liam et Jonas
L’homme, dont il connaissait à présent le nom, était désormais si proche qu’il aurait presque pu l’embrasser. Il en mourait d’envie, mais se sentait encore retenu par une certaine pudeur. A la place, il se contenta de lui répondre. « R…ravi de vous connaitre John… J…je m’appelle Edwin. » La fin de sa phrase mourut dans un murmure, si bien qu’il n’était pas certain que le fermier ait pu le comprendre. Le Britannique ne sut ce qu’il se passait, ce qui avait bien pu les entrainer ainsi, mais il se laissa porter par la vague qui le secouait d’un coup, caressant du bout des doigts des muscles sculptés par le dur labeur. Son toucher le faisait peu à peu sombrer et il se plongeait dans ces profondeurs avec délice tandis que ses résistances s’effaçaient une à une.
Lorsque John fut heurté par quelque chose - il crut reconnaitre un corset mais n’en fut pas certain - il se réveilla malgré tout et se tourna vers sa belle-soeur, inquiet. Il était heureux que la pièce soit trop sombre pour qu’aucun des deux autres ne puissent s’apercevoir que ses joues avaient pris une teinte écarlate. Avant qu’il ait eu lui aussi le temps de s’enquérir de la situation, elle s’écroula sur eux et il se retrouva sur le lit, enveloppé de ces deux corps qu’il ne pouvait s’empêcher de toucher avec volupté, sans pouvoir forcément en identifier le ou la propriétaire et tout en sachant qu’il aurait dû sur le champ mettre fin à cette situation.
L’obscurité rendait leurs contacts maladroits, et pourtant si sensuels. Des contacts qui sans doute n’auraient jamais pu avoir eu lieu à la lumière du jour. Sans savoir comment, il se retrouva défait de sa veste, sentant sous ses doigts des peaux bien distinctes. Peu importait la tempête désormais, il était d’ailleurs bien incapable de penser à quoi que ce fut, emporté par la volupté du moment, par ses sens et son corps qui ne lui obéissaient plus.
Rien n’aurait pu les distraire de ces étreintes charnelles, ni la pluie, ni le vent, ni le tonnerre.
Du moins, jusqu’à ce que se fasse une entrée absolument fracassante dans la ferme de Charlotte. La voix qu’il perçut lui fit l’effet d’une douche froide. L’homme ne semblait pas le moins du monde perturbé par leur présence, et commençait déjà à examiner la pièce et bouger divers meubles.
Edwin se leva d’un bond et remonta rapidement son pantalon - qui avait mystérieusement glissé - avant de scruter cet inconnu au visage bonhomme et au sourire imbécile. « Q…qui vous a p…permis d’entrer ici ? Q…qu’est-ce que vous v…voulez ? » Le Britannique avait rougi, autant par l’ardeur des derniers instants que par la conscience qu’il se trouvait surpris dans une situation résolument indécente.
Charlotte se laisser caresser comme elle caressait ces corps enchevêtrés sur et sous elle. Sa main glissa sur quelque chose de plus dur et le gémissement de John lui fit comprendre que c’était à lui. Elle voulut s’excuser, mais elle sentait des doigts entreprenants remonter le long de son ventre, emportant avec elles le seul vêtement qu’il lui restait. Sa bouche prit la forme d’un « o » avant d’encourager ces doigts baladeurs d’un gémissement presque rauque.
C’est à ce moment-là qu’il entra.
Charlotte sursauta, se relevant aussi prestement qu’Edwin. Par chance, la gravité s’occupa de la rhabiller sommairement et elle pu se concentrer sur cet inconnu qui avait l’audace de les interrompre. Pire encore, il touchait à ses meubles! Ceux laissés par son oncle adoré, qu’elle avait elle-même choisi parmi tous les objets qui envahissaient autrefois l’espace.
« Je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous interdis de toucher à ces meubles! »
Elle arrêta le déménagement d’une commode en posant ses mains sur le dessus, y mettant toute sa force.
« Et n’avez vous donc aucune manière pour entrer ainsi dans la chambre d’une demoiselle? »
Elle était en colère. Probablement peu menaçante, mais suffisamment en colère pour lui jeter des regards assassins. Peut-être même qu’elle aurait le courage de le chasser...
