Cette année, Mila assistait pour la première fois à la foire en tant qu'épouse du Maire. Elle savait que les regards seraient tournées vers elle de façon plus prononcée encore qu'habituellement. Mais cela ne l'inquiétait pas, après tout, elle avait passé son enfance à se préparer à ce genre de situation, et une foire comme celle-là n'était rien en comparaison de ce qu'elle aurait dut affronter si le destin en avait décidé autrement.

Vêtue d'une robe de soie crème et d'un grand chapeau, elle était particulièrement élégante... ce qui ne l'empêchait pas de se trouver affreuse dans le miroir. Toutes ces rides, vestiges des années passées à s'inquiéter et à se torturer l'esprit ; elle avait beau apprécier qu'elles soient le signe du temps qui passe, elle aurait préféré retrouver le visage de ses vingt-ans plutôt que d'avoir l'impression de s'enlaidir un peu plus chaque jour.

Cependant, pas le temps de s'en soucier d'avantage aujourd'hui. Elle avait milles choses à faire et Henry semblait déterminé à rester enfermé dans son bureau, prétextant avoir de la paperasse à traiter. La matriarche trouvait étrange que son époux ne remplisse pas sa fonction d'élu lors d'un événement aussi important, mais elle ne le formula pas à voix haute. Elle était nostalgique du temps où son cher et tendre passait la journée avec elle, à manger des sucreries et à profiter de la chaleur. La brune n'avait cependant plus l'âge pour ce genre de frivolités, et il lui fallait aujourd'hui assurer la bonne tenue de ses enfants, faire office de jury pour le concours de Reine de Beauté, et prendre en compte les nombreux habitants qui viendraient la solliciter.

Il était encore tôt dans la fin de matinée et tous les visiteurs arrivaient directement après la messe. Les Rosenbach en avaient étés excusés à cause de la préparation des stands et de la mise en place des agencements floraux. La mère de famille s'était assurée que Louisa soit déjà en place à son stand pour sa punition, tandis qu'elle-même se débâtait avec une dernière banderole.

La foire était l’une des seules distractions qui rendaient à vie à Silverstone un tant soit peu supportable. Ces quelques journées, où elle pouvait parader à sa guise, être admirée, profiter des diverses attractions, et bien évidemment participer au concours de Reine de Beauté. C’était ainsi que les choses étaient supposées se dérouler, et par un affreux coup du sort, elle se retrouvait assise derrière ce stand d’inscription au fameux concours, à s’ennuyer en attendant que la foule revienne de l’église. Elle avait même été contrainte d’aider aux préparatifs. Enfin elle s’était plutôt contentée de faire le minimum, mais c’était déjà bien trop pour elle. Pour compenser elle avait revêtu sa plus belle robe blanche, parfaite pour la saison, et avait pris un grand soin à sa coiffure. Puisqu’elle ne pouvait pas participer au concours, autant être sublime.

Elle aperçut bien sûr sa mère qui s’occupait également de l’organisation et évita soigneusement de devoir lui adresser la parole, se contentant de lui jeter un regard dédaigneux de temps en temps. Elle n’avait toujours pas avalé d’être punie comme une enfant, ainsi que tous les reproches qui lui avaient été faits. Elle n’arrivait toujours pas à croire que c’était ainsi qu’elle allait passer ce précieux temps, alors qu’elle aurait pu s’amuser comme les autres. Autres qui d’ailleurs finirent par arriver au compte goutte, et ce fut presque pire lorsqu’elle vit l’une de ses rivales habituelles arriver sur le stand, s’étonner qu’elle ne participe pas, la célébrer hypocritement pour son dévouement. Louisa dut se contenter de ravaler son humiliation et l’envie de lui planter son crayon entre les omoplates lorsque celle-ci lui tourna le dos. La journée risquait d’être très longue…

Après avoir aidé aux préparatifs pour la foire annuelle de Silverstone, Friedrich s’était occupé seul de monter son propre stand. Le jeune homme avait une manière bien à lui de disposer de ses œuvres : les formes, les couleurs et les matières devaient être parfaitement harmonisées pour attirer l’œil et les mettre en valeur. Son chevalet devait être positionné en angle pour permettre aux curieux d'admirer son talent et, possiblement, être tenté de lui offrir quelques pièces pour réaliser leurs portraits.

Tous les profits réalisés à son stand iraient directement à l’orphelinat de la région et cela était pour le jeune Rosenbach une véritable fierté. Lui-même, en d’autres circonstances, donnait régulièrement de l'argent aux différentes œuvres caritatives qui trouvaient grâce aux yeux de sa mère. Ainsi, son stand présentait différentes toiles, dessins et même petites sculptures qu’il pourrait facilement vendre aux visiteurs les plus fortunés, mais pour tous les autres, il offrait de faire leur portrait au fusain et au pastel à petit prix.

Le stand de Friedrich se trouvait à proximité de celui dont devait s’occuper sa sœur Louisa et à tout moment, il levait les yeux vers celle-ci. Bien que son ainée ait probablement mérité la punition infligée par leur mère, il ne remettait jamais en doute les décisions de celle-ci, Freddy éprouvait tout de même un peu de peine pour elle; Louisa ne pourrait espérer remporter le concours de beauté cette année. C’était dommage. Aux yeux du jeune homme, aucune femme ne pouvait rivaliser avec la beauté des jumelles Rosenbach.

En signe de solidarité, Friedrich leva une main pour saluer sa sœur, lui adressant même un petit sourire discret avant de s’assoir sur son banc d’artiste pour attendre les premiers intéressés par ses talents de dessinateur.

Il est là depuis longtemps. Il y était déjà à son arrivée. Il ne va jamais à la messe. Sa présence ne manque à personne. Il la regarde. Elle et ses rejetons. Elle est magnifique. Il imagine les formes de son corps sous sa robe. Il imagine ses mains la caresser. Il l’aime. Depuis toujours.

