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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? - (Charlotte)
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John L. MacLachlan
John L. MacLachlan
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As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? - (Charlotte) - Page 3 Damsel
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Dim 7 Mar - 2:07


L'embarras lui allait si bien!

Elle le dissimulait sous une robe de fierté dont la dentelle sublime était faite de mots élevés. Elle portait sa moue boudeuse comme une voilette et se dressait de toute sa hauteur sur les talons de sa dignité. Elle était belle et noble.
Mais en dessous de tous ces apparats, elle était belle et humaine.
La voilette cachait mal les joues rosées, le travail de la broderie était bafouillé, les couture de la robe craquait et c'est comme ça que John la préférait. Une peu de l'une et un peu de l'autre, mais toujours aussi belle.

John ne croyait pas une seule seconde son "non" et leva un sourcil sceptique par dessus sa tasse de café. Si ce n'était pas elle n'était tout de même pas la vache qui était venue dans le salon pour dissimuler son ceinturon d'un coup de patte. Puis Charlotte partie dans un long monologue embrouillé ou elle avait cru qu'il allait lui tirer dessus ?... Ah non effectivement l'explication était embrouillée mais John en aimait bien la conclusion.

Mais sa Charlotte il la préférait encore comme ça, détendue, heureuse, riant de lui et riant d'elle même à cause de deux petits doigts levés au dessus d'une tasse. En fait ce n'était pas eux dont ils se moquaient mais de sous ces petits gestes souvent un peu stupides, cette étiquette à cause de laquelle ils ne faisaient pas partie du même monde. Les mondes tenaient à bien peu de choses, vraiment.

"À pampered doll" peut être hier mais elle lui avait montré depuis hier qu'elle était bien plus que cela. Une généreuse poupée, une poupée fière, une poupée un peu sauvage, une poupée qui savait rire et faire rire, une poupée qui n'avait pas peur de se salir les mains pour traire une vache. Mais il doutait qu'elle devait se sentir seule dans cette ferme qu'elle connaissait peu. Une lueur de tristesse lui passa dans le regard quand il songea qu'il devrait bientôt l'abandonner à sa solitude. Il la chassa bien vite. Pour l'instant il était là. C'était une pensée plus joyeuse sur laquelle il pouvait encore s'accrocher pour quelques heures encore alors autant en profiter tant qu'il le pouvais encore. Il reprit une gorgée de café qui était, effectivement, bien meilleur que celui qu'il avait eu l'occasion de boire cette dernière année. Certains ne méritaient même pas le terme de jus de chaussette, mais quand on était un ouvrier sur les route on se contentait de ce qu'on avait.

Elle tournait encore du pot. Il pencha ma tête en souriant. Était-ce chose commune chez les bourgeois de prendre autant de détours pour la moindre question ?

Il reposa sa tasse sur le comptoir derrière lui.

- You askes me if il could read but never if I could wright…

Il ne pu s'empêcher de rire en voyant sa petite figure se métamorphosée. Il s'approcha vite pour prendre sa main libre entre les siennes.

-I'm sorry miss Charlotte, it's too funny messing with ya! I'll be honor to be your pen pal. Never had a pen pal. I'm happy you get to be my first.

Elle était si mignonne, il avait toujours envie de lui baiser les joues, le nez, le front, la bouche. Et il la tenait encore par les mains. Toujours ces mains. Leurs main.

- And you're nothing like a pampered doll. You're a brave and fierce woman.

Encore innocente aux danger de vivre dans ce pays remplis de yankees et de sauvages, et ceux très nombreux, qui faisaient partie des deux catégories à la fois. Mais vu ce qu'elle lui avait montré il se disait que peut-être elle s'en sortirait bien.

- And I am a gentle and pleasant and charming gentlemen. sa voix avait repris ses accents malicieux.

Il se détacha à regret.

Mais son ton n'en était pas moins gai.

- Right come over I'll show you!

Il était retourné à sa cuisinière et sa poêle. Il lui expliqua comment il l'avait graissée. Il lui montra comment la chauffer mais pas trop pour ne pas brûler les œufs et comment les remuer avec une spatule, presque sans discontinuer pour les brouiller jusqu'à qu'ils atteignent la texture parfaite, mi-cuite mi-gluante, la cuisson qu'il préférait. Il y avait mis du sel, herbes.

- And all done! This ain't grand chef cuisine but tis the perfect breakfast in my opinion. Humble opinion.

John L. MacLachlan
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Dim 7 Mar - 5:09
La réalisation de son oubli fit entièrement disparaître ses lèvres sous leur pincement, pour réapparaître aussi rapidement dans une tentative d’excuses. Mais elle fut arrêtée par John, dont les mains faillirent lui faire lâcher sa tasse, qu’elle posa à côté de la sienne pour éviter tout accident. Elle soupira de soulagement lorsqu’il avoua la taquiner, mais elle aussi eut envie de lui faire avaler sa langue.

“You are such a tease, it is unbearable!”

Bien sûr, elle n’en pensait pas un mot et elle s’assura qu’il le sache en serrant ses mains dans les siennes sans pouvoir se retenir de chercher à entrelacer leurs doigts. Elle plissa le nez dans un sourire au compliment de John. Elle était loin d’être forte, mais elle prenait tout de même le courage qu’il lui attribuait. Après tout, elle avait accueilli ce grand nigaud toute seule alors qu’il s’était perdu vers sa ferme. Elle avait néanmoins espéré qu’il n’ai pas compris ce qu’elle avait laissé s’échapper lors de son explication alambiquée. Le rose aux joues, une nouvelle fois, elle leva les yeux au ciel avec exagération.

“Is there any chance you forget I ever said that?”

Heureusement, il lui restait l’excuse des œufs et il ne se fit pas prier pour lui montrer. Elle s’empara d’un crayon et nota les étapes sur l’une des pages vierges de son livre de cuisine, demanda des explications plus précises lorsqu’il se faisait trop vagues et en quelques minutes, ils avaient un déjeuner prêt à être dévoré. Elle sortit deux assiettes qu’elle posa directement sur la table de la cuisine. Par manque de place, cette dernière ne comportait que deux chaises placées du même côté, et Charlotte fit mine de ne pas remarquer la proximité des couverts qu’elle plaçait. Elle resservit du café dans les deux tasses, puis un verre de lait à chacun d’eux. Profitant d’un moment calme, elle changea aussi son bandage pour le ré-imbiber d’eau. L. Elle avait l’eau à la bouche et le ventre creux, et elle fut heureuse qu’il décide de rester silencieux ce matin. Lorsqu’ils furent servis, elle dû user de toute sa retenue pour ne pas s’empiffrer.

“You are a man of great taste. I couldn't agree more. Scrambled eggs are the best breakfast ever invented.”

Elle mangeait avec appétit, les yeux brillants d’appréciation à chaque bouchée et lorsqu’il ne resta plus une miette dans son assiette, elle se tourna vers John. Elle se pencha à son oreille, comme pour une confidence, mais surtout pour avoir l’excuse de se retrouver à quelques centimètres de sa joue.

“I have secured a real, good, homemade meal for tonight. Now, my previous guest has other engagements and I fear I will have too much food for this household. It would be a waste to lose everything.” Elle recula un peu, juste assez pour pouvoir le regarder dans les yeux avec un air joueur et peut-être un peu paniqué par sa propre témérité. “Would you like to have dinner with me, tonight?”

Elle ignorait s’il avait des obligations qui l’attendaient ailleurs et espérait que non. Elle espérait aussi qu’il avait oublié sa lubie de lui apprendre à tirer.
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John L. MacLachlan
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Dim 7 Mar - 8:38

- No way, it's in there forever now!

Il tapota sa tempe et son pas vers la cuisinière se fit dansant. C'est vrai que John pouvait avoir une sacré bonne mémoire quand il le décidait.

Il l'a regardait noter dans son carnet la tambouille qu'il avait l'habitude de faire au hasard de ses envie. Ses question sur l'exactitude des mesures ou des temps de cuisson l'embêtaient bien car il n'en avait aucun idée. C'était instinctif? Il le savait c'était tout. Mais il fit quand même l'effort de se creuser la tête. Pour Charlotte. Il espérait que ce qu'il disait était juste. Enfin heureusement il s'agissait d'un plat basique et pas de pâtisserie complexe. Une erreur de mesure aurait été bien plus dramatique… Il avait une fois essayé de reproduire les madeleines de Joseph sans en avoir la recette, le petites boules charbonneuses avaient été tout bonnement immangeable, même ses cochons les avaient boudés, ce qui avait bien fait rire Betty qui l'avait accusé de vouloir empoisonner sa pauvre mère.

John remarqua avec un petit sourire que Charlotte n'essayait plus de mettre un océan de bois entre eux deux quand elle mettait la table. Certes la table de la cuisine était de dimension moins impressionnante que celle du salon mais cela lui fit plaisir quand même. Il fut aussi touché par sa simplicité. De la part d'une demoiselle qui avait du avoir l'habitude confiture, de scones et de chocolat (nourriture divine ou damnée qui aurait pu lui faire renoncer à sa dévotion de bon chrétien) au petit déjeuner, cela ne semblait être un compliment lancé en l'air. Il avait déjà vu que Charlotte pouvait être évasive ou dissimulatrice mais elle ne lui avait encore jamais menti ouvertement au visage. Et elle attaquait son assiette avec une ardeur qui lui faisait abandonner ses manières et le fermer du avaler une gorgée de café pour étouffer un rire. Elle faisait plaisir à voir et il n'avait pas envie qu'elle ne s'arrête par crainte d'être moquée. Lui non plus n'était pas en reste. Il dévora ses œufs avec les tranches de pain qu'il avait fait revenir dans la graisse et partagé entre les deux assiettes et termina sa deuxième tasse de café.

Il allait s'en resservir une troisième lorsqu'elle se pencha vers lui pour lui murmurer à l'oreille. Il sentit son souffle à l'haleine caféinée lui effleurer doucement la joue.

- Ya know how to talk to a man, répondit-il sur le même ton, attract him with food and he'll be yours forever.

Quand elle se recula il pu voir le petit bout d'œuf cuit qui lui était collé sur la joue. Il prit son menton dans sa paume pour l'en débarrasser d'une caresse du pouce.

-Well I ain't gonna leave right now, there's still one last lesson I promised to give you.

Même si l'envie le dévorait de rester pour le dîner et tous les repas suivant si elle le lui demandais avec ses grands yeux bruns et ses sourcils penchés dans une moue inquiète, il était toujours attendu à la ferme Doyle. Mais si jamais il avait des devoirs qui le retenait chez Charlotte jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour reprendre la route et bien… Ainsi soit-il.

Il débarrassa la table, empêchant Charlotte de le faire sous prétexte qu'elle devait changer son pansement et une fois la vaisselle faite (et sa troisième gorgée de café avalée en une traite) il la tira par la main vers le salon d'abord où il du se remettre à quatre pattes pour récupérer arme et ceinturon, puis il l'entraîna dehors vers la réserve à bois.

- Imma put the bullets back into it now. And I'll show you how to shoot. I'll hold it with you the first time if you're alright with that. So you get the feel, but don't hurt yourself.

Une fois les balles en place et le canon tourné vers le sol au bout de son bras pendant a son côté il prit quand même la peine de s'inquiéter de comment se sentait sa petite fermière. Il se souvenait à quel point sa réaction avait été hostile et violente la veille

- How are you feeling? I promise I won't let it hurt you. Or me.




John L. MacLachlan
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Lun 8 Mar - 3:05
As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? - (Charlotte) - Page 3 Giphy As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? - (Charlotte) - Page 3 993f1ec234d430958d11b3923ed3439ab889301b

Il la touchait encore et si elle avait cru s’être habituée à ses mains, il n’en était rien. Elle se maîtrisait mieux, cependant, ne montrant son trouble que par un rougissement qui devait paraître naturel à John. Était-ce un oui? Elle n’en était pas sûre, le fermier évitaIt de donner une réponse tout en la couvrant de douces paroles aux promesses alléchantes. Il parla d’une leçon et elle ne fut pas dupe. Il allait lui apprendre à tirer…

C’est en silence qu’elle le laissa débarrasser, l’observant d’un peu plus loin. Il lui prit la main et le geste, si tendre encore l’instant d’avant, lui semblait être maintenant une bien piètre consolation pour son cœur qui battait plus vite encore que sous l’effet de ses doigts. Sa respiration se fit courte mais elle se laissa guider à l’extérieur, regardant avec effroi les balles reprendre leur place dans le barillet. Elle ne s’en détacha que lorsqu’il lui demanda comment elle allait.

« Do I have to? »

Elle savait qu’elle pouvait se détourner à tout instant, espérait qu’il comprendrait, ou du moins accepterait son envie de ne pas toucher à ce genre d’objet, sa peur de devoir appuyer sur la détente.