Mais alors que John se sentait brûler dans le feu de leurs ébats qui n'en étaient pourtant qu'à leurs préliminaires,tout s'arrête. Les corps disparurent comme enlevés de ses bras par une intervention divine. Il est seul dans le lit, il a froid. Il est le seul à n'avoir pas entendu (sûrement trop occupé à gémir) qu'une quatrième personne s'est ajoutée à la fête bien entamée dans la chambre de Charlotte.
Lui aussi finit par se redresser pour découvrir le larron déménageur contre qui les foudres de la fermière débraillée s'eépanchaient déjà. John était certes aujourd' hui d'humeur partageuse, mais trois hommes cela commençait à faire beaucoup quand même.
Il sauta hors du lit suivant la trajectoire empruntée quelques secondes plus tôt par Edwin contre qui il se cogna (quand diable avait il eut le temps d'enlever son pantalon ? Une telle dextérité était admirable). Il ne trouva rie' de plus à dire que ce que ses comparses n'avaient pas déjà dit et se contenta donc de pointer le nouveau venu d'un doigt accusateur.
- Euh… Ouais tout à fait !
Puis histoire de paraître impressionnant à défaut de se montrer loquace il alla se placer à côté de Charlotte prêt à rouler des muscles si le bonhomme aux passions décoratrices envahissantes persévérait à vouloir déménager la chambre malgré les mises en garde de la propriétaire.
Que faisait cet homme ici ? Il semblait examiner la chambre comme s’il s’était trouvé chez lui. C’était absolument inacceptable et Edwin sentait la colère monter en lui - était-ce pour protéger sa belle-soeur où à cause de ce que cet importun avait interrompu ? - Il prit le temps de remettre correctement son pantalon, mais avant qu’il ait eu le temps de se joindre encore davantage aux protestations des deux autres, l’intrus leur adressa un sourire jovial, qui sembla pour le Britannique être une véritable insulte. « P…peut-on savoir qui vous a p…permis d’entrer ici ? »
L’homme sembla néanmoins réaliser la tension qui régnait dans l’air puisqu’il leva les deux mains en signe de paix et s’approcha d’eux. « Je suis Stephan’Plazaa de la noble tribu Raksism’Oordinehr, malheureusement en voie d’extinction. Je vois que vous êtes tendus, mais rassurez vous, je vais remettre cette bicoque en ruines sur pied pour que vous puissiez la vendre à bon prix ! »
Il se tourna sur le côté, examinant l’ensemble de la pièce d’un air presque désapprobateur. « Pour commencer il va falloir repeindre les murs. Ca ne va pas du tout ! Il faut quelque chose de plus clair, de plus lumineux. Et ces meubles, quelle horreur ! Ils sont bons pour la poubelle ! »
Tandis qu’il continuait dans ses élucubrations, Edwin recula pour se trouver plus proche des deux autres. « Ce t...type est fou ! » Puis il se tourna vers Charlotte. « C’est t...toi qui as fait appel à lui ? Tu p...pensais vendre la ferme ? » Mais ça ne faisait aucun sens, la jeune femme semblait aussi surprise qu’eux et relativement choquée par la situation. Pourtant, quelqu’un devait bien l’avoir invité, il ne s’était tout de même pas retrouvé là par hasard ! Si ?
Le drôle de petit bonhomme ne se sentait absolument pas intimidé par les trois êtres en colère qui lui faisait face. Il eut quand même le bon goût de se présenter. Enfin s'il avait vraiment eu du bon goût il aurait frappé, ou bien juste il ne se serait jamais pointé du tout. Ça, John aurait bien apprécié. Enfin quand la vie pous présentait des citrons…
Par contre John commença à ressentir une certaine animosité pour le petit machin qui semblait vouloir le mettre au chômage. Retaper le ranch ? Mais ça c'était son travail nondidjou. John n'allait pas se laisser faire alors qu'on essayait de lui voler son gagne pain sous le nez.
- Ah non non non non. Ça va pas du tout. Elle a fait appel à moi. Pour boucher son trou. J'étais sur le point de le faire. Et c'est quoi cette histoire de peinture il se croit chez les bourgeois lui.