Dissimulé à l’ombre d’un arbre, il la regarde. Elle dirige ses enfants. Ils l’aident. C’est beau à voir. Ils ont hérité de sa bonté. À elle. Pas à lui. Son regard se tourne dans toutes les directions. Il n’est pas là. Il le sera probablement plus tard. Pour l’heure, Mila est seule. Entourée de sa progéniture, mais seule. C’est l’occasion pour lui de l’aborder. De lui parler. Il ne l’a jamais fait. Depuis toutes ses années. Il n’a jamais osé.

Il ferme les yeux. Sa voix. Elle berce ses oreilles. Réchauffe son cœur. Il ne comprend pas ses mots. Elle s’adresse à ses enfants. Il entend néanmoins sa tonalité. Sa musique mélodieuse. Il l’imagine murmurer son prénom. Son prénom à lui. Il frissonne. Oh Mila. Douce Mila. Merveilleuse Mila.

Dans sa poitrine, son cœur bat. Rapidement. Bientôt. Il doit être courageux. Bientôt. Il attend encore un peu. Bientôt. Il s’approchera d’elle. Bientôt.

La journée s’annonce déjà magnifique. Edwin et moi avons assisté à la messe, faisant comme les habitants de Silverstone, avant de nous diriger vers la foire. C’est une première pour nous deux et je suis heureuse de partager cette expérience avec un vieil ami. Nous sommes arrivés à Silverstone hier, dans la soirée, et avons réussi à louer les deux dernières chambres de l’établissement où nous logeons.  Une chance si l’on considère que la foire attire des gens de partout dans la région.

Je n’avais pas fait le voyage vers Silverstone depuis mes aventures avec les sœurs Rosenbach. J’espère d’ailleurs les revoir. Rien n’est venu le perturber, mais je dois avouer être déçue de ne pas avoir voyagé avec un autre homme… Abel a refusé de m’accompagner. Je lui ai promis d’être patiente. Je dois donc l’être s’il refuse de s’afficher publiquement avec moi, mais je mentirais si je disais que cela ne me fait aucune peine. Quoi qu’il en soit, Edwin est un compagnon de voyage idéal et nos conversations sont toujours fort intéressantes.

« Si tu avais vu ces peintures rupestres, Edwin! Cette grotte n’avait rien à envier à celles déjà fortement étudiées chez nous. Avant de retourner à Imogen, je dois t’y conduire. J’avais reproduit certaines peintures dans mon cahier à dessin, mais… Oh! ». Ne regardant pas où je mets les pieds, je fonce directement sur un homme de grande taille vêtu que de noir. Lorsqu’il tourne les yeux vers moi, son visage m’est étrangement familier, mais je n’arrive pas à me souvenir où je l’aurais vu avant aujourd’hui. « Pardonnez-moi, monsieur. Bonne journée. ». Il ne dit rien, mais le rictus de ses lèvres me semble aussitôt mauvais et je suis parcourue d’un frisson. J’attrape alors le bras d’Edwin et chuchote aussitôt, dès que nous nous sommes éloignés de lui : « Ne trouves-tu pas cet homme terrifiant? ».

Charles avait passé trois jours, dans une diligence qui lui avait talé le postérieur. Trois jours où il avait dû subir la voix nasillarde et irritante de sa mère, qui ne lui parlait seulement pour le prévenir de ne pas faire d'imbécilités, ne pas se faire remarquer. Tiens toi droit. Arranges ta chemise. Ne regardes pas les filles de la sorte. Des reproches, toujours des reproches... Il était pourtant heureux d'avoir vu l'invitation remise par le postier. Il ne s'était pas gêné pour ouvrir l'enveloppe non cachetée, et se renseigner de la chose.
Chaque année, il avait hâte d'y aller, et il espérait s'y rendre seul pour la première fois. Laisser son benjamin seul à Silverstone pour un week-end ? Il en était hors de question pour la mère Beaver. Elle connaissait son fils... Et les conneries allaient toujours de bon train. Elle avait donc décidé de le prendre en main, lui montrer comment un Beaver devait se comporter en société. C'est donc avec des maux de tête dignes d'un lendemain de beuverie au Snip, que Charles arriva à Silverstone. Après une bonne nuit de sommeil dans une chambre d’hôtel confortable, il se réveilla et enfila sa tenue de ville. Une chemise blanche, un veston sans manche beige, assorti à son pantalon, une cravate noire, ainsi que ses chaussures basses noires. Il n'avait guère envie d'aller à la messe, mais s'il voulait être tranquille pour le reste de la journée, il devait se laisser traîner par sa mère dans cet endroit ressemblant plus à l'Enfer qu'au Paradis.
C'est donc après ce supplice qu'il se pressa pour rejoindre les stands. Seul. Il y avait déjà un peu de monde, et il voulait déjà repérer les têtes qu'il connaissait. Charles hochait de temps à autres la tête en guise de salut, et souriait à s'en donner des courbatures aux zygomatiques.  C'est là qu'il aperçut un visage familier. L'un de ceux qui hantait ses pires cauchemars lorsqu'il était enfant, accompagnée d'une autre jeune femme...
"Louisa Rosenbach... Mais que nous vaut cet honneur de vous voir installée au stand du concours de beauté... Ne participez vous pas comme tous les ans ? Oh pardon, j'en oublie les bonnes manières... Bien le bonjour mes demoiselles..!" ricana t il sans réellement se cacher, tout en s'appuyant de ses deux mains sur la table. Il est vrai qu'il était étrange de la voir de ce côté ci de la table... Il avait beau craindre cette peste enfant, aujourd'hui, il n'hésitait pas à la taquiner dès lors que l'occasion se présentait. C'était sa petite vengeance bien à lui. Et elle le lui rendait bien.

