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| | Mar 23 Mar - 0:58 Lorsque ses paupières s’entrouvrirent, Basile fut violemment agressé par la lumière du jour. Sa tête lui faisait souffrir le martyre, comme si un ogre y jouait du tambour. Quelle sacrée gueule de bois ! Le chroniqueur se redressa avec peine et s’adossa contre le bord du lit. Comme plongé en plein brouillard, il examina la pièce et reconnut rapidement les lieux. Il avait loué une chambre au First Chance et n’avait visiblement pas pris la peine de s’installer dans les couvertures pour dormir mais avait dormi par terre. À sa gauche, un porte-manteau auquel étaient suspendues ses chaussures jouxtait une armoire où étaient posés la fausse moustache et le haut de forme qu’il avait employés la veille en plus du maquillage pour masquer son identité. À sa droite, Protagoras, lui tournant le dos, fixait un poisson rouge qui tournait dans un bocal. Basile se gratta le sommet du crâne. La Brésilienne, le katana, le pamplemousse, le macaque, … ses souvenirs de la soirée, tous flous, s’entremêlaient dans un tourbillon de confusion. Soudain, un tintamarre de tous les diables retentit en provenance du hall d’entrée. « - Bramarre ! Trouvez –le ! Je le veux lui et tout ce qu’il a volé », tonna une voix très grave. Volé ? J’ai emporté quoi moi ? … se demanda le jeune homme. OUI ! Un fait lui revint enfin clairement en mémoire ! Le poisson ! Basile avait emmené l’animal en s’enfuyant à toute jambe de la réception. Toutefois, cette situation manquait nettement de sens. Des hommes ne le rechercheraient certainement pas pour lui faire la peau parce qu’il avait chopé un bocal alors qu’il était sous influence… Basile porta sa main à sa poche et se saisit de son carnet d’identités. Laquelle avait-il endossé la veille ? Il mit quelques secondes à trouver la bonne. Néanmoins, une fois à la bonne page, les pièces se remirent en place. Le chroniqueur s’était fait passer pour Lucien Bramarre, riche entrepreneur plongé dans l’élevage de poulets. Il était poursuivi car il n’avait pu s’empêcher de subtiliser l’un plus précieux bijoux familiaux de son hôte. Avant de partir, il en avait affublé … « -Protagoras ! » Le chien, entendant son nom, tourna la tête vers son propriétaire, la queue du poisson rouge dépassant de gueule. Il portait autour du cou un collier d’argent orné d’un magnifique joyau. Duflot l’arracha vite à l’animal et le planqua sous le matelas. Il le récupèrerait plus tard. BAM ! BAM ! Des coups, brisant le silence, secouèrent brusquement la porte ! « -Bramarre, on sait que t’es là ! Ouvre cette porte et on abrégera tes souffrances ! » L’effet des menaces fut immédiat. Mu par une montée d’adrénaline, le journaliste bondit, se plaça devant la porte et l’ouvrit au bon moment. L’inconnu qui s’était élancé afin de la défoncer jaillit à toute allure sans pouvoir s’arrêter. Basile profita de son déséquilibre pour l’assommer et lui prendre son colt. Il sortit en trombe alors et dévala les escaliers, Protagoras sur les talons. Le brigand avait donc bien proférer ses admonestations en l’air. En réalité, ses poursuivants ignoraient dans quelle pièce se trouvait le jeune homme et fouillaient les chambres des autres étages. «- Là ! Il descend ! » L’un d’eux venait de le repérer. Ni une ni deux, Basile ne perdit pas une seconde et s’enfuit. Dehors, il intima à Protagoras de partir dans une direction et s’en alla dans l’autre sens. Il tourna à l'angle de la rue. Là, il eut une idée. Il attrapa le premier passant, le plaqua contre le mur et l’embrassa fougueusement sans lui laisser la moindre chance de réagir. Les bandits à la recherche d’un fuyard ne prêtèrent pas attention à ce couple qui se bécotait et passèrent leur chemin. Basile déclara alors tout sourire à son interlocuteur : « - Quel baiser ! N’est-il pas ? » | | | | |
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Name : John Liam MacLachlan
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| Mar 23 Mar - 20:24 Fin de matinée pour le fermier ce qui voulait dire qu'on arrivait à son moment préféré de la journée : le repas. John flânait autour des échoppes et des auberges, le nez en l'air, humant les effluves délicieuses qui émanaient des restaurants du quartier. Après tout, il avait économisé toute la semaine pour se payer un déjeuner digne de ce nom. On était samedi, que diable, et les week-ends étaient les jours où il compensait les privations alimentaires qu'il s'imposait par souci d'économie. Et s'il avait pour but de bien se nourrir aujourd'hui, il savait que demain il mangerait comme un roi puisque la belle Filippa avait pris pour délicieuse habitude de l'inviter à déjeuner après le culte où ils étaient tous deux de fervents habitués. Aujourd'hui la mission était donc simple, trouver un menu pas trop cher mais assez goûtu pour son palais rudimentaire, ce qui ne serait pas bien difficile.
L'odeur de viande le faisait saliver mais il savait que c'était un trop grand luxe pour sa bourse alors il suivait son nez, s'approchant d'une échoppe par-ci, attiré par l'odeur suave de maïs grillé au beurre, ou une autre par-la ou c'était unfumet de haricot en sauce qui faisait avancer ses deux pieds. Il passa devant le First Chance ou il lui semblait que c'était un corn chowder qu'on avait mis à bouillir sur le feu des cuisines mais des éclats de voix agressifs provenant des entrailles du bâtiment lui firent vite passer son chemin. Il cherchait à manger, pas la bagarre.
Il tournait à peine l'angle de la rue quand il se sentit agrippé par deux grandes pattes et plaqué contre le mur qu'il était en train de longer. Un agressif baiser mouillé lui emprisonna la bouche. Il était trop estourbi pour réagir et le temps qu'il reprenne ses esprits son assaillant aux effusions offensives l'avait déjà lâché.
- Ma foi, bonjour à vous, bredouilla John en redressant son chapeau qui lui tombait sur le visage.