Le bonhomme ne semblait même pas l'écouter et commençait à prendre les mesures de la pièce en sifflotant gaillardent. John l'attrapa pour le forcer à lui faire face.
- Hé, oh ! J'te parle. T'es qui ? Tu viens d'où ? C'est quoi c't'histoire ?
Le Stephan, bien que faisant qu'une tête de moins que John ne se départit pourtant pas de son sourire bienveillant, collé sur le visage depuis son arrivé à un point que ça en devenait irritant et se permit même deux petites tapes amicales sur le bras qui le tenait.
- Je ne serai pas bavard sur le sujet... Sur ma vie à moi, on n'en saura pas plus et on sera heureux. Vivons heureux, vivons caché.
Puis se détourna et avec un marteau qui sorti d'on ne sais-où il se mit à taper sur le mur.
- C'est pas un mur porteur ça. On va pouvoir remplacer la porte par une arche. Cette pièce est bien trop petite il faut A-GRAN-DIR. Il faut donner e'vie aux genre d'acheter quand même.
Et sur ces mots ils se mit à taper sur le-dit mur comme u' forcené pour y faire un trou.
John se retourna avec un air ahuri vers Charlotte.
- Mais il a pas la lumière à tous les étages lui !
Si l’inconnu répondait à peu près aux questions, elle n’était pas plus avancée sur qui il était et pourquoi il s’était décidé à venir l’embêter dans sa ferme, et pire. Dans sa chambre! Lorsque Stephan mentionna à nouveau les meubles elle lui prit son poignet qu’il faisait gesticuler dans l’air avec véhémence.
« On ne. Touche. Pas. Aux meubles de mon oncle. »
Elle se tourna vers Edwin à sa question.
« Bien sûr que non, je ne veux pas vendre! »
La réponse était aussi destinée à ce rustre qui semblait s’en moquer comme de l’an 40. Il continuait sur la liste des travaux à faire et John commençait à paniquer quant à la possible perte de son emploi. Elle se retint de commenter qu’ils étaient effectivement chez une bourgeoise, espérant que l’animosité des deux hommes et la sienne suffisent à l’arrêter mais il n’en faisait qu’à sa terre. Lorsqu’il prit un marteau pour faire un trou, s’en fut trop. Charlotte se jeta entre le mur et l’outil, les mains levées, et Stephan arrêta son geste.
« Vous avez raison! La ferme pourrait être améliorée! »
Elle s’assura d’avoir l’attention du demeuré avant de continuer plus sereinement.
« Mais on ne fait pas de travaux sans plans. Suivez-moi, je vais vous expliquer ce que j’ai en tête et vous pourrez me donner vos idées. »
Elle fit un clin d’œil à ses deux partenaires en poussant Stephan hors de la chambre.
Puis ils discutèrent agrandissement, destruction, peinture et restauration, visitant chaque pièce pour que Stephan donne son avis que Charlotte approuvait, souvent avec une grimace à peine dissimulée.
« Maintenant que je sais quoi faire, grâce à vous, je m’occuperai des travaux. »
En disant cela elle poussait gentiment l’énergumène vers la sortie.
« Mais vous aurez besoin de moi pour... »
« Ne vous inquiétez pas, j’ai un charpentier et un archéologue sous la main. Nous nous débrouillerons. »
« Mais la pluie... »
« Hé bien partez comme vous êtes venu. Au revoir! »
Elle claqua presque la porte au nez de l’invité non-invité, ferma à clé et se retourna enfin vers John et Edwin.
C’était absolument ahurissant. Cet homme s’était ni plus ni moins introduit sans invitation chez sa belle soeur, ce qui était au mieux d’une incroyable grossièreté, au pire le signe que l’individu était dangereux. Il refusait de plus de les écouter, persistant à vouloir réaménager et vendre la maison de Charlotte. Voilà que John se vexait en pensant qu’on lui volait sa profession - au moins Edwin savait maintenant ce qu’il était venu faire là avant que les choses ne dérapent -. La jeune femme confirma que ce n’était pas elle qui avait fait appel à l’importun, ce qui rendait celui-ci de plus en plus louche.