Les remords… Quelle foutaise. Il va y avoir toutes les médailles étoilées qui vont couvrir l’évènement, et me voici arrivé à cette maudite foire. Pluie-Battante solidement attaché devant le saloon, je cherche Helen du regard. Je souffle. Elle n’est probablement pas au saloon mais… Ma gorge est desséchée. Et le stand de nourriture et de bières est assailli par bien des pied-tendres. Je grogne et grimpe les quelques marches me séparant du lieu de débauche. Je dépose de l’argent sur le comptoir, questionne le maître des lieux sur une jeune femme, blonde ou châtain clair. Je n’ai jamais été doué pour les couleurs. Je commande bien évidemment un whisky et l’avale d’un trait avant de quitter les lieux.

Je cherche du regard quelconque visage familier. Je vois un stand où une femme du même genre qu’Helen ( @Louisa Rosenbach ) a l’air de s’ennuyer fermement. Je m’en approche lorsqu’un jeune garçon ( @Charles Beaver ) lui adresse la parole. Pas le temps de pour les niaiseries, je pose ma main sur les bras du jeune pour l’écarte et racle ma gorge pour m’adresser à la jeune femme. Malgré mon aspect exceptionnellement soigné et lavé, mon langage, lui, est toujours celui d’un rustre. " S’lut. Je cherche une femme. Blonde ou… Chataine… j’en sais rien. Cheveux bouclés. Du genre à voyager avec tout un tas de bouquin et des trucs qu’on sait pas à quoi ça sert… Hum… Helen Doyle ? Je sais pas si vous… Vous avez ça sur vos papiers ? " Je n’attends pas vraiment de réponse et attrape une liste. Qu’est-ce-que… Un concours de beauté ? Ce n’est pas réservé aux animaux ça ? Merde… Il juge sur quoi ? La qualité de la croupe et la capacité à fournir du bon lait ? Ce n’était pas vraiment comme ça, les vents aux enchères de chevaux.

" Rappelez-vous, Mesdemoiselles. Evitez les poches à vin, les pauvres et les beau-parleurs. Vous êtes là pour trimer alors… Au turbin ! " dis-je en riant et aidant à descendre descendre de la diligence postale nos camarades de route, dont @Sonja Leerhsen que je regarde avec une particulière attention. Je suis heureux d’avoir correctement choisi sa robe. Elle est… Pas le temps, le cocher nous fait comprendre qu’il a du boulot. Je referme la porte, rattrapant la belle Sonja par le bras. " Fais-moi savoir si quelque chose cloche. Je ne serais pas loin. Et… Je ne dirais rien à Anne si vous préférez profiter de la journée. " Je relâche son bras, libérant la jeune femme pour qu’elle recouvre son libre-arbitre.

Sans même regarder où je frappe, je rabats la casquette de @Isaac Lowell sur ses yeux. " Et toi avorton, pas de merdier. Si tu vois un coup énorme, tu me préviens avant. Je n’ai pas envie de tirer tes miches de chevaucheur de mule d’une cellule. " J’agrippe ma boucle de ceinture de mes deux pouces. Il ne faut pas qu’il prenne la grosse tête. Pas après sa soirée au Golden Cat. Merde… Deux femmes ! Et j’ai entendu les cris de l’extérieur. Je me tourne vers lui et pose ma main sur son épaule. " J’suis sérieux, gamin. Tu merdes pas. De nous deux, il n’y a que moi qui en ai le droit. Allez. Hors de ma vue ! "

La foire. Comme si j’avais le temps pour tout cela. Je signe, lis des documents, obligé de garder les fenêtres closes pour ne point être dérangé. Je rate même la messe. Je soupire en entendant les bruits à l’extérieur, allume ma pipe, avale mon cognac et… Fichtre ! C’en est assez ! A quoi bon se donner corps et âme à cette ville si je ne peux assumer ma fonction de Maire en plein jour, aux yeux de tous. J’attrape ma veste, cale mon chapeau sur mon crâne et sort de mon bureau.

Quelques heures, histoire de me montrer auprès des électeurs, de saluer quelques personnes et d’aller embêter Mila. Je quitte à peine du bureau et me met en quête de mon épousée lorsque finalement je la vois, se débattant avec une banderole. Je tourne la tête et croise @Elijah Kane. Un frisson parcourt mon corps. La journée est pourtant plutôt clémente. Je me dois d’accepter toutes les âmes de cette ville, y compris ce lugubre personnage. D’autant plus lorsqu’il passe son temps à regarder Mila sans même me remarquer. Je fais quelques pas, m’approche de lui et lève mon chapeau pour le saluer lorsque je suis dans son champ de vision. " Belle journée, n’est-ce-pas? Cette foire promet d’être pleine de vie. Espérons que nous n’aurons nul besoin de vos services, cher voisin. Il serait dommage de vous renvoyer au labeur. " Je lui fais un sourire et hoche la tête en guise de respect. " Je ne vous embête pas plus, mon cher Monsieur. Que Dieu vous garde. " Je lui fais de nouveau un semblant de révérence, levant quelque peu mon chapeau de nouveau et tourne les talons pour aller vers mon épousée, @Mila Rosenbach. " N’allez point vous rompre le cou, mon aimée. Ne pourriez-vous pas déléguer cette tâche à une âme plus jeune et plus fougueuse ? " dis-je tout en tirant sur ma pipe avant de la décrocher de mes dents.

Lorsque @Helen Doyle lui avait proposé de se rendre à la foire de Silverstone, Edwin n’avait pu qu’accepter. Quelle chance d’assister à un événement local à peine arrivé ! Il avait à peine tenu en place tout le long du trajet, s’extasiant sur la moindre nouveauté qu’il voyait. Et des nouveautés, pour lui, il y en avait beaucoup. Il était dans cette phase lune de miel avec cette région, où tout lui semblait neuf, exotique et merveilleux. Décidément, il ne regrettait pas le déplacement !