Pourtant, elle savait qu’elle allait devoir se prêter au jeu, à un moment ou un autre. Elle n’était déjà pas bien impressionnante, alors si elle ne pouvait même pas montrer les dents, elle allait se faire avaler tout entière par cet Ouest rude et sauvage. Elle leva les yeux vers ceux de John, ces yeux d’un bleu si pur, où elle aimait tant voir danser une lueur d’amusement, où elle avait vu ce qu’elle espérait être de l’affection. S’il y avait bien quelqu’un avec qui elle se sentait à l’aise d’explorer des territoires inexplorés, c’était John. Et puis, il fallait bien l’avouer, le voir armé lui donnait des airs de brigands, ce qui titillait agréablement l’imagination de Charlotte malgré la chemise toujours aussi large qui lui couvrait le torse. Alors elle avança d’un pas, lançant quelques regards inquiets vers l’arme menaçant la terre, mais préférant se raccrocher à ses fantasmes pour cet homme intrépide.

« I won’t pretend I look forward this, » dit-elle en avançant d’un pas de plus. « But I trust you, and if you are the one showing me, I guess I can give it a try. »

Elle était maintenant proche de lui, de l’autre côté de l’arme à feu. Elle regarda face à eux, vers la barrière de bois pourri. Derrière, une petite colline, ou plutôt une butte, pourrait recueillir les projectiles qui allaient indubitablement manquer leur cible. Elle pointa l’un des poteaux, un peu tordu et probablement pourri jusqu’au coeur, du doigt.

« Should we try on this post? »

L’envie n’était toujours pas là, mais elle réprima la moue qui voulait s’afficher. Plus tôt ce serait fait, plus tôt elle serait débarrassée de cette leçon.
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John L. MacLachlan
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Age : 28 ans
Lun 8 Mar - 23:51

John regardait Charlotte en silence. Il ne voulait pas la brusquer, il lui laisserait tout le temps qu'elle voudrait pour réfléchir. Il se demanda quand même depuis combien de temps il était aussi délicat avec les jeunes femmes. Il fallait dire qu'il avait peu eu l'occasion de fréquenter des jeunes femmes telles que Charlotte.

Elle était hésitante. Il le voyait bien que c'était une leçon qui lui plaisait bien moins que les œufs brouillés. Il ne la forcerait pas si jamais elle se reculait. Mais il espérait qu'elle ne le ferait pas. Il espérait aussi que cette leçon ne lui servirait jamais, mais cela était malheureusement bien plus improbable. C’est pour cela qu’il la brusquait, même si cela lui coûtait aussi. Il s’en voulait mais essayait de ne pas le laisser paraître. Son visage était sérieux. Fermé. Mais il détestait lui voir ses grands yeux tristes, son sourire disparu.

Mais elle s'avança sa Charlotte. Il le savait qu'elle était forte. Il le savait bien plus qu'elle ne s'en doutait elle-même. Il lui apprendrait à se défendre, pas beaucoup, pour le peu de temps qu’il avait, mais un peu quand même. C’était mieux que rien. Est-ce qu’il serait rassuré quand il prendrait la route, ce soir ou demain (le plus tard possible) ? Pas beaucoup. Probablement pas. Mais il lui donnait une chance, une petite chance de s’en sortir si les problèmes venaient à frapper à la porte de sa ferme. Le soucis avec la chance, c’est qu’elle n’est pas contrôlée par les hommes mais par quelque force supérieur qui s’amuse à changer des destins avec un roulement de dés ou avec la trajectoire d’une balle.

Néanmoins Charlotte acceptait de se soumettre à son caprice et il se détendit un peu.

- Think of it as a dog. It'll discourage others to attack more often that you'll need it to attack others. As long as you remember that you're the one to tame it and not the other way around.

En voilà une métaphore qui était joliment tournée. Et qui faisait beaucoup de sens maintenant qu'il y pensait.

John vint se placer derrière son élève pour le deuxième cours de la journée. Trois si on comptait la traite de la vache.

- Let's shooting the logs first, dit il en prenant délicatement la jeune femme par les épaules pour la tourner vers la réserve à bois, I want you to see what a bullet does.

Il ne cherchait pas spécialement à l'effrayer mais il savait déjà qu'elle n'avait jamais tenu d'arme de sa vie alors il doutait qu'elle connaisse la violence d'un impact de balle dans un corps solide et se n'était pas en ratant un poteau qu'elle s'en rendrait compte (John ne se prétendait pas tireur d’élite non plus). Apprendre à viser viendrait juste après.

- May I ? demanda-il en se rapprochant dans son dos.

Il se pencha sur sa mince silhouette et l’entoura de ses deux bras dans une position qui n’allait pas sans rappeler celle qu’il avait adoptée quand il étaient tous les deux affairés avec Dolly, un peu plus tôt dans la journée. Il lui plaça le revolver dans les doigts et recouvrit ses mains des siennes.

- You have to hold it with both your hands. Your arms straight. Steady your feet. You have to hold it tight. When you fire it’s gonna hit back. I’ll hold it with you but you’ll feel it. I won’t let it hurt you, I promise. I’m here.

Il vérifiait sa posture, ses bras, ses mains. Cette fois il ne se laissait pas déconcentrer par leur proximité. Ils jouaient avec un jouet autrement plus dangereux que les pis d’une vachette rousse conciliante.

- Now shoot.
John L. MacLachlan
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Mar 9 Mar - 3:05
Charlotte n’avait jamais eu de chien, ou tout autre animal de compagnie, mais elle visualisait ce que John voulait dire. Elle comprenait aussi la nécessité de l’objet, dans les parages. C’était savoir tirer ou retirer toutes les armes à feu à tout le monde. Bien qu’elle préférait largement la seconde option, il fallait être réaliste: ce n’était pas le bon-vouloir d’une petite bourgeoise étrangère qui allait changer les mœurs d’un pays tout entier…

Elle se laissa guider par John vers les bûches qui attendaient d’être coupées. Elles étaient beaucoup plus proches que le poteau qu’elle avait choisi et elle lança un regard inquisiteur vers John. Il semblait concentré. Ses mimiques joueuses avaient entièrement disparu sous un masque de sérieux qui ne correspondait pas à l’image qu’il avait donné jusque là. Les différences entre eux lui semblèrent tout à coup vertigineuses. Il avait été forgé par et pour cette vie rustique alors qu’elle avait été élevée dans la soie. Sur ces terres qui lui appartenait, il était à sa place, en beau héros de roman du terroir, alors qu’elle n’était qu’une touriste de cet univers fermier. Aucune boutade, aucune oeillade ne pourrait effacer cette distance qui les séparaient alors qu’ils n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Et peu importait à quel point elle désirait qu’il s’approche, qui la touche, qu’il l’embrasse, ils seraient toujours dans deux mondes complètement différents.

Elle hocha la tête lorsqu’il demanda à s’approcher, se concentrant sur les cibles, s’excusant en silence pour ce qu’ils s’apprêtaient à faire. Les pensées alourdies par sa dernière constatation, et surtout par l’arme qui pendait toujours aux côtés de l’homme, elle ne fit presque pas cas de sa proximité. Les yeux sur les bûches, les doigts finalement posés sur la crosse de l’arme, elle écoutait les instructions de John avec la même application que lorsqu’il expliquait sa recette. Se muant sous ses doigts, elle quittait sa coquille de précieuse pour revêtir celle d’une tireuse. Le corps droit, les jambes bien ancrées au sol, les mains, encore moites, mais serrant l’arme… Tout cela n’était pas sans lui rappeler ses cours d’étiquette, sauf que plutôt que de tuer la volonté de son adversaire à coup de bonnes manières, elle allait maintenant ôter la vie à ces pauvres bûches.

John était derrière elle, patient comme il l’était toujours, et beaucoup trop proche pour qu’elle puisse se concentrer sur la tâche. Il ne lui restait plus qu’à appuyer sur la détente. Elle prit une grande inspiration, se secoua les épaules comme pour chasser l’ombre de John. Elle raffermit sa position, la canon fermement pointé vers la cible. Puis elle ferma les yeux, tourna la tête sur le côté et appuya sur la détente.

PAN.

Le bruit était beaucoup plus fort qu’elle ne l’avait imaginé. Le contre coup avait probablement été retenu par John, mais elle n’en avait pas moins senti les effets. S’il n’avait pas été là, elle se serait probablement pris l’arme en pleine tête. Elle s’était réfugiée contre le bras tendu de John, appuyant ses yeux clos sur le tissu de la manche. Elle y resta quelques secondes, incapable de se détacher du contact rassurant. Le cœur lui battait dans les tempes, ou alors c’était le coup qui résonnait encore dans ses tympans. Lorsqu’elle eut le courage de regarder, de la fumée s’échappait encore de la bouche du canon. Plus loin, la face de l’une des bûches affichait un trou béant, qui ressemblait presque à une étoile morbide avec les traces noircies qui l’entouraient.

Elle leva les yeux vers John, incapable de trouver les mots. Elle savait que se faire tirer dessus était synonyme de gros problèmes, mais elle ne pensait pas que l’orifice serait aussi gros. Et ils étaient à une distance raisonnablement grande… À bout portant, elle ne pouvait qu’à peine imaginer les dégâts. L’imagination fertile de Charlotte lui leva le cœur et elle crut qu’elle allait être malade. Après s’être assurée que l’homme la tenait toujours, elle lâcha l’arme pour se tenir le ventre d’une main et la bouche de l’autre. Le malaise passé, elle accrocha le regard bleu.

« Have you ever... »

Elle pointa le revolver d’un air entendu, comme si le reste de la question coulait de source. Elle ignorait beaucoup de détails de sa vie, s’imaginait qu’un fermier n’avait pas eu à faire de duel bien souvent. L’idée même que quiconque puisse se retrouver de l’autre côté du canon la fit tressaillir. Elle avait soudain la folle envie de se réfugier dans ses bras, de s’assurer qu’ils étaient bien là, chauds comme la veille et accroché à un John bien vivant.

Et puis finalement, elle le fit. Il n’y avait qu’eux à perte de vue et elle venait de réaliser qu’une petite bille de métal pouvait mettre fin à leurs jours en moins de temps qu’il ne fallait pour dire Amen. Une étreinte n’était plus que le cadet de ses soucis.
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John L. MacLachlan
John L. MacLachlan
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Mar 9 Mar - 19:46

Charlotte l'écoutait avec autant d'attention que lorsqu'il lui avait montré comment cuire ses œufs et autant d'attention le touchait. D'autant plus qu'il savait qu'elle rechignait à prendre ce cours là. Elle suivait ses instructions avec application et bientôt elle avait la posture d'une vraie tireuse. Mais John ne la lâcha pas, comme il l'avait promis.

Le coup parti, bruyant, sourd. Et la jeune femme s'était réfugiée sans le creux de ses bras manquant le moment de l'impact dans les rondins de bois. L'un d'entre aux éclata, les copeaux de bois volèrent dans l'air mais Charlotte et John étaient assez éloignés pour ne pas risquer de s'en faire frapper. John sentait le souffle chaud de sa protégée lui effleurer le bras à travers le tissu de sa chemise. Il sentait aussi le cœur de la jeune fille, battre ou bien alors était-ce le sien, ému par cette réaction extrême engendrée par son horreur de la violence. Et encore cette culpabilité qui lui revenait par vagues écrasantes mais mêlée cette fois d’un autre sentiment sur lequel il n’arrivait pas à mettre de mot. La voir ainsi toute tremblante contre lui faisait mal, doublement mal, mais une de ces douleurs avait une couleur tendre. Une partie de lui voulait que ce moment ne cesse pas.

Mais elle se tourna finalement vers le trou béant qu’elle avait créé dans l’innocent bout de bois et bien que John ne puisse plus voir son visage il se doutait que son expression ne devait rien avoir de joyeux. Charlotte s’affaissa dans ses bras et le fermier tenant toujours son arme fumante dans une main, resserra sa prise autour d’elle pour la soutenir. Mais elle se redressait déjà et John s’écarta un peu pour lui donner de l’air, ou par crainte peut-être que cette proximité indécente dans le monde d’où elle venait ne la froisse plutôt qu’elle ne la rassure.

« Have you ever... »

Les yeux bleus du garçon de ferme se firent tristes. Immensément triste. Oui. Il avait pris des vies. Pas beaucoup, à chaque fois pour se défendre. Il n’y avait jamais pensé avant, la vie en allait ainsi dans l’Ouest. Mais le regard que lui lançait maintenant la jeune femme le mettait face au poids écrasant que représentait une vie ôtée pour quelqu’un de moins endurcit que lui. Dire qu’il n’avait pas eu le choix, que c’était sa vie contre la leur n'allègeait en rien l’abjection d’une vie volée. Le regarderait-elle différemment s’il lui avouait ses crimes? Lui qui d’habitude se souciait peu de l’image qu’il renvoyait, que ce soit celle d’un idiot ou d’un pouilleux se surprit à penser qu’il ne supporterait pas de voir son image ternie dans le reflet des yeux bruns de la jeune femme. Il voulait revenir en arrière, dans la cuisine, les œufs, le café. Vivre pour toujours dans cette bulle de félicité, qu’elle le voit toujours comme elle l’avait regardé alors. Mais il ne pouvait pas non plus lui mentir.