Lorsqu’elle parut aller dans le sens de ce dernier, Edwin ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Elle n’allait tout de même pas accepter de le laisser travailler ici, si ? Il regarda John d’un air interrogateur, puis suivit les deux autres qui discutaient tranquillement de l’état des lieux, de ce qui aurait pu être améliorer. Bon ils n’avaient pas tout à fait tort, la ferme était dans un état assez désastreux et il aurait été plus que temps d’y faire des travaux. Il n’était pas certain cependant que sa belle soeur se rende réellement compte des coûts que cela impliquerait.
Lorsqu’il comprit enfin les intentions de Charlotte, il ne put que saluer son astuce et sa détermination. En un instant Stephan se retrouva à la porte et ils furent tous les trois de nouveau seuls. Edwin attendit en silence quelques instants afin d’être sûr que l’intrus ne reviendrait pas à la charge, mais il n’entendait plus rien.
Il se tourna alors vers les deux autres et rougit en songeant à ce qu’il s’était passé - ou avait failli se passer - quelques instants auparavant. Jamais il n’aurait cru avoir si peu de discernement. Il n’osa imaginer l’expression de Carolina si elle l’apprenait… Passant une main dans ses cheveux il tenta de contenir sa gêne comme il le pouvait. « P…peut-être pourrions nous allumer un f…feu dans le salon en attendait que la t…tempête passe. » Il serait bien rentré chez lui, mais par ce temps ç’aurait été du suicide.
Il n’eut cependant pas le temps de faire un pas de plus. Un coup retentit dans la porte, si fort qu’on aurait dit que c’était le tonnerre qui y avait frappé. Puis un second. Soudain, le bois vola en éclats sous les coups d’une hache. L’ouverture qu’elle avait percée était juste assez grande pour dévoiler le visage de… Stephan, qui affichait son habituel sourire vendeur. « Oh oh cette porte est vermoulue, il faut absolument la changer ! » Et il continua de frapper sans se préoccuper davantage d’eux.
L'homme était complètement fou. Fou Et dangereux. C'est ce que se disait John alors qu'il ouvrait des yeux horrifiés en voyant les copeaux de bois qui volaient à travers la porte d'entrée.
Pourtant Charlotte avait eu l'air de maîtriser la situation. Elle avait utilisé une ruse de renard pour réussir à le faire sortir en douceur, une technique qui avait semblé au fermier bien plus efficace que de prendre le bonhomme aux pulsions destructrices en frontale comme il l'avait fait tout à l'heure. Elle avait réussi à lui refaire traverser la maison en sens inverse, prétendant écouter ses conseils en peinture murale avec attention. Edwin et John les avaient suivis en retrait presque timidement et l'avaient observée avec admiration mettre l'importun à la porte.
Mais le décorateur fou n'avait pas dit son dernier mot. Et John songea qu'ils ne sauraient sans doute jamais si la porte était vraiment vermoulue ou non puisqu'elle était sur le point d'être réduite en charpie par le charpentier le plus énervé qu'il avait jamais vu. Son œil fou roulait dans la fente dont il venait de retirer la hache dans un concert de craquements menaçants.
- Charlooootte!! caquetait sa voix de dément, vous ne m'avez pas donné votre budget pour les restaurations!
Il fallait réfléchir vite avant que leur dernier rempart ne finisse en petit bois tout juste bon pour la cheminée. A propos de cheminé ! John courut dans le salon pour récupérer le tisonnier près de l'âtre froid et se replaça devant les deux autres victimes de ce cauchemar immobilier. Il se doutait bien que sa fine tige de fonte ne ferait pas le poids contre le métal acéré de la hache, il fallait donc qu'ils se trouve d'autre armes et vite ! Leur seule autre issue de la maison avait été condamnée par l'effondrement du toit de la cuisine. Leur seul salut était à l'étage. John poussa le groupe terrorisé dans l'escalier alors que la hache s'abatait une seconde fois dans le bois (vermoulu ou non) de la porte. CRAC !
- Quel maladroit je fais. J'espère que tu ne tenais pas à ta porte, Charlotte. On peut se tutoyer, c'est important pour instaurer une relation de confiance entre promoteur et vendeur hahaha !