La chance leur avait souri puisqu’ils avaient pu obtenir deux chambres, alors que d’après ce qu’il avait compris l’événement était particulièrement prisé. Pour la première fois depuis longtemps, il avait assisté à une messe, autant par curiosité que pour s’intégrer aux locaux. Les températures à Silverstone étaient bien plus élevées qu’à Imogen. Peu habitué à une telle chaleur, l’Anglais devait régulièrement essuyer son front à l’aide d’un mouchoir. Il écouta à peine le service, trop occupé à observer les individus qui s’y trouvaient et impatient à l’idée de découvrir la foire en elle-même. Et il ne fut pas déçu, encore plus en partageant ce moment avec une amie. Ils conversaient gaiement, tout à la légèreté de cette journée. «Avec grand p…plaisir…. »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’Helen percuta un homme. Edwin la retint par le bras par réflexe, pour lui éviter de perdre l’équilibre. Plus de peur que de mal, heureusement. A la remarque de la jeune femme, il se retourna sur la silhouette sombre un instant, puis de nouveau vers la jolie blonde. « C’est vrai qu’il n’est p...pas très engageant. T...tu le connais? »

Les gens commençaient à arriver, et Louisa hésitait entre le soulagement d’assister à au moins un peu d’animation pour se distraire et la perspective d’être embarrassée par les remarques et les regards sur elle, pauvre demoiselle reléguée à la tenue de ce stand. Elle aperçut le signe discret de son frère et le lui rendit tout aussi discrètement. Au moins un qui allait s’amuser aujourd’hui… Elle n’eut pas le temps de s’appesantir davantage, les concurrentes au titre arrivaient et elle devait les inscrire tout restant polie bien sûr, ce qui était plus facile à dire qu’à faire… C’était sans compter @Charles Beaver, qui décida de venir l’importuner, sans doute pour se venger de ces années d’enfance où elle l’avait soi-disant torturer. Quelle sensiblerie ! Il n’empêche qu’il piqua là où ça faisait mal et elle leva les yeux vers lui, exaspérée. « En effet Mr Beaver, je vois que vous avez le sens de l’observation. » rétorqua-t-elle d’un ton acide.  

A peine eut-elle prononcé ces paroles qu’un inconnu (@Abel Bowman) se présenta également, poussant le jeune homme. Elle aurait bien volontiers accueilli cette intervention si l’homme n’avait eu une apparence… quelque peu douteuse. A croire que personne n’avait compris ce que signifiait le terme Reine de beauté. Il commença à lui parler et elle finit par comprendre dans tout son charabia qu’il était à la recherche de @Helen Doyle. Ce que ce rustre voulait à Helen, elle n’en avait pas la moindre idée, et voilà que comme si ça ne suffisait pas, il prit l’une de ses feuille. Elle lui répondit en prenant son ton le plus hautain. « Non Monsieur, je n’ai pas vu Miss Doyle. » Outrée, elle lui arracha le papier des mains. C’est alors que son regard se posa sur la silhouette de la jeune femme, accompagnée d’un homme fluet aux cheveux ébouriffés. « Oh, je la vois à présent. » Elle pointa en même temps le doigt vers Helen, trop heureuse de se débarrasser de l’intrus. Elle espéra simplement que Miss Doyle lui pardonnerait de lui avoir envoyé un aussi grossier personnage.

Il fait un pas dans sa direction. Elle est là. Si près. Il fait un pas de plus. On le bouscule. Il tourne un regard mauvais vers la jeune femme blonde. C’est elle. Celle avec qui la jeune Rosenbach était partie. Celle qui portait des vêtements d’homme. Il grimace. Elle parle. Il l’ignore.

Il se tourne à nouveau vers Mila. Il prend une profonde inspiration. Il n’a jamais osé lui adresser la parole. Aujourd’hui. Il le fera. Il…

Son cœur se serre. Il est là. @Henry Rosenbach. Il s’approche de lui. Ose le saluer. Ose lui adresser la parole. Il le regarde. Force un sourire. Il est maire. Il a tous les pouvoirs. Il faut être prudent. S’il était seul avec lui. Peut-être lui fera-t-il ravaler sa fierté. Il ne peut le faire. Pas aujourd’hui. Pas devant des témoins. Un jour. Il éliminera cet indésirable.

« La beauté de cette journée est relative, monsieur le Maire. ». Sa voix est douce. Agréable à entendre. « Un rassemblement d’une telle ampleur… Des gens en provenance de partout… De l’alcool… Des jeux… Détrompez-vous, Henry, d’ici la fin de cette foire, j’aurai du travail. ». Il soutient son regard. Il a les mêmes yeux. Ceux qu’il aimait tant. Il y a longtemps. Son cœur se soulève. Il ne peut les comparer. Henry n’est pas son frère.

« Vous pareillement, monsieur le Maire. ». Enfin. Il part. Met fin à ce supplice. Il suit ses pas. Il va rejoindre Mila. Il sent sa gorge se nouer. Il ne parlera pas à Mila aujourd’hui. Un jour de plus sans l’approcher. Il serre les poings. Il le déteste. Il déteste cet homme.

Je regarde encore un instant cet homme sombre avant de me tourner vers @Edwin Watson : « Heureusement non, je ne le connais pas. Néanmoins, son visage m’est familier. Ce n’est pas la première fois que je viens à Silverstone. Peut-être l’ai-je déjà croisé par le passé… Peu importe! Oublions donc cet homme, veux-tu? ».

Je prends un air plus joyeux et regarde les stands autour de nous. Quelques exposants sont toujours en train de s’installer, mais d’autres sont prêts et n’attendent plus que des visiteurs. « Oh! Edwin! Regarde! ». Excitée comme une enfant, je pivote sur moi-même pour faire face à mon ami et attrape ses mains dans les miennes. « Il y a une diseuse de bonne aventure! Allons-y, s’il te plait! ». En parfaite manipulatrice non dissimulée, je bats des cils rapidement. « Dis oui… ».