Devant lui se tenait un homme à l'allure jeune, aux cheveux bruns en bataille et au nez pointu ma foi pas laid à regarder mais John ne comprenait pas ce qui lui valait un tel succès. Il ne tarda pas à le découvrir quand un gaillard à l'autre bout de la rue se retourna pour leur lancer un regard soupçonneux avant de faire de grands gestes de la main à quelque camarade hors du champ de vision du fermier tout en les pointant du doigt. Un petit groupe à l'air revêche ne tarda pas à faire son apparition, des ennuis en perspective. Le traqué par son geste trop affectif avait maintenant fait de John un complice, alors autant essayer de leur sauver la peau à tous les deux. Heureusement, il connaissait maintenant le labyrinthe des rues de Silverstone comme sa poche.
- T'aurais dû me becoter plus longtemps, on s'est fait repérer.
A ce stade de leur relation le vouvoiement n'était plus de mise. Il attrapa la main de son amoureux imposé et le traîna dans son sillage à travers un dédale de pavés et d'allées bouseuses jusqu'à ce qu'ils se retrouvent dans une voie sans issue barrée par un haut mur de planches.
- Une fois de l'autre côté on devrait les avoir semés, vas-y j'te fais la courte.
Il lança presque le garçon par-dessus le mur et était sur le point de l'escalader quand son regard se posa sur le chien qui ne les avait pas lâchés d'une semelle pendant la course poursuite.
- T'es avec lui p'tit père, hein ! Tu passeras pas par-dessus toi.
John finit d'arracher une planche branlante et la tira juste assez pour que l'animal se faufile par le trou. Puis il franchit à son tour l'obstacle en deux bonds et une traction de bras. Une fois qu'ils furent tous les trois en sécurité derrière la barrière de bois, il se tourna vers son compagnon d'infortune.
- Alors qu'est-ce tu leur as fait aux bulldogs ? Tu les as aussi embrassés sans leur permission ?
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| | Jeu 25 Mar - 20:40 Dès la première réplique de l’affectionné contraint, Basile sut qu’il l’apprécierait énormément. Quelle répartie ! Cet homme avait toutefois raison : son subterfuge n’avait duré qu’un temps. Les gredins avançaient dès à présent dans leur direction. Avant que le chroniqueur n’eût le temps de répondre, l’inconnu réagit et l’entraina dans une course folle. À peine nous nous rencontrons, immédiatement nous nous embrassons. Et déjà, main dans la main, nous nous baladons. Wath about next step ? J’ai hâte !
Décidemment, le chroniqueur ne pouvait qu’être impressionné par le sang-froid avec lequel ce mystérieux personnage affrontait la situation. Parmi tous les pauvres hères qu’il avait mis dans l’embarras, peu nombreux étaient ceux qui faisaient preuve d’un tel tempérament. Et mon dieu ! Combien d’innocents vivants tranquillement ballotés par les flots tranquilles du quotidien n’avait-il pas emmenés dans le rapide torrents des embrouilles ! Basile choisit de se fier à lui. Après tout, il n’était que depuis un très court temps résident de Silverstone. Cet homme doit bien mieux connaître l’endroit, se dit-t-il. Quand soudain… une impasse ! J’ai parlé trop vite. De nouveau, la réactivité de son compagnon fut instantanée. «- Une fois de l'autre côté on devrait les avoir semés, vas-y j'te fais la courte.» Je devrais l’embaucher ce gars.Après l'avoir aidé à grimper, le gars fit passer Protagoras. Protagoras ? Je lui avais pas ordonné de partir en sens inverse ? Putain de saloperie de clébard ! Tu n'en fais jamais qu'à ta têteBasile s’exécuta et tendit le bras à son acolyte d’infortune une fois au sommet de la palissade. Il profita de cette vue zénithale pour en admirer les traits. Et GRRR… quel mignon minois avait ce malin gamin ! J’aurais pu tomber sur pire !L’autre ne prit cependant pas la peine d’accepter son aide et, visiblement en pleine forme physique, franchit l’obstacle par lui-même. «-Alors qu'est-ce tu leur as fait aux bulldogs ? Tu les as aussi embrassés sans leur permission ? demanda-t-il au reporter. - Seulement la …enfin le Brésilien… Pour tout te dire, j’ai fait hier immixtion dans une soirée qui m’avait l’air des plus charmantes, sans y être convié toutefois. J’ai d’abord cru que il s’agissait d’une nuit costumée mais c’était une amicale d’anciens confédérés. Comme je les déteste, je n’ai pas pu résister à la tentation de leur emprunter un ou deux biens … Voili voilou …. » Dire la vérité… Étrange sensation que celle-là … Cependant, Basile se sentait dans l’obligation de ne pas mentir. À vrai dire, il éprouvait presque de la culpabilité. La voix de leurs poursuivants le sortit de sa réflexion. « -Dépêchez-vous ! Ils sont derrière. » Cette fois, c’est qui Basile prit les devants ! Il se rua immédiatement vers la première maison, saisissant la petite trousse de la poche intérieure de sa veste. Le nécessaire pour crocheter une serrure ne le quittait jamais. Le verrou ne mit que quelques secondes à sauter. Les deux compères et le chien furent ainsi à l’abris avant que leurs ennemis n’apparussent dans l’allée. «- On s'embrasse et cinq minutes plus tard nous emménageons ! Dans un quart d'heure, je pense qu'il sera temps de penser à l'adoption. Après vous, mon cher... ?» Les lieux étaient visiblement déserts. Par bonheur, les propriétaires ne se trouvaient pas en leur demeure. Un court hall d’entrée débouchait sur une pièce principale richement meublée et parée. Des personnes bien nanties... c'est certain. Il faudra que je les mette à l'agenda de mes prochaines arnaques.D'un regard par le fenêtre, Basile observa les tueurs qui avaient été lancés à sa suite. Ces cinq hommes déterminés ne renonceraient pas à leur traque. Leur échapper se révèlerait ardu. À moins que ... «-Restez ici, j'ai un plan ! » Sur ces mots, le reporter gagna l'étage où se trouvait la chambre à coucher. Après quelques minutes passées à farfouiller dans la commode, il mit main sur le bien convoité : du blanc de céruse. Cette substance, démocratisée sous Catherine de Médicis, surtout employée en Europe sous l'Ancien Régime, restait une excellente base pour concocter rapidement un maquillage improvisé. Motivé par cette découverte, Basile redescendit avec empressement et gagna la cuisine. Là, il s'empara d'un peu d'huile d'olive qu'il mêla au blanc de céruse dans un bol. Il obtint au final une très légère lotion mais qui serait suffisante pour ses projets. Parfait ! Il ne manquait plus qu'à trouver un moyen pour les cheveux... La coke ! Bien sûr ! Il restait en effet un peu de drogue en poudre de la veille dans la veste du jeune homme. Face à l'air interrogateur de John -c'est ainsi qu'il s'appelait-, il s'expliqua : «- Je vais nous travestir pour sortir. Félicitations, à partir de maintenant, nous sommes Stéfania et Émilia, deux vieilles amies italiennes. Si tu ne parles pas la langue, rien de grave. Tu gueules des trucs qui se terminent en a et en o et t'agites les bras. » | | | | |
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| Lun 29 Mar - 0:25 John éclata de rire.