- Vite, montez ! criait à oin tour John pour couvrir les sons déchirants des planches qui rendaient l'âme, est-ce que votre oncle gardait des armes dans les étages ?
Il poussait toujours ses compagnons d'infortune, gardant l'œil et le bout pointu du tisonnier vers la porte et le diable qui essayait d'en sortir.
Si Charlotte n’avait eu que de l’agacement pour l’étranger, elle en avait maintenant une peur bleue. La porte passait de plus en plus l’arme à gauche sous les coups insistants et chaque craquement lui faisait manquer un battement de cœur. John, en véritable héros, vint s’interposer entre eux et le monstre, et Charlotte ne put s’empêcher de prendre la main d’Edwin à la recherche d’un peu de réconfort. Le charpentier n’eu pas à lui dire deux fois pour qu’elle se précipite à l’étage, entraînant son beau-frère, ou se faisant entraîner par lui, elle ne faisait plus attention à ce genre de détail.
“Je n’en ai aucune idée, je n’ai jamais fouillé l’étage!”
Mais l’étage débordait de babioles en tout genre et elle ne doutait pas qu’ils trouveraient quelque chose.
“Charlooottte,” répétait le fou, et la jeune femme tressaillit jusque dans son âme.
Elle fit bousculer une pile d'objets en haut des escaliers pour ralentir son avancée et ses yeux parcouraient les alentours à la recherche de quelque chose, n’importe quoi, pour qu’ils puissent se défendre. Une fourche attira son oeil et elle tira sur le manche avec un tel entrain qu’elle en fit tomber l’amas qui l’entourait. Derrière les boites, une colonie d’araignées velues gardait férocement une winchester. Charlotte donna la fourche à Edwin et prit ce qu’elle pensait être un couteau dans une boîte loin des araignées, mais qui se révéla être une truelle. Elle se tourna vers les escaliers et constata avec effroi qu’il était déjà en train de se battre avec son faible obstacle.
“J'ai déjà eu des problèmes de voisinage car les gens criaient beaucoup quand je leur faisais l'amour. Mais ici, pas de voisins, donc vous pouvez crier autant que vous voulez.”
Serrant sa truelle contre elle, elle échangea un bref regard vers ses compagnons. Elle ne savait pas se battre, mais pour elle, elle était prête à aller au champ de bataille.
L’homme n’était pas seulement fou, il était réellement dangereux, et c’était visiblement après Charlotte qu’il en avait le plus. John avait raison, il fallait se réfugier à l’étage ! De toute façon, sans arme ils n’iraient pas bien loin face à Stephan, qui semblait plus que jamais déterminé à les rattraper. Edwin monta les escaliers quatre à quatre, et put entendre, d’après le bruit, qu’il avait réussi à entrer de nouveau. Charlotte eu l’excellente réflexe de faire tomber des objets dans l’escalier pour ralentir sa course.
Tandis qu’ils se précipitaient à la recherche d’armes pour se défendre dans tout ce désordre, la voix du fou furieux retentissait dans toute la maison. « Charloooootte, je vois que ta maison est mal isolée, ça n’est pas du tout vendeur ! »
L’Anglais prit la fourche que la jeune femme lui tendait, prêt à se battre pour la défendre - bien qu’il n’ait que peu d’expérience en la matière, il était suffisamment furieux pour que cela compense -. La brandissant comme une épée de preux chevalier, il se tourna vers John et Charlotte, essayant de trouver en leur présence du courage comme il espérait leur en inspirer. « N…nous sommes trois et il est s…seul. On d…devrait avoir rapidement le d…dessus. » Il n’en était pas certain mais il agissait comme s’il y croyait dur comme fer.