Je ne vois pas derrière moi, à quelques pas seulement, celui qui habite chacune de mes pensées, qui est responsable de chaque battement de cœur et que j’avais perdu espoir de voir ici, à cette foire de Silverstone : @Abel Bowman.

« … Imagine un instant tout ce qu’elle pourrait nous prédire… ».

Qu'est-ce qui t'avait pris, de venir ici ? Ca ne te ressemblait pas. Les événements du genre, surotut quand il y avait beaucoup de personnes.. Tu n'aimais bien souvent pas ça du tout. Mais il fallait croire que tu t'étais levé du bon pied, Et puis il y avait aussi le fait que tu savais pertinemment n'avoir aucune prime intéressante à poursuivre pour le moment, donc pas grand chose d'autre à faire. De toute façon ça ne te prendrait tout au plus qu'une journée, ça ne te coûtait rien d'aller faire un tour. Tu n'aurais qu'à rentrer chez toi si tu t'ennuyais vraiment.

Mais pour le moment, le soucis n'était pas que tu t'ennuyais. C'était plutôt le fait qu'il fasse bien trop chaud, à peine tu avis mis un pied dehors que tu n'étais déjà senti fatigué. Tu te demandais même ce que tu allais bien pouvoir y faire, à cette foire annuelle. Tu n'y étais jamais allé, jusqu'ici. Sans doutes que les autres fois, tu avais été occupé. Peut-être qu'il aurait mieux valu que tu ne trouves de quoi t'occuper aussi, cette fois ci ? Mais soit. Si jamais, vraiment si jamais tu t'ennuyais vraiment trop, tu pourrais aller faire un tour du côté du stand de rafraîchissement.

Mais pour le moment, tu t'étais adossé à un poteau, t'allumant une cigarette en observant la foule. Qui sait, peut-être qu'il y aurait quelques petits délinquants qui allaient avoir envie de faire du zèle vue la foule. Tu ne dirais pas non à ce genre de divertissement. Alors t'allais pour le moment faire ce pour quoi tu étais généralement doué, c'est à dire observer.

On informa Mila que Mr. Rosenbach venait d’arriver. Elle était plus que ravie ! Peut-être allaient ils pouvoir profiter quelques instants de la foire comme ils en avaient l'habitude ? La brune en doutait, après tout c'était la première année qu'Henry y assistait en tant que Maire, il aurait certainement mieux à faire que de flâner avec elle... mais rien ne l’empêchait de rêver un peu ! Voyant son époux arriver à grand pas vers elle, la mère de famille lui offrit un grand sourire, dévoilant ses parfaites dents blanches.

« N’allez point vous rompre le cou, mon aimée. Ne pourriez-vous pas déléguer cette tâche à une âme plus jeune et plus fougueuse ? », lui dit-il en arrivant à sa hauteur, se voulant certainement bienveillant. Cependant, malgré les bonnes intentions - plus que certaines - de Mr. Rosenbach, deux mots restèrent en travers de la gorge de Mila : "Plus jeune et plus fougueuse". Henry venait là de toucher une corde sensible, qui fit douloureusement écho aux doutes et aux angoisses qu’avait ressentie la matriarche le matin même. Elle savait pertinemment que son corps n’était plus de la première jeunesse, mais elle n’aimait pas l’entendre sous-entendu dans la bouche de son époux. Son esprit, lui, était encore juvénile, et elle ne trouvait pas avoir mentalement l’âge que son physique reflétait. Descendant de son escabeau sans le regarder, faisant mine de vérifier si la banderole était parfaitement droite, elle rétorqua : « Vous êtes fort aimable de vous soucier des efforts donc je suis encore capable à mon âge avancé, Henry. » Elle ne le gratifia pas d’un "darling" comme elle avait coutume de le faire, vexée. Épousant alors sa robe plus pour la forme que pour réellement de débarrasser de quoi que ce soit, elle ajouta : « Peut-être que les participantes au concours de beauté seront plus à votre goût... Plus jeunes, et plus fougueuse. » Elle appuya de son ton impérieux les deux derniers adjectifs, en venant soutenir son regard. La brune ne souhaitait pas se disputer avec son cher et tendre devant la foule de visiteurs, mais elle était plutôt blessée dans son ego de femme coquette. En effet, Mila passait de nombreuses heures chaque semaine à prendre soin d’elle, de sa peau, de ses cheveux, de ses toilettes ; et ses efforts lui semblaient soudain vains. Elle savait qu’elle était plus proche d’une beauté mature et passée, que du rayonnement frais et vivifiant de ses filles, et pourtant... Elle n’aimait pas l’entendre formulé à voix haute, même innocemment par son mari.

Un sourire amusé, et un soufflement du nez dissimulant un petit rire émana de Charles. Il n'était pas spécialement de ceux qui sont rancuniers, mais parfois, il fallait bien avouer que cela lui faisait du bien. A peine @Louisa Rosenbach lui répondit-elle, qu'un homme vint le repousser. Charles retira son bras, et se redressa, bombant un temps soit peule torse. Ses yeux le toisèrent. L'homme semblait sortir d'une maison, ma foi propre, mais ses paroles étaient bien plus... approximatives. Il est sois disant à la recherche d'une femme blonde ou châtaine. Autant dire qu'il recherche une truite parmi un troupeau de truites... Mais Louisa semblait connaître la personne recherchée, et alors qu'elle lui retira avec toute la délicatesse qu'elle pouvait, le papier qu'il tenait dans ses mains, elle désigna au rustre, un couple dont la femme correspondait à la description approximative. Le regard de Charles fit des allers et retours entre le duo, et l'homme étrange. Quelque chose ne collait pas, mais il ne savait pas vraiment quoi. Pas même un cocher ne s'exprimerait de la sorte. Et qui était-elle pour lui, cette femme ? Y allait-il y avoir une bagarre pour attirer l'attention de cette donzelle ? Cela piqua la curiosité de Charles, un peu d'animation ne ferait pas de mal non ?