- Et ben quelle soirée ! Faudra me donner tes adresse, j'en ai rarement connu d'aussi mouvementées dans ce patelin.
Mais l'allégresse du fermier fut de courte durée. Il entendait déjà des éclats de voix qui se rapprochaient. Zut. Les malfrats devaient aussi bien connaître les rues de Silverstone que lui.
- Ces sauvages n'ont eu que c'qu'y méritaient de mon opinion mais ils ont pas l'air de voir la chose de même. On ferait mieux de filer avant qu'ils nous matraquent leur façon de penser…
Quand il se retourna vers son nouveau compagnon il ne fit face qu'à un grand vide pour le retrouver un peu plus loin tout affairé sur la serrure d'une maison proche. Le rusé roublard ne manquait pas de ressource. Il crocheta la porte d'un geste sûr qui laissa John bien admiratif et s'engouffre à l'intérieur avec son chien, et le campagnard qui avait eu le temps de le rejoindre, sur leurs talons (certains plus poilus que les autres). John referma la porte derrière lui juste à temps, leurs poursuivants venaient de tourner le coin de la rue. Le garçon de ferme pouvait entendre leurs exclamations courroucées devant la disparition de leurs trois oiseaux. S'éloignant de la porte pour rejoindre les deux autres compères dans le salon, il pouffa à l'exclamation de celui qui se tenait sur ses deux pattes. Ce garçon ne manquait pas de bagout, une qualité que John savait apprécier à sa juste valeur.
- John, je m'appelle John. Quelle histoire, quasiment devant l'autel qu'on connaît pas nos noms, je croyais que ce genre de tradition n'était réservé qu'aux bourgeois, faut croire que le petit peuple à droit à sa part d'excentricité parfois !
Il éclata de nouveau de rire, en se mettant la main devant la bouche pour en étouffer une partie du son. Il s'amusait comme un petit fou et ne regrettait pas son déjeuner avorté, mais ce n'était pas une raison pour alerter les brigands qui étaient à leur botte.
- Et vous mes belles c'est quoi vot' petit nom ?
Il échangèrent toutes les civilités d'usage qui transformèrent deux inconnus en ce qui allait être bientôt deux bons amis à n'en pas douter. Trois, pardon. John n'oubliant pas le bon Protagoras. Le fermier obéit à l'injonction de Basile et se déplaça quand même dans un coin ou il pourrait surveiller la porte d'entrée sans être trop remarqué si jamais celle-ci venait à s'ouvrir, que ce soit pour dévoiler les rustres qui en voulaient cher à leur peau ou les habitants légitimes de la demeure pour l'instant inoccupée. Il attrapa au passage une pomme qui trônait dans une panière à fruits dans la grande pièce à vivre. Un maigre larcin, vraiment, et il fallait bien qu’il se nourrisse un peu vu que ses folles aventures l’avait contraint à dire au-revoir à un merveilleux déjeuner. Il s'accroupit pour gratouiller les oreilles du cabot qui était resté à ses pieds en attendant le retour de son maître. Il sortit quand même le fusil qu'il avait harnaché dans son dos. Même si aucun danger ne se profilait à l'horizon pour le moment, il valait mieux être toujours prêt, comme diraient les scouts dans une vingtaine d'années.
John surveillait toujours la porte quand Basile revint. Pour l'instant leurs poursuivants n'avaient pas songé à y entrer, mais ils zonaient toujours dans le quartier à en croire les grognements étouffés qui parvenaient aux oreilles du campagnard averti. Il se laissa barbouiller de blanc avec une étrange impression de déjà vu et jeta la queue de la pomme qu’il avait engloutie tout entière (trognon et pépins compris, dans la campagne on ne connaissait pas le gaspillage) sur le plancher.
- Oh italien ça c’est bien, je connais ! dit-il en épaulant son fusil sans toutefois passer la lanière autour de sa tête, l’objet pourrait se révéler utile plus tard. Si tu es prête ma chère Emilia, c’est le moment de faire notre entrée dans le monde !
Leur visage blanchi et leurs cheveux poudrés de poudre blanche qui le fit éternuer, John prit les devants et quitta l’ombre de la maison pour le soleil de midi qui frappait la rue. Et dans une maîtrise théâtrale que lui aurait envié Shakespeare, il entreprit de reproduire le plus fidèlement possible le parlé qu’il avait déjà entendu tant de fois chez ses amis les Rinaldi.
- Mangia mangia! La carda de la pastis, piccolo el cowboy, la sow-pah pocco tomato! Hijo de puta!
Bien sûr, ces deux grandes folles agitant les bras en tout sens ne firent pas illusion plus de trente secondes (probablement dix et les vingt secondes restantes de flottement furent probablement dûes à la stupefaction atterrée de leurs poursuivants) mais ces trentes secondes leur furent largement suffisantes pour dépasser le groupe de malfrat et prendre leurs jambes à leur cou, Protagoras en tête.
- Pas très imaginatifs tes gailla..AAAH!
Un des hommes s’était éloigné du groupe et leur coupait maintenant la route, un couteau dans chaque main, mais John au lieu de ralentir, chargea de plus belle en décrochant son fusil de l’épaule et en le faisant tournoyer dans les airs avec un hurlement à en faire défriser un caniche. Il avait bien fait de garder son arme à portée de main. Le brigand qui devait s’attendre à tout sauf à cette réaction et surtout pas à un emploi aussi incongru de Winchester le regardait sans bouger avec de grands yeux ronds ce qui arrangeait bien les affaires du fermier. Emporté par l’élan de ses hanches, il contracta les abdos en envoya toute la force de ses bras dans la crosse de son fusil qui vint frapper le coquin choqué en plein dans la mâchoire avec un craquement sinistre. John vit trois dents voler, un mouvement de bras de sa victime à la dentition en miette vint cogner le pontet, un coup parti, l’homme s’écroula, un autre derrière eux hurla.
John remis son fusil en place sans cesser de courir et se tâta tout le corps avec des yeux exorbités pour vérifier qu’il n’en manquait pas un bout et quand il constata que ses membres étaient bel et bien intacts il se retourna brièvement pour voir ou avait bien pu finir sa balle. Un de leur poursuivants était à terre avec entre les mains sa botte dont l’extrémité n’était qu’un trou sanglant. La balle était entrée par l’orteil pour ressortir par le talon. Si ce n’était pour les petits bouts d’os ensanglantés qui lui bouchaient la vu, John aurait presque pu apercevoir la porte par laquelle ils étaient sortis à travers ce tunnel de chair qui avait quelques secondes avant l’allure d’un pied et n’était maintenant plus qu’un puzzle sanguinolent. Celui-là ne leur courrait plus jamais après c’était certain. Basile et John avaient sacrément de la veine. Ca aurait pu être l’un d’entre eux à sa place en train de se rouler par terre.
- Bon il en reste trois c’qui est quand même bien plus équitable, dit John a son compagnon de jogging, c’est quoi le plan maintenant ?
John venait de blesser gravement deux homme mais au lieu de se sentir coupable, il avait une étrange sensation d’euphorie qui l'électrisait jusqu’au bout des doigts. Etrangement il haletait à peine malgré l’effort de leur course endiablée. Certes il avait du souffle mais il ne se savait pas aussi fringuant. Il fallait croire que faire le funambule sur les toits des églises était bon pour le cœur.
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| | Mer 31 Mar - 23:35 Quand ils sortirent ainsi affublés de larges capes destinées à protéger les dames de la haute des intempéries et peinturlurés de façon à imiter le maquillage des riches européennes du siècle dernier, Basile s’amusa de la passion que son compagnon insufflait dans le rôle. Loin d’être un timoré incarné ou un anonyme pusillanime, John se livrait à une interprétation digne de mention. - Spero che questo sotterfugio mi faccia risparmiare qualche istante!, murmura-t-il pour lui même, également empreint du personnage. Basile n’escomptait en effet duper personne, juste gagner quelques précieux instants. Attendre sagement dans la maison le départ de l’ennemi n’était pas une option. Leurs poursuivants étaient des soldats, pas de simples paysans. Ils n’auraient pas tardé à comprendre que les trois compères ne s’étaient pas simplement volatilisés mais avaient pénétré par effraction dans la première maison aperçue. Les laisser envisager un plan d’attaque revenait tout bonnement à un suicide. Autant prendre les devants et les surprendre. Le stratagème se révéla plus qu’un succès. Stupéfaits par la grotesque fresque que les deux costumés offraient, les cinq malveillants forbans restèrent tétanisés. Trente secondes plus tard, au sortir de cette brève léthargie, le sort en était jeté pour l’un d’entre eux. Basile avait profité de cet instant de répit pour lancer un couteau subtilisé en cuisine dans la cuisse de l’un des engourdis. Sans demander son reste Basile, se mit à courir dans le sillage de John et Protagoras, tous deux visiblement en meilleure forme. T’es plus qu’une vieille mollassonne, mon coco. La semaine prochaine on se remet au sport, eut-il à peine le temps de penser avant d’apercevoir quelques mètres plus loin l’un des gredins leur barrant la route, des couteaux à la main. Quelle ne fut pas son admiration quand John se débarrassa avec aisance de cet adversaire sans même stopper sa course ! Son compagnon avait en prime - dans le même mouvement – armé son fusil et tiré. Le plus impressionnant était qu’il avait fait mouche. Eh bien ! deux choses l’une ! Soit son nouvel ami était un port- bonheur ambulant. Soit il s’agissait d’un tueur né, ce qui - soit dit en passant- augmentait incroyablement son sex appeal (si cela était encore possible du moins). Quoi qu’il en soit, ce camarade d’infortune était une véritable bénédiction ! - Bon il en reste trois c’qui est quand même bien plus équitable, c’est quoi le plan maintenant ? demanda ce dernier sans cesser pour autant s’arrêter. - Deux ! Ils ne sont plus que deux ! À cette intersection, on prend à droite. On se met à couvert et on fume ces fumiers !
Ainsi agirent-ils. Une fois abrité derrière deux tonneaux, le reporter en était convaincu : la victoire était à eux ! Bientôt, une dernière fusillade serait échangée et c’en serait fini de cette mésaventure. Une fois de plus, Basile Duflot se serait tiré d’un incroyable guêpier avec succès ! - Qu’ils se souviennent de ce jour comme celui où ils ont failli capturé le…
Sa phrase fut brusquement interrompue par les tirs attendus. A ceci près que les balles ne provenaient point de la gauche d’où Basile et John avaient débouché mais d’en face. Oh ! Bordel ! Ils n’étaient pas que cinq.
De fait, des renforts arrivaient. Trois fourbes de plus à affronter ! Impossible de s’attarder. Autant filer. -Vite ! On se barre, mon canard ! Saisissant John par le bras, Basile détala comme un lapin de garenne et les guida dans leur course folle. Au premier croisement, il bifurqua à gauche afin de demeurer le moins longtemps possible dans la ligne de mire. À l’angle de la rue, un projectile effleura son oreille. Le reporter sentit alors un frisson d’excitation le long de l'échine. Il sourit tant il aimait ça. C’était là le paradoxe de sa vie : ne jamais se sentir autant vivant qu’au moment de frôler la mort. Leur salut se trouvait pourtant dans cette allée ! Une calèche stationnait porte ouverte. En parfaite connivence, les deux fuyards et le chien montèrent à bord. - Dites à votre cocher de démarrer ! Ceci est …. La main sur son colt qu’il s’apprêtait à sortir, Basile était sur le point de prononcer le mot « holdup » quand la vue des passagers déjà installés l’empêcha de finir sa phrase. Il s’agissait de deux immenses colosses lourdement armés. - Un bon timing. Z’êtes à l’heure. On n’attendait plus qu’vous. Le bosse va être content que ces spirit machins choses sont là, compléta l’un d’entre eux. Troublé, le chroniqueur eut besoin d’un certain temps de réflexion avant de comprendre …. Le spiritisme ! Ce gars fait référence au spiritisme, le mouvement qui a gagné les États-Unis d’Amérique dans les années 1840 ! Le patron de ces deux cons veut une séance et les a envoyés en ville chercher des professionnelles. Eux, bêtes comme des vaches (aux yeux bleus), ne savaient pas à quoi s’attendre. Ils ont cru que nous deux, attifés ainsi, étions ces dames.Les trois comparses étaient donc tombés de charybde en Scylla. Après un subtile un coup de coude donné à John en mode « fais comme moi, faut pas les contrarier », Basile tendit les bras, agita les mains et dit d’un ton théâtrale avec un accent d’Europe de l’est : - Welcome to the Spirit World ! | | | | |
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Name : John Liam MacLachlan
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| Dim 11 Avr - 23:06 John écarquilla les yeux de surprise quand son compagnon de fuite lui précisa qu'il ne restait plus que deux malfrats dont se débarrasser. Un coup d'œil rapide en arrière lui confirma ses dires : il n'y en avait effectivement trois qui mangeaient la poussière, le plus éloigné avait encore un manche de couteau qui dépassait d'un pantalon largement taché d'un liquide brunâtre que le fermier identifia en toute logique comme du sang. Il tourna un visage fendu d'un sourire admiratif vers son partenaire. Quelle dextérité ! Il ne l'avait même pas vu frapper. Basile était un vrai prestidigitateur de l'arme blanche.
Le campagnard suivit les directives du lanceur de couteau et vint s'accroupir à ses côtés derrière un couple de tonneaux sur le bas-côté de la chaussée à l'angle de la rue. Il se savait plutôt en forme mais se trouvait quand même surpris d'être aussi peu essoufflé. Il clignait frénétiquement des yeux en regardant tout autour de lui. Depuis quand la rue était aussi lumineuse ? Le soleil se reflétait dans le pelage de Protagoras et John fut frappé de la docilité de l'animal qui se tenait aux aguets à leurs pieds. Le jeune homme en avait connu des bons chiens mais celui-là c'était presque comme s'il renfermait une âme humaine sous sa peau de quadrupède. Le campagnard allongea la main pour caresser l'animal et voulu vanter son maître d'avoir accompli un si bon travail de dressage mais une balle qui vint se ficher à deux pouce de ses doigts dans le tonneau derrière lequel il était abrité (faisant sursauter le chien au passage) lui coupa net la parole. Ah oui, ils étaient là en embuscade! Un peu de concentration. En voyant la direction d'où provenaient les tirs, il en parvint aux mêmes conclusions que son ami français. Peste soit des maroufles ! S'il ne s'était pas perdu dans l'admiration du mâtin, John aurait pu recharger son fusil. S'il avait rechargé son fusil il aurait pu répliquer aux tirs des trois nouveaux compères qui venaient de faire leur apparition. Mais dans l'état des choses il n'eut d'autre choix que de suivre la lancée de Basile et de se remettre à courir pour échapper à une mort certaine. Ils couraient tous trois en zigzaguant pour éviter les balles qui pleuvaient de tous côtés comme s'ils étaient en plein milieu de la meilleure partie de chasse à courre de l'année et John fut prit d'une compassion toute particulières pour les perdrix et leur autres compagnons à plumes qui subissaient le même traitement chaque automne.
Le français décida qu'une calèche seraient leur porte de salut et le fermier s'engouffra à sa suite dans la voiture et referma la porte après avoir vérifié que Protagoras était bien avec eux. Quelle ne fut pas sa stupéfaction quand il se retrouva assis face à deux armoires à glace qui détonnaient beaucoup dans le décor luxueux de la voiturette. Il jeta des coups d'œil alarmés vers son compagnon pour savoir si cela faisait partie de son plan. Cela aurait été surprenant, mais force était d'admettre que bien que cela ne fasse même pas un quart d'heure que John avait rencontré ce cher Duflot, il avait grâce à lui enchaîné plus de surprises dans ces quinze minutes que ce qu'en contenait habituellement une semaine entière. L'un des deux colosses prit heureusement la parole avant que les deux nouveaux venus ne puisse moufter un mot. "Spirit machin chose"? De quoi parlait-il ? Basile semblait plus au fait que lui car il se lança dans une tirade grandiloquente avec un accent mystérieux qui laissa même John un peu impressionné. Ça parlait esprit et revenants et le campagnard devait admettre qu'avec leurs gueules enfarinées ils devaient avoir l'air de deux beaux fantômes. Le jeune homme, encore une fois, s'engouffra dans la brèche théâtrale que lui ouvrait son compagnon qui ne manquait pas d'ingéniosité et d'instinct de préservation, mais comme l'équilibre est ce qui fait la beauté du monde, la ou Basile était spectaculaire et tapageur, il serait stoic et mystérieux. John lissa les bords de sa capes pour mieux la refermer sur sa poitrine et dissimuler ses habits de miséreux.
- Vous avez ontondu ma compagne, dit-il de sa voix la plus froide teintée d'un accent approximatif, les morrrts n'attondent pas.
En réalité, il pensait au contraire que les morts étaient très bien où ils étaient mais si Basile et lui ne voulaient pas rejoindre leur rangs dans les minutes qui suivaient, ils avaient plutôt intérêt à ce que la calèche démarrât. Heureusement pour eux leur performance fit son effet et les deux barriques au cerveau de la taille d'un pois chiche indiquèrent au cocher de prendre la route de deux coups de poing sur le mur. John retint de justesse un soupir de soulagement tant il avait craint que leur ruse échoue. Il constata qu'il avait les mains moites.
La petite compagnie resta quelques minutes sans rien dire. Les deux gorilles étaient visiblement impressionnés par la dégaine des nouveaux arrivants et leurs jetaient des regards intrigués.
- Vous êtes… différentes de c'qu'on imaginait, finit par articuler l'un.
Le campagnard ne put discerner si c'était le soupçon ou bien la fascination qui rendait sa voix hésitante mais il prit quand même un air pincé pour répondre.
- Fi ! Les esprrrits ne s'adrrressent pas à n'omporrrte qui. A dialongues exceptionnels interrrlocuteurrrs exceptionnels.
John faisait semblant de prendre un air digne et ombrageux mais il n'en menait en réalité pas large. Il n'avait aucune idée de l'endroit où on les emmenait et n'osait pas demander de peur de ruiner leur couverture. De plus, ces histoires d'esprits ne lui disaient rien qui vaille. Il était bon chrétien et préférait savoir les âmes des défunts au paradis qu'à bavasser avec les vivants au moyen d'une boule de cristal. Enfin, pour l'instant ils avaient sauvé leur peau et c'était déjà pas mal. Le fermier donna un discret coup de pied à son camarade pour s'enquérir de la suite du plan. Si toutefois il y avait une suite.
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| | Mer 14 Avr - 23:53 L’admiration de Basile ne cessait de croître. Point déstabilisé par la trame des évènements alors que tout allait de biais, John continuait à réagir avec brio au fil des improvisations proposées par le reporter. Maintenant que les mailles d’un nouveau piège s’étaient refermées sur eux, le fermier avait endossé le rôle d’un second personnage sans en paraître le moins du monde décontenancé. Leur numéro semblait avoir la cote car ni l’un ni l’autre ne s’étaient encore pris un crochet. Dans la calèche cahotante, Basile continuait à cancaner chaotiquement. Il aspirait ainsi à insidieusement pousser les deux idiots patibulaires à inhiber leurs pensées. Son stratagème devait fonctionner puisque noyés dans cette inepte prolixité, la paire de demeurés restaient cois. Protagoras, ainsi bringuebalé, vivait quant à lui des moments pour le moins difficiles. Régulièrement en proie au mal de mer, le boxer détestait amèrement ces promenades en voiture. Pile au moment où le véhicule freinait brutalement, le chroniqueur mettait fin à sa démonstration ab absurdo par cette phrase lourde de sens : - Donc, c’est ainsi qu’on peut dire qu’entre la vache et le gnou, le plus fort, c’est encore l’élan.
Une expression bovine se lisait sur le faciès des deux béotiens babas. Le visage crispé, Tronche de cake -du doux sobriquet dont l’avait affublé Basile- paraissait en pleine tentative de saisir les aboutissants du discours entendu . Davantage méfiant, son compère, Gueule balafrée, affichait une mine circonspecte. C’en fût trop pour le pauvre Protagoras. Le brusque arrêt porta le coup de grâce. Et patatra ! Le pauvre animal remit son déjeuner sur les pieds de John. Trouvant habituellement comique ce genre de situation, le chroniqueur ne put s’empêcher de faire preuve de compassion envers son nouvel ami. Décidément, rien ne lui était épargné ! Saloperie de cleps. J’aurais dû te refuser ta troisième part de goulache.- Descendez ! leur intima Gueule balafrée sans même lever un sourcil là la vue du chien occupé à rendre ses tripes. Redoutant de provoquer l’ire de l’une des brutes, Basile obtempéra sans broncher, suivi de près par le boxer trop heureux de retrouver la terre ferme. Un spectacles des plus étonnants l’attendait à l’extérieur. La calèche stationnait à l’entrée d’une vaste propriété. Devant le portail, un petit moustachu à la tête couverte d’un sombrero se tenait juché sur un mulet. - Oye amigo ! yé vous attendais ! | | | | |
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Name : John Liam MacLachlan
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| Sam 4 Sep - 15:42 Basile n'avait pas besoin de John pour faire la conversation. En vérité il n'avait besoin de personne puisque cela faisait une bonne vingtaine de minutes (enfin cela était du moins la simple appréciation de John qui n'avait pas de montre pour le vérifier) qu'il monologait tout seul face à ses deux interlocuteurs qui ne savaient pas trop s'ils devaient se montrer intéressés ou inquiets. En tout cas ils ne les questionnaient plus et c'était déjà pas mal.
John lui-même avait du mal à suivre les pérégrinations curieuses de l'esprit de son camarade de galère qu'il semblait mettre à l'oral sans aucun filtre. Ses paroles n'avaient ni queue ni tête, son discours bondissait sans fil conducteur comme un cabri excité à qui on aurait caché de la coke dans son fourrage. Mais le fermier reconverti en voyante n'avait pas besoin de renchérir au flux constant de mots du grand Duflot, mais il hochait la tête gravement de temps à autre en murmurant des "hmm hmm" réfléchis de temps à autre pour donner le change. Leur duo fonctionnait décidément à merveille.
À force de hochements de tête pensifs, les yeux de John commencèrent à papillonner dangereusement. Il n'était pas familier des trajets en diligence, il en avait rarement eu les moyens, mais il reconnaissait que les cachots des roues de bois sur les chemins avaient tendance à le bercer aussi efficacement que les bras d'une mère sur un nourrisson. Se sentant doucement partir malgré ses efforts pour garder les yeux ouverts, il adopta une posture de méditation qui, il l'espérait, donnerait l'impression aux balourds qui partageaient leur cabine qu'il était en pleine communication avec des forces supérieures.
L'arrêt brutal de leur moyen de transport le fit sursauter. Il ouvrit des yeux écarquillés (non il ne dormait pas je vous le jure !) dans un renaclement sonore qu'il tenta de faire passer pour… n'importe quoi d'autre.
- Rrcllggrriits! Les esprrrits sont enervés aaAAH !
Le toutou sympa venait de lui vomir sur les pieds. C'était humide et visqueux et franchement pas agréable mais le campagnard ne se laissa pas déstabiliser.
- Nontrrre chien spirrrite est malade, c'on est la prrreuve.
Satisfait de son rattrapage de pots cassés, John descendit à son tour de la calèche en essuyant la bave qu'il avait aux lèvres. Puis sans se soucier davantage des deux brutes qui le suivaient il sauta sur la première touffe d'herbe à disposition pour s'essuyer les chaussures. C'est pour cela qu'il ne remarqua pas leur étrange comité d'accueil et l'entendit avant de le voir. Il se retourna rendu curieux par cet accent dont il ne s'attendait pas spécialement à entendre les sonorités vu ce qu'il savait sur les réunions spirites. Mais encore une fois, il n'était pas spécialiste.
- Et non, c'est nous qui vous attondions ! declama-t-il haut et fort sans se laisser désarçonner par le contraste entre cet individu sur une mule et l'arrière plan digne d'une nouvelle de Poe. N'onbliez pas que nous sommes médiums. Alors montenant vous allez nous mener là où nous devons aller pour fairrre… euh… ce que nous sommes vonus fairrre.
Il parlait en faisant de grands gestes qu'il voulait inquiétants et mystérieux en espérant que cela serait une distraction assez convaincante pour que cette petite assemblée ne se rende pas compte qu'en fait il ne savait rien du tout. Encouragé par son délire il prit les devants et se dirigea vers la grille. Fermée. Il se retourna dans un grand flottement de cape.
- J'on savais que la grrrille serait ferrrmée mais je voulais en êtrrre sourrre. Il n'y a rien de pirrrre que de donter de soi-même. Rontonnez la leçon mes amis.
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| | Mar 26 Oct - 15:20 Quel rattrapé ! Osé, mais parfait ! Ce coéquipier était des plus doués. "Se perdre dans des maximes ! Pourquoi ne point y avoir pensé plutôt ? En y rajoutant des rimes, cela pourrait être beau ! "
- Elle a raison en somme ! L'homme est un loup pour l'homme. De l'audace, de l'audace ; en toute occasion, de l'audace ! Ce n’est pas en tournant le dos aux choses qu’on leur fait face.” Dans son discours déjanté, en voleur assermenté, Basile prit le temps de dérober avec facilité les clés à l'une brutes fatiguées de ces propos déraisonnés. Il révéla alors sans détour l'objet convoité au grand jour. Il appuyait ainsi les dires de son compagnon, qui, il fallait se l'avouer, était loin d'être con. - Par magie, je m'en suis saisi ! Restez cois à l'écoute de nos voix car d'elles viendront la révélation, car par elles, les esprits passent à l'action. Continuant sur sa folle lancée, Basile s'approcha de l'entrée et ouvrit la fameuse grille. - Je vous en prie ! Nous vous accueillons chez vous comme si vous étiez chez nous. - "Qué vous y ètes fortes !" déclara l'homme sur son âne. "Yè vous suis, mes amies !" Visiblement, cette supercherie cousue d'âneries fonctionnait sur ces ahuris. Le cavalier ne semblait pas plus doué que les deux colosses qui le flanquaient. Quel pain béni qu'un public gobant ainsi des idioties ! Le maître des lieux des lieux s'avança avec un sourire orgueilleux. Trompé par ces propos insidieux qu'il prenait au sérieux, il était persuadé de leur véracité et qu'il arriverait à ses fins par ce moyen. Durant ce passage triomphale, Basile tenta d'attirer l'attention de son animal. Le chien, qui avait vomi, ne s'était pas encore remis. Le boxer avait les yeux rivés par terre sans concéder le moindre regard au reporter. Claquant alors trois fois de ses doigts, ce dernier lui intima de se bouger. Protagoras fit alors face et marqua une hésitation avant de passer à l'action. Mmm... Valait-il la peine de se dépenser pour cet énergumène ? Finalement, le chien se prononça en faveur du demandeur mais ce service se paierait en doudouces et en couscous. Alors que les deux brutes s'engageaient dans l'allée, Basile crut un instant à l'échec de son plan mais finalement, l'animal se mit en mouvement rapidement et, emporté par son élan, bouscula l'un des deux passants. Le boxer permit ainsi le vol du revolver créant la distraction nécessaire à sa subtilisation. S'engageant à la suite des deux brigands, le journaliste glissa discrètement l'arme dans les mains de son compagnon au grand charme. Il lui adressa alors un clin d'oeil car, intérieurement, il reprenait espoir de ne pas finir dans un cercueil. Plus qu'un pistolet à prélevé et tous deux seraient les maîtres du jeu. Relevant la tête, Basile fut estomaqué. Au bout de l'allée, dans l'encadrement de l'entrée, attendait accoudée, une jeune femme esseulée. Une robe azure prolongeait sa chevelure, dont la blondeur rayonnait de splendeur. Soudain, elle se retourna et gratifia la belle équipée d'un regard stupéfait. Bon, elle est aussi belle de fesses que de face mais elle a l'air moins stupide. Il va falloir s'en méfier ... | | | | |
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| Mer 10 Nov - 14:14 La beauté aux cheveux d'une blondeur éthérée, Au grain de peau plus pâle que la face de la lune, De son cocon de soie les menteurs observait. Et John tout ébahi aurait donné fortune, Raison, et tout honneur pour gagner les faveurs De cette enchanteresse aux manières délicates, Aurait chanté ballades pour séduire son coeur Si seulement il n’était grimé en télépathe. Elle était belle, c’est vrai, mais aussi suspicieuse De l’arrivée soudaine d’inattendues rombières En lieu et place des deux spirites prestigieuses Qu’elle avait invitées chez elle pour la distraire. Que dire à cette femme pour dissiper ses doutes? Les mots de ne venaient pas dans la bouche de John Qui, ses yeux grand ouverts, son esprit en déroute, Avait beau se creuser ne trouvait pas la bonne Formule pour apaiser ou bien distraire la blonde. "Et quoi…" bredouilla-t-il, avant de se reprendre : "Oui, nous voilà chère hôte! Nos âmes moribondes Et repoussée par tous, mais point de vous méprendre Si laides pour les hommes nous sommes sans aucun doute, Les esprits en revanche sont toute à notre écoute." John se surprit lui même de ces paroles sensées Quoi que bien plus encore par leur forme énoncée. C'est de l'alexandrin à ne point s'y tromper Mais c'est bien agaçant, il est temps d'arrêter.
John observa la jolie donzelle au sang incontestablement noble qui n'avait pas semblée convaincue par la puissance de ses rimes. Elle était la maîtresse de maison, sûrement, et était là seule personne à vraiment convaincre si les deux compères ne souhaitaient pas que la supercherie s'étiole. Le campagnard grimé se rappelant que trop bien de la taille des biceps des gardes du corps qui se trouvaient juste derrière eux retrouva de sa verve.
"Madame, pardonnez nous encore notre apparonce étronge et nos comportemonts burlesques. Les monde des esprits est differont du notre et peut laisser des traces sur ceux qui le touchent trop souvent du doigt. De plus votre manoir, je dois dire, vibre de puissonce spirite qui onrait de quoi perturber moins sonsible que nous.
Il offrit à la belle une jolie courbette comme on le lui avait apprit à le faire face à mieux né que soit et il reprit avec le plus gentil de ses sourires (mais avec toute la peinture qu'il avait sur la tête ce sourire était en réalité probablement terrifiant).
"Si vous voulez bien nous guider à l'intérionr nous pourrons probablemont répondre aux questions qui vous tracassent et si vous n'êtes toujours pas convaincu, alonr j'ai confiance que la séonce achèvera de vous séduire."
La beauté de bleu vêtu après un temps de réflexion hocha la tête et les invita à la suivre à l'intérieur. John, en grimpant les marches qui menaient au perron, jeta par-dessus sa cape un regard ébahi à son partenaire qui signifiait à la fois qu'il n'avait aucune idée que son discours marcherait mais surtout qu'il n'avait aucune idée de plan pour la suite. Il franchit la porte de l'entrée de la bâtisse et découvrit un intérieur cossu bien que décoré avec simplicité, mais le manque de lumière et les tableaux qui vous fixaient de leur regard mort sur les murs ne donnaient pas peine à croire que le lieu pouvait être hanté. John frissonnait soudain en marchant à la suite de leur hôte vers un petit salon au rez-de-chaussée. Et suivant son impulsion de rester dans son rôle, il émit un petit gémissement et porta la main à son front.
"Oh oui… oui… cette pièce…
Il n'en dit pas plus de peur de trop en faire et de perdre tout semblant de crédibilité auprès de la demoiselle (s'il en avait jamais eu) ou bien de dire quelque chose qui lui tire la sonnette d'alarme sur la vraie identité des deux médiums.
"La séance est prévue dans une heure. Je peux vous offrir un thé ? C'est la moindre des chose après votre long trajet."dit-elle en leur faisant un signe de s'assoir. Je suis assez surprise car aucune de vos lettre ne mentionnait votre compagnon à quatre patte. Pas que je n'aime pas les bêtes, mais c'est une équipée que je n'avais jamais vu chez vos collègues spirites."
Son ton était neutre et ne laissait transparaitre aucune émotion qui aurait pu inspirer à John le pied sur lequel danser. Pour une fois à court de mot il se tourna vers son compagnon (ou sa compagne) car après tout le toutou, il le connaissait plus que lui.
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| | Sam 16 Juil - 23:24 La belle équipée, toute armée qu'elle était, se trouvait en proie à un grand désarroi. La présence du chien ne fit pourtant pas perdre de son aisance au dresseur canin. Sa jeunesse de dramaturge et son hardiesse quand ça urge poussèrent le reporter à une vive et décisive immixtion dans cette interaction. Révulsant ses yeux de son mieux, il allongea son bras et s'érigea en acteur aux airs de confesseur. "- Quelle faute ! Mon hôte ! Critiquer l'authenticité de cet héritier d'une longue lignée de toutous vaudous. Cet animal à l'air banal est dépositaire de l'âme de mon grand-père. Argh ! Je le sens en colère". Son phrasé parfait contrastait avec son accent jusque-là imité. C'était là son espérance de simuler sa transe. Le français, le facies apeuré, émit un cri étranglé qui fut prolongé par des aboiements évoquant des atermoiements. Le canidé zélé avait retenu un banal signal, son d'une diversion destinée à dépouiller des inconnus. Le prétendu réceptacle d'un défunt s'était alors étendu et avait lancé son spectacle de gredin. Fini le chien sage, son personnage se voulait tourmenté : "- Wouf. Woufwouf. wouwawouf wafwaf ! Waaawaaaf... Woufwoufwaf ! " Attention : ne disposant guère d'un master de traduction en langue canine, nous tenterons de rendre comme nous pouvons les plaintes de Protagoras : Ô ! Monde cruel ! Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur ma tête ? La vie n'a pour moi plus aucun sens... Je vais donc me laisser mourir. Toutes nos excuses auprès de nos lecteurs en cas d'erreur. Le Protagoras acteur, as des as des prestidigitateurs, feignit une crise cardiaque. "- Il a une attaque ! Ô mon aïeul ! Que je me sens seul ! Pardonne lui cet écueil ! Que plus tard, au paradis, cette femme reçoive bon accueil ! s’écria en agitant les bras le propriétaire du boxer. - Wiif wiif wiif ! ( je me meurs !) Wiff Wouff ( que de l’aide vienne de la plèbe) - Quoi ? Que dis-tu ? - Warf ! Warf waourf ! ( Les auteurs jugent trop vulgaires ces paroles pour oser une quelconque traduction. Nos excuses renouvelées à notre lectorat). - Vite du pain ! Cela calmera cet esprit malin ! Allons à la cuisine et prenons aussi une bassine . " Le plan jusqu'à présent avait été de déclencher une suite d'évènements incohérent pour que la femme ne puisse parvenir à réfléchir. Désormais, l'idée était de se procurer un couteau, élément permettant de ce débarrasser du fardeau que représente les deux gros lourdauds. | | | | |
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