Ils ne tardèrent pas à entendre des pas venir dans leur direction, et voilà que Stephan apparut à eux, les yeux fous, brandissant sa hache à la main. « Oh mais cette pièce est trop encombrée, ça ne va pas du tout, l’acheteur ne peut pas se projeter avec tout ce désordre ! » Edwin s’avança, brandissant sa fourche, tout en restant cependant hors de portée de la lame. « Ca s…suffit maintenant, nous ne s…sommes pas intéressés ! Vous devez p…partir, sous peine d’en subir les conséquences ! » Mais Stephan semblait ne pas l’écouter, voire même ne pas se soucier de lui du tout, intéressé uniquement par Charlotte. « Ton budget Charlotte, nous devons discuter de ton budget ! »
Le Britannique voulut s’avancer davantage d’un coup sec, pour le faire reculer. Mais il aurait été plus avisé de faire attention au désordre qui traînait autour de ses pieds. Il trébucha vers l’avant, et serait tombé de tout son long si sa fourche ne s’était pas plantée dans le corps de Stephan - qui avait eu le bon sens de se trouver à cet endroit -, arrêtant sa chute.
Ils s'étaient tous les trois montrés braves ! Charlotte avait retardé l'avancé du monstre à la hache mais il avait néanmoins réussi à franchir l'obstacle des meubles renversés dans l'escalier et se tenait maintenant dans l'encadrement de la porte de la pièce dans laquelle les trois victimes s'étaient réfugiées. Il n'y avait plus d'échappatoire au combat. Le répit que leur avait accordé la propriétaire de la ferme ravagée leur avait plus ou moins permis de s'armer correctement. Edwin brandissant une fourche acérée dans les mains, et John avait échangé son tisonnier contre une winchester poussiéreuse. Il vérifia le magasin du fusil et grimaça. Il n'aurait droit qu'à une seule chance pour se débarrasser de leur agresseur.
John leva son arme, bien planté sur ses deux pieds, visa, prit une respiration et… Se figea au milieu de son action. Edwin venait d'attaquer sauvagement le fou dont les yeux roulaient dans leurs orbites. Un peu plus et John tirait en pleine tête de son camarade courageux.
Le silence se fit dans la pièce alors que le corps embroché s'affaissait lentement sur le manche en bois tendu de la fourchette à crottin. Tous les trois retenaient leur souffle. Alors le cauchemar était enfin terminé ?
Mais un grondement sourd se fit entendre. Un gargouillement sorti tout droit des enfers et qui semblait venir de tous les coins de la pièce à la fois parvint aux oreilles des combattant acculé qui se regardèrent avec des visages déformés par l'horreur pure.
- ggfrrllldommbblmlesmblechCharlooOoOOOTTE je crois que nous n'allons pas pouvoir garder cet élément de decoratiiooon.
Le promoteur infernal se redressa avec un soubresaut révélant un rictus ensanglanté et simiesque qui n'aurait pas dépareillé sur le Saturne de Goya. Du sang bouillonnait entre ses mâchoires et s'écoulait par flots écarlates sur son menton à chacune de ses syllabes. Plazaa devait avoir le poumon perforé alors comment pouvait-il encore tenir debout ? C'est un John en proie à la panique qui réarma son chien et tira.
PAN
Le fermier lâcha un cri qui déchira l'air. La winchester enrayée venait de lui éclater entre les mains. Le fusil tomba de ses doigts brûlés et noirs de poudre finissait sa course avec un bruit sourd sur le plancher.
- Iiil faut du moderne Charlooootte, du modeeeerne ! Grinça la voix d'outre-tombe. Vos antiquités n'attireront jamais l'œil d'un acheteeeeur ! Il faut qu'il puisse se PRO-JE-TER dans le bien que vous vendeeeez !
Le monstre commençait à s'agiter à l'autre bout de la fourche, Edwin ne pourrait pas le retenir encore bien longtemps. John ramassa le canon encore fumant de la winchester ravagée, ignorant la douleur qui pulsait dans ses phalanges, ignorant le sang qui rendait sa prise poisseuse et fit tournoyer le fusil dans les airs pour l'abattre sur le crâne de l'intrus sinistre.
Charlotte n’était pas médecin, mais elle était à peu près sûre que se faire perforer de part en part par une fourche terminait une vie. Ou du moins la ralentissait suffisamment pour qu’il soit impossible de se tenir debout. Et pourtant, le promoteur infernal les regardait, la bouche crachant du sang à chacune de ses syllabes dans un concert aussi abject qu’effroyable. Charlotte en lâcha sa truelle, ses mains couvrant sa bouche face à l’horreur de la situation. Elle sursauta lorsque le coup de feu retentit, grimaça en voyant l’état des mains de John. Mais l’étalon était fort et il cogna Stephan avec autant d’ardeur que s’il était en pleine forme. Ce qui malheureusement ne ralentit même pas l’enfant de Satan. Elle l’avait entendu, sa nuque s’était brisée, mais il retourna simplement ses yeux vitreux vers eux trois avec une lenteur horrifique.