Elle se blottit contre lui et ce mouvement acheva de lui nouer la gorge. Son revolver lui tomba des mains et alla s’écraser dans l’herbe à ses pieds. Il la serra fort, comme s’il avait peur de la voir s’évaporer. Il se mit à lui baiser les cheveux, le front, les joues dans un élan fou qui ne connaissait plus aucune retenue. Au diable les conventions et les règles de bienséance. Disparues la ferme, la prairie et tout l’Ouest américain. Il n’y avait plus qu’eux dans l’univers, deux êtres un peu trop naïfs, un peu trop gentils, un peu trop parfaits l’un pour l’autre. C’était ses mains, maintenant, qu’il portait à ses lèvres, ses mains rendues froides par le vent de l’hiver. Son cœur s’emballait, il cherchait son souffle. Puis il prit son visage entre les paumes pour tourner son doux visage vers le sien. John voulait qu’elle le voit quand il lui avouerait. Qu’elle le voit vraiment.

- I did… though I never took any joy in it but… les mots glissaient tout seuls sur le bout de sa langue, now I’m almost glad I did because… because if I didn’t, I’d be dead. And I’d never have met you.

Il la lâcha enfin, choqué lui-même par les mots qui venaient de sortir de sa bouche. Allait-elle le chasser, lui annoncer avec dégoût qu’elle ne voulait plus jamais voir sa figure? Son regard sautait d’un œil brun à l’autre dans un mouvement de va-et-vient frénétique. L’attente de son jugement était torture. John avait envie de lui tourner le dos et de disparaître dans les landes avant de connaître le verdict.

John L. MacLachlan
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Mar 9 Mar - 21:27
Il l’embrassait, et elle lui rendait la pareille. Ses lèvres attrapaient chaque parcelle de sa peau qui s’offrait à elle. Le cou, d’abord, car elle ne pouvait atteindre que cela sans se mettre sur la pointe des pieds. Puis la barbe dont elle avait tant imaginé la texture, les joues qu’il lui présentait… Ses doigts cherchèrent le contact direct de sa peau, fouillant le dos de la chemise avant de se rabattre sur la nuque. Avant qu’elle ne puisse commettre l’irréparable, il lui prit les mains, les baisant avec une ferveur qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Puis ses mains à lui encadrèrent le visage de Charlotte. Ils étaient proches, si proches qu’elle sentait son souffle difficile sur ses joues, qu’elle voyait son trouble au fond de ses yeux. Si proches que la jeune femme connaissait la réponse à sa question avant même qu’il ne l’avoue. Et lorsqu’il le fit, il s’éloigna, la laissant les bras ballants et les yeux vides.

Elle prit une seconde de réflexion. Il avait tué. Les mains qu’elle aimait déjà si tendrement avaient pris des vies et elle ne savait pas comment réagir. La moitié d’elle-même était outrée, contre lui, contre les circonstances qui l'avaient emmené au pire, contre elle-même aussi. Car l’autre moitié était heureuse que le vainqueur de ces altercations morbides soit John. Partagée entre la colère et le soulagement, l’incrédulité et la compréhension, elle se rendit compte que sa seconde s’était transformée en plusieurs, déjà.

Qu’était-elle censée dire? La bonne chose à faire aurait probablement été de lui demander de partir. Autant pour ses aveux terribles que pour ses actes qui la poussaient à chaque minute plus proche de la damnation. Elle ne pouvait pas s’y résoudre. Elle connaissait la loi du plus fort, elle en avait lu des romans entiers, écouter des conversations complètes sur le sujet, mais rien ne l’avait jamais autant affectée. Entre la culpabilité de John et la consolation de sa vie, il n’y avait qu’une bonne réponse.

Elle se jeta à nouveau dans ses bras. Pour elle, qui malgré sa certitude nouvelle avait encore du mal à comprendre qu’elle n’était plus dans sa cage dorée. Pour lui, parce que ce sang sur ces mains devait probablement aussi entacher sa conscience. Pour eux, coupables ensemble de s’ouvrir l’un à l’autre avec une vulnérabilité touchante et effrayante. Ce fut son tour de prendre son visage entre ses mains, pour le forcer à la regarder.

I understand.

Elle ne pardonnait pas, ne pouvait pas vraiment en son âme et conscience. Mais elle comprenait, acceptait qu’ils n’étaient que les instruments d’un dieu capricieux.

I am also glad you are alive...

Les mots devenaient murmures. L’aveu lui fit oublier tous les aprioris qu’elle avait encore. Il était là, dans ses bras, là où il devait être, et cela n’était possible que parce qu’il avait eu le courage de prendre les décisions difficiles. Elle ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir choisi la vie. Elle se mordilla la lèvre, ses yeux naviguant des siens à ses lèvres. Le coeur battant encore, de peur, de soulagement, d’appréhension, d’envie… Elle approcha son visage du sien, mue par une force incontrôlable, mais s'arrêta avant d'assouvir son fantasme.

I am about to do something we might both regret. May I?
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John L. MacLachlan
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As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? - (Charlotte) - Page 3 Damsel
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Mer 10 Mar - 2:04

Charlotte le regardait sans rien dire, l'air perdu, l'air de ne savoir comment réagir. Les secondes s'égrainaient et elle ne parlait toujours pas. Et chaque seconde semblait pour John comme une éternité de torture. Il se demandait s'il n'allait pas vraiment lui tourner le dos, franchir la barrière et s'enfuir en courant comme un échappé d'asile, toute raison perdue, et courir tout droit jusqu'à ce qu'il tombe de fatigue et de honte. Il tomberait probablement de honte en premier. Et pourquoi ? Pour deux grand yeux bruns qui ne pourrait plus que le voir comme un assassin parce qu'il avaient voulu se protéger ? Parce qu'il avait voulu être celui des deux qui verrait le soleil se lever le lendemain ? Ce n'était pas juste. Charlotte n'était pas juste. Et sa honte se transformait en colère contre celle qui se savait déjà aimer, aimer beaucoup. Mais même cette colère qui lui brûlait les entrailles, il la savait injustifiée. Elle venait juste d'un monde où on lui avait apprit à aborrher la violence et s'ils arrivaient à s'en sortir comme ça, là-bas en Europe, tant mieux pour eux. Mais Charlotte avait choisi d'immigrer dans son monde à lui. Et ce monde avait des règles aussi. Des règles cruelles et parfois on devait s'en remettre aux lois de la jungle.

John était tétanisé sur les deux pieds comme si la foudre venait de le frapper. Même s'il avait voulu fuir, son corps ne lui répondait plus. Il laissa le dernier mot à sa belle fermière, parce qu'il avait peur que bientôt il n'aurait plus le droit sur l'appeler "sienne" même pas dans le secret de sa caboche à lui. Et pour elle, il ne serait plus qu'un pauvre hère menteur doublé d'un assassin.

Mais elle se jeta dans ses bras et il l'y accueillit comme un homme qui retrouve l'être aimé après une séparation qui à duré des années. Il la serra fort, il voulait la ressentir contre lui. Il l'entoura de ses grands bras, toute sa colère écrasée par le sentiment de soulagement dont il se sentait plein. Elle ne lui avait pas tourné le dos, elle ne lui avait pas ordonné de partir. Elle était avec lui. Pour lui. Elle posa ses petites mains sur son visage abîmé par le soleil pour qu'à son tour il prenne bien la mesure des paroles qu'elle lui offrait. La compréhension. Et il avait l'impression de voir, dans ces grand yeux si expressifs, naître la petite flamme de cette même émotion que John sentait déjà brûler en lui.

Ils se regardaient, dans les bras l'un de l'autre, à la fois graves et sereins. Mais John ne pu réprimer un sourire en la voyant se mordiller les lèvres. Un petit tic nerveux qu'il commençait à aimer. Quelque chose encore lui trottait dans la tête. Elle tendit le cou vers lui et John n'avait pas besoin d'être malin pour comprendre ce qui la poussait comme ça vers ses lèvres. Le cœur battant il pencha la tête en avant, doucement, pour profiter de son doux visage jusqu'au bout. Mais au dernier moment elle s'arrêta.

I'll never have no regrets in your concern. Chuchota-t-il.

Il lui prit son poignet valide pour la rapprocher encore de lui et lui posa l'autre sur la joue pour diriger avec douceur son visage vers le sien.

Leur baiser était doux d'abord. Léger. Il voulait profiter de ces doux bonbons roses et sucrés dont il avait rêvé ce matin. La caresse sur ses lèvres. Puis la passion reprit le dessus. Sa main vint fouiller la nuque de la jeune femme, laissant échapper quelques mèches de plus à son chignon. Il l'enserra de son autre bras pour la sentir encore plus contre lui. Pour que les battements affolés de leurs deux cœurs ne fassent plus qu'un. Et sa bouche se faisait plus pressante, gourmande. Il lui baisait les joues, glissait ses lèvres sur son cou avec appétit, mais revenait toujours à sa bouche. Cette bouche divine qu'il se disait qu'il ne se laisserait jamais d'embrasser.


John L. MacLachlan
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Mer 10 Mar - 5:31
Le monde aurait pu s’écrouler autour d’eux et Charlotte n’en aurait probablement rien à faire. Elle s’enlisait dans sa tendresse, se perdait aux recoins de ses lèvres, s’abreuvait de son souffle et renaissait entre ses mains, abandonnant ses origines pour adopter les siennes. C’était bien plus que tout ce qu’elle avait pu lire ou imaginer. C’était l’apothéose. Mais bientôt, cela ne lui suffit plus. Dans un accord tacite, ils se firent tous deux plus insistants, et pendant qu’il lui baisait le cou, la faisant soupirer jusqu’aux gémissements, elle s’attaquait à cette maudite chemise trop grande qui mettait une épaisseur de tissu en eux qu’elle ne pouvait pas supporter.

Ce n’est que lorsqu’enfin la chemise fut sortie de la ceinture de John, lui tombant jusqu’aux genoux, et qu’elle se surprit à vouloir en arracher les boutons qu’elle s’arrêta, reculant la tête, mais gardant son corps contre celui du fermier.

I don’t think we should be doing this…

La phrase était murmurée, entre deux respirations difficiles, alors que ses mains se forçaient à explorer ailleurs qu’autour des boutons de celui qu’elle voulait comme amant. Les doigts dans les cheveux de John, elle l’attira pour un autre baiser, plus chaste mais qui contredisait déjà ses paroles. Elle ne regrettait pas d’avoir franchi ce pas, regrettait par contre qu’ils ne s’en tiennent qu’à cela. Et c’était là tout le problème.

Elle n’était pas totalement étrangère à ce qu’il se passait entre un homme et une femme. Sa sœur avait parlé après son mariage, lui racontant le gros de la chose, et elle avait passé de nombreux mois dans la demeure des nouveaux époux, surprenant parfois quelques caresses volées ou quelques baisers. Mais on ne lui avait jamais parlé de ce feu qui la consumait toute entière, qui faisait que la encore, maintenant, elle se réappropriait les lèvres fines de John, en avalait l’inférieure, allant jusqu’à presser sa langue contre celle-ci. Mais peu importait la douceur ou la passion de ces baisers, ils ne l’apaisaient pas. L'avidité qui lui dévorait le ventre, lui faisant oublier la piqûre de l’air glacé de cette fin d’hiver, la poussait encore et encore à chercher le contact chaud de sa peau, limant sa détermination déjà bien érodée.

Quelques gouttes lui tombèrent sur le haut du crâne, mais elle ne les sentait pas. Ce ne fut que lorsque l’averse se fit plus impressionnante qu’elle se détacha de John. Elle leva la tête vers le ciel, accueillant avec un certain soulagement cette douche glacée. Ses cheveux s’étaient défaits sous les attentions de John, ou alors parce qu’ils n’étaient pas assez bien attachés, elle ne savait pas trop. La pluie tombait à point, aussi froide qu’elle était fiévreuse, et elle ne put s’empêcher de rire face au message du ciel. Il était bien trop tard pour son âme. Son imagination avait déjà brûlé toutes les étapes.

Elle attrapa la main de John et courut à l’intérieur. Elle referma la porte derrière eux, riant encore de la divine providence. Elle se tourna vers John qui avait bien peu fière allure, sa chemise surdimensionnée lui collait au corps comme elle pouvait, et son hilarité redoubla. Elle passa tout de même une main sur la joue du drôle pour lui signifier qu’elle ne riait pas vraiment de lui. Par tous les cieux, elle avait encore envie de l’embrasser... Son rire s’arrêta d’un coup sec alors qu’elle le dévorait à nouveau des yeux.

What now?” demanda-t-elle dans un murmure, à croire que ses émotions avaient étouffé sa voix à tout jamais.

Mais avant qu’elle ne puisse dire ou faire autre chose, une goutte alla lui chatouiller le nez et elle se détourna pour réprimer un éternuement. Elle lui fit face à nouveau, reniflant un peu, le regard désolé de ce manque d'apparat.

Some warmth would do us both good.
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Mer 10 Mar - 12:45
As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? - (Charlotte) - Page 3 RM-itsokaygifbluebirds-in-the-rain As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? - (Charlotte) - Page 3 Original


Elle lui rendait chaque baiser qu’il lui donnait, chaque caresse. Et plus même, sa petite séductrice qui s’ignorait. Et il la laissait tirer sur sa chemise, il la laissait ou bien il ne s’en rendait même pas compte, obnubilé qu’il était par la peau douce de son visage et de ses mains qui ne connaissaient pas le labeur des champs. Ses lèvres cherchaient à goûter chaque parcelle de sa peau sans en délaisser un seul pore et c’était un travail qui requérait toute son attention.