"J'espère que vous ne créerez point d’esclandres, monsieur ! Le temps est à la fête et à la bienveillance, et non aux chamailleries..!"

Ha les femmes... Première cause des querelles et rivalités ! Mais revenons-en à nos moutons. Il ramena son attention vers la jeune femme Rosenbach.

"Allez-vous tenir toute la journée le stand ? Ce serait bien là, la première fois que vous tiendrez en place..! D'ailleurs, la buvette par ici est un très bon point pour le commérage, et en passant devant... Il me semble avoir entendu votre nom ricané. Elles pensent toutes avoir une chance désormais... Même celle avec son furoncle sur la joue, et ses yeux qui tentent de voir l'intérieur de son nez... C'est pour dire..."

Oui, Charles cherchait de l'animation, il ne pouvait le nier..!

Les cloches sonnent à la sortie de l'église, Philippa et son époux tardèrent à sortir de l'édifice religieux, ce dernier se faisant alpaguer par des connaissances. La jeune femme à son bras affichait un sourire, bien que celui-ci semblait fané. Il fallait garder la tête haute et paraître fière devant le reste de la population. Ils n'étaient pas n'importe qui après tout. Enfin lui, n'était pas n'importe qui. Lui, le héros, elle la fille sauvage que l'on dévisage... Elle n'appréciait guère qu'on la toise, ou bien qu'on lui jette des regards méfiants. Elle qui avait vu le jour sur ces terres, elle était désormais une étrangère...
Le couple se dirigea vers le plus gros de l'événement. Philippa, toujours au bras de son mari, ne savait plus où poser son regard, et la curiosité pouvait se lire sur son visage. Monsieur lui parlait, lui expliquant le moindre stand, tandis qu'elle acquiesçait timidement, sans pour autant lui adresser de mots. De temps en temps, Philippa retardait l'homme à son bras pour s'émerveiller devant des créations. Son visage s'illuminait alors, sous le regard intrigué des exposants.
Ils attiraient le regard, le couple Ibanez. Il fallait dire que voir une jeune femme à la peau rouge, dans une tenue des plus élégante était cocasse.
Son mari relâcha son emprise sur elle, laissant retomber le bras de la jeune femme, pour entamer la discussion à un homme bien en chair, et à la moustache bien fournie. Philippa continua sa promenade sans se soucier de toutes les personnes autour d'elle. Elle arriva alors sur un stand où des statuettes et de nombreux dessins étaient exposés. Un jeune homme à la chevelure brune et bouclée s'y trouvait (@Friedrich Rosenbach). Elle ne s'attarda pas sur son visage, mais lui fit un petit signe de la tête, et s'extasia devant une sculpture d'un cheval, levant fièrement ses deux pattes avant. Philippa ne put s'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur. Les chevaux étaient ce qu'elle aimait le plus dans la nature, et le sien lui manquait terriblement. Elle s'accroupit alors devant le présentoir, histoire de pouvoir l'observer sans pour autant le toucher. Sa crinoline et son corset la gênait, mais elle n'en avait que faire. Elle voulait admirer le petit cheval... C'était tout ce qui comptait. Les gens avaient beau souffler le fait qu'elle gêne au passage, elle avait décidé de ne pas y faire attention, préférant écouter son cœur.

Après s’être installé, Friedrich se mit à dessiner. Aucun intéressé n’avait encore pris place sur le tabouret, de l’autre côté de son chevalet, mais s’il restait là à ne rien faire, personne ne le ferait non plus. Le jeune homme devait capter l’attention des passants. Pas en criant après eux, comme certains exposants le faisaient. Friedrich devait attirer leur œil et toucher leur sensibilité. Ainsi, les traits qu’il dessinait commençaient à ressembler à un visage. Plus précisément, au visage d’un bébé. Les bébés… Le meilleur appât des femmes.

Et c’est bien une femme qui fut la première à s’approcher. Seulement, elle ne regardait pas son dessin. Le cadet Rosenbach la suivit du regard un instant et répondit à son signe de tête de la même manière. Il la connaissait vaguement. De nom et de réputation. Madame @Philippa Ibanez, une véritable native à la chevelure ébène et aux yeux aussi foncés que la nuit. Une véritable beauté que le jeune homme serait heureux de dessiner…

Friedrich déposa son fusain sur son chevalet. Les bouts des doigts noircis, il se leva de son banc et s’approcha doucement de la jeune femme. « Il vous plait? », demanda-t-il soudain en souriant avec fierté. « Bois d’acajou brésilien. Selon l’angle avec lequel on le regarde, les reflets de cette essence donnent l’impression que ce cheval est vivant. Regardez… ». Freddy se pencha à son tour pour être à la hauteur de madame Ibanez et prit sa sculpture délicatement. Il la fit ensuite tourner lentement devant ses prunelles foncées.

Replaçant correctement sa casquette - que son grand frère venait d'abattre sur ses yeux - et acquiesçant aux dires de ce dernier, le petit brun souriait. "J'merde jamais, j'vois pas d'quoi tu parles !" répondait-il alors aux avertissements de son ainé, bien décidé cependant à profiter au maximum de cette belle journée ensoleillée.

Isaac était plus que ravi de participer à la foire. Il n'y était jamais allé avec ses parents, vivant trop loin de Silverstone, et avait découvert cet événement avec Logan, l'année où le barbu l'avait adopté malgré lui. Sa bouille attendrissante avait permit au hors-la-loi d'utiliser le garçon comme pickpocket, tandis que lui-même utilisait la foule à ses propres fins. Aujourd'hui il ne s'agissait pas de gagner de l'argent pour les Hennessy ; ces derniers devaient certainement avoir leur propre façon d'exploiter à leur avantage l'événement... Non, tout ce que Logan et Isaac gagnaient à la foire était pour eux, des lots remportés aux stands de divertissements, jusqu'aux portes-feuilles en cuirs volés délicatement dans les poches des gentlemen.