Dans un élan de panique, Charlotte se saisit de la fourche pour aider Edwin à retenir la chose, voir tenter de le repousser vers l’extérieur de la pièce. Ce fut ce moment que choisit la foudre pour s’abattre sur la pièce, déclenchant un incendie sur le toit qui se propagea à une vitesse phénoménale jusque sur le mur en arrière d’eux. Le sourire de Plazza s’agrandit en un rictus carnassier.
“Une cheminée? Mais quelle bonne idée! Ça rajoute du cachet à n’importe quelle pièce!”
Charlotte échangea un regard avec Edwin. Peut-être que le feu pourrait mettre fin à leur souffrance?
Mon Dieu qu’avait-il fait ? Il regardait le corps inerte de Stephan, horrifié par cette vision morbide. Il avait tué un homme… Certes c’était un fou et probablement extrêmement dangereux, qui les avait attaqués muni d’une hache, mais tout de même.
Lorsque le grondement venu tout droit des Enfers sortit du cadavre - qui n’en était du coup pas vraiment un. Ou peut-être que si ? - Edwin fut tenté de lâcher la fourche et de se reculer, mais se força à la maintenir fermement. Que se passait-il ? Comment était-ce possible ? En tant qu’universitaire, il s’efforça de trouver une explication logique, mais malheureusement n’en voyait absolument aucune. L’assaillant se redressa et arbora un sourire écarlate, ce qui lui donnait une allure démoniaque - allure seulement, car bien sûr les démons n’existent pas -. C’était impossible. Et cela rendait la chose d’autant plus effrayante.
John eut le réflexe de tirer, mais son cri indiqua que quelque chose s’était mal passé. L’anthropologue ne parvint pas à tourner la tête pour regarder, concentrant tous ses efforts sur la fourche, la seule chose qui maintenait le promoteur un tant soit peu sous contrôle. Mais celui-ci s’agitait de plus en plus, avec une force impressionnante pour quelqu’un qui venait de se faire embrocher.
C’est alors que le fermier écrasa son fusil sur la tête du monstre - Edwin voyait mal comment le qualifier autrement -. Pourtant, ce coup parut n’affecter en rien Stephan, si ce n’est lui arracher une partie du cuir chevelu. Il sembla même que l’homme s’agitait d’autant plus, et le Britannique l’aurait lâché si Charlotte n’était pas venue à son secours pour l’aider à maintenir la fourche.
Le décor devint plus apocalyptique encore lorsque la foudre s’abattit dans la pièce et que le feu commença à monter. Il échangea un regard avec la jeune femme, puis avec John. Soit le cauchemar serait bientôt fini, soit ils allaient périr à leur tour. Il pouvait encore entendre les râles de Stephan. « C’est parfaaaaaait un grand ménage dans la pièce, on va redémarrer sur du neuf du moderrrrrrne »
C’est à ce moment qu’Edwin entendit un grand craquement au niveau du sol. « Attention ! » Il parvint à comprendre juste à temps ce qu’il se passait et entraina Charlotte en arrière au moment où le plancher céda, entrainant le promoteur en flammes dans les abysses infernales - enfin du rez-de-chaussée, ou au mieux du sous-sol - dans un dernier cri fatal où se mêlaient surprise et désespoir « N’OUBLIEZ PAS MA COMMISSIOOOOOOON !!! ».
Les flammes semblèrent miraculeusement diminuer tandis que la pluie s’intensifiait dans la maison. L’Anglais s’avança vers le trou dans le sol, pour ne voir qu’une masse noirâtre et immobile, espérant que, cette fois-ci, tout était bien fini.
La maison de Charlotte ressemblait désormais à un morceau de gruyère un peu moisi, mais au moins ils étaient saufs.