Il ne reprit son souffle que lorsqu’elle s’éloigna. Et c’est là qu'il se rendit compte que sa chemise pendait mollement sur ses jambes. Il éclata de rire en constatant qu’elle l’avait débraillé comme une jeune fille qui ouvre un paquet cadeau trop vite et puis regrette de ne pas avoir su savourer le moment. Non ils ne devraient pas. Pas comme ça. Pas avec elle. Charlotte méritait mieux. Elle n’était ni une femme blasée de la vie de la campagne en recherche d’un peu de tendresse passagère, ni une putain. John voyait bien qu’elle était tout aussi retournée que lui par ces démonstrations passionnées et il ne voulait pas qu’elle s’engage dans une action qu’elle pourrait regretter. Car il n’était personne, il n’était qu’un vagabond un peu trop charmant qui avait franchit sa porte, et il y avait certains trésors qu’on ne pouvait se permettre d’offrir à la première belle gueule qui atterrissait sur son perron. Il avait grandi entre deux cœurs de femmes, deux coeurs parfois durs et parfois généreux, deux coeurs complémentaires mais qui arrivaient quand même à s’accorder sur certains sujets. On lui avait expliqué ces choses, et si Charlotte les pressentait naturellement sans pouvoir mettre des mots dessus, alors il saurait être raisonnable pour deux. John avait déjà conquis ses jolies lèvres roses comme les pétales d’une fleur et il était déjà heureux d’avoir pu posséder ne serait-ce qu’un instant un bien precieux dont il connaissait le poids et la valeur. Il était gourmand mais savait ne pas être goinfre.

Et elle l’embrassait encore, et il lui rendait ses baisers. Sa petite madone se faisait tentatrice malhabile mais pas moins séduisante. Il redécouvrait encore sa bouche, y pressait la sienne jusqu'à en sentir la résistance de ses petites dents, alors il entrouvrait ses lèvres pour venir grignoter la sienne. Il avait faim de Charlotte comme un mendiant qui n’avait rien avalé depuis trois jours et qu’on mettait devant un banquet de victuailles. Il avait bien l’intention de prendre son temps et de ne pas tout dévorer si vite qu’il s’en rendrait malade. Il forçait ses mains à rester sage, il ne s’autorisait les caresses que sur le visage et le dos de la jeune femme, ne descendant pas plus loin que cette taille fine qu’il se plaisait à serrer contre lui.

John se rendit compte qu’il était de nouveau trempé bien après qu’il ai commencé à pleuvoir et suivit Charlotte un peu étourdi (mais pas au point d’en oublier son colt dans l’herbe) vers là maison où elle le tirait de sa main douce dans la sienne. Ils riaient comme deux enfants sur le chemin de l’école qui couraient après les grenouilles sous la pluie et sautaient dans les flaques quitte à arriver après que la cloche ait sonné. Ils riaient encore à l’abri derrière la porte de la bâtisse de bois, riaient de leur dégaine détrempée, leurs vêtement tachés d’eau et leurs cheveux dégoulinant leur collant sur le visage comme des algues marines.

“What now ?”

John ne répondit rien, il tournait la tête pour embrasser le poignet de cette main qu’elle posait sur sa joue. Un moment tendre entre deux moments d’hilarité. Il espérait que maintenant ils n’aient plus le choix que de voguer entre ces deux émotions là. Il pouffa en entendant le petit couinement de chaton qu’elle émit en se retenant d’éternuer et lui essuya le visage humide avec une manche de chemise qui n’était pas beaucoup plus sèche. Il se rapprocha encore pour lui picorer tout le visage de petits baisers ne s’arrêtant de temps à autre que pour lâcher quelques mots.

- You go get change… before you get ill… I’ll light a fire… in the living room.

Il la poussa doucement vers sa chambre, plus pour se forcer à la lâcher que pour l’encourager à aller se changer et s’enfuit tout aussi vite vers la pièce à vivre. Quand elle reviendrait le feu craquerait dans la cheminée et ils pourraient finir de se sécher en se posant près de l’âtre. John avait déjà prouvé qu’il était rapide dans l’art de faire un feu. Il se souvint aussi de Dolly, leur pauvre camarade qui prenait la saucée dehors et se re-précipita à l'extérieur pour la rentrer dans la grange avec une nouvelle ration de foin. Il n’oublia pas de lui donner de l’eau cette fois. De nouveau dans la maison (mais maintenant doublement trempé) Il se dit qu’il avait peut-être aussi le temps de se lancer dans une tisane dont sa mère avait le secret, le genre de tisane aux recettes familiales et bien gardées qui avaient la vertu presque magique de prévenir à peu près tous les maux. Il vérifia que les flammes étaient bien hautes dans la cheminée, il se dirigea donc à la cuisine (ses deux pièces préférées décidément) ou il mit de l’eau à bouillir et commença à chercher des herbes pour son infusion. Les placards étaient décidément peu garnis. Ses pensées dérivèrent vers l’étage dont Charlotte avait parlé la veille et il se demanda si, comme la grange, cet endroit renfermait quelques trésors. Une boite de tisane par exemple ou une botte de menthe séchée. Comme Charlotte ne semblait pas revenir tout de suite, il emprunta les escaliers pour explorer. Il ne serait probablement pas difficile pour la jeune femme de deviner ou il était parti considérant les grandes traces mouillées qu’il laissait partout dans son sillage.
John L. MacLachlan
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Mer 10 Mar - 18:47
Il la poussait vers la chambre, la couvrant de baisers qu’elle lui rendait avec autant sinon plus de passion. Puis elle se retrouva seule. S’il ne l’avait pas forcée, elle l’aurait retenu bien plus longtemps. Le visage rouge, le souffle court, un sourire niais collé sur le visage, Charlotte regardait la pièce sans vraiment la regarder. Son esprit était occupé par John, par ses lèvres qui lui picoraient le visage, par ses doigts, par son odeur, par sa chaleur. Elle secoua la tête. Plus vite elle serait changée, plus vite elle pourrait le retrouver.

Elle fit un inventaire de ses possessions. Il lui restait une robe de jour qui n’était ni tachée ni trempée, d’un vert sombre et beaucoup plus détaillée que les deux autres, et une robe noire, sobre mais lugubre. Elle choisit finalement de remettre la robe de la veille. La boue était sèche maintenant. Ce n’est qu’en enlevant celle qu’elle portait qu’elle se rendit compte que son corset et sa chemise étaient trempés eux aussi. Elle les enleva, remplaça la chemise avec aisance. Pour le corset, ce fut plus compliqué. Il ne lui restait plus que celui qui se fermait dans le dos. Soufflant son désespoir, elle se mit à la tâche avec rapidité.

Bien sûr, elle rata plusieurs fois, son engouement lui donnant des doigts gourds. Après plusieurs longues minutes d’essais infructueux, elle abandonna, jeta le corset sur le lit et ne mit qu’une lourde robe de chambre autour d’elle, qu’elle ferma chastement autour d’elle. Elle ne prit pas le temps de refaire ses cheveux et se précipita hors de la pièce, une couverture en main pour John. Elle fit le tour du salon, puis de la cuisine, sans trouver âme qui vive. Il avait pourtant prit la temps d’allumer un feu dans la cheminée et de mettre de l’eau à bouillir et ces intentions lui firent chaud au cœur. Elle posa la couverture sur la causeuse, un peu surprise de se retrouver seule. Le plancher au-dessus de sa tête craqua au moment où elle découvrait les flaques d’eau au sol se dirigeant vers l’étage. Elle le suivit comme le Petit Poucet aurait suivi ses galets blancs, un sourire amusé au coin des lèvres. Elle fit attention à ne pas marcher trop au centre des marches, trop effrayée de passer à nouveau à travers une planche mal entretenue.

Elle suivit les bruits de fouilles. Comme l’étage du dessous à son arrivée, celui-ci débordait de babioles en tout genre en tourelles menaçant de s'effondrer au moindre frôlement. Enfin, elle arriva dans la pièce que John semblait fouiller.

Are you looking for a new shirt?

Elle croisa les bras et s’appuya contre l’embrasure de la porte avec un petit sourire. Elle parcouru la caverne d’Alibaba du regard, à la recherche de quelque trésor. La plupart des objets étaient des attrapes-poussière, des bibelots à la valeur incertaine, et parfois des outils de ferme ou de cuisine qui semblaient brisés ou datant du siècle dernier. Elle grimaça en voyant John naviguer dans ce bric à brac, soudain consciente que ce bordel était maintenant le sien.

Please, excuse my uncle. He was a sweet man, but I believe he struggled in his last years.

Quelque chose accrocha son regard, une caisse entière de bouteilles derrière le lit. Avec un peu de chance, ils auraient encore du vin pour ce soir. Elle tendit le bras par-dessus d’autres tire-babas, s’appuyant dangereusement sur une boîte à demi défoncée. Finalement, elle réussit à en attraper une et à la ramener vers elle. Le liquide ambré scintillait sous une couche de poussière. Aucune étiquette ne l’informait du contenu, mais elle ne doutait pas qu’il s’agissait d’alcool. Elle leva des yeux fiers vers John, lui tendant la bouteille pour qu’il l’évalue lui-même.

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John L. MacLachlan
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As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? - (Charlotte) - Page 3 Damsel
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Jeu 11 Mar - 15:23

La pièce dans laquelle John tomba en arrivant des escaliers lui donna l'impression d'avoir ouvert la caverne aux merveilles. Il resta un moment sur le seuil en admirant l'amas d'objets hétéroclites qui encombrait toute la pièce du sol au plafond et qui engloutissait les meubles telle une dune du désert qui dévore petit à petit tout ce qui se trouve sur son passage. Il y avait tout dans cette pièce : du bateau embouteillé au tricycle rouillé, du chien empaillé au sabre de l'uniforme sudiste de la guerre de sécession. John était tombé dans un musée, sur les reliques de toute la litanie des saints des historiens. Il se demanda combien de temps il fallait à quelqu'un pour accumuler tant de cochonneries et de trésors et lui qui n'était pas spécialement venu pour fouiller ne pu s'empêcher de glisser ses doigts sur le couvercle d'un bocal recouvert de poussière, dans l'étoffe d'une pièce de tissu qui pendait. Les objets brillants attirait son regard comme celui d'un garçon qui voit des voiturettes rutilantes sur l'étal d'un vendeur de jouets. Quand la voix douce mais surprenante de Charlotte le fit se retourner d'un sursaut il tenait une truelle dans une main et un bocal plein de boutons dorés d'officiers dans l'autre. Il les cacha derrière son dos comme un bambin prit la main dans la jar à biscuits avant de se rendre compte de l'idiotie et de l'aspect suspicieux de son geste.

Elle était vêtu d’un confortable déshabillé de laine, ses longs cheveux noir lâchés autour de son visage et adossée à la chambranle de la porte dans une attitude détendue que John ne lui connaissait pas jusqu’alors. Ainsi posée, lascive, les yeux moqueurs à demi-clos, John lui trouvait des airs de séductrice qui le firent rougir. Il se détourna vers le fatras qui l’encerclait.

- Sorry I didn’t mean to rummage into your uncle’s stuff…

Mais la curiosité l’avait emportée sur la bienséance.
Il se sentait bête, pris en flagrant délit avec sa truelle en main, encore tout dégoulinant de pluie, les cheveux collés au visage alors que Charlotte était toute proprette sans son épaisse robe de chambre qui avait l'air ma foi bien confortable. Il reposa ses trouvailles plus ou moins ou il les avait trouvées (mais cela avait-il vraiment de l’importance considérant le bazar ambiant) et s’approcha de Charlotte qui s’était mise elle aussi à fouiller parmi les boîtes et les meubles de travers sous lesquels le plancher disparaissait complètement. La caisse sur laquelle elle s’appuyait de tout son poids de petit oiseau paraissait au campagnard mal calée et il posa sa main sur la taille de la jeune femme pour être prêt à la rattraper en cas de chute éventuelle. On était jamais trop prudent. Après une série de bruits et de claquements sonores qui rappelaient au campagnard des objets en verre remplis de liquide elle se releva enfin en tenant fièrement une bouteille à bout de bras. John s’en saisit pour l’examiner, rien sur le récipient ne donnait un indice sur son contenu mais le garçon de ferme qui n’était pas un étranger des bars et des verres avalés derrière un baraquement après une journée de labeur se doutait bien du genre de boisson qu’elle pouvait renfermer. Il batailla avec le bouchon, bataille qu’il finit par remporter que le bout de liège céda avec un pop retentissant. Ce qu’il renifla par le godet le fit grimacer.

- I mean it’s definitely alcohol. It’d still be good in a hundred years… Well, se reprit-il, good, I don’t know, but drinkable, sure.

Il en prit une lampée pour goûter et grimaça de plus belle.

- Sure is fire in the stomach.

John remit le bouchon en place et rendit la trouvaille à sa propriétaire. Puis avec un sourire amusé il tira Charlotte vers lui en l’attrapant par la taille pour lui déposer un baiser au coin des lèvres. Il avait promit d'être sage, mais cette bouche ourlée de rose appelait au péché.

- It’ll be a lot harder that your wine. Do you think you can manage it?

L’allusion à la soirée de la veille le faisait rire. C’était seulement la veille. Il avait l’impression qu’une éternité s’était écoulée depuis ce dîner. Autrement comment aurait-il pu se sentir aussi à l’aise avec cette proximité qu’il s’octroyait avec petite bourgeoise trop jolie et trop douce. Il s’écarta pour ne pas la tremper de ses vêtements humide, elle qui venait tout juste de se sécher, et refit un tour de la pièce du regard.

- I was thinking of a different beverage to warm us up but I couldn’t find none of the right herbs in the kitchen so I came up here thinking I could find a box o’ tea or something’.

Clairement il avait échoué dans cette mission qu’il s’était donné. Charlotte avait fait une belle trouvaille aussi mais il était encore tôt, même pour lui, pour se réchauffer à coup de gnôle grossièrement distillée.

John L. MacLachlan
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Jeu 11 Mar - 22:33
Si elle l’avait trouvé beau, jusque-là, elle le trouvait maintenant adorable. Le léger rougissement de ses joues, sa tentative de cacher les objets trouvés derrière son dos… le sourire qu’elle avait déjà s’agrandit sous l’affection qui grandissait en elle. Elle ne pouvait pas lui en vouloir d’explorer ce fouillis, il y avait tellement de surprises qui n’attendaient qu’à être découvertes! Mais il l’avait suffisamment titillée pour qu’elle cherche à se venger.

« Now, Mr MacLachlan, I sincerely hope you are not stealing me. I would hate to have to send you back to the Heartlands with your bottom as red as a poppy. »

Elle prit une position un peu plus menaçante, les mains sur les hanches, mais elle ne put retenir un gloussement. Puis elle se mit aussi à parcourir l'amoncellement d'objets. Le contact du fermier sur sa taille lui donnait un courage à toute épreuve. Elle tendait donc sa main plus loin, levant une de ses jambes comme contrepoids, pour finalement attraper son prix. John confirma ce qu’elle pensait, prit même une gorgée et sa grimace la fit rire de plus belle. Si même lui avait du mal à l’avaler, elle ne doutait pas qu’elle n’en serait pas vraiment capable. Et pourtant, sa gentille critique lui fit froncer les sourcils et le baiser qu’il avait posé au coin de ses lèvres, bien qu’il électrifiait tout son être, ne suffit pas à diminuer son envie de se prouver à ce fermier pur souche.

« Is this a dare? »

Sans attendre de réponse, elle ouvrit la bouteille comme il l’avait fait, essuya la poussière autour du goulot puis prit une grosse gorgée. Elle regretta dès que le liquide lui toucha les lèvres, mais elle avait un point à prouver. Elle avala difficilement le whiskey qui lui brûlait la langue, l'œsophage puis l’estomac, avec une grimace qu’elle ne chercha même pas à dissimuler.

« I can manage it. »

Sa voix était déjà rauque mais elle transforma sa grimace en sourire fier. Il devait se douter qu’elle ne pouvait pas, mais on devrait l’enterrer avant qu’elle ne l’avoue à voix haute. Ses yeux suivirent ceux de son invité à la recherche de ce thé probablement inexistant. Elle jetta un coup d’oeil à son partenaire archéologique et elle se rendit compte seulement maintenant qu’il était encore trempé. Retirant sa robe de chambre, elle la passa autour des épaules du trempé. Par chance, celle-ci était tout de même assez grande pour qu’il soit entièrement recouvert. Charlotte frotta les bras de John, pour en chasser le froid.

« So you came all the way here, trying to find something to warm us, but you did not take the time to dry yourself? »

Elle le regardait avec ses sourcils froncés, inquiète qu’il ne prenne froid. Elle ne put s'empêcher de recoiffer les quelques mèches qui lui tombaient sur le front, assombries par l’eau qui coulaient le long de ses tempes. Elle se leva sur la pointe des pieds et attira le grand fermier vers elle pour l’embrasser encore.

« How am I supposed to send you back if you have no regard for your own safety? »

La question était bien évidemment ironique, mais elle ne put s’empêcher de se demander comment il n’était pas mort d’un rhume à se trimballer trempé de la sorte.

« Let’s dry you in front of the fire. We still have coffee and milk. »

Elle lui prit les mains, trop froides à son goût, et les porta à ses lèvres avant de les réchauffer de son souffle. Capable d’avoir une idée, mais déjà incapable de la suivre, elle restait là, embrassant les paumes abimées du fermier entre deux frottements, mais ne fit pas un pas vers le rez-de-chaussé.
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John L. MacLachlan
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As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? - (Charlotte) - Page 3 Damsel
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Ven 12 Mar - 12:18

Entendre Charlotte répéter sa menace au petit Ashwood presque mot pour mot le fit éclater de rire, sa grimace au goût de l'alcool aussi. Pour dire vrai il s'était presque attendu à se prendre une douche de postillon capiteux sur le visage mais après le dégoût du breuvage qui irritait sa langue elle déglutit comme une brave et retrouva sa mine digne et fière d'une personne qu'on vient de mettre au défi.

-I can see that répondit-il mi-hilare, mi-surpris qu'elle ait réussi à avaler le liquide ambré sans en recracher une goutte.

Il écarquilla les yeux lorsqu'elle lui déposa la lourde robe de chambre sur les épaules. Le geste en lui même était tendre et il aurait pu en ressentir toute la chaleur (pas seulement physique) si ce n'était qu'il venait de constater que la demoiselle ne portait rien d'autre qu'une chemise sous son déshabillé. Et même un rustre de pauvre origine comme lui savait cela très inconvenant. Il était plus abasourdi encore par le fait que Charlotte ne semblait pas le remarquer. Elle lui frictionnait les bras comme une mère réchauffe son enfant après une matinée passée à jouer dans la neige. Lui au contraire ne s'était jamais vraiment occupé de ses états de santé. Il devait être de constitution robuste car il ne tombait que rarement malade et en général les gros bien chargés de Ma' le remettait sur pieds en deux jours après qu'il les ait passé à dormir comme un loir avec la délicieuse impression que sa tête était remplie de boules de coton. Alors il se laissa dorloter par Charlotte, observant avec attention les poutres du plafond au dessus de lui pour ne pas laisser traîner ses yeux sur la nudité de la jeune femme, parce qu'il n'avait pas l'habitude de ce genre d'attentions, pas depuis longtemps en tout cas, et que même pour un adulte c'était assez agréable.

Il ne répondit pas à sa question qui ne demandait pas vraiment de réponse au fond et suivait les lignes sinueuses du bois au dessus de sa tête, notant au passage qu'elles abritait tout un petit écosystème de bestioles à huit pattes. Il y avait vraiment longtemps que cette pièce n'avait pas vu un plumeau. Pas que ça le dérange, Betty n'avait jamais été un as du balai non plus (il y avait déjà bien trop a faire hors de la maison pour se soucier de ce à quoi l'intérieur ressemblait) mais il se prit à penser que Charlotte n'était pas le genre à accepter la collocation avec des bestioles qui pouvait lui ramper dessus pendant la nuit.

Il baissa les yeux vers leurs mains jointes quand elle se mit à les embrasser, les réchauffant par la même de son souffle enfiévré. Il s'apprêtait à prendre les devant vers l'étage inférieur quand une des araignées mentionnées plus tôt, sûrement lassée de toutes leurs effusions mièvres seulement comprises d'eux deux, jugea le moment opportun pour un saut de l'ange pile poil au dessus de leur tête.
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Sam 13 Mar - 9:40
Elle avait oublié que sous sa robe de chambre, elle n’avait qu’une chemise. Obnubilée par sa tâche de réchauffer John, et la tête déjà un peu légère, elle ne faisait plus attention à leur environnement. Sans la gorgée d’alcool, elle aurait peut-être remarqué le cadre qui présageait un portrait. Sans la présence de John, elle aurait peut-être remarqué ses colocataires. Mais elle avait bu et il était là, et son attention était concentrée sur ses mains glacées. En petite tenue, Charlotte commençait à avoir froid. Un feu les réchaufferait tous les deux. Ou une étreinte…

L’idée fut instantanée, mais la décision d’agir prit un peu plus de temps. Allait-il l’accepter? Elle n’en doutait pas vraiment, considérant leurs activités des dernières 24 heures. Elle avait du mal à se souvenir d’un seul moment où ils n’avaient pas été en contact, que ce soit pas un frôlement malencontreux ou en s’enlaçant à cause de l’alcool, d’une quelconque activité ou par simple désir de se sentir dans les bras l’un de l’autre. Et puis ils s’étaient embrassés. Plusieurs fois. Charlotte se dit qu’il valait peut-être mieux ne pas trop s’engager plus loin, alors même que ses lèvres se posaient maintenant sur les poignets presque secs du jeune homme. Elle leva les yeux pour commencer à s’éloigner.

Et elle la vit.

L’énorme bête velue balançait ses huit membres dans une danse infernale qui fit hérisser tous les poils et les cheveux que Charlotte possédait. Elle ne cria pas, cependant, mais lâcha les mains de John pour se reculer précipitamment vers la porte derrière elle, les yeux fixés sur le terrible opposant. Une fois dans le couloir, un frisson la parcouru, faisant frémir ses frêles épaules alors qu’elle se les serrait.

« Why spiders? » couina-t-elle.

N’importe quelle bestiole aurait eu le même effet sur la jeune bourgeoise, mais dans le moment, les araignées lui semblaient être pires que tout. Elle se frotta les bras, incapable de chasser l’impression que des centaines d’araignées lui parcouraient la peau, leurs huits pattes courant sur membres en une torture digne des enfers. Elle voulait descendre. Non, elle voulait partir et brûler cette maudite maison pour la rebâtir à son goût et surtout sans aucun monstre.

Dans son empressement de s’éloigner de la bête, elle avait oublié son trésor et abandonné son invité. Elle ne doutait pas une seconde qu’il saurait charmer les araignées, mais il portait sa robe de chambre dont les poils longs pouvait accueillir quelques créatures si elles le décidaient. Elle allait devoir brûler le vêtement aussi.

Elle recula encore et se cogna contre une pile de boîtes de chapeaux d’où dépassait une plume de paon. Le mouvement du réveiller la locataire et une autre araignée se glissa sur la paroi extérieure de la boîte. Frissonnant de plus belle, Charlotte ne savait plus où donner de la tête.

« John... » réussit-elle à murmurer, allongeant le o de son prénom d’une voix chevrotante.

Incapable de bouger de peur d’attirer d’autres ennemis, elle restait plantée là et prenait soin à ce qu’aucun pan de sa chemise, aucune mèche de ses cheveux, ne touche quoi que ce soit.

« Can we go downstairs? »

Sa voix tirait sur les aigus.
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John L. MacLachlan
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As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? - (Charlotte) - Page 3 Damsel
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Dim 14 Mar - 0:38

Si la réaction fut silencieuse elle n'en était pas moins instantané.e Charlotte recula devant la monstrueuse bête avec une telle vigueur qu’il crut qu’elle allait traverser le mur du couloir comme s’il n’était fait que de papier, à la manière de ces lions sur les affiches de cirque qui ont l’air de vous sauter dessus pour vous dévorer avec le postérieur encore coincé de l’autre côté de l’étoile déchirée au centre d’un cerceau rouge et doré. John leva l’index pour couper le fil de soie sur lequel la terreur à huit pattes se balançait encore innocemment, probablement fière d’avoir réussi à effrayer une bestiole qui faisait plus de mille fois sa taille. L’arachnide sentait du mouvement dans sa toile et remontait le long de son fil jusqu’à se retrouver perchée sur le doigt toujours tendu du fermier tel un oiseau vraiment très laid sur le doigt d’une princesse en robe de chambre pas beaucoup plus charmante.

- You’re fine, it’s not venomous…

C’était une araignée des greniers tout à fait banale, contrairement à sa cousine violoniste qui sévissait aussi dans la région. Celle-là c’était vraiment une sale bête, heureusement elle était aussi plutôt timide.

- If they bite you, you’ll barely get an itch.

Et peut-être un petit bouton rose ce qui n’était pas si terrible quand on pensait aux bestioles bien plus dangereuses qui peuplaient la plaine.
John releva la tête de son sujet d’études animalier pour en découvrir un autre, tremblant et terrifié. Il lui avait pourtant dit qu’elle ne risquait rien alors pourquoi cette mine déconfite? Puis, la voyant frissonner de dégoût quand une seconde créature rampante montra le bout de son nez, le fermier comprit enfin que ce n’était pas de savoir si les araignées étaient dangereuses ou pas qui l’inquiétaient mais les araignées tout court. Un peu comme lui et les cuillerées d’huile de foie de morue que sa mère lui faisait avaler tous les soirs d’hiver. D’ailleurs rien que d’y penser il en avait le goût qui lui remontait sur la langue et lui donnait la nausée.

Well, technically, yer the intruder… They were here before you, ya know?

Il voulait la taquiner, juste un peu, mais pas trop longtemps parce que sa frimousse toute abattue de la belle effarouchée lui faisait beaucoup trop de peine et son instinct le poussait plutôt à la réconforter.
Il venait d’ouvrir la fenêtre pour se débarrasser de sa nouvelle amie dans un courant d’air même s’il ne doutait pas qu’elle retrouverait sans peine le chemin de la chaude et accueillante maisonnette. Lors de son prochain aménagement elle serait peut-être assez maligne pour penser à se faire plus discrète. Il revenait maintenant aux côtés de Charlotte qui l’attendait toujours en se tassant sur elle-même pour éviter tout contact avec le bazar environnant comme s’il était lui-même que constitué de millions d’arachnides poilues. John avait ôté la robe de chambre qui décidément ne savait plus quel dos chauffer, et la posa affectueusement sur la tête de la jeune femme. Les pans de laine de part et d’autre de son visage blanc comme un linge lui donnait des airs de Vierge d’icones orthodoxes avec qui elle partageait aussi la même moue coincée. Il finit de lui emmailloter les épaules en croisant les boutonnières sur sa poitrine avant de finalement rabaisser le col du vêtement par-dessus les yeux.

- If you can’t see them, they can’t hurt you, lui murmura-t-il avec un rictus amusé.

Il prit son paquetage dans les bras et descendit les escaliers en faisant bien attention ou il mettait les pieds (manquerait plus que de partir bouler au rez-de-chaussée et de se briser la nuque). Il continua sa route jusqu’au salon où il la déposa, enfin lâcha plutôt juste pour plaisanter, dans la causeuse sous laquelle, pas plus tard qu’hier, Charlotte avait caché son revolver. Puis il la libéra de son saucissonnage improvisé, lui découvrit les yeux, et se pencha sur elle jusqu'à ce que leurs nez se touchent.

- Better?

Quel homme! Quel prince! C’est vrai ça, le prince était de retour mais il avait cette fois tenu dans les bras une demoiselle qui avait plus des airs de princesse que la sombre doyenne qui l’avait précédée. Ceci-dit il faudrait qu’il revoit ses techniques de portage, pas sûr que les princesses aiment être roulées dans des robes de chambre. Et puis à défaut de dragon il combattait des araignées ce qui était bien moins impressionnant mais il fallait savoir faire avec ce qu’on avait sous la main.

John L. MacLachlan
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Dim 14 Mar - 6:22
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John tentait de la rassurer en la convaincant de leur inoffensivité. Elle n’avait jusque là jamais pensé que ces bestioles pouvaient la mordre et l’idée ne fit qu’augmenter son stress. Elle avait envie de fermer les yeux pour se soustraire à la vision des deux araignées, mais si elle le faisait, elle ne saurait pas où elles étaient, et elle préférait largement pouvoir prédire leurs mouvements. De son côté, le garçon fermier jouait avec leur première intruse, et elle ne put s’empêcher de grimacer en la voyant déplier ses pattes autour de ces doigts qu’elle chérissait. Ses sourcils se froncèrent lorsqu’il l’accusa d’être l’intruse et une moue boudeuse remplaça son dégoût pour quelques secondes, mais elle ne répondit pas. Par chance, il se débarrassa de l’araignée qu’il avait en main.

Alors qu’il s’approchait, Charlotte ne put s’empêcher de parcourir sa silhouette à la recherche de quelconque corps étranger. Lorsqu’il posa la robe de chambre sur sa tête, elle tressaillit, mais se détendit avec la certitude qu’il ne laisserait aucune araignée la toucher. Et il referma le vêtement, ne laissant que ses avant-bras libres de bouger. Elle voulut objecter, mais sa plainte fut étouffée par la surprise de se voir soulevée. Elle se débattit un peu mais s’arrêta dès qu’elle comprit qu’il l’emmenait en bas. Lorsqu’il la jetta sur la causeuse, elle faillit l’engueuler, mais il la libérait déjà et elle se dit que le silence serait un traitement beaucoup plus efficace.

Il lui rendit la vue pour finalement ne lui offrir que celle de son visage. Son irritation se dissipa dès qu’elle se plongea dans ses yeux bleus, instantanément remplacée par ce feu qui ne s’était jamais vraiment éteint et qui maintenant redévorait tout son être. Elle le laissa à peine finir sa question avant de le prendre par le cou pour l’attirer à elle dans un baiser. Dans une habile manœuvre, elle le fit s’asseoir et se retrouva, sans vraiment comprendre comment, à califourchon sur ses genoux.

Les bûches craquaient dans l'âtre et les gouttes éclataient sur les vitres en un ploc humide. Pour Charlotte, plus rien d’autre ne comptait que de remplacer la sensation imaginée de ces milliers de pattes par celle réelle des doigts de John. Elle même prenait sa nuque, passait ses doigts dans ses cheveux, le retenait contre elle comme une assoiffée le ferait d’une bouteille, comme une prieuse de son chapelet. Elle voulait le voir à nouveau torse nu, laisser enfin ses mains parcourir la peau tendue qu’elle savait se cacher sous la chemise trop grande et encore humide.

N’était-il pas mieux, d’ailleurs, qu’il retire les couches mouillées de ses vêtements pour sécher à nouveau? Persuadée de la logique de son raisonnement, elle commença à défaire un bouton sans cesser de l’embrasser. Il aurait probablement froid sans chemise, alors elle voulut prendre la couverture qu’elle avait laissé pas loin pour la lui passer autour de ses épaules. Elle la cherchait d’une main, son attention plus portée sur les lèvres qu’elle revendiquait comme siennes. Ne la trouvant pas, elle se détourna avec regret pour la prendre et la mettre sur les épaules de John.

Ce fut son tour de s’arrêter au-dessus de lui, son nez collé au sien, les yeux penchés sur ses pommettes, le souffle court et les mains encore baladeuses sur sa nuque, ses joues, ses épaules. Elle devait être ensorcelée, c’était la seule explication valable à tous ces comportements hors normes. Elle se pinça les lèvres pour se retenir de les poser ailleurs.

« What are you doing to me... »
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Dim 14 Mar - 18:26

John ne pouvait pas nier qu'il avait espéré que son petit manège soit récompensé d'un baiser, ou peut-être deux. S'il avait été un peu plus fier il aurait peut-être admit qu'il l'avait presque prévu. Mais il ne s'attendait absolument pas à ce qui suivit.

D'abord il se retrouva au fond du canapé sans savoir vraiment comment et l'image fugitive d'une Charlotte cachant en fait des muscles d'haltérophiles sous ses dentelles le fit échapper un gloussement vite étouffé par autre des baisers de sa petite circassienne. Et puis en véritable acrobate elle avait bondit sur ses genoux avec une agilité qui aurait pu le laisser pantois si ses mains, ses lèvres et ses yeux n'étaient pas déjà perdus dans l'exploration de Charlotte, de sa bouche, de son visage et de son corps qu'elle lui offrait sans demi mesure. La chemise de coton fin et les pantalons de dentelles mettaient l'imagination au chômage et John ressentait chaque courbe, chaque renflement, chaque petite aréole de peau sous ses doigts agiles qui auraient voulu caresser partout à la fois ce petit corps frémissant au dessus de lui. Sa bouche non plus n'était pas en reste, il se laissait complètement posséder par Charlotte qui embrassait comme la plus passionnée des amoureuses.

Elle commença à s'affairer sur sa bien trop grande chemise et ses petites mains qui l'effleuraient lui chatouillaient le ventre de la plus douce des façons. Il enfoui sa main dans les cheveux qui retombaient en lourdes boucles brunes sur les épaules de la jeune femme pour la glisser jusqu'à sa nuque. De l'autre il attrapa la taille qu'il trouva fragile sous ses pattes rugueuses. Le coton était si léger qu'il pouvait sentir la chaleur de son corps lui réchauffer les paumes. Il commença lui aussi à fouiller les plis de son vêtement, cherchant une ouverture dans cette carapace vaporeuse ou il pourrait plonger ses doigts aventureux. Savourer Charlotte de ses lèvres ne lui suffisait plus. Il aurait aimé que chaque pore de sa peau puisse être capable de goûter les siens, qu'ils se dévorent l'un l'autre jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de leurs deux êtres qu'un néant impossible mais repus. Il fouillait et fouillait encore, frustré de ne pas trouver la faille dans le tissu dentelé de fils de soie. Il voulait l'arracher et il y arriverait probablement sans peine, en tout cas il ne manquait pas de motivation. Mais il savait aussi que ce ne serait pas forcément une ardeur appréciée de sa petite maîtresse et que si elle ne s'en rendait pas compte tout de suite (il ne pouvait lui reprocher son affairement) il en entendrait sûrement parler plus tard. Les femmes et leurs chiffons, tout ça.

Il trouva enfin la trouée tant recherchée, l'ouverture du voile menant vers le saint graal du toucher, mais au moment où il allait tirer, débarrasser cette taille qui se cambrait de son dernier rempart de modestie, il s'arrêta net.
S'arrêter avant de passer le point de non-retour, le seuil final, avant que Charlotte ne traverse définitivement le pont et n'ait plus d'autre choix que de se lever et de le regarder brûler. Alors John lui lâche la taille et lui prend le visage entre les mains pour l'embrasser une dernière fois, encore une dernière et encore. Leurs passions fusionnent mais son esprit n'a pas encore succombé. C'est à lui de remonter ses défenses, réunir ses pensées, laisser le rêve s'envoler.
Ce fut au tour de Charlotte de le lâcher. Enfin de lui libérer les lèvres. Il le fallait bien pour parler. Ils étaient tous deux rouges, le souffle court, l'œil brillant, échevelés. Il lui attrapa les poignets pour qu'elle cesse ses caresses enfiévrées mais y déposa deux baisers pour qu'elle comprenne que ce n'était pas de gaieté de cœur qu'il cherchait à l'éloigner. Et il en donna deux autres sur la poitrine de Charlotte, sur chacun des boutons rose qu'on devinait sur sa peau à travers l'étoffe diaphane se sa chemise, parce qu'il essayait de résister à la tentation mais ne se prétendait pas l'âme d'un martyr non plus.

- I think I've done enough… murmura-il avec une note de regret dans la voix.

Il la poussa au creux de son bras pour la faire basculer en douceur à côté de lui. Il la serra un instant contre lui, une étreinte chaste, tendre, presque mélancolique. Il replaca la robe de chambre sur les épaules de Charlotte, dessina des arabesques pensives sur son front, ses joues, sur l'arête se son petit nez rond du bout du doigt, comme s'il maniait le pinceau sur une estampe japonaise.

- You want coffee? I think I do.

Il en était même sûr. Il lui faudrait au moins une ou 12 tasses pour calmer son ardeur. Et encore une fois marcher lui ferait du bien. En fait c'était presque dommage qu'il n'aie pas une bonne raison de faire trois fois le tour de la ferme. Il faudrait faire avec un énième allez-retour à la cuisine. Quand il revint dans le salon, il était reboutonné le café était à chauffer sur la cuisinière, et il avait ramené la bassine d'eau froide en se disant que le poignet de la jeune femme devait sûrement recommencer à la faire souffrir.

- Give me your arm, dit-il doucement en posant la casserole à ses pieds sur le parquet.
John L. MacLachlan
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Lun 15 Mar - 4:42

Charlotte avait chaud et chacune des caresses de John lui embrasait la peau, jusqu’à ce qu’elle étouffe à travers son léger sous-vêtement. Elle sentait les mains de John fouiller son dos, puis le creux de ses reins, réveillant à chaque centimètre plus bas une ribambelle de sensations qu’elle n’avait jamais connu jusque-là. Elle accueillait ses attention avec avidité, se lovant contre ses mains, l’invitant à s’aventurer plus loin encore, là où aucun tissu ne préservait sa nudité. Elle sentait l’ardeur de son désir et elle chercha instinctivement à le libérer.

La main de John glissa plus proche encore du cœur de l’incendie, et elle ne put retenir un gémissement alors qu’il allait enfin la toucher vraiment. Mais il s’arrêta avant, et Charlotte comprit qu’il avait froid. La couverture mise autour de John, elle reprit ses explorations, tâtant du bout des doigts la peau nue à la frontière de la ceinture. Il lui prit les poignets avant qu'elle ne puisse faire plus. Y posa des baisers, ce qui fit sourire Charlotte. Ceux qui suivirent lui firent resserrer les jambes, unissant le désir inassouvi de leurs corps dans une étreinte bienheureuse à laquelle elle joint une plainte lascive.

« I think I've done enough... »

Les yeux mi-clos de Charlotte s’ecarquillèrent sous la surprise. Il en avait assez, donc, alors qu’elle brûlait encore, qu’elle ne trouverait pas le repos sans que ses mains, ou son corps, ou les deux, ne l’explorent entièrement. Ne pouvait-il donc pas sentir la chaleur qui irradiait de tout son être? Était-ce donc cela, l’égoïsme des hommes dont toutes ses amies mariées se plaignaient? Il la dorlotait encore, mais aucune de ses caresses n’arrivait à chasser son désarroi. Elle n’était probablement plus bonne à marier après tout ça… La déception, le désir encore brûlant et le froid que John avait jeté sur la situation, rendait la tâche d'analyse difficile à Charlotte. Perdue dans ses pensées, elle maudissait le ciel de l’avoir faite femme, elle maudissait John de l’abandonner ainsi à sa frustration et elle se maudissait elle-même pour avoir succombé pour si peu de résultats.

John quitta la pièce et elle ne prit même pas la peine de répondre. Elle voulait pleurer. Si quelqu’un venait à savoir ce qu’il c’était passé, il en serait fini d’elle. Et elle ne pourrait plus fuir, aucun autre généreux oncle ne lui avait légué de pied-à-terre dans un autre coin paumé du monde. Peut-être que ce comte allait l’accepter encore, si elle retournait en Angleterre. Si l’amour et la passion ne finissaient que par ce sentiment amer d’inachevé, autant ne pas en être esclave et vivre une vie facile, entourée de domestiques et à devoir supporter des caresses lubriques qu’une fois l’an. Elle s'accrochait à la certitude qu’elle n’était pas enceinte -le processus demandait un liquide et le seul qu’il y avait eu était la pluie, et fomentait des plans pour sauver son avenir qu’elle avait dissipé aux quatre vents pour les beaux yeux d’un fermier aussi attentionné que généreux et pourtant. Si. Terriblement. Frustrant.

Elle s’était levée durant ses réflexions, jetant des regards courroucés à la pompe qui avait tout commencé. Si elle n’avait pas glissé, si il ne l’avait pas rattrapée, elle n’aurait probablement jamais su qu’il était si fort et prévenant. Elle se maudit encore de ne trouver que des adjectifs flatteurs et referma la robe de chambre avec une presque violence.

Lorsqu’il entra à nouveau, elle avait les bras croisés, la bouche, encore rouge de ses baisers, tirant vers le bas et les sourcils joints.

« I will take care of this myself, » dit-elle beaucoup moins sèchement qu’elle le pensait.

Elle ne fit pas un pas vers la casserole, cependant, trop occupée à ne pas croiser son regard de peur de perdre toute son animosité. La pluie tombait encore légèrement à l’extérieur, cela suffirait amplement à calmer et ses ardeurs et la brûlure.

« I will fetch the dinner. »

Elle s’éloigna en direction de la chambre, ferma la porte, se changea. Le corset encore humide suffirait à la tenir pour sa tâche. Lorsqu’elle ressortit quelques minutes plus tard, elle ne put s’empêcher de chercher John.

« Don’t you dare disappear, » menaça-t-elle lorsqu’elle le trouva, le regard ailleurs que son visage, ou son torse, ou ses jambes. « I still have things to say. »

Et elle partit sans un au revoir.



Elle revint après une heure et demi, soit trente minutes plus tard que son estimé original. À son bras se balançait un panier de victuailles, cuites pour la majorité. La dame aux oeufs avait insisté pour qu’elle ramène des pommes de terres, de la confiture et une tartelette en plus du repas que Charlotte lui avait commandé. Encombrée de corps et d’esprit, la jeune bourgeoise était exténuée, mais au moins elle s’était calmée. Elle était à peu près certaine de pouvoir faire face à John sans lui sauter dessus, pour l’étrangler ou pour l’embrasser. Pour retarder la rencontre fatidique, elle utilisa tout de même la porte de la cuisine, rangeant ce qu’il y avait à ranger. Elle retira sa capine et se mit enfin à la recherche de son bourreau. Lorsqu’elle le trouva, elle s’arrêta à une distance plus que raisonnable de lui.

« I trust you understand the consequences of our actions if you were ever to talk. »

Elle le savait suffisamment éduqué sur la question de réputation depuis qu’il avait joué le rôle d’un innocent passant devant le jeune Ashwood.

« Am I right to hope for your discretion? »

Elle évitait encore son regard, incapable de savoir si croiser ses yeux bleus ne transformerait toute l’affection qu’elle avait encore en colère innarretable, ou si sa colère se dissiperait comme fumée au vent. Car malgré son animosité, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir l’entendre rire encore et encore. Elle le voulait à ses côtés pour le dîner de ce soir, et pour tous les autres qui suivraient. Et cette dichotomie la tuait à petit feu.
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John L. MacLachlan
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Mar 16 Mar - 1:41

Charlotte s'enfuit dans les Landes sans que John ne dise un mot de plus, de toute façon les phrases sèches de la jeune femme n'appelaient pas de réponse. Mais il le voyait bien qu'elle était fâchée cette jolies poupée aux joues empourprées et à la coiffure échevelée. Et il comprenait bien pourquoi, il l'aurait été aussi à sa place. Il en avait déjà essuyé des refus, enfin, ' des changement d'avis plutôt, il n'était pas de ceux qui coursaient les parties de jambes en l'air. Il avait rarement refusé les propositions cependant. Mais il arrivait qu'une fille entreprenante se retrouve un semblant de pureté au moment de passer à l'acte. Et John se contentait de hausser les épaules et d'avoir le bon goût de se s'en aller avec un signe amical de la main, pour montrer qu'il n'était pas fâché ou pour ne pas vexer. Comme pour l'aumône et la main d'œuvre il se contentait de prendre ce qu'on voulait bien lui donner. Il n'était pas du genre forceur. Mais avec Charlotte il se dit qu'il aurait une réaction plus proche de la sienne. Avec Charlotte c'était différent.

Il s'était assis devant la cheminée quand elle était partie dans sa chambre, fixant cette pauvre marmite d'eau qui avait subit la revanche de la fermière rejetée, et il s'y trouvait toujours quand elle claqua la porte d'entrée. Il ne savait pas combien de temps elle serait partie, sûrement pas jugé assez méritant pour qu'elle lui partage ce genre d'information. Il ne savait trop comment réagir à ce traitement du silence. Avec sa mère c'était plus simple. Elle arborait des yeux plissés et venimeux quand il avait eu le malheur de lui déplaire puis explosait comme une marmite de lait trop longtemps laissée sur le feu. Il prenait cher mai au moins l'abcès était crevé. La, Charlotte le laissait pantois à ne quoi savoir quoi dire pour qu'il se refusait pour elle. De toute façon il ne le savait pas très bien lui-même.

Il finit par se lever, déjà parce qu'il était déjà sec, et parce qu'il y avait un pot de café sur le feu qui l'attendait depuis déjà trop longtemps. Le café avait brûlé. Il l'avait bu quand même, en grimaçant beaucoup. Mais chez lui on ne tolérait pas le gaspillage. Il jeta quand même le fond imbuvable dehors et commença à récurer ses bêtises. La vaisselle était fait et Charlotte n'était toujours pas là. John commençait à s'ennuyer. Alors il se mit dans l'idée de chasser toutes les araignées de la maisonnée. C'était un jeu de cache-cache difficile car John ne se contentait pas de celles qui pendaient à la vue de tous aux plafonds. Il alla les chercher sous les meubles (et à l'étage il y en avait beaucoup), au fond des armoires, derrière des vieilles boîtes et en haut des tentures. Quand il eut fini, il en comptait dix-sept. Il était recouvert de poussière et sa tête avait une auréole de toiles d'araignées qui ne semblait pas le gêner outre mesure. Bon, que faire maintenant… Il entreprit de faire le tour le la maison à la recherche de planches branlantes pour leur repasser un bon coup de marteau (il en avait trouvé un dans le farda de l'étage pendant sa poursuite avec les arachides) en commençant par le perron. Plus personne ne risquerait de se briser le cou en se prenant les pieds dessus.

Son tour rapide de maison était terminé (du moins pour les parties du mur qu'il pouvait atteindre sans échelle) et il y rentra donc pour retourner vers sa cheminée, pensif. Au moins son travail manuel lui avait permis de lui remettre quelques pensées au clair. Mais qu'en serait-il de Charlotte ? L'air frais de sa promenade lui pourrait-il étouffer un peu sa colère ? Il ne tarderai pas à le savoir. John entendait des bruits dans la cuisine et se dit que cela ne pouvait être qu'elle. Au pire des cas il avait son colt près de lui, si c'était un voleur il aurait une sacré surprise en allant au salon.

Mais c'est lui qui fut surpris. C'était bien Charlotte mais elle était toujours en colère. Elle se tenait droite, ses yeux lançait des éclairs. Elle ressemblait à la reine de la nuit prête à se lancer dans ses prouesses vocales orageuses.

Sa remarque fit apparaître sur son visage un rictus amusé mais un peu amère que John tenta de refrener lui donnant des airs de chien constipé.

- Is that a threat, miss Kingley

Son ton était un peu plus acide qu'il ne l'aurait voulu.

- We haven't done nothin' wrong… il tourna la tête vers le feu qui brûlait à côté de lui. At least nothing of a… Consequence..

Il avait repris sa mine d'enfant battu, toujours perdu dans sa contemplation de flammes.

[i]- I know what it does to girls… Didn't want that for you. No matter…

Il s'arrêta, incertain qu'il serait sage de dire vraiment ce qu'il pouvait lui passer par la tête… Mais maintenant qu'il avait commencé et bien…

- No matter how I crave to touch you, to feel you… that'd be selfish.

John L. MacLachlan
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Mar 16 Mar - 4:05

Il pensait qu’elle le menaçait et l’idée aurait fait sourire Charlotte si elle n’était pas encore en colère et si le ton employé ne la glaçait pas. Elle avait soigneusement évité de le regarder depuis l’incident, s’assurant juste qu’il s’agissait bien de lui avant de lui adresser la parole. Lorsqu’il eut l’audace de dire qu’il n’avait rien fait, elle tourna les yeux vers lui, mais il s’était déjà perdu dans la contemplation de la cheminée. Elle voulut répondre, mais il compléta sa phrase avant. Elle le laissa terminer, sachant pertinemment qu’elle allait exploser si elle parlait trop vite.

Ainsi, il avait envie de la toucher…

« I thought you had enough, this afternoon, » dit-elle d’un ton sec, les bras croisés, les yeux rivés sur la nuque de John.

Elle soupira. Il avait confirmé qu’elle n’accoucherait pas d’un bâtard dans neuf mois et c’était un soulagement auquel elle pouvait se raccrocher. Par contre, elle devait toujours régler cette histoire d’incendie qu’il avait déclenché sans prendre la peine d’en éteindre les flammes.

« How can you say we haven’t done anything wrong? I... »

Les mots qui allait suivre ne devaient pas être prononcés par une jeune femme, particulièrement pas face à un homme. Mais ils avaient été intimes et il devait comprendre le risque qu’elle encourait s’il décidait d’ouvrir la bouche.

« I gave you my innocence. I am ruined now. If anyone knows, I will be chastised for ever. Please, look at me. »

La supplique était chevrotante et la colère de Charlotte se transformait en terreur. Elle garderait le silence jusqu’à ce qu’il lui fasse face, tremblante encore mais bien décidée à dire les choses pour qu’il comprenne, pour sauver ses futures amantes d’une telle déception.

« I wanted you. But you did your work and let me burn myself to death with this infatuation. Do you have any idea how frustrating it is to feel like this? That is no way to treat a lady. If you take her, you may at least finish the work! »

Quelques plaintes de sa sœur s’étaient glissées dans ses paroles. La dernière phrase en tout cas, dont elle n’était pas entièrement sûre de la signification.

« You say you want to feel me, that you don’t because it would be selfish. I am already ruined, now, so in my opinion, the selfish thing to do was to leave me on this couch once you had your share. »

Pourquoi, sous la colère et le regret à fleur de peau, elle le désirait encore autant? Elle savait qu’il la décevrait probablement encore, tentait vainement de se cramponner à cette idée, mais elle ne pouvait pas. Elle imaginait ses mains là où il les avait posées un peu plus tôt et imaginait sa bouche dont elle connaissait le goût. Elle fit un pas avant de pouvoir se retenir, s’arrêta avec toute la difficulté du monde. Elle devait être forte. Elle avait déjà trop perdu dans cette bataille et si elle abandonnerait volontiers toutes ses forteresses pour une simple caresse, elle ne pouvait pas le laisser continuer à semer le désespoir ainsi.

« You have no idea how much I desire… desired you. Is it selfish to ask for as much satisfaction as you? »
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John L. MacLachlan
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As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? - (Charlotte) - Page 3 Damsel
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Mar 16 Mar - 19:35

Les flammes qui dansaient dans la cheminée (il y avait remis du bois pendant l'absence de la propriétaire des lieux) avait un effet relaxant sur le fermier. Un feu, ça ce n'était pas compliqué, il apportait de la chaleur tant qu'on le nourrissait, si on mettait la main dedans, on se brûlait, pour arrêter d'avoir mal, il suffisait de la retirer. Et le feu ne vous en voulait pas pour ça. John s'était brûlé à la flamme de Charlotte mais contrairement aux flammes du brasier devant lui, elle n'était pas décidée à le laisser se reculer pour apaiser sa douleur.

Le garçon fermier la laissa finir sa diatribe sans répondre. De toute façon il lui semblait qu'elle ne l'aurait pas laissé parler tant qu'elle n'aurait pas craché tout ce qui pesait sur sa poitrine, et il n'aimait pas parler par-dessus les autres. Ce n'était pas poli, en général personne n'écoutait l'autre, et ça finissait en cacophonie qui donnait mal à la tête. Il tourna cependant son regard bleu vers elle quand elle le lui ordonna.

Ce qu'elle déblaterait ne faisait pas toujours de sens au simple garçon. Ce qu'il constatait c'est qu'elle était en colère, blessée, qu'elle se sentait humiliée, et surtout qu'elle avait eu largement le temps de ressasser toutes ses émotions pendant son escapade, les faisant tournoyer dans son esprit jusqu'à ce qu'elle ait l'impression d'être dévorée de l'intérieur. Et maintenant elle lui vomissait sa peine dans le désordre dans l'espoir qu'elle régurgiterai en même temps ses angoisses insatiables. Il constatait aussi à quel point elle était naïve, innocente, elle ne savait rien. Il sentait une frustration sourde gronder dans son estomac qui n'allait pas sans rappeler la sensation qu'il avait quand il sautait un repas. Mais son visage restait de marbre. Serein presque. C'est aussi à cause de cette innocence qu'il s'était senti attiré par Charlotte et cela il ne l'oubliait pas. Il ne pouvait pas l'aimer pour une qualité et lui reprocher ce défaut par la suite.

A un moment, il eut envie de rire. Il la trouvait presque mignonne dans son ignorance, et à cause de termes dramatiques qu'elle utilisait. La vie chez les bourgeois semblait diablement compliquée, dans la campagne on crevait de faim mais on se prenait pas la tête. Quant à savoir quel était le pire des deux maux, c'était un débat que John ne souhaitait pas avoir.

- Because ya think I'm satisfied? répondit-il simplement quand le flot de mots se fut tari.

Il récupéra le tisonnier à côté de l'âtre et se mit à piquer les charbons ardents pour les rassembler au centre du brasier. Il cherchait ses mots. Le moyen le plus simple de se faire comprendre par cette jolie fille débarquée de la lune qui ne parlait pas le même langage que lui.

- Yer not like any girls I met, ya know. Girls around here are mean and hard, they learned to grow thorns that you don't have because the ground of our land is hostile.

Il reposa sa baguette de métal et déplia ses longues jambes pour faire face à la fermière en colère.

- I'm a bastard, ya know. I grew up with no father. Ya know what it means, right?

Honte. Rejet. Déchéance. Ces mots avaient tout autant de sens pour les pauvres que pour les riches.

- My mother, she coulda gotten rid of me. But she didn’t. And she loved me with all her heart. But she was also the meanest bitch I’ve ever met. She was a lier, a faker, she manipulated everyone around her. She had to whore herself out. To protect me… us. All because she let a stranger in her bed once.

John débitait des horreurs sur sa mère comme s’il parlait de la météo à venir. Il avait conscience de la cruauté de ses mots mais cette cruauté avait fait parti de son quotidien depuis son berceau. Et au contraire chaque sacrifice que Betty avait fait pour lui n’avait fait que renforcer son admiration pour elle. Sa manipulatrice de mère. Cette prostituée spirituelle qui lui avait appris à revêtir des masques comme on enfile une chemise pour séduire les autres comme les clients d’un bordel jusqu’à ce qu’ils crachent leur petite monnaie. Il avait eu la vie douce grâce à elle. Et il l’avait toujours grâce aux réflexes dont elle l’avait imprégnée plus sûrement qu’un marquage au fer rouge.

- But she knew the consequences. She was ready for it. Are you?

Il s’avança de quelques pas vers Charlotte. Il était encore trop loin pour pouvoir la toucher, mais il voulait qu’elle prenne pleine conscience de ce qu’impliquait ses paroles.

- Cause if you tell me you are then I’ll take you to your room and give you what your body… our bodies desire until you get sick of me. Something might come out of it. Or not. But if it’s a chance you are willing to take, then just say the word.

Il soupira. Il se sentait soudainement las. Vidé. Triste. Sa voix se fit plus ténue.

- The only difference is… I wouldn’t leave. I wouldn’t run. But are you willing to marry some dirt-poor hillbilly bastard that you just met? Or are you willing to get rid of a baby?

Il dardait toujours son regard bleu dans celui de la jeune femme, et son ton se fit un peu plus froid, car même s’il refusait de l’admettre, les paroles de Charlotte l’avaient quand même un peu blessé.

- Now if you think I’m selfish for thinking about all that… If you still think I’m selfish for not… finishing the work, then I’m sorry. And I’m sorry you feel that I… took something from you. It was never my intention.


John L. MacLachlan
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Mer 17 Mar - 5:32

« Because ya think I'm satisfied? »

La phrase lui fit froncer les sourcils. Il devait être satisfait. Sinon il ne l’aurait pas plantée sur le canapé. S’il ressentait encore une petite portion de ce qu’elle avait ressenti à ce moment-là, il n’aurait jamais arrêté de la sorte. Elle le laissa pourtant continuer car elle voulait savoir ce qui se passait derrière sa belle tête, mais aussi car elle avait la vague impression qu'elle s’était trompée quelque part. Lorsqu’il lui fit face, elle relâcha un peu sa colère, prête à entendre quelle excuse il pourrait lui sortir. Et la comparer à une fleur innocente n’allait pas en être une bonne…

Mais John lui raconta les détails de sa vie qu’elle n’avait pas osé explorer la veille. Il avait grandi sans père, ce que Charlotte avait presque deviné mais qu’elle avait espéré être faux. La vie qu’il décrivait, les traits que sa mère avait dû adopter, elle ne pouvait qu’à peine en imaginer les contours. Sa colère toute envolée à la description de cette femme violente mais forte, odieuse mais aimante, il ne restait qu’en elle un sentiment de honte. Elle ne savait vraiment rien de la vie de ces gens qu’elle avait été éduquée à regarder de haut. Et elle avait été complètement puérile, égoïste et stupide.

Bien sûr qu’elle n’était pas prête pour ce genre de sacrifice. Toute la raison de sa colère était son envie d’y échapper. Elle n’eut ni le temps ni le besoin de répondre, car il continuait déjà. Et si les choses qu’il se proposait de faire l’auraient émoustillé pas plus tard qu’il y avait deux minutes, elle en était maintenant presque dégoûtée. Pas de lui, mais des conséquences affreuses qu’elles pouvaient avoir. Son regard se fit absent, humide au point où elle ne distinguait presque plus la silhouette de John sur le fond aux couleurs orangées. Elle ferma les yeux pour retenir les larmes qui menaçaient de s’enfuir sur ses joues et ne les rouvrit que lorsqu’il reprit la parole.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, elle aurait été prête à l’épouser sur le champ. Les dernières heures qu’elle avait passées en sa compagnie étaient les plus heureuses qu’elle avait vécues, là où elle avait été la plus naturelle. On ne tombait pas amoureux aussi vite, même les personnages de ses livres, créés l’un pour l’autre, nécessitaient plus de rebondissements, et pourtant, Charlotte était persuadée de la véracité de ses sentiments. Avec eux venaient le désir de faire ce qu’il y avait de mieux pour lui aussi, et le forcer à un mariage n’était définitivement pas une solution heureuse. Si son cœur aimait avec une facilité déconcertante, elle était certaine que ce n’était pas le cas du sien. Le ton glacial qu’il lui offrait ne l’encourageait en tout cas pas sur cette piste.

Un silence se posa sur les deux jeunes gens. Charlotte prit le temps d’assimiler tout ce que John venait de lui dire, perdue entre la honte et la déception envers elle-même. Elle était en faute, il n’avait à se reprocher que d’être si prévenant et si tendre qu’elle n’avait pas eu d’autre choix que de poser son cœur à ses pieds pour qu’il en fasse comme bon lui semblait. Il aurait pu en profiter facilement. Charlotte s’était offerte comme une brebis sacrificielle. Elle aurait accueilli la lame du rituel avec une extase certaine. Mais il ne l’avait pas fait, préférant la souffrance de l’inassouvi à la perversion jouissive de son corps.

« You never… took me, did you? »

Elle connaissait la réponse à la question, mais elle attendit qu’il confirme lui-même ses dires. Elle se cacha le visage de ses deux mains et recula, chancelante.

« Oh, John, I am so terribly sorry... »

Elle retenait avec quelques difficultés des sanglots, idiote qu’elle était d’avoir assumé le pire de lui.

« I know so little of… this... » elle accompagnait le mot d’un mouvement de la main vers son bas-ventre, puis le sien. « I assumed… based on what little I was told… I know this was not… correct… so I was certain you… we... »

Les mots se mélangeaient et elle ne devait pas être très intelligible. Prenant une grande inspiration, puis une autre, pour calmer son émoi, elle releva les yeux vers John avec un petit sourire tremblant. S’il tentait de l’arrêter, elle l’en empêcherait d’une main levée.

« You are not, in any way, selfish. I was. Selfish and ignorant. I am sorry to have burdened you with my emotions, you do not deserve that. So I will say it one last time, before I stop bothering you. I have never felt this way with anybody. I… burn for you. Even when you are far away, even when I am resentful, and this desire has pushed me to act in a shameless way. I promise I will stop this behaviour. If you ever find it in your heart to forgive me, I would very much appreciate your friendship. »

Elle ne tenterait plus de l’approcher comme elle l’avait fait, elle ne chercherait plus à l’effleurer. Elle serait une amie platonique, même si elle se consumait toute entière sous ses regards. Elle se contenterait d’une politesse acceptable, même si elle se desséchait sans ses caresses.
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John L. MacLachlan
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Jeu 18 Mar - 0:59


John n'était plus très sûr de savoir ce que Charlotte voulait dire quand elle parlait de l'avoir "prise". Si un peu plus tôt il avait cru qu'elle l'accusait de lui avoir fait des papouilles contre son gré, ce qui l'avait d'ailleurs beaucoup fâché (il n'était pas ce genre de garçons et les trouvait méprisables) maintenant qu'il entendait la fermière réutiliser cette formulation il se disait qu'elle devait avoir un autre sens dans sa bouche à elle que dans sa caboche à lui.

- I only take what people are fully willing to give me.

Réponse assez vague qui, il l'espérait, répondrait à sa question. Et dans tous les cas elle n'était pas moins vraie. Même s'il savait comme personne afficher de grands yeux humides qui ramollissaient les cœurs et déliait les bourses, il ne prenait jamais plus que ce qu'on voulait bien lui donner. Sauf quand il se servait son dîner dans le verger d'une ferme. Ou quand il échangeait ses chaussettes trouées contre des moins usées sur une corde à linge laissée sans surveillance. Il y avait la fois où il avait volé un cheval aussi. Bon il arrivait à John chipper. Mais des petites choses vraiment. Rien de conséquent. Sauf pour le cheval peut être. Enfin les chevaux. Il n'y en avait peut être pas eu qu'un seul.

En tout cas on lui avait appris le respect des femmes et si John avait été vantard il aurait pu se flatter de bien les connaître. Et Charlotte, il l'avait bien compris, si elle avait su faire preuve d'une certaine force de caractère dans certains domaines s'était révélée encore très innocente. Et le fermier se serait sentisenti bien malfrat de lui voler un bien précieux qu'elle ne se savait même pas posséder. Mais elle semblait enfin s'en rendre compte. Peut être que le discours malhabile du campagnard avait fait mouche finalement. Elle se cacha le visage dans les mains dans un accès de honte et John s'en attrista. Il n'avait pas cherché à l'humilier, ni à la rabaisser. Il avait l'impression plus que jamais d'être un donneur de leçons alors qu'il avait simplement cherché à lui expliquer son comportement. Elle n'aurait sûrement pas aimé le savoir mais elle ressemblait plus que jamais à une petite fille.

Il s'approcha d'elle, lui enserra les épaules d'un bras tandis qu'il posait l'autre main sur sa tête dans un geste consolateur.

- Tis fine. There's nothing to forgive, murmura-il sur le même ton que prenait sa mère parfois quand il pleurait à cause d'une bêtise, and I'm a big guy, I don't mind a little burden sometime.

Il laissa planer un moment de silence, ressassant un peu les dernières paroles de la jeune femme. Il se disait que si elle avait l'impression de n'avoir jamais rien senti de pareil pour quelqu'un, c'est parce qu'elle ne devait jamais avoir rencontré d'énergumène dans son genre. Quand on allait quelque part on avait toujours envie de goûter les produits du terroir. Il se disait que dans quelques jours la curiosité qui nourrissait le feu de ses passions se serait éteint, quand il serait loin, et qu'il ne serait alors resté à Charlotte que la solitude écrasante des remords s'ils s'étaient laissés portés par les vibrations de leur corps plutôt que la raison. Et imaginer Charlotte tourner en rond en se griffant les joues dans son petit salon était une vision qui lui faisait beaucoup trop mal au cœur.

Il s’écarta un peu pour lui toucher le bout du nez de l’index. L’atmosphère était trop lourde pour être supportable, il était temps de l’alléger un peu.

- I just want ya to realize the worth of what you give before ya decide to give it to me.

Il lui sourit. Pour une fois, il trouvait qu'il n'avait pas trop mal choisi ses mots. Il la lâcha et fit quelques pas vers la cuisine, s'arrêtant avant de quitter le salon.

- So, wha'kinda food d'ya get us? I'm warnin' ya I grew up in luxury I'm very difficult when it comes to food… I mean if ya'll still have me for dinner.

John L. MacLachlan
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