À peine arrivé, le jeune homme avait par ailleurs déjà repérer plusieurs cibles. Un, particulièrement, semblait plus facile à avoir que les autres. Grand, maladroit, une jolie blonde au bras... trop bien habillé pour être du coin. S'éloignant de Logan en lui adressant un clin d'œil malicieux, pour aller se fondre parmi les visiteurs quelques secondes plus tard, il essayait de repérer le plus d'éléments susceptibles de faciliter son contact avec le gentleman qu'il souhaitait dépouiller. Celui-ci semblait se diriger avec la jeune femme vers un stand en particulier, et un drôle d'individu (@"Abel Bowman") semblait regarder intensément cette dernière. Peut-être aurait-il de quoi la distraire pendant qu'Isaac s'attaquait à l'étranger... avec un peu de chance, elle-même porterait surement une montre ou un bracelet facilement retirable pour ses doigts experts ?

Bien décidé à se lancer, Isaac s'avance, faisant mine d'admirer la montgolfière et donc de ne pas voir le couple en face de lui. Percutant "involontairement" l'homme (@"Edwin Watson") en premier, Isaac glisse rapidement sa main dans la poche de veste de ce dernier pour y agripper la première chose touchant ses doigts et la ranger dans sa propre poche. Le métal froid lui indique qu'il s'agit sûrement d'une montre à gousset. Jackpot ! Arborant alors son visage le plus innocent, il s'excuse immédiatement, envers l'homme puis envers la femme (@"Helen Doyle") : "Oh, je suis navré, j'vous avais pas vu... J'vous ai pas fait mal, j'espère ? Quel maladroit ! J'regardais la montgolfière et... vous avez déjà vu un truc aussi spectaculaire ?", et hop, il change de sujet, reportant l'attention sur le ballon d'air chaud et reculant de quelques pas loin du couple.

Cherchant vainement le nom de mon Helen sur cette feuille, la jeune blonde ( @Louisa Rosenbach ) me l’extirpe des mains me disant qu’elle n’a pas vu miss Doyle. La connaît-elle ? Helen est déjà venue dans cette région ? J’arque un sourcil et n’ait pas le temps de questionner d’avantage qu’elle me la désigne. Je me tourne vers la direction de se doigt et la découvre. @Helen Doyle. Mon Helen. Et… Un homme ( @Edwin Watson ) ? Je fronce les sourcils en lâchant un " Que Dieu vous garde… " la mâchoire serrée.

Rappelle-toi, elle n’aime pas la violence. Soit poli et courtois. Mais ça va être difficile. Mon sang boue dans mes veines. Que lui veut-il ? Qui est-il ? Je m’approche d’eux d’un pas vif. Je pourrai tellement coller mon poing dans la figure de cet énergumène. Au lieu de ça, je me fige lorsqu’elle est à portée de main. Lorsqu’il suffirait que je tende la main pour l’effleurer du bout des doigts. Pour lui signifier ma présence.

Mais voici qu’un gamin ( @Isaac Lowell ) s’approche d’eux et percute l’inconnu. De mon point de vue, je vois très clairement son petit jeu. Le karma. Tu t’es approchée de mon Helen et tu t’es fait détrousser. Un sourire sur mes lèvres mais je l’entends déjà parler des montgolfières. Oh non. C’est mon quart d’heure. Je fais savoir ma présence, attrapant le garnement par le col et plantant mon regard dans le sien une fraction de seconde avant de le repousser. Je ne lui laisse pas assez de temps pour me piquer ma précieuse flasque ou mon colt. Le dos tourné à Helen et ce… Type, j’en profites pour avoir l’air menaçant mais lui offre un clin d’œil subtile. " Tu pourrais pas faire attention, gamin ?! Hors de ma vue… " File avant que tu ne te fasses prendre. Je t’offre l’opportunité de t’éloigner, petit. Je ne le connais pas, mais… Je l’aime bien ce gosse. Il me fait penser à mes débuts dans mon gang.

Je me tourne vers Helen, l’air peu fier d’avoir refusé sa proposition pour être finalement venu. Je souris en coin, oubliant pour l’instant l’homme en question. " Miss Doyle… " dis-je en levant mon chapeau pour la saluer. Je ne sais qui est cet individu. Est-ce-que je dérange? Est-ce... Son fiancé? Ne suis-je qu'une aventure?

Quelle mouche m’a piquée a vouloir converser avec cette ombre de la mort? A peine ses propos sifflent à mes oreilles tel un serpent à sonnette que mon corps tout entier est parcouru d’un frisson. Rien ne va dans ses agissements. Il ne sait profiter de la vie. Quand j’y pense… Il ne fait que profiter de la mort. Je me retiens bien de sourire à cette pensée et écoute @Elijah Kane se morfondre. Il me nomme par mon prénom et mon regard se fait plus perçant. J’ai beaucoup moins envie de rire. Il me faut vite m’en aller et je le salue dans les règles de l’art avant d’aller vers mon aimée au tempérament plutôt bien amer.

Si la première phrase de @Mila Rosenbach reste douteuse dû au ton employé, et surtout l’absence d’une marque d’affection, la seconde est beaucoup plus tranchante. Je lève les yeux vers le ciel et soupire. " Je vois… Ce n’est pas le moment de m’inquiéter pour la santé de l’élue de mon cœur… Je vous souhaite bien du courage, ma chère. Je m’en vais voir comment s’en sorte nos enfants. " Je m’éloigne donc de mon épouse pour arpenter la foire de quelques pas, découvrant en premier notre dernier né, @Friedrich Rosenbach. Celui-ci semble affairé à discuter avec une femme ( @Philippa Ibanez ) à la peau plus sombre que la plupart des citoyens ici présents.

Lorsque j’approche derrière mon fils, j’entends l’échange de quelques paroles et me racle la gorge pour vendre le talent de ma progéniture. " Si vous voyiez le coeur qu’il met à l’ouvrage de chacune de ses statuettes… C’est un véritable don qu’il a. " Un sourire bienveillant, une main sur l’épaule de mon enfant. Mon attention se reporte sur la jeune femme. " Pardonnez mon manque de politesse. Monsieur Rosenbach. Je vous salue humblement… Miss ? Madame ? " m’enquis-je, tout en faisant la révérence.

Le jeune homme haussa les épaules, n’ayant pas plus qu’elle l’envie de s’attarder sur un individu qui lui faisait plutôt froid dans le dos. La journée était si belle ! C’est alors que @Helen Doyle attira son attention sur une diseuse de bonne aventure. Il eut un sourire attendri face à son enthousiasme, et rit même devant ses tentatives pour le convaincre. « D’accord, allons-y, je suis curieux de voir l’étendue de ses talents. » Il ne croyait pas vraiment qu’une personne dans une foire puisse réellement lui lire son avenir, mais après tout, pourquoi pas. « Peut-être qu’elle nous prédira la fortune et le succès dans nos recherches respectives, qui sait! » Voilà qui serait de bon augure pour la suite.

Alors qu’ils se dirigeaient dans la direction de la diseuse de bonne aventure, Edwin fut bousculé par quelqu’un (@Isaac Lowell) et se raccrocha par réflexe à Helen. Heureusement il n’était pas suffisamment lourd pour les faire tomber tous les deux. Le jeune homme, qui était plus enfant qu’adulte, s’excusa rapidement, et évoqua la montgolfière, si bien que l’anglais tourna rapidement la tête l’espace d’une seconde, encore une fois par réflexe. "Oh euh... ce n'est rien, il n'y a pas de mal." Tout était allé si vite qu’il ne s’était pas rendu compte que la poche de sa veste était soudainement plus légère. Il aurait peut-être eu la possibilité de s’en apercevoir, si un autre homme (@Abel Bowman) n’était pas intervenu. Sous l’oeil ahuri d’Edwin, il attrapa le gamin par le col, avant de lui faire signe de s’en aller.

Il ne comprenait absolument rien à ce qu’il s’était passé, si ce n’est que cet homme semblait connaitre Helen. Il avait tout de ces cowboys du Farwest qu’on lui avait décrit, et sans même le connaitre, le brun le trouva instantanément fascinant. Il s’adressa à lui avec son affabilité habituel, ravi de rencontrer un ami d’Helen. « Edwin Waston, enchanté de faire votre connaissance, Monsieur… ? » Sur ses paroles, il lui tendit la main, en bon gentleman anglais qu’il était.

Elle devait bien admettre que voir Charles se faire bousculer ainsi par un rustre lui causait un certain contentement. Cependant elle n’avait pas non plus envie que ce dernier traine longtemps autour de son stand. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il voulait à Helen, mais elle savait la jeune femme capable de se défendre s’il le fallait. Malgré les quelques remords qu’elle éprouvait, elle espérait le voir s’éloigner rapidement. Elle lança un regard lourd de reproches au fils Beaver qui jugea bon de s’adresser à lui. Il ne manquerait plus qu’il arrive à le retenir, et ainsi elle ne pourrait plus jamais s’en débarrasser ! Heureusement, l’inconnu eut le bon sens de s’éloigner, probablement pour rejoindre Miss Doyle et Louisa put retourner à ses occupations, ou plutôt son manque d’occupation.

Mais c’était sans compter Charles, qui lui rapportait maintenant les conversations de ses rivales, ne lui rappelant que trop bien ce dont elle était privée. Au moins il avait le bon sens de reconnaitre sa supériorité dans ce domaine. « Que voulez vous, j’ai souhaité que les autres aient une chance, au moins cette année. Ma bonté me perdra. » Son ton sarcastique ne laissait aucun doute sur ses réels sentiments. Puis elle leva de nouveau les yeux vers lui. « Puisque vous êtes en manque d’occupation, pourquoi n’iriez vous pas à la buvette me rapporter un rafraichissement ? Cela vous donnera une nouvelle occasion d’écouter les commérages… » Elle ne savait pas ce qui était pire, subir les moqueries de Charles, ou devoir remplir ces fiches des noms de ses rivales. Les deux pesaient lourd dans la balance.

Il erre, comme perdu dans la foule, le regard à la dérive dans cette mer faite de corps et cris. L’inconnu l'entoure, l'étouffe - et dire qu’il voulait juste livrer une âme de plus au Sheriff de Silverstone ! Tant pis, déjà jeté dans le grand bain, il ne lui reste qu’à nager - au moins, cet événement lui en apprendrait un peu plus sur les célébrations des visages pâles (aussi étranges peuvent-elles être).

Il fait quelques pas, observe de son regard curieux les créations des exposants alors qu’eux même l’observent. Il marche, encore et toujours, ne comprenant qu’à moitié les formes sur lesquelles se posent ses yeux - la seule chose qu’il saisit, ce sont les rires des passants, les sourires collés à tous les visages - ou presque ( un homme en noir semble toujours porté le deuil de sa profession @Elijah Kane ).
Mais ce ne sont ni les jeux des settlers, ni leur science qui trouvent grâce aux yeux de Makoyepuk - loin de là ! C’est une silhouette qui fascine ses yeux sombre, un visage familier qui dénote dans une foule d’ivoire : Devant un jeune homme ( @Friedrich Rosenbach ) et son patriarche ( @Henry Rosenbach ) se tient une squaw ( @Philippa Ibanez ). Il reconnaît ses traits imprégnés de la fierté apache, et ceux malgré son accoutrement - Il l’avait connu plus fidèle à son peuple, couverte de peaux et de peintures, tenant tête aux guerriers Pikuni. Voilà qu’elle aussi avait été teintée par la culture des Hommes blancs.

Il avance, son regard toujours posé sur la demoiselle, comme s’il voulait attirer son